Récapitulatif :

- Fitz, non, non... chuchotais-je.

Mais il était trop tard. Il avait déjà commencé à m'essuyer le visage, à la manière d'un... non.

- Et sache que je regrette tout ce que je t'ai dit sur l'assortiment. Tu représentes bien plus que tout ça...

Je ne pus m'empêcher de sourire, le serrant dans mes bras. Je lui chuchotais :

- Merci de croire à l'impossible.

Il éclata de rire, puis jeta un coup d'œil à l'horloge.

- Il faut qu'on se dépêche si on veut trouver de la place dans le réfectoire ! dit-il.

Nous partîmes en trombe rejoindre nos amis. Je pris place à côté de Keefe, qui paraissait me faire la tête.

- Tu m'en veux toujours de t'avoir fait perdue la moitié des tes épingles de papotins ?

- Non, je trouve le comportement de Biana louche. Comment a-t-elle fait son tour de tout à l'heure ?

- Lequel ? l'interrogeais-je.

- J'étais en train de la féliciter de son exploit au tournoi, et lui demander si elle voulait bien me donner sa faveur, quand soudain... elle est apparue de l'autre côté de la salle en train de se resservir de guimolle ! Si tu pouvais jeter un regard dans ses pensées... Me proposa-t-il.

- Keefe ! m'indignais-je.

- Que préfères-tu ? Enfreindre une règle débile sur les droits des télépathes, ou savoir ce qu'elle mijote ?

Je hochais de la tête, exténuée, me glissant silencieusement vers l'esprit de Biana. Je ne vis rien d'anormal, jusqu'à un souvenir de la nuit dernière. Biana était assise sur son lit, un miroir à la main.

Elle parlait à une personne qui lui demandait de se concentrer. Elle se plaignait d'en avoir fait beaucoup, et qu'elle n'y arriverait jamais. Cette personne l'encouragea encore.

Biana prétendu être fatiguée, murmurant :

- Bonne nuit, Tam.

- Fais attention à toi, il peut venir à tout moment.

Elle hocha la tête et raccrocha.

Je sortis de son esprit. Elle parlait donc à Tam ?

- Qu'a tu-vus ? me pressa Keefe, avide de savoir.

- Rien, mentis-je.

Sur ces mots, je pris mon plateau partant à mon cours de télépathie. Je fus la première à arriver. Je contemplais le plafond, ne cessant de m'interroger sur Biana. Devais-je dire tout aux autres sur ce fameux miroir qui lui permettait de parler à Tam ?

Où devais-je garder les secrets de Biana qui lui appartenait de droit ?

Je pris alors une décision, je préviendrais seulement Biana sur le fait que je connaisse son secret, et je préviendrais aussi uniquement Biana sur l'indice que m'avait donné Vespéra ( muet ).

J'entendis les pas de Fitz accompagnés de Tiergan. Ce cours s'annonçait long. Tiergan nous annonça qu'afin de renforcer notre lien d'apparenté, il fallait encore s'échanger trois secrets.

Et c'était à moi de débuter. Encore.

Alors, me transmit Fitz, quelle est ta plus grande peur ?

Je pense... que ma plus grande peur est... que nous ne réussissons jamais à vaincre les Invisibles et leur faire payer ce qu'ils ont fait. Et toi ?

Ma plus grande peur est de perdre les personnes que j'aime, dit-il après un certain bout de temps.

C'est normal, le rassurais-je, donc maintenant le pire cauchemar que tu ai fait ?

Il parut réfléchir un long moment.

C'est sûrement celui où je me vois devant vos errants.

À nous tous ! m'étonnais-je, même Keefe ?

Il hocha de la tête. Il me fit signe que c'était à mon tour.

C'était quand je vivais encore dans les Cités Interdites, je n'avais pas encore sauté de niveau. Je m'imaginais à la piscine, une sorte d'immense bain où se réunissent les humains, et je me voyais avec mes parents ainsi que ma sœur. Puis soudain, des mains m'attrapaient les pieds, et m'entraînaient sous l'eau. Je hurlais, mais personne ne m'entendai. Voilà, dis-je un peu gênée.

