Chapitre 9




Les jours passent bien plus vites que Sophie ne l'auraient pensé. Elle n'osait même plus compter le temps qu'elle perdait dans cette attente sans fin qu'elle s'était elle même donnée comme défi. Plus qu'un jour avant la rentrée de Foxfire. Voire moins, lorsqu'elle vit le soleil déjà accroché au beau milieu du ciel annonçant déjà le début de l'après-midi.

Et toujours pas de nouvelles du Cygne noir. Toujours pas d'avancement...

-    Tu sais, ta manie de t'arracher les cils ne semble qu'alourdir ton stress, remarqua Avrile qui la fixait depuis un bon moment, assise par terre et essayant de peigner avec difficulté la fourrure indomptable de Booth qui s'était mêlé de bave. Tôt ou tard tu vas commencer à t'en prendre à tes cheveux. Et là, tu vas vraiment le regretter.

Sophie soupira avant de s'affaler près d'elle sur le bord de son lit.

-  Si cela pouvait régler des problèmes, ça vaudrait le coup, grommela-t-elle dans sa barbe du tac au tac.

Rien que le fait d'apercevoir sa cape et son emploi du temps reçu plus tôt dans la journée, s'étendant délicatement sur la table de chevet, réussit à lui donner un mal de tête.

Elle détourna son regard.

-    Si tu es prête à abandonner ta belle chevelure dorée, c'est que l'heure est grave ma parole ! S'écria l'Illusioniste avec exagération tout en rattrapant la petite créature qui essayait de s'enfuir par sa queue. Écoutes Sophie, je déteste donner des conseils sur l'art de la sagesse et de la patience, c'est un rituel que je garde pour les vieux. Vu qu'ils sont les seuls à les appliquer. En plus d'en avoir horreur, je leur baille au nez...BEURK ! BOOTH !

Avant qu'elle ne put terminer sa phrase, Booth choisit ce moment pour éternuer, détruisant la moitié du travail qu'Avrile était parvenue à faire. À savoir un retour de baves sur sa fourrure argenté.  D'un petit hoquet satisfait, la créature ne semblait en rien s'apercevoir de la colère de sa maitresse. Il s'échappa de son étreinte et alla se cacher sous la table de chevet où Iggy somnolait délicieusement.

-    C'est ça, va retrouver ton copain et à moi le ménage ! Grommela Avrile en lui adressant un regard des plus noirs.

-   On croirait entendre un vieux...qui râle, pouffa Sophie qui n'avait pas raté la scène. La pauvre, je préfère ne pas savoir ce que tu lui réserves comme punition...

Elle s'interrompit en apercevant la trainée de bave que ce dernier avait aussi laissé sur son passage où ses traces de pattes s'étendaient minutieusement sur une grande partie du tapis comme pour bien marquer son passage.

-   Ok très bien, oublies ce que e viens de dire et opte pour la punition. la plus sévère, lâcha la jeune Télépathe qui rejoignit sa soeur dans un duo de regard assassins.

Avrile se leva d'un bond et essuya vainement son jeans avec ses mains sales qui ne faisait que d'étaler plus amplement.

-     Ne t'en fais pas, Booth est ma victime, lâcha-t-elle en haussant les épaules avant de se retourner vers Sophie. Toi, tu vas devoir te contenter du vieil elfe. Il est temps qu'il assume un minimum de responsabilité. Ça va être très simple, tu vas voir. Si d'ici ce soir il ne te contacte pas...

Sa jumelle attrapa Booth d'une main puis attrapa Iggy de l'autre, qui se réveilla dans un sursaut craintif. Ce soudain réveil fit libérer au lutin un pet des plus retentissant dont l'odeur acre d'orteils pourris emplit avec succès, toute la salle. Sophie rugit vers la fenêtre pour l'ouvrir et respira de nouveau que lorsqu'une bouffée d'air pure eut emplit ses poumons avant d'adresser un regard désapprobateur vers sa soeur.

