Chapitre 8
Sophie qui ne sut quoi dire, serra la main de son ami afin de lui donner un minimum de courage. Elle doutait bien du sujet qu'il allait aborder, et ne veut en aucun cas, lui fournir une pression inutile malgré sa curiosité grandissante. Surtout sur un sujet si délicat.
La jeune fille n'avait pas voulu se montrer trop insistante ces derniers temps, ce pourquoi elle avait préféré ne pas les déranger. Mais avec toute cette histoire de système, de renouvellement qui lui donna mal à la tête, il est inutile de nier qu'elle avait oublié de prendre de leur nouvelles.
Quelle bien piètre et égoïste amie elle faisait là...
- Ça va Foster ? Tu as l'air plus nerveuse que moi, remarqua son ami lorsque cette dernière s'arracha un cil.
Tic qu'elle n'allait pas facilement abandonner.
- Est ce que ce serait pas ma présence imposante qui te fait trembler ? sourit ce dernier de toutes ses dents.
- Ah, je pensais à Biana, lâcha-t-elle inconsciemment avant de regretter sa maladresse, je ne l'ai pas vue ces derniers temps.
La prudence était requise dans cette conversation. Ce que Sophie peinait cependant à contrôler.
Keefe lui adressa un sourire qui ne lui ressemblait pourtant pas. L'emmenant vers le panacher de Calla, il l'incita à s'asseoir, adosser au tronc, sous le feuillage et du parfum des pétales.
La jeune Télépathe remercia Sandor qui a eu la bonne volonté de monter sa garde à une distance plus respectueuse des deux amis, ce qui leur permettait d'avoir une conversation plus tranquille et intime.
- Je vois qu'on est tous au courant, soupira-t-il avec un sourire de star offensé. Et moi qui a toujours aimé la discrétion.
Sophie ne put s'empêcher de rire face à l'extravagance de l'intéressé.
- La discrétion est bien contraire au personnage de Maître LordCoiffe, commenta-t-elle, surtout quand on fréquente beaucoup trop la Salle de remédiation.
- Mais qu'entends-je ? C'est Foster la Reine des Sanctions qui me fait la leçon ? lâcha-t-il visiblement content que l'atmosphère entre eux se soit détendu. Devrais-je te rappeler que j'avais l'honneur de t'avoir en compagnie lorsque tu étais en Niveau 2 ou est ce que je me tais pour que cela reste entre nous deux ?
- Mmmh, pas de troisième options ?
- Pas de troisième option.
- Très bien, je me contenterai alors de la première, répondit-elle après avoir réfléchit deux secondes. Puisque ma compagnie t'a fait tant plaisir.
Sophie attendit que ce dernier réponde à sa plaisanterie, ce que son ami faisait en temps normal. Mais l'intéressé se contenta de la regarder de ses iris bleus teinté de dorée sous l'effet des maigres rayons qui traversaient le feuillage du panacier.
- En effet, tu ne sais pas à quel point.
Il l'avait dit presque dans un murmure, après un court silence avant de détourner son regard. Conscient de ce qu'il venait de dire, l'intéressé ne s'aventura pas plus sur ce terrain glissant et changea minutieusement la conversation.
Bien que la Télépathe l'eut remarqué, elle n'en fit rien, afin d'éviter toute autre confusion à elle-même. De se montrer trop égocentrique.
- Je pense que tu sais déjà que Biana est venue me parler, lâcha l'Empathe, et peut être aussi la raison du pourquoi.
- Avant que tu n'accuses Avrile, je te promets qu'elle ne m'a pas lâché un seul mot si ce n'est à ton sujet ou autre chose. Fitz m'en avait parlé juste avant...mais que vaguement, même pas assez pour former des bribes. , avoua-t-elle sans hésiter avant d'insister sur le peu d'informations qu'il lui avait fournit.
Ce qui était tout à fait vrai. Pas qu'elle voulut trahir Fitz, mais elle ne voulait surtout pas jouer double-jeux avec Keefe. Ils s'étaient promis. Une promesse qu'elle souhaite ne pas briser.
Face à sa mine sérieuse et déterminée, Keefe fut pris de court avant d'éclater de rire.
- Relax Foster, lâcha-t-il passant une main dans ses cheveux, je ne suis pas là pour chercher un responsable. C'est de ma faute, j'aurai dû venir plus tôt au lieu de demander à ce que Mister et Miss Frangette restent sous silence. Ce qui était assez difficile. Pas parce que je voulais te garder dans l'ignorance ! s'empressa-t-il d'ajouter. Au contraire, je voulais t'en parler moi-même...en personne. Mais il m'a fallu un peu de temps pour que je remette les choses dans l'ordre.
