Le choc. C'était l'état d'esprit de toute la bande. 

Ils regardaient Tam comme si c'était un extra-terrestre et lui les regardait comme s'ils étaient de parfaits inconnus. Ce qui était certainement le cas à ses yeux.

Biana avait les yeux embués de larmes. Sophie comprenait. Après ce que la jeune Vacker lui avait dit sur ses sentiments pour Tam dans la forêt, Sophie n'aurait pas voulu être à sa place.

― Que lui avez-vous fait ? s'écria Linh.

― C'est juste un effet secondaire de notre neuro-possesseur, bredouilla Lady Gisela.

― Un effet secondaire ?! s'exclama Keefe. Mister Frangette a perdu la mémoire et toi tu dis que c'est un effet secondaire ! Non mais je rêve.

― Il devrait recouvrer la mémoire dans quelques heures, leur expliqua la cheffe des Invisibles. Maintenant, si vous permettez...

Elle tenta d'échapper à la lame de Sandor, mais celui-ci fit un pas sur le côté pour bloquer sa tentative.

― Bien essayé.

― Franchement, gobelin, fit Lady Gisela,  je vous croyais assez intelligent pour savoir qu'il ne faut jamais sous-estimer ses adversaires. Vous le regretterez. Mais ne vous inquiétez pas : très bientôt, nous attaquerons. Et vous nous supplierez à genoux de vous épargner. Et je ne parle pas d'une petite attaque. Je parle d'un assaut. Une grande bataille se prépare, Sophie. Si tu te rends, elle n'aura pas lieu. Mais sinon...

― Jamais, la coupa la Télépathe.

L'Invisible soupira.

― Je vous aurai prévenu... 

Avant que Sandor n'ait pu réagir, Gethen porta un doigt à sa tempe et... disparut. Pouf, comme ça.

― Où est-il passé ? demanda Sophie.

Ruy s'élança vers Tam pour essayer de l'attraper, mais Linh hurla et courut vers son frère pour se jeter sur lui et le serrer de toutes ses forces dans ses bras. Il y eut un éclair de lumière et les Invisibles disparurent.

Linh se releva tandis que les autres se remettaient de leurs émotions. 

― Eh bien, dit Fitz, on n'a pas capturé les Invisibles, mais on a récupéré Tam.

Linh tenait fermement la main de son frère comme s'il risquait de s'évaporer d'un instant à l'autre.

― Comment Gethen a-t-il disparu ? demanda Sophie.

― Oh, mais il n'a pas disparu, répondit Froyjan. Ce qu'il a fait, les Télépathes de mon époque le faisaient souvent. Ils te persuadent en entrant dans ton esprit que tu n'es plus là. Mais en réalité, ils sont toujours là. C'est juste une manipulation mentale.

― Mais je croyais que mon cerveau était impénétrable...

― C'était une très petite manipulation, lui répondit son père. Avec de l'entrainement, il pouvait très bien y arriver. Ton cerveau ne s'intéresse sûrement pas à de si petites manipulations mentales.

― On se remet en route ? demanda Grady.

Et ils continuèrent. Enfin, ils arrivèrent à l'orée de la forêt. Grady sortit son cristal.

― Linh, tu veux bien ramener ton frère en lieu sûr. À Everglen par exemple. Je suis sûr que Della sera ravie de soigner ton frère. Nous, nous allons à Éternalia.

Elle acquiesça et sauta avec son frère.

Il regarda Froyjan qui triturait un pan de sa cape. Il avait enfilé les derniers habits elfes qu'il avait porté, ce qui lui donnait un air... âgé. Sophie fit le rapprochement mentalement entre ces habits et ceux de Bronte. Ils n'étaient pas très différents.

― Prêts à rentrer chez-vous ? demanda Grady au père de Sophie.

― Je crois, oui.

Grady leva donc son cristal en l'air et ouvrit un sentier de lumière.

― Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu ça... dit Froyjan d'un ton rêveur.

Et ils franchirent le sentier pour s'engouffrer vers Eternalia.

Ils apparurent devant le Conseil.

― Nous devons dire aux conseillers que les Invisibles préparent une attaque, leur dit Grady. Suivez-moi.

Les Conseillers sursautèrent quand ils virent la troupe entrer brusquement dans la pièce, Froyjan tout derrière, se cachant presque derrière Sophie. Les Conseillers ne le remarquèrent pas, tous concentrés sur Grady.

― Je demande une audience. Nous avons des informations capitales pour vous.

― Nous vous écoutons, lui dit Emery.

