-Eh ben dit donc, c'est quoi ces cernes? Vous avez eu du mal à vous endormir? ricana Ro.

Les amoureux devinrent rouge pivoines.
Sophie pour la première fois depuis longtemps s'était habillée et avec l'aide de Keefe, sortie de la chambre. Elle regardait autour d'elle avec curiosité. Ils prirent un petit-déjeuner tranquillement, l'ogresse et L'Empathe lui résumant les événements des derniers jours.

-Et Havenfield? demanda-t-elle.

-Rien de spécial, ils vont bien et attendent votre retour, fit la princesse.

Keefe emmena Sophie faire un petit tour dehors.
Le soleil et l'air frais lui firent du bien.
Le parfum des fleurs embaumaient l'atmosphère.
Ils s'assirent un moment sur le porche, main dans la main.
Il lui parla de sa vie ici, de ses difficultées et de ses espoirs pour l'avenir.

🌟🌟🌟🌟🌟

-Il n'y a pas grand chose, commença Bo d'une voix lasse.

Ils s'étaient installés tous les quatre dans le salon, après un souper léger.
Sophie et Keefe étaient assis sur le canapé, un flacon de Jouvence à la main et les ogres avaient pris les fauteuils restants.

-Lady Gisela court toujours, elle ne se trouve plus dans les Cités perdues.
Les Invisibles ont cessé toute activités il y a deux jours. Toutes activités visibles en tout cas.

L'Empathe haussa un sourcil intrigué.
Ro grommela.
L'ogre se pencha en avant et repris de sa voix caverneuse:

-Le roi Dimitar pense que les Invisibles sont tombés sur quelque chose. Car ils sont partis rapidement.

-Un piège? demanda Ro.

Bo hocha la tête.

-C'est ce que je pense. Après tout ils ont besoin de vous, dit-il en désignant les deux elfes.

Sophie se sentit mal, Keefe passa un bras autour de sa taille.

-Vous n'avez rien de plus concret? demanda la Télépathe

-Vaguement, on pense qu'ils vont s'attaquer aux humains.

Ro poussa un juron.

-Vous devez rentrer dans les Cités perdues, aussi vite que possible.

L'Empathe secoua la tête et prit la parole:

-Elle ne peut pas, pas dans cet état, pas avant quelques jours.

-Keefe...

-J'ai dit non! s'emporta Keefe, tu ne peux pas marcher sans aide, tu manges à peine, tu ne peux pas te servir de tes capacités.

-Doucement, le menaça Ro, sinon je te mets la tête sous l'eau.

Sophie ne pût retenir un sanglot et déjà des larmes de sang coulaient sur son visage.

-Excuse-moi Sophie, dit doucement l'Empathe en la prenant sur ses genoux et en la serrant dans ses bras. Je ne supporterait pas qu'il t'arrive quelque chose.

La Télépathe enfoui sa tête contre l'épaule de Keefe. Ses larmes laissèrent des sillons sanglants dans le cou du jeune homme. Il s'adressa à Bo par dessus la tête de Sophie, une main caressant ses cheveux.

-Ils devront se débrouiller sans notre aide. Si vous trouvez autre chose, envoyez quelqu'un. Excusez-nous.

Il embrassa la jeune femme sur la tempe et la porta dans la chambre.
Il la déposa sur le lit et s'accroupit devant elle.

-Je suis désolé, je n'aurais pas dû m'emporter. (Il prit la tête de la jeune femme entre ses mains). Je t'aime tu le sais n'est-ce pas?

Il lui déposa un baiser sur les lèvres.

Elle hocha la tête.

-Je vais me coucher.

-Très bien, dit-il d'une voix douce, je vais chercher un peu d'eau et je reviens.

Elle se déshabilla, mit sa chemise de nuit et se couvrit . Elle avait froid, elle avait peur.
Keefe revint avec une petite bassine d'eau tiède et lui essuya le visage avec délicatesse de ses dernières traces de sang.

-N'ai pas peur, souffla-t-il en lui envoyant une douce brise appaisante. Je sais que tu es fâchée contre moi, je sens ta frustration et ta tristesse. Si tu le souhaites, j'irai dormir sur le canapé.

Nulle trace d'humour dans cette dernière phrase. Une vague de panique s'empara d'elle.

-Tu ne me perdra pas, lui dit-il à voix basse. Je ne peux pas vivre sans toi.

Il l'embrassa tendrement.

-Alors je vire les amoureux du salon? demanda-t-il en haussant un sourcil, un léger sourire aux lèvres.

Sophie eu un faible sourire.

-Ce ne sera pas nécessaire, mais ne fais pas trop long si tu redescends.

-Je reste avec toi, dit-il en mettant son bas de pyjama, je suis fatigué. Tu ne m'as pas laissé beaucoup dormir la nuit dernière. (Il lui fit un clin d'œil).

Elle gloussa et se blotti contre lui. Il lui embrassa le front et l'invita à poser sa tête sur son épaule la serrant dans ses bras.