Le lendemain quand il se réveilla, il avait mal partout. La chaise sur laquelle il s'était endormi, (dans la chambre de Sophie), n'était décidément pas confortable.
Il fut surpris de se trouver enroulé  dans une couverture.
Ro probablement.

Le soleil n'était pas encore levé, il descendit l'escalier, les ogres s'apprêtaient à partir.

-A ce soir Lord Grassecoiffe, nous nous renseignerons autant que possible sur ce qui se passe.

-Pourriez-vous passer à Havenfield? Grady ne répond pas à son transmetteur. (Il avait essayé de le joindre à plusieurs reprises ses derniers jours).
Ils ont peut-être des nouvelles?

Il n'osa pas leur dire qu'il commençait à s'inquiéter lui aussi de ce manques de contact avec les Cités perdues.
Après tout ils étaient en guerre...

Les deux ogres hochèrent la tête.

-On ira, assura Bo.

Il les accompagna dehors, Ro après une énième recommandation lui serra les épaules et les deux ogres sautérent sous terre.

🌟🌟🌟🌟🌟

L'Empathe anxieux ne cessait de faire des aller-retour entre la cuisine et le salon. Il fut soulagé cependant quand quelques heures plus tard, il entendit une petite voix l'appeler à l'étage.
Il prépara du thé une assiette de Guimolle et frappa doucement à la porte de la chambre.

-Petit-déjeuner, fit-il d'une voix joyeuse avec un grand sourire.

Il posa le toute sur la table de chevet avant de se pencher sur elle pour un baiser.

-Tu te sens prête à t'asseoir?

-Je peux toujours essayer, dit-elle en hochant la tête et en lui souriant.

Il dégagea les couvertures et poussa un sifflement admiratif.
La jeune femme rougit.
Elle portait une petite nuisette en soie rouge qui était, ma foi, très ajustée.

-C'est Livvy qui la choisit, explique-t-elle, dans une tentative de justification.

Keefe sentit sa mâchoire se décrocher, malgré les cicatrices, (quasiment estompées), il la trouvait superbe.
Il avait dû la regarder un petit moment comme un idiot, car la voix de Sophie qui l'appelait le ramena sur terre. Il rougit.

-Peux-tu m'aider à me redresser? demanda une petite voix amusée.

-Excuse-moi, marmona-t-il, oui je vais t'aider.

Il passa un bras autour de ses épaules l'autre sous les jambes et l'assis au bord du lit.
La Télépathe avait le souffle court et la tête lui tournait.
Elle ferma les yeux en attendant que le malaise passe, l'Empathe la soutenant.

-Ça va? Je peux te lâcher? demanda-t-il, je vais aller te chercher un peignoir.

Elle aquiesça et respira calmement.
Le jeune homme de retour dans la pièce, l'aida à enfiler le vêtement et accroupit lui fit un joli petit noeud en serrant la ceinture.
Leurs regards se croisérent.

-Tu es magnifique, dit-il à voix basse en lui caressant la joue.

Sophie sentit son coeur chavirer sous sa caresse.
Passant les bras autour de sa nuque elle l'attira pour un long baiser.
Il se redressa et avec un sourire applatit le gigantesque épis qui se dressait sur la tête de la Télépathe.

Ils burent leurs thé et mangèrent le gâteau tout en discutant. (Sophie n'en mangea qu'une demie tranche, tandis que Keefe s'en enfila trois).
Il s'étira.

-J'aimerais bien prendre une douche, confia la Télépathe un peu gênée.

-Tu ne veux pas attendre le retour de Ro? Elle pourrait te donner un coup de main.

-S'il te plaît, insista-t-elle.

Il poussa un soupir avec un petit sourire en coin.

-A ta guise.

Il se leva, fit une petite révérence et lui tendit le bras.
Elle gloussa. Elle avait l'impression d'être ivre, elle titubait et serait tombée si Keefe ne l'avait pas retenue.
Ils leur fallut longtemps pour atteindre la salle de bain.
Elle s'accrocha au lavabo.