― Nous revenons de Gildingham. (Il leva la main pour demander aux Conseillers de ne pas l'interrompre, qu'il leur expliquerait après.) Nous y avons été attaqués par les Invisibles.

Grady se mit à expliquer ce que les Invisibles leur avaient dit sur une énorme attaque qu'ils préparaient. Sophie vit les Conseillers pâlir au fur et à mesure qu'il expliquait la situation.

― Mais que pouvons-nous faire ? demanda Oralie. 

― Nous n'avons pas le choix, répondit gravement Emery. Il faut que l'on se tienne prêts. Il faut demander de l'aide aux gobelins également. Et je suis certain que le roi Dimitar sera d'accord pour nous aider à arrêter une bonne fois pour toute les Invisibles, vu qu'il a déjà eu affaire à eux. Nous allons nous concerter pendant quelques heures pour prendre une décision. Vous serez avertis en même temps que le peuple. (Il s'interrompit une seconde comme s'il venait de se rappeler d'un détail.) Mais... j'y pense... pourquoi vous être rendus à Gildingham ?

― Nous sommes allés chercher le père de Sophie, répondit Grady. (La Conseillère Ramira sursauta. Grady fit signe à Froyjan de s'avancer.) Chers Conseillers, laissez-moi vous présenter Froyjan, le père de Sophie Foster.

Tous les Conseillers écarquillèrent les yeux quand celui-ci s'avança pour les saluer. Le Conseiller Darek prit la parole :

― Froyjan... le héros de la guerre ?

― Lui-même, répondit le concerné.

Bronte était choqué. Il avait les yeux écarquillés et la bouche ouverte. Il était le seul à avoir connu Froyjan. Il se leva de son siège et alla serrer la main de son ancien ami.

― Froyjan, dit-il, cela me fait plaisir de te revoir. Nous te croyions tous morts.

― Le Cygne Noir a préféré me tenir à l'écart, et j'étais d'accord. Je me suis donc exilé dans la forêt de Nihilvanir et j'ai attendu que l'on vienne me chercher. J'ai eu de la chance de rencontrer des Cyclopes, des créatures charmantes. Des monstres.

La tête que faisait le Conseiller Emery valait de l'or.

― Vous voulez dire que les monstres existent encore ? s'exclama-t-il. Je croyais que le Conseil de l'époque les avait éradiqué.

― Peu d'entre eux ont survécu et se sont réfugiés chez les Gobelins.

Les Conseillers leur demandèrent de sortir pendant qu'ils prenaient leur décision.

― Eh bien, fit Grady, quel journée !

Le retour du père de Sophie avait circulé à vitesse grand V. Il eut suffit que quelques passants le voient pour qu'ils le reconnaissent (des peintures ont été faites à son effigie) et pour faire circuler la nouvelle. Les gens affluaient de partout pour le voir. Le temps qu'il rentre à Havenfield, des dizaines d'elfes lui avaient déjà demandé de leur serrer la main. (Note de Sophie : les Elfes ne connaissent pas l'autographe...) (Note de Dex : Arrête de dire que je suis nul en orthographe !) (Note de Sophie : *facepalm*)

Le temps que le Conseil ne trouve un logement au père de Sophie, Grady et Edaline avaient accepté de l'héberger. Sophie et lui passèrent la journée à parler. Ils parlèrent du passé de Sophie, surtout. Le soir, Sophie se coucha le sourire aux lèvres.

Le lendemain matin, les Ruewen trouvèrent un parchemin devant leur porte. Un parchemin marqué du sceau du Conseil.

Chers Elfes,

Beaucoup le savent déjà, mais notre cher Héros de légende Froyjan est de retour parmi nous. Nous vous demandons de ne pas envahir sa vie privée et de le laisser tranquille.

Mais vous vous doutez bien que ce n'est pas la raison pour laquelle vous avez reçu ce parchemin. Nous vous invitons donc, nous les Conseillers, à vous rendre demain en début d'après-midi, vers 13 heures, à Éternalia dans la salle d'audience du Conseil. Nous ferons une annonce importante.

En espérant vous voir demain.

Le Conseil.

Bon, voilà pour ce chapitre douze. J'espère que vous l'aurez apprécié. Vous voyez bien que nous approchons de la partie la plus intéressante du livre et, j'en suis désolé, de la fin.

Ce sera la fin des fanfictions Gardiens des Cités Perdues. Je me concentrerai sur ma fanfiction Percy Jackson et puis, quand je l'aurai terminée, je n'écrirai plus de fanfiction.

J'écrirai des histoires bien à moi, avec des univers que j'invente ou même des histoires dans cet univers.

Prenez soin de vous et de vos proches.

Ninofr.