Chapitre 6
Le ténébreux était mal à l'aise, ça se voyait. Il ne se sentait pas à sa place parmi eux. Mais ça, les Invisibles n'avaient pas l'air de l'avoir remarqué.
— Alors, dit Gethen, vous êtes venus pour aider les Gobelins à nous capturer ? Bonne chance. Tam, montre leur le fruit de ton entraînement !
Le jeune Ténébreux s'exécuta à contrecœur. Il leva les mains au-dessus de lui, et soudain un épais serpent noir se matérialisa au-dessus d'eux. Tam agita les mains et le serpent fonça vers les Gobelins qui s'écroulèrent par terre en hurlant. Sophie, Fitz et le gardes du corps avaient à peine eu le temps de s'écarter.
Tam regarda les corps des Gobelins d'un regard paniqué. Sandor dégaina son sabre et se mit en position de garde, vite imité par Grizel.
— Comme c'est charmant, roucoula Gethen. Les gardes du corps toujours prêts à donner leur vie pour leurs protégés. Vous n'en avez pas marre qu'ils vous faussent toujours compagnie ?
Le garde du corps de Sophie grogna.
— C'est toujours mieux que de servir aux côtés de lâches ! cracha-t-il.
— Nous ? Des lâches ? Nous savons juste reconnaître quand une cause est perdue d'avance.
— Et vous vous enfuyez ! cria Sophie. Vous avez abandonné Ombre à son sort !
— Ce n'était plus notre combat. Et Ombre ne l'avait apparemment pas compris, rétorqua Lady Gisela.
Tam commençait à avoir de plus en plus de mal à contrôler son serpent d'Hydrombre. L'Hydrombre, le sixième élément, cela commençait à faire resurgir des mauvais souvenirs à Sophie. En effet, durant une bataille qui avait malencontreusement tourné en faveur des Invisibles, Ombre avait attaqué Sophie et Fitz à coups d'Hydrombre. Celle-ci avait laissé des dommages, nommés échos. Ceux-ci avaient fini par s'estomper quand Flori, une des cinq gardes du corps de Sophie, avait chanté une chanson. Cette chanson qu'elle avait mis du temps à composer avait suffi à faire s'estomper les échos. Ombre maniait l'Hydrombre avec aisance, ce qui n'était pas vraiment le cas de Tam.
Celui-ci commençait en effet à lâcher prise.
— Tam, aboya la mère de Keefe, donne leur une bonne leçon une bonne fois pour toute !
Tam écarquilla les yeux et secoua la tête.
— Non... je ne peux pas... bredouilla-t-il.
Lady Gisela soupira. C'est alors qu'une question s'imposa dans l'esprit de Sophie :
— Mais, une minute... où est Ruy ?
Fitz écarquilla les yeux.
— Je l'avais totalement oublié celui-là ! s'exclama-t-il.
— Vous venez seulement de remarquer son absence, dit Gethen. Ruy, à toi de jouer !
Tout à coup, Ruy surgit derrière Fitz et, avant que Sophie n'ait pu l'avertir, il abattit une espèce de matraque sur la tête du jeune homme qui s'écroula.
— Non ! hurla Sophie alors que Sandor et Grizel se ruait sur l'aîné des Vacker.
Elle se précipita sur le corps de son ami. Il avait une bosse sur la tête, ce qu'Elwin lui arrangerait sûrement, mais à part ça rien de grave.
Sophie entendit alors des cris :
— Ils sont par là ! Je les ai entendus.
Un grand sourire s'étira sur son visage : les renforts arrivaient. Le Conseiller Terik arriva en courant avec énormément de Gobelins qui s'attaquèrent directement au champ de force qui protégeait toujours les Invisibles. Ils lançaient des étoiles gobelines, le Conseiller Terik tirait avec un atomiseur, mais tout leur revenait dessus. Car les champs de force des Psionipathes tels que Ruy avaient la particularité de renvoyer ce qu'on leur lançait. Tout, sauf...
Une idée germa dans l'esprit de Sophie. Elle arracha le pendentif en forme de Cygne Noir qui pendait autour du cou de Fitz et le jeta sur le champ de force qui explosa dans des gerbes de feu. Ruy s'apprêtait à renouveler le champ de force, mais Sandor se jeta sur lui et lui donna un coup avec le manche de son épée sur la tête.
Le restant des gardes du corps de Sophie arriva.
— Flori ! Bo ! Tarina ! Et... Nubiti ?!
En effet, la Naine se tenait aux côtés des autres. Elle ne sortait que très rarement de terre, mais comme sa protégée était menacée, elle n'avait guère le choix. La bataille s'engagea. Quand les Invisibles essayaient de sauter, un gobelin lui lançait une étoile dessus pour lui enlever son cristal de saut des mains.
— Arrière, cria Lady Gisela en brandissant un atomiseur.
Elle le pointa sur Sophie. La jeune fille écouta son instinct : elle sortit une étoile gobeline de l'une de ses poches, visa la mère de Keefe et la lança. Elle n'avait évidemment pas eu l'intention de la tuer, car c'est son épaule que l'étoile toucha. Lady Gisela en lâcha son atomiseur qui tomba au sol avec fracas.
Gethen accourut au près d'elle pour la soutenir.
— Tam, diversion ! cria-t-il.