J'aurais pensé que ce serait un cauchemar avec les Invisibles, me transmit le jeune homme, maintenant quel est ton souvenir le plus heureux ?

Celui où tu me ramènes dans les Cités Perdues, sans hésitation. Et toi ?

Le même, dit-il avec un sourire.

Nous sortîmes de la salle, partant chacun dans une direction opposée. Je partis chercher Biana, la trouvant en train de discuter avec Marella.

Elle se tourna vers moi, me sourit, et s'avança vers moi.

- Tu as donc vu mes souvenirs d'hier soir, murmura Biana, paisible.

- Oui. Et sache que ce que j'ai vu ne me regarde pas, mais je dois te parler.

Elle haussa les sourcils, inclina légèrement la tête, prête à m'entendre :

- Au bois des errants, Vespéra m'a laissée un message avec comme indice afin de les retrouver eux et le Cygne Noir : muet.

- Alors il faut trouver de quoi il s'agit ! s'écria-t-elle, s'attirant plusieurs regards curieux.

- Tu n'as pas peur que ce soit un piège ? L'interrogeais-je.

Elle me dit que non.

- Qu'as t'on à perdre ? dit-elle.

Je soupirais. Biana m'empoigna la main, courant à perdre l'haleine jusqu'à la bibliothèque. Elle ne ralentissait pas l'allure, si bien que je suivais le rythme avec peine.

Elle prenait sans cesse des virages serrés, s'arrêtait brusquement pour partir dans la bonne direction.

- On est arrivé, dit-elle avec difficulté, essoufflée.

J'avais une crampe au ventre, et mes cheveux semblaient être passés dans un mixeur. Biana quant à elle, avait les cheveux aussi lisses que tout à l'heure.

Elle s'approcha d'un pas fluide vers la bibliothécaire, s'adressant poliment à elle :

- Pardonnez-moi, mais j'ai un devoir d'histoire elfique à rendre pour demain au plus tard, et il me faut trouver un livre en rapport avec le mot "muet", malheureusement... je n'ai trouvé aucun livre pareil...

- Muet, dis-tu ? s'exclama la bibliothécaire. Es-tu sûre que ton professeur t'as bien dit "muet" ?

- Oui, et il me faut le livre pour le cours de demain, répondit-elle d'un ton convaincant.

Jamais je n'aurais crû que Biana mentait si bien.

- C'est étrange que ce professeur t'es demandé de chercher un livre pareil... car il en existe aucun de la sorte.

Biana ouvrit de grands yeux, la bouche entrouverte.

- Personne n'aurait aimé écrire un livre sur un endroit... tel que celui-ci.( La femme frissonna. )

- Je pense qu'il souhaité te parler de la Grotte du Silence.

Biana ouvrit de grands yeux, la bouche entrouverte.

- Quel est cet endroit ? l'interrogea Biana.

Elle l'a regarda, une expression de peur passant dans ses yeux turquoises. Elle paraissait horrifiée par la question de Biana.

- Personne ne le sait, et personne ne souhaite le savoir, lâcha la bibliothécaire avec froideur. La seule chose que nous savons, c'est que ça se situe à Mystérium.

Elle nous fit dos, signifiant que la conversation était close. Biana et moi partîmes, sans nous adresser la parole.

- Je rentre chez moi prendre un éclaireur. Si Grady et Edaline te posent des questions, répond leur que j'ai besoin de toi pour choisir une nouvelle robe.

- Et toi...

- Aucun problème. Il n'y a aucune raison de s'inquiéter, murmura-t-elle autant à moi qu'à elle, me souriant avant de disparaître.

Note de l'auteure :

Salut ! Comment allez-vous ?

J'espère que ce chapitre vous plaît, car c'est l'avant dernier chapitre avant la fin ultime de ce livre. Oui. L'avant dernier chapitre.

Le dernier chapitre a déjà été écrit. Je vais essayer de le poster 3 jours après la publication de celui-ci, mais ce n'est pas sûr.

En espérant que vous passez de bonnes vacances !

Ciao Ciao !!!