-    C'était très suicidaire de ta part, se plaignit-elle en tissant les rideau du balcon pour une évacuation plus efficace. Je n'avais vraiment pas besoin de ça comme complément de la bave.

-    Toi non, mais lui oui, lâcha sa soeur avec un sourire des plus démoniaque. Tu lui fais son festin avec ces deux chouchous. Il n'osera plus jamais te poser de lapins en série.

Sophie aurait prit ce genre de suggestion comme blagues si elle venait de quelqu'un d'autre. Mais venant d'Avrile, elle était presqu'à cent pour cent qu'elle ne rigolait pas. Surtout lorsque cette lueur d'excitation d'une mauvaise farce, qu'elle connaissait très bien par expérience, se lisait dans son regard.

-    Heureusement que Keefe n'est pas là, lâcha Sophie, vous ferez bien un de ces duos qui donnerait la chair de poule.

-   En effet, même si j'ai subi à pire odeur, je dois avouer que je tiens un minimum à ma santé mentale, interrompit soudainement une voix qui surprit les deux jeunes filles. Je n'ai nul intention de finir ma journée avec cet honneur.

Ce ton était bien trop familier à la Télépathe, qui ne sut comment réagir sur le moment par cette visite improvisée de M.Forkle. Debout, près de l'entrée de sa chambre à côté de Sandor et de Grady, affichant un sourire qui trahissait pourtant son épuisement. Bien qu'elle voulu se montrer froide et  impassible en guise de signe de désapprobation, elle ne put cacher son soulagement de le voir enfin. Ce qu'Avrile ne partageait pas. Elle ne semblait guère étonnée de sa venue et lui rendait encore moins son sourire.

-    Et bien, vous ne pouvez pas nier le fait, renchérit-elle un rictus de son sourire aux lèvres avec ses bras croisés. Vous le méritez bien. Surtout quand vous allez chercher à me congédier d'ici dix secondes.

M.Forkle ne releva pas la pique ironique.

-   Ta perspicacité ne cesserait de m'étonner Avrile, au même titre que tes goûts pour les punitions, lâcha le chef du Cygne Noir avec approbation. Il est vrai que j'aimerais m'entretenir seul avec Sophie pour mettre un point sur certaines choses. Ça ne devra pas durer très longtemps mais on ne sait jamais, j'ai compris que tu cherchais aussi à me parler, dit-il en s'adressant à Sophie.

Inutile de jouer les dures à cuir, elle était bien trop lasse de tourner autour de ce satané pot.

-   En effet, soupira-t-elle, un tantinet agacée.

-    Dans ce cas là, mieux ne pas perdre de temps, renchérit-il.

Bien qu'Avril leva les yeux au ciel et rouspeta quelque chose du genre comme « temps déjà perdue », elle se contenta de garder la remarque pour elle. Ce qui était un énorme effort de sa part sous un point de vue.

-   Je te raconterai tout ensuite, lui promit la Télépathe.

Après avoir lancer un regard entendu, l'Illusionniste dut s'obliger à se dirigea vers la porte avec Booth dans les bras. Ainsi, plaçant le respect de l'intimité de sa sœur avant tout. Ce dont Sophie lui en fut sincèrement reconnaissante.

-   Très bien, dans tous les cas, Booth a besoin d'un bain. Toutes cette baves commence à me répugner, lâcha-t-elle en haussant les épaules.

-   Je me demandais quant est ce que tu te déciderai enfin à le faire, approuva Grady les mains aux hanches tout souriant. Besoin d'un coup de main ?

-   Oh, ça ne devrait pas être si diffici...

La jeune fille s'interrompit à la vue de son ami tout gluant et finit par se dissuader.

-    Tout bonnement considéré, dit Avrile en contemplant son throuphibe bien trop humides pour son apparences mignon. L'aide d'un spécialiste ne se refuse pas.

-     Sage décision, affirma le père adoptif tout fier du titre accordé. Allez je vais te faire visiter un peu le grenier aux locutions magiques spéciales créatures baveuses, il retrouvera son état ordinaire après quelques douches à la lavandes.

