Chapitre 3 - Réponses
― Elle l'a déjà fait combien de fois ? demanda Keefe. Parce qu'on avait compris depuis longtemps qu'elle devait sauver le monde des Elfes. Elle le fait tout le temps.
Sophie, mi-amusée, mi-contrariée, lui jeta un regard lourd de sens, ce qui le fit se taire instantanément. Elle fit signe à Forkle de poursuivre.
― Si tu veux connaître toute la vérité, Sophie, il faut commencer l'histoire depuis le début. Avant même que je ne sois né (note de Keefe : Ouf ! C'était il y a longtemps !)(note de Sophie : tais-toi, Keefe et laisse le poursuivre), quand il n'y avait en tout et pour tout que trois Conseillers : Fallon Vacker, Luzia Vacker et un dont l'histoire n'a pas retenu le nom. Bronte était l'un des premiers Émissaires (note de Dex : il était déjà grincheux à l'époque ?).
Sophie regarda Keefe qui se mordait la lèvre inférieure pour ne pas rire. Elle aussi se retenait. Ils avaient du mal à imaginer le Conseiller Bronte jeune.
― En ce temps-là, les Gnomes et les Ogres se disputaient Val-Serein. Les Ogres livraient une guerre sans merci, décimant les Gnomes par milliers. Les Gnomes étant de nature pacifiste, tout ce qu'ils faisaient était se protéger. Val-Serein résistait. Alors, les Ogres attaquaient de plus belle. Mais en voyant cela, le Conseil décida de réagir. Pas ouvertement, bien sûr, mais ils décidèrent d'envoyer deux de leurs Émissaires pour agir en secret. Bronte fut désigné. Ainsi que ton père.
― Mon père ?! s'étonna Sophie. Il est si vieux que ça ? (Note de Keefe : ta mère devait être aveugle alors, Sophie !)(Note de Biana : L'amour rend aveugle...)
― Si tu savais, répondit M. Forkle. Heureusement, il prend des élixirs qui lui donnent des oreilles normales (pour des Elfes). Il a donc l'air plus jeune.
Sophie poussa ce qui ressemblait à un soupir de soulagement.
― Et donc, d'après ce que j'ai compris, il habite maintenant dans une forêt à Gildingham.
― La Forêt de Nihilvanir, oui, répondit Forkle.
Sandor grogna.
― C'est une forêt connue, mais pas dans le bon sens du terme...
― En effet, confirma le Chef du Cygne Noir. Nihilvanir est connue pour être la forêt la plus dangereuse de Gildingham.
― Non, l'interrompit Sandor. La plus dangereuse est la Forêt de Custos. (Prononcer "Coustos")
― Cette forêt n'est pas à Gildingham, je vous rappelle, dit Forkle.
― Oh que si. Et j'en ai fait les frais. Il y a quinze ans de cela, j'ai été envoyé par Sa Majesté la Reine Hylda dans cette même forêt. Je suis parti avec une escouade entière de Gobelins, car la forêt était réputée pour ses dangers. Une escouade comprend environ quinze soldats plus leur chef (moi en l'occurrence). Tout le monde croit que la forêt ne se trouve pas à Gildingham, mais si. Elle est juste cachée par des technologies gobelines. Je suis donc allé là-bas avec mon escouade, quand soudain le sol a tremblé sous nos pieds. Des trous sont apparus sous les pieds de dix de mes camarades, qui sont tombés dedans en hurlant. Je me rappellerai toute ma vie de ces cris. Sur seize, nous n'étions plus que six. Nous avons continué d'avancer, car la mission était très importante.
― Et quelle était cette mission ? demanda Fitz.
― Je ne peux vous le révéler, répondit le garde du corps. Toujours est-il que nous avons accompli notre mission avec succès, en perdant tout de même un gobelin de plus. Nous sommes donc rentrés à cinq au palais, ramenant seulement un des onze corps des victimes. Seul lui a été aurifié dans le hall des héros. Ce fut le pire échec de toute ma vie. (Il regarda Sophie.) C'est pour ça que j'ai été envoyé dans les Cités Perdues. Pour me racheter. La Reine considère que je me suis racheté, mais pas moi.