Tam refit apparaître le serpent d'Hydrombre, et le jeta sur les Gobelins. Mais un Elfe, que Sophie n'avait pas remarqué jusqu'à présent, fit apparaître un champ de force autour des Gobelins. Malheureusement il céda. Car les pouvoirs d'un Psionipathe sont impuissants contre la puissance du sixième élément. Mais au moins les Gobelins n'avaient pas été touchés.
Gethen sortit un cristal de saut rose et le leva à la lumière du soleil.
— Nous nous reverrons bientôt, déclara-t-il. À un de ces jours Sophie.
Et juste avant qu'ils n'entrent dans le rayon lumineux, un Gobelin lança une dague vers eux, qui fut donc transportée avec eux vers une destination inconnue.
Tout le monde fit sa fête au Gobelin qui l'avait lancé. Tous, sauf Sophie qui accourut vers Fitz qui venait de se réveiller. Elle s'empressa de tout lui raconter. À la fin du récit, il la prit dans ses bras.
Ils rentrèrent à Everglen, où Alden, Della, Grady et Edaline les attendaient avec des tonnes de questions auxquelles ils firent de leur mieux pour répondre. Ils furent rejoints pas le reste de leurs amis. Ils firent alors le récit complet à tout le monde. Leurs amis, eux, expliquèrent qu'ils n'étaient pas venus à l'école (Sophie ne l'avait même pas remarqué) car ils avaient été envoyés en mission secrète pour le compte du Cygne Noir. Sophie ressentit un brin de jalousie car ils ne les avaient pas envoyés, elle et Fitz, en mission avec eux.
— Ils ne vous l'ont pas demandé car ils savaient que Sophie voulait voir Terik, expliqua Keefe.
— À propos du Cygne Noir, dit Fitz, il faut que je te dise un truc Sophie.
— Et quoi donc ? demanda-t-elle.
— Il y a quelque chose que je sais depuis... quelques temps, dit Fitz. Tu vois, quand on voulait rejoindre le Cygne Noir, je t'ai dis que M. Forkle m'avait montré le reste du souvenir avec la fenêtre en Italie. (p. 593 du tome 3) Et bien il m'a aussi révélé autre chose. Il m'a dit de le garder pour moi, et de te le dire quand il me le dirait. Avant-hier, il m'a dit de le faire. Donc je vais te le dire aujourd'hui.
— Et tu as obéi à Forkle quand il t'a dit de ne pas lui dire ! s'exclama Keefe. Moi je l'aurais dit directement à Foster.
Il avait dit sa dernière phrase avec un clin d'œil appuyé à l'intention de Sophie.
Fitz le fusilla du regard.
— Alors, crache le morceau, s'impatienta Sophie.
— D'abord, continua-t-il, tu dois me promettre de ne pas me détester. Je n'ai fais qu'obéir aux ordres en te le cachant.
— Comment pourrais-je te détester ? Tu mène une double vie en tant que Alvar Vacker ?
— NON ! s'écria-t-il. Pardon, je déteste qu'on me compare à lui. Tu me promets ?
— Bien sûr.
— Bon, Sophie, dit-il, je sais qui sont tes parents.
Sophie écarquilla les yeux. Comme tout le monde dans la pièce.
— Comment ?! s'écria-t-elle. Et tu m'as caché cette information tout ce temps !
— Oui, et j'en suis désolé.
— Dis moi qui ils sont ! aboya-t-elle.
— Sophie, calme-toi, tenta Edaline.
— Non, je ne me calmerai pas ! Il m'a caché qui ils sont durant tout ce temps, alors que je cherchais désespérément leur identité ! Allez Fitz, dis-moi qui sont mes parents !
— Oui, du calme, j'allais y venir. Ta mère est la Conseillère Ramira.
Sophie était stupéfaite. Sa mère, une Conseillère !
— Et mon père ? demanda-t-elle, un peu plus calmée.
— C'est là que ça se complique, répondit-il. Il se trouve que ton père n'est autre que Froyjan, le héros de légende.
Tout le monde dans la pièce lâcha un "QUOI ?!" strident, sauf Sophie.
— Qui est-ce ? demanda-t-elle.
— Tu ne connais pas Froyjan le héros ? ricana Keefe. Franchement Foster, on ne te l'a jamais racontée ?
Sophie le fusilla du regard.
— Non, je ne le connais pas. Pourquoi, je devrais ?
— C'est quand même l'un des héros Elfes les plus importants de la guerre entre les Gnomes et les Ogres ! dit Biana.
— Ah bon ? s'étonna Sophie. Et donc comment fait-on pour le trouver ? Il n'est pas mort ?
— C'est là que c'est compliqué, expliqua Fitz. Il n'est pas mort, mais il n'y a que deux manières de le trouver : demander aux Conseillers, ou chercher par nous-mêmes dans la légende.
— Et où peut-on la trouver, cette légende ? s'enquit Sophie.
— Le seul endroit où l'on trouve des légendes en rapport avec le monde entier, répondit Fitz, c'est à la mythique bibliothèque d'Éternalia.
Voilà, c'est la fin de ce chapitre de 1634 mots qui est honnêtement mon préféré de ce livre. N'hésitez pas à commenter pour donner votre avis et/ou à voter si ça vous a plu.
Vous aimez bien quand il y a plus d'action ? Vous êtes contents qu'on sache enfin la vérité sur les parents de Sophie ? Vous trouvez que c'est trop tôt ?
Ninofr
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