À peine les paroles lâchés, la créature se débattit vainement dans l'étreinte d'Avrile qui la serrait fermement.

-    Parfait pour une bonne leçon de propreté, souffla-t-elle tout souriante.

Alors qu'ils étaient sur le point de franchir le seuil, sa soeur se retourna vers Sophie et lui adressa un sourire avec intention...

-    Garde Iggy près de toi au cas où, lui transmit-elle. Tu sais... il adore avoir des spectateurs.

Et elle ferma la porte pour la laisser avec M.Forkle.

-    Bon je vois qu'il faut encore du temps avant avant qu'elle puisse m'apprécier, lâcha M.Forkle, bien trop souriant pour laisser paraître ne serait-ce qu'une once d'inquiétude.

Elle ne doutait pas qu'il avait compris le message de sa soeur sans besoin de s'introduire dans sa tête.

-   Ce qui est plutôt normal, rappela Sophie sur un coup de tête pour lui montrer qu'elle n'aillait pas le laisser passer de la sorte. Et encore, je ne sais pas si je suis encore dans cette phase ou pas.

Le vieil elfe soupira.

-    Très bien je vois que je me suis absenté un peu trop longtemps.

-   « Un peu trop » est bien léger, fit-elle remarquer.

Pas qu'elle voulut se montrer insolente, mais il méritait cette dose de culpabilité.

-     Je comprend Sophie et j'en sui sincèrement désolé de ne pas avoir pu te donner plus de nouvelles, déclara-t-il dont la voix ne trahissait pas sa sincérité. Mais figures toi que nous avons également été débordé par tous les préparatifs dont nous avons bien sous-estimé l'ampleur et ici j'aimerais rappeler mon statut de proviseur. Bo,  pas la peine de me faire ces yeux blancs, remarqua-t-il devant l'exaspération de la jeune fille qui lui était beaucoup trop insistant. Je sais que ce « nous » aurait du vous inclure, tes amis et toi...

-  Dans ce cas là, ne trouvez-vous pas plus convenant de les faire assister à notre conversation ? Autant tous les mettre au courant, histoire d'être plus logique.

Elle n'insista pas sur le sous-entendu qu'elle plaçait au mot "logique".

-     Cela était mon intention que tu veux y ou non. Mais il me semblerait que tu avais à me parler sur certaines choses dont tu n'avais pas encore fais part à tes amis, fit-il remarquer un sourcil levé qui marqua un point. Et de plus, j'avais besoin de te voir en première pour un sujet que nous allons aborder dans la suite ne concernant que toi. Te connaissant, vaut mieux ne pas te laisser distraire par la présence de tes amis.  Alors je préfère que nous commençons par nous asseoir afin de ne pas perdre de temps.

À court de répliques, Sophie finit par abandonner et prit place sur son tapis.

M.Forkle prit place face à elle tout en prenant soin d'une distance sécurisé avec le petit lutin déjà ronflant, que Sophie attrapa innocemment pour le bercer dans ses bras. Ce qui venait raccourcir d'un trait, cette distance, à la pus grande exaspération du chef des Cygne Noir.

-    Idée de votre soeur je suppose ?

-     Pas du tout, répondit-elle désinvolte avant de sourire. Iggy aime les câlins, c'est tout.

Bien évidement, elle-même se doutait si son lutin avait vraiment cette passion pour les câlins, mais à voir la réaction du chef des Cygne Noir, l'idée lui paraissait bonne de cultiver dans cette direction. Jamais à court d'armes naturels comme le dirais Keefe. Ou à court de coup de poings, comme le ferais sa soeur.

Elle se rembrunit aussitôt à cette pensée, et elle se promit à ce qu'ils ne collaborent jamais ensemble.

-      Très bien, commençons par toi d'abord Sophie, lui proposa M.Forkle, je pense que nos sujets vont se rejoindre à un moment ou un autre. Autant commencer avec ce qui t'as tracassé pour en finir le plus tôt.