― Tu ne devrais pas te sentir coupable, lui dit doucement Sophie.
― La culpabilité est peut-être dangereuse pour vous, mais pas pour nous.
Il inspira un grand coup.
― Bref, tout ça pour vous dire que c'est cette forêt la plus dangereuse. Nihilvanir n'est pas mal non plus, mais je n'y suis jamais allé. D'après ce que l'on raconte, elle est bien moins dangereuse.
― Et donc, reprit Sophie en se tournant vers le chef du Cygne Noir, mon père habite là ?
― En effet, affirma-t-il. Nous ne pouvions courir le risque que les Gobelins le trouvent si nous nous cachions dans une autre forêt. Et nous ne pouvions le cacher dans celle de Custos car elle est bien trop dangereuse. Nous avons donc choisi la deuxième forêt la plus dangereuse.
― Et vous ne vous êtes as dit qu'il pourrait se faire tuer ? hasarda Keefe.
― Nous avions confiance en sa force et son instinct de survie.
― Bon, fit Sophie, assez perdu de temps. Dites moi où il se trouve !
Il remua sur son siège, mal à l'aise.
― C'est bien ça, le problème. Nous l'avons laissé au fin fond de la forêt.
Sandor se leva brusquement et écarquilla les yeux. Tout comme les autres gardes du corps présents dans la pièce : Grizel, Ro, Bo, Cadoc, Woltzer, Lovise, Tarina et Flori.
― PARDON ?!!! s'écrièrent-ils en même temps.
― Non mais vous êtes cinglés ? s'exclama Sandor.
― Vous rendez-vous compte de ce que vous avez fait ? demanda Grizel.
― Tous le monde ici sait que dans cette forêt se trouve un monstre horrible ! dit Ro.
Sophie et ses amis se regardèrent. À l'évidence, ils l'ignoraient tous. Les adultes par contre semblaient au courant. Grady avait explosé le verre qu'il tenait en main. Edaline avait recraché tout son jus de luxuriante sur sa robe. Della serrait tellement fort la main de son mari qu'elle devenait bleu. Kesler Dizznee regardait sa femme (qui n'était pas déguisée). Il se demandait sans doute si elle le savait. Apparemment, non.
― Nous ne savions pas à l'époque qu'il y avait là un monstre, se défendit M. Forkle.
― Quand même, vous auriez pu l'exfiltrer quand vous l'avez appris, remarqua Alden.
― Nous y avons pensé, figurez-vous. Mais quand nous y sommes retournés, il n'était plus là.
Sophie sentit ses pieds se dérober sous elle. Elle tomba, mais Fitz la rattrapa de justesse.
― Alors il est mort ? bredouilla Sophie.
― Impossible de le savoir pour l'instant, répondit Forkle.
Elle regarda ses amis qui semblaient tous troublés.
― Je veux partir à sa recherche, déclara-t-elle.
M. Forkle soupira.
― J'étais sûr que tu allais dire ça. Mais que les choses soient bien clair : la forêt où il vit est extrêmement dangereuse.
― Tu n'iras nulle-part, intervint Grady.
Sophie le regarda. Il serrait les poings.
― Je refuse de perdre une deuxième fois ma fille.
Edaline resta étonnamment calme. Elle posa une main sur l'épaule de son mari.
― Je crois au contraire que tu devrais les accompagner.
Sophie, Grady et tous ceux qui étaient présents dans la pièce écarquillèrent les yeux.
― Pourquoi me regardez-vous comme ça ? demanda l'Invocatrice. Je pense que Grady devrait accompagner Sophie et ses amis. Il faut au moins un adulte responsable. Et c'est la seule condition pour que je vous laisse partir.