Sophie ne sut dire qu'est-ce qui était le plus mignon entre la mine désolé de son ami ou encore ses propos similaire à un enfant qui a commis une faute et cherchant à s'excuser.
La jeune fille ne put s'empêcher de le taquiner.
- Mmmh tu vas devoir être plus clair, lâcha-t-elle d'un air qu'elle se voulut blessée.et pourquoi est ce Tam et Avrile sont au courant ?
Keefe prit une fleur de panacier tombée de l'arbre et commença à jouer avec ses pétales tout en cherchant ses mots.
- J'aurais tellement voulu être la personne qui les a surpris au lieu de l'inverse, imagine toutes les taquineries que j'aurai pu faire ! regretta-t-il amèrement. Ils étaient là avant que Biana et moi nous n'entrions, dans la salle d'alchimie des Niveau 5 d'après ce que j'ai compris. Et ont du se faire discrets.
- Biana le savait ? ne put s'empêcher de demander Sophie, bien trop curieuse.
- Je ne le pense pas, elle est partie avant qu'Avrile ne se trahit en faisant tout un vacarme. Franchement, je me demande si vous n'aurez pas quelques haines à déverser contre tout ce qui a un lien avec l'Alchimie, vous deux. Ne le prends pas mal, ajouta-t-il, beaucoup moins crédible avec un embryon de sourire narquois dessiné aux bords de ses lèvres. Moi non plus je n'ai jamais excellé dans cette matière.
Il faisait évidemment allusion à sa réputation dans ce domaine qui s'avérait bien trop catastrophique pour qu'elle en soit fière. En effet, c'est aussi lors d'un accident durant cette session que la jeune fille fit la connaissance de l'Empathe. Une rencontre qu'elle n'est pas prête d'oublier.
- Elle pensait que vous étiez seuls, nota simplement Sophie qui préféra éviter que la conversation ne dérive en un éloge de ses exploits ainsi que ses talents de destructions.
Keefe affirma d'un signe de tête. Sophie se sentait mal pour son amie, et se sentait aussi coupable sans pouvoir l'expliquer.
- Tu sais que j'ai toujours vu Biana comme une petite soeur, pas que parce que Fitz était mon meilleur ami, mais parce que je ne l'ai jamais vu autrement, dit-il sincèrement. C'est aussi pour cela que je ne me permettrait jamais de jouer avec ses sentiments. Encore moins de lui donner de faux espoirs. J'ai tout essayé, de me distancier, de l'éviter...mais je vois que cela a aboutit au même résultat.
Keefe parlait doucement, comme s'il s'adressait en réalité plus à lui-même qu'à son amie. Son regard perdu dans le lointain, il traduisait clairement ce qu'il pensait tout bas.
Cette culpabilité de penser qu'il l'ait blessé.
- Comment-a-t-elle réagit ? demanda-t-elle doucement.
Son ami hésita un instant cherchant les mots exacts.
- Qu'elle avait compris et...qu'elle ne regrettait pas de ses sentiments, finit-il par dire. Le pire dans tout cela c'est que je suis Empathe, et que ses émotions n'étaient pas légers...
Sophie ne sut quoi dire à ce moment.
Son amie incarnait en elle ce genre de fille que Sophie n'aurait jamais cru s'y attacher. Chic, belle mais aussi franche et courageuse, qui sait ce qu'elle veut, décide ce qu'elle est, qui ose aimer et qui ose lâcher.
Et quelque part, la jeune fille l'admire pour avoir le courage d'exprimer ses sentiments. L'audace de se montrer franche à soi-même et la force de pouvoir y faire face.
À côté d'elle, elle était bien moins vertueuse. Et pourtant...
Se levant soudainement, le mouvement inattendu de Sophie fit sursauter son ami qui la regardait, surpris. La jeune fille tapota la terre de son pantalon et regardait son ami droit devant les yeux.
- Je ne suis sûrement pas la mieux placée pour dire de telle chose, ni la mieux placée pour donner des conseils, finit-elle par dire, et ce que je vais dire n'est peut être qu'une évidence absolu mais je tiens tout de même à le répéter bêtement.
Elle prit un moment pour avoir toute son attention.
- Bien que je n'ai pas voix au chapitre puisque le choix t'appartient, je veux juste t'avertir, Keefe Sencen, que tu as en train de laisser passer une fille talentueuse, extraordinaire et dont au moins la moitié des garçons rêverait d'être à ta place. Je ne suis pas ici pour t'obliger à reconsidérer ton choix, mais pour te faire comprendre qu'elle ne t'attendra pas pour toujours et qu'il sera trop tard pour regretter. Peut être que cette réponse est un nouveau point de départ, pour vous deux, peut être qu'elle ne l'est pas, mais au moins elle vous a permis vous faire face et mettre au clair tout ce qui ne se disait pas. Elle en avait besoin, et toi de même, vous vous êtes montrer sincère du début à la fin et c'est tout ce qui compte.
