2.
-Est-ce que tu as le nombre exact d'invités ? demanda Elisa en cherchant dans tous les papiers que Kate venait de poser sur la table, c'est-à-dire la totalité du dossier « Rafinhanniversaire », comme cette dernière l'avait surnommé. Quel humour.
-Mmh, oui, répondit la benjamine, attrapant la liste des invités. 218.
-Très bien, merci. Donc, on doit faire au moins le double de brigadeiros.
-Voir même le triple.
-Pareil pour les quindim. Ensuite, on peut faire deux rocamboles aux parfums différents, et ensuite un gâteau de chaque.
-Une forêt noire, un fraisier, et un millefeuille. Bon, aucun de ces gâteaux ne respectent le thème brésilien, mais je pense que ça va quand même passer, déclara Kate. Ça va lui plaire, hein ?
-Bien sûr que ça va lui plaire, Kate. Tu l'as dit toi-même : le Brésil lui manque.
La benjamine hocha la tête. En effet, ces derniers temps, même s'il ne lui avait jamais dit clairement, Rafinha avait clairement le mal du pays. Avant qu'Elisa et elle n'installent officiellement leur pâtisserie à Barcelone, elles faisaient des allées-retours entre São Paulo et Barcelone, et c'était doublement difficile pour Rafinha. Non seulement sa copine était loin, mais en plus, elle rentrait dans sa ville natale et il ne pouvait pas la suivre. Maintenant, les sœurs Ribeiro vivaient à Barcelone—Elisa avec Neymar, Kate dans son propre appartement, même si elle passait plus de temps dans celui de Rafinha que dans le sien—, mais le Brésil manquait toujours autant à Rafinha. Alors comme elles avaient la voie libre pour les gâteaux, et pour la fête en général, elles étaient parties sur un anniversaire complètement brésilien.
-Tu vas m'aider pour la commande traiteur du reste de la nourriture et pour la décoration de la salle, hein ? demanda Kate, et Elisa hocha la tête avant de soupirer et de poser son stylo avant de s'appuyer sur le dossier de sa chaise, les bras croisés.
-Tu dois dire à Raf que tu es stérile.
-Je sais, souffla la plus jeune des deux sœurs.
-Je suis sérieuse, Kate ! Tu te rends compte de la situation ? Il pense que vous essayez d'avoir un enfant !
-Il n'a pas tort, se défendit Kate. On essaie. Mais bon, ça ne risque pas de fonctionner.
Elle soupira à son tour, se rendant de plus en plus compte du mensonge dans lequel elle se traînait. Elle aurait dû lui dire dès le début. Mais comme elle avait eu trop peur de sa réaction, elle avait choisi la solution la plus stupide qui s'offrait à elle : elle avait rompu avec lui.
Elle avait tenu deux mois sans aucun contact avec lui. Mais évidemment, ça n'aurait pas pu durer éternellement. Elle l'avait revu le soir du mariage de Neymar et Elisa, soir durant lequel Rafinha lui avait redemandé de sortir avec lui. Et aussi paradoxal que ça puisse paraître, elle avait dit oui. Parce que deux mois plus tôt, quand elle l'avait quitté « pour se concentrer sur la pâtisserie » (l'excuse qu'elle lui avait sorti), elle s'était retrouvé stérile et seule. Tout ça d'un seul coup. Et à côté, elle avait ses deux meilleurs amis sur le point de se marier et avec un bébé. Quand elle y repensait, elle se demandait comment elle avait survécu dans ces conditions. Alors quand Rafinha était apparu dans la cuisine de la salle dans laquelle avait lieu de mariage de ses deux meilleurs amis, lui avait demandé d'arrêter son rangement pour l'écouter et avait déballé un discours pour lui assurer qu'elle réussirait à gérer la pâtisserie et leur couple en même temps mélangé à d'autres choses qui étaient probablement sorties sous le coup de la panique...elle avait accepté. Elle avait accepté de se remettre avec lui en se promettant de lui dire la vérité dès que possible—mais pas ce soir, parce que c'était le mariage d'Elisa et de Neymar et qu'elle refusait de venir gâcher ça.
Sauf qu'elle ne l'avait jamais fait et ça s'était retourné contre elle le jour où Rafinha était rentré de l'entraînement avec un sourire aux lèvres et lui avait dit qu'il voulait avoir un enfant avec elle. Elle avait tout simplement paniqué et avait accepté. Parce que c'était vrai, elle voulait avoir un enfant avec lui. Mais ce n'était pas possible. Mais il l'ignorait.
-Il veut vraiment un enfant, elle souffla, et Elisa soupira.
-Je sais. Mais toi aussi tu veux vraiment un enfant, je suis sûre que tu as toujours cette liste de prénoms dans ton téléphone.
Kate sourit.
-Ce que je veux dire, reprit Elisa après avoir rendu son sourire à sa petite sœur, c'est que le fait que tu sois stérile ne veut pas dire que vous n'aurez pas d'enfants du tout. Et je sais que Raf va comprendre ça et que tu n'as aucun souci à te faire. Mais tu ne peux plus lui cacher ça.
-Je vais lui dire, déclara Kate d'un air déterminé.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top