Sophie courut dans les bras de sa mère adoptive et la serra fort.
― C'est d'accord, accepta Grady qui se joignit à l'étreinte.
Keefe se leva et tapa dans ses mains.
― Chouette ! Quand partons-nous ?
― Avant que tu partes, Sophie, dit Forkle, je continue mon histoire (rappelez-vous le troisième paragraphe...). Bronte et ton père ont donc été envoyés en mission à Val-Serein. (Note de Dex : C'est parti pour un cours d'histoire Elfique... Chouette...) Ils sont arrivés en plein milieu d'une attaque des Ogres. On aurait pu croire que les Gnomes n'avaient aucune chance face à de tels adversaires, mais ce serait les sous-estimer. Ils avaient créé un immense barrage entièrement constitué de bois et de plantes. Le barrage résistait à toutes les attaques des Ogres. Les Émissaires tentèrent tant bien que mal d'arrêter l'attaque, sans succès. Alors ton père utilisa tous ses talents de Psionipathe pour protéger les Gnomes. Les Ogres prenant cela comme un affront lancèrent leurs meilleurs soldats à l'assaut. Des Gobelins furent dépêchés en renforts par les Elfes. Des dizaines d'entre eux furent tués. En voyant cela, ton père a hurlé un "STOP !!!" retentissant et l'attaque cessa. Il discuta alors longuement avec le Général des Ogres dans leur langue (comme il était Polyglotte) et finit par les convaincre d'arrêter l'attaque. Mais quelques jours plus tard, ils revinrent à l'assaut avec deux fois plus d'armes et de guerriers. Les Gnomes n'auraient pas tenu très longtemps sans le secours de ton père. Bronte nous a raconté qu'il est arrivé sur le dos d'un Apyrodon et a combattu vaillamment les Ogres. C'est dès lors qu'il fut appelé Froyjan le Héros. Mais les Ogres étaient trop forts pour les Gnomes et trop nombreux pour deux Émissaires et quelques Gobelins. Alors ton père trouva un arrangement avec le roi Dimitar. Il épargna le reste des Gnomes, et en échange il prenait Val-Serein. Val-Serein devint Ravagog et les Gnomes ne pardonnèrent jamais aux Ogres ce qui s'était passé.
― Et quel est le rapport avec moi ? demanda Sophie qui essayait de faire le tri dans ce qu'elle venait d'entendre.
― J'allais y venir. La raison pour laquelle ton père a été porté disparu, c'est que les Ogres cherchaient un moyen de se venger de ce qu'il leur a fait subir. Ils ont donc lancé leurs meilleurs assassins pour le tuer. Nous n'avons donc pas eu le choix et l'avons caché.
Keefe, qui faisait semblant de s'être endormi par la longueur du récit se prit un coup de coude de la part de Sophie. Il se redressa.
― Et en quoi dois-je sauver le monde ? interrogea-t-elle.
― Le monde a besoin d'un nouveau héros, répondit-il simplement. Un héros qui empêche une grande guerre entre les Invisibles et le Conseil.
Hey les Elfes ! Je sais, c'est dur à avaler. Un chapitre entier avec des réponses en vrac et un cours d'étude Multi-espèce mêlé d'histoire elfique en prime.
MAIS, vous avez eu droit aux notes des personnages insérées dans les paragraphes. Dites-moi dans les commentaires si l'idée vous plaît ou si je dois arrêter tout de suite.
Un chapitre certes très en retard, mais très long !
N'hésitez pas à voter si vous avez aimé ce chapitre, à donner votre avis en commentaire, à me corriger si je me suis trompé (je remercie d'ailleurs ceux qui corrigent les incohérences entre les chapitres.
J'ai parfois du mal à me remettre dans le bain (pardonnez l'expression) après des jours sans écrire), à corriger mes fautes d'orthographe, de frappe et surtout, pardonnez Keefe pour ses blagues pourries.
Bye les Elfes !
Ninofr
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