Il partait de la bonne intention. Mais à y repenser, Sophie ne savait plus comment reformuler ses propos bien qu'elle s'était imaginé le faire aussi souvent qu'elle s'était imaginé. Pourtant, essayant de se montrer le plus clair possible, les mots sortirent de sa bouche avec une telle fluidité dont elle en était la première étonnée.

Que ce soit ses inquiétudes sur ce que sa tante Nuwa lui avait montré, les avertissement de son père qui lui étaient parvenus au début du bal et sa constante peur sur le sort de sa soeur, cela accompagnés de milles hypothèses, résultat d'une bonne semaine d'attente, elle n'oublia pas de lui révéler que ce dernier cherchait à ce qu'elle se prouve elle-même surement durant ce fameux tournoi d'Eldacar qui tombait à pic, dans un but qu'elle ignore.

" Prouve-moi tes capacités. Prouve-moi ce que tu vaux. » étaient ses propres mots, et les prononcer à voix hautes lui en donnait la nausée.

M.Forkle ne lui avait pas interrompu une seule fois, plongé dans une réflexion que Sophie connaissait bien. Après un moment de silence, le temps que la jeune Télépathe puisse prendre une pause, le vieil elfe du ranger ses pensées avant de prendre la parole.

-    Je vois pourquoi maintenant tu as cherché à me joindre à l'urgence, reprit-il. À t'entendre le dire ainsi, tu insinuerais qu'il ne s'agit pas d'une coïncidence, ce qui sous-entendrais que Rafal souhaiterais que tu participes et remportes le tournois.

-   C'est ce à quoi j'en suis parvenus, affirma-t-elle. Mais je me demandes pourquoi voudrait-il que j'y parvienne par cette compétition prévue à la hâte alors que je peux très bien me téléreporter.

Bien que pour Sophie, l'hypothèse était absurde et compliqué, elle voyait que le vieil elfe en pensait tout autre chose. Plongé dans ce qu'il devait être sa bulle de réflexion, il creusait dans un hypothèse aussi hasardeuse que ses plis qui se dessinait sur son front. Ce qui n'augurait rien de bon.

-    Le tournoi d'Eldacar n'est pas si nouveau que ça Sophie, reprit-il après un moment,t de silence. C'est une tradition qui avait lieu bien des milliers de décennies auparavant. À l'époque où les Cités Interdites n'avaient pas encore rompus avec les Cités Perdues, continua-t-il face à l'incompréhension de la jeune fille. C'était un tournoi où chaque espèce envoyait leur concurrent élite, le plus digne et le plus apte mais tout cela plus dans un objectif de diplomatie, d'entente. C'était en quelque sorte une occasion pour réunir tous les dirigeants de chaque ordres pour signer ce symbol de prospérité et de paix.

-   Purement diplomatique ? ne put s'empêcher de demander la jeune fille.

-  Une grande partie oui, mais ce qui n'empêchait pas que le tournoi prennent une dimension aussi très compétitif, voire violent parfois.

-   À quoi bon si ce n'est qu'une simple mise en scène ?

-   Ça l'était, mais ce tournoi permettait également de prouver qui de toutes les espèces étaient plus compétent pour protéger la balance des Cités. En dehors de l'organisation du prochain tournoi sur ses terres, le vainqueur remportait aussi avec lui et son peuple la possession du Chronos jusqu'au prochain tournoi. Ce qui était un prestige immense à en connaitre la valeur de ce dernier.

-   Attendez, Chronos...comme le "temps" en grec ? demanda-t-elle, dubitative.

Un mauvais pressentiment la secouait. Et un frisson parcourut tout son corps.

Le vieil elfe la regarda droit dans les yeux.

-   Plus précisément, la "Clé du temps"...

Elle avait vu juste.

-...l'origine même de la Chronokinésie.

Avrile était en jeu.
























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Prochain chap vendredi pro !

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