Sophie avait enchaîné ses phrases sans reprendre de souffle, ce qui lui fit manquer d'air vers la fin de son discours. Étonnée elle-même par sa preuve de perspicacité et de sensibilité qu'elle venait de montrer. La jeune fille n'espérait que le meilleur pour eux, et du fond du coeur. Ils méritent de trouver leur bonheur, même s'il ça falloir franchir mille et un obstacles. Et Sophie en avait bien conscience.
Face à sa mine essoufflée et ses jambes devenues molles, Keefe la rattrapa de justesse avant d'éclater de rire.
- Dis Foster, sais-tu que la chute vers la fin viens décrédibiliser tes propos ?
- Ça c'est parce que je me suis levée trop vite, essaya-t-elle d'expliquer.
Le jeune homme se rassit à ses côtés sans la quitter des yeux toujours un sourire accroché à ses lèvres.
- Tu as raison, même si je cherchais à fuir, nous avons tous les deux eut besoin de cette conversation, finit-il par lâcher avant de s'étirer bras et jambes comme libérer d'un poids invisible. Biana mérite beaucoup mieux, même si je sais qu'il est difficile de rester impassible devant une beauté comme moi.
La Télépathe leva les yeux aux ciels, pas moins heureuse que son ami eut retrouvé son énergie.
- Décidément, tu es incorrigible, soupira-t-elle, je me demande quelle genre de fille va réussir à te supporter.
- J'ai quelqu'un en liste, sourit-il en s'approchant de la jeune fille. Et je suis prête à la laisser gagner.
Le coeur battant, ses joues ne purent éviter de retrouver leurs couleurs pourpres.
Le jeune homme triomphant s'écarta ensuite en brandissant son cristal de foyer.
- Il se fait tard Foster, bien que cela ne me gêne point de rester un peu plus mais mon petit doigt me dit que ce ne serait pas une bonne idée, surtout venant de ton paternel.
Ses propos fut affirmé par un raclement de gorge indiscret provenant de Sandor, qui avait l'air d'avoir beaucoup entendu malgré sa retraite.
- Aussi, je prends ma retraite. La prochaine fois ce sera à toi de dévaliser un peu ta carcasse. Oui ne vas pas croire que je n'ai pas remarqué, nota-t-il d'un ton qui se voulait réprobateur. Inutile que je te répète mon refrain préféré hein ?
Sophie lui sourit malgré elle.
- Parce que Monsieur est Empathe.
- Mais surtout parce que je te connais, Foster. Passe le bonjour à Fitz et à Biana, lâcha-t-il en quittant Havenfield.
Sophie ne devait même plus être étonné que son ami parvenait à savoir ce qu'elle comptais faire. Ni l'inverse d'ailleurs, ce qui leurs avaient attiré pas mal d'ennuis.
En effet, la jeune fille se rendit à Evenglen avec sa soeur avec toutes les deux, l'intention de s'excuser auprès de Biana. Pour de nombreuses raisons, l'une pour avoir écouter sa confession en cachète et l'autre pour ne pas avoir été là lorsqu'elle en avait le plus besoin. Sophie s'en voulait de ne pas avoir pu écouter ses plaintes, la réconforter et pleins d'autres choses qui ne lui étaient même pas passé par la tête.
Et c'est alors que sous l'effet de l'émotion, les deux jeunes filles s'entrelacèrent, larmes aux yeux rejoint ensuite par Avrile, devant le portail de la demeure, sous les regards de tous. La Télépathe ne savait lequel était le plus gênant entre les deux, mais elle n'en avait que faire.
Après avoir eu l'approbation de Grady et d'Edaline, Sophie et Avrile restèrent auprès de son amie pour la nuit, installées dans la chambre de Biana, dont le décor sophistiqué et chic lui collait à la perfection. Puis sur un coup de tête, elles en vinrent aussi à appeler Linh pour qu'elle les rejoigne.
Une soirée pyjama entre fille comme l'appelait Biana en donnant à son frère la stricte interdiction de roder dans les parages.
Elles parlèrent pendant des heures sur des sujets les uns plus ridicules que les autres. Partant de mode, tendances jusqu'à les garçons les plus mignons de l'école, elle n'avaient cesser de parler que jusqu'au levée de l'aurore.
Comme nouveau point de départ...
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Prochain chapitre peut être en milieu de semaine ou durant le week end.
Ce chapitre est spécial car comme je l'avais annoncé précédemment. Chapitre sous un autre point de vu
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