Adieux
Dans de nombreux foyers, dans les Cités perdues, la peur, l'incertitude, la tristesse, l'amour, le regret étaient des émotions dominantes.
Les amants s'aimaient une dernière fois. Ils s'embrassaient, se touchaient, gravant dans leurs mémoires les traits de leurs compagnes ou compagnons engendrants des souvenirs.
Ils se faisaient des promesses, discutaient de l'avenir, se murmuraient des mots d'amour à l'oreille et s'endormaient enlacés.
Les parents embrassaient leurs enfants et les couvraient de câlins.
Ils leurs expliquèrent la gorge serrée pourquoi ils devaient partir, tout en leurs promettant qu'ils se retrouveraient très vite.
Ils les rassuraient, les consolaient et les aidaient à préparer quelques affaires en les abreuvant de recommandations, puis les confiaient en retenant leurs sanglots, aux membres de leurs familles.
Les animaux domestiques comme Iggy et Princesse Aileronron le sédicate de Linh eurent droit à des caresses, une petite friandise supplémentaire, un dernier bisou.
Ils furent enfermés dans leurs cages et confiés comme les enfants.
Grady et Edaline firent le tour des enclos avec les gnomes, gratouillants et nourrissants les animaux s'assurant qu'ils ne manqueraient de rien en leurs absences.
Le soir venu, après bien des larmes, ils se mirent d'accord sur les termes de la lettre qu'ils laisseraient à l'intention de Sophie, au cas où ils leurs arriveraient quelque chose.
Le document, maintenant glissé dans une enveloppe, indiquait à leur fille que le domaine de Havenfield lui appartenait si elle le désirait.
Un mot plus personnel accompagnait la lettre, lui disant qu'ils l'aimaient.
Keefe pensait avec tristesse au petit paquet dans sa poche.
Il désirait que Sophie le trouve au cas où il n'aurait pas l'occasion de le lui offrir. Probablement alors qu'il le laisserait sur son oreiller.
Mais se ravisant, car un minuscule espoir demeurait, il décida de le poser sur une étagère de sa penderie.
Au pire, son père le trouverait et le lui remettrait.
Ro et les Mercadirs se réunirent, partageant les derniers renseignements, mettant au point leurs stratégies, jurant de faire payer les traîtres.
Sandor, Grizel, Lovise firent de même avec leurs compagnons d'armes, astiquant leurs étoiles et participants à un dernier entraînement.
Les nains furent convoqués par la reine Nubiti, l'ancienne garde du corps de Sophie. Elle voulait prendre les renégats vivants si possible.
Son jugement, promit-elle, serait exemplaire.
Les gnomes préparaient des petits sac qu'ils laisseraient à la garde des arbres autour des lieux de combat. Eau, quelques rations de survie et petites couvertures.
Tarina répétait ses ordres à ses collègues, se promettant de détruire chaque ennemis qu'ils croiseraient et se sacrifiraient si nécessaire pour le bien commun.
Elwin et Livvy vérifièrent leurs sacoches et organisèrent l'infirmerie de Foxfire. Ils mirent des lits supplémentaires dans la salle de classe à côté et s'assurèrent d'avoir leurs produits à portée de main.
Ils espéraient de tout leurs coeurs que les morts ne seraient pas trop nombreux et que les dégâts ne seraient pas irréparables.
Les membres du Cygne noir prirent un dernier verre et révisèrent leur plan point par point.
Les Conseillers se rendirent à la source où ils sautérent.
Se sentant revigorer ils étaient prêts à défendre les Cités perdues.
Ils organisèrent avec l'aide des gobelins le rapatriement des prisonniers et mille autres petits détails. Puis ils acceptérent de recevoir une délégation d'elfes déterminés à se battre et à prêter main forte, là où le besoin s'en ferait sentir. les débats furent houleux et ils se couchèrent tard.
Les Gardiens et les Messagers, attendaient et veillaient.
Les Invisibles et leurs affidés sous la domination de la broche d'Onyx se rassemblaient et se répartissaient les troupes.
Ce fut une Lady Gisela écumante qui aboya ses ordres.
Elle se fit tour à tour menaçante, charmante, les injuria et les cajola.
Elle finit par en frapper un au visage, perdant son sang-froid.
Cette nuit-là, il s'enfuit. Pourquoi allez à l'abattoir pour une folle?
Un troll déserta aussi, mais il se fit prendre et exécuter par ses collègues qui avaient rejoints les Invisibles.
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