Le café dans lequel le père de Céleste l'avait amené était plutôt remplie malgré l'heure matinale.

Le "Café du Coin"  était un charmant établissement, avec ses murs de briques et ses poutres en bois. À l'intérieur, il y dégageait une ambiance à la fois rustique et élégante. Les murs de briques apparentes créent un cadre chaleureux, rehaussé par des touches de guirlandes colorée. De grandes fenêtres laissent entrer une lumière naturelle douce, offrant une vue pittoresque sur la rue animée. Les tables en bois massif, certaines accompagnées de fauteuils rembourrés, invitaient à la détente. Un long comptoir en marbre poli s'étendait le long d'un mur, surmonté d'une rangée d'étagères exposant une sélection de délices sucrés.

Après avoir terminer sa contemplation de l'endroit, Céleste reporta finalement son attention sur son père. La jeune adolescente soupira en vérifiant l'heure sur son téléphone. Elle était pressée, elle ne voulait pas être en retard pour son stage. Surtout que c'était son professeur d'histoire, qui en serait le maître, remplaçant le bibliothécaire qui s'était cassé la jambe.

— Allez, papa ! S'impatienta t'elle. Qu'est-ce que tu as de si important à me dire ?

Célestin WhisperWind ne répondit pas tout de suite, se contentant de fixer sa fille. Elle ressemblait tellement à sa  mère...Contrairement à lui qui était bruns aux yeux verts, Céleste avait de beaux et longs cheveux blonds, presque blancs, et ses yeux gris le fixait à cet instant comme s'ils essayaient de lire en lui alors qu'elle faisait la moue, attendant à sa réponse.

Oui, elle est vraiment ton portrait crachée, Alizée...

— Papa ! L'interrompit Céleste dans ses pensées. Laisse moi deviner... on va encore déménager à cause de ton travail ?

Le cœur de Céleste se serra à cette pensée. Elle ne voulait pas encore déménager : depuis toute petite, son père et elle n'avait jamais eu de vrai maison, se déplaçant toujours pour le travail de Célestin.

C'etait la principale raison de sa personnalité discrète et isolée.

Céleste n'a jamais eu d'amis, n'ayant jamais vu l'intérêt de se lier à d'autres quand elle savait qu'elle partirait tôt ou tard. Pourquoi s'attacher quand tout était temporaire ?

Son père, lui, aspirait à un changement. Il souhaitait voir sa fille s'épanouir, s'ouvrir au monde et tisser des liens durables. Mais pour Céleste, le changement semblait aussi intimidant qu'inconfortable. Elle est devenue si habituée à sa solitude qu'elle se demande si elle saura seulement comment s'intégrer à un groupe, comment partager ses pensées et ses émotions avec d'autres...

Pourtant, alors qu'elle observe les clients du café rire et converser, elle ressent un léger pincement au cœur. Elle reposa son regard sur son assiette, fixant sa gaufre sans vraiment d'intérêt.

— Allez reponds moi... Supplia t-elle. J'ai raison pas vrai ? Je me disais bien que c'était bizzare que l'on soit rester si longtemps...

— Non, ce n'est pas ça. S'exclama Célestin. Tu te trompes, je te promets que l'on ne part pas, ça n'a rien à voir.

Céleste était surprise. Elle était soulagée, mais cela l'intriguait quand même. De quoi voulait-il lui parler dans ce cas ?

Célestin prit une grande inspiration et lâcha d'une traite :

— Je sors avec quelqu'un.

Dire que Céleste était choquée était un euphémisme.

Céleste n'avait jamais connue sa mère, celle-ci l'ayant abandonnée à son père quelques temps après sa naissance. D'après les photos d'elle et son père, ils avaient été heureux ensemble, mais du jour au lendemain, elle avait tout quittée. Abandonnant son mari et sa fille de cinq ans derrière elle sans laisser de trace.

Son père n'était jamais sorti avec quelqu'un d'autre après sa mère, et le fait qu'il lui annonce maintenant qu'il était en couple était franchement... déroutant.

— Et avec qui ? Demanda finalement Céleste.

Célestin était un peu surprit, il ne savait pas vraiment ce qu'elle ressentait mais au moins il pouvait voir qu'elle n'avait pas l'air en colère. C'était déjà ça.

— Je...Je suis en couple avec Jeanne....Jeanne Dupont.... tu sais, ma collègue ? Celle que je t'ai présenté à la petite fête entre collègue, celle qui est venue avec ses jumeaux ?

Céleste fronça les sourcils. Oui, elle avait déjà rencontrée Jeanne, et elle l'a trouvait plutôt gentille, mais sans plus. Mais ses deux enfants, les jumeaux Lucas et Mathilde, qui avaient son âge, eux, elle les détestait.

Céleste détestait les jumeaux, c'étaient des enfants pourris gâtés et arrogant, ils l'avaient jugée lors des présentations, se moquant de la robe qu'elle avait choisi de porter, de sa coiffure, et c'étaient vanter de leurs vêtements de marque et de leur sac de luxe.

Céleste détestait les gens comme ça, et l'idée d'avoir ces insupportables jumeaux comme demi-frère et demi-sœur l'écoeura.

Ils étaient dans son lycée et elle faisait tout pour les éviter, ne voulant pas qu'ils se moquent d'elles devant ses camarades et l'harcèlent au lycée.

Finalement, le déménagement c'était pas une si mauvaise idée.... Pensa t-elle amèrement.

— Oui, je me souviens d'elle, papa. Enfin, je me souviens surtout de ses enfants....

— Je sais qu'ils sont difficile à supporter, mais... j'aime beaucoup leur mère. On s'entend beaucoup elle et moi, et je suis sûr que si vous passiez plus de temps ensemble, toi et les jumeaux pourrez vous entendre.

— Moi, j'en suis pas si sûre.... Ils me détestent, et c'est réciproque.

Elle détourna le regard et se recroquevilla sur sa chaise, fixant ce qu'elle avait commander avec dédain. Elle était de bonne humeur ce matin, et maintenant, lors de son stage la seule chose à laquelle elle pourrait penser c'est à la trahison que son père lui avait faite. Il savait qu'elle détestait les jumeaux mais avait pourtant jeter son dévolu sur leur mère !

— Céleste... Je... Bon, ce soir ils viendront dîner, je suis sûre qu'au fond, Lucas et Mathilde ne sont pas si horrible, tu sais depuis le divorce de leur parents ils....

— Je m'en fiche du divorce de leur parent ! Moi j'ai pas de mère et pourtant je ne suis pas comme eux ! Fit-elle remarquer durement.

Elle regretta immédiatement ce qu'elle avait dit, du moins que parce que son père l'avait entendue. Sa mère était partie quand elle était encore très jeune, son absence vraiment ne l'affectait donc pas, puisqu'elle n'avait pas vraiment de souvenirs avec elle, mais son père, si.

— Papa...je... je suis désolée. C'est juste que...

— Non j'ai compris, Céleste. Il soupira avant de reprendre. Ils viendront tout de même dîner ce soir, que tu le veuilles ou non. J'apprécie leur mère et je ne mettrai pas fin à ma relation avec elle. Ça fait des années que je n'ai pas ressenti cela pour quelqu'un, et je...je ne compte pas quitter Jeanne.

Célestin s'attendait à ce qu'elle crie, qu'elle hurle sur lui se demandant comment il pouvait préférer une simple amourette à sa propre fille mais non, elle se leva juste avec calme et mit ses écouteurs.
Elle le fixa quelques secondes de ses yeux gris profonds puis les detourna, prenant son sac.

— Je vais aller à la bibliothèque à pied. À ce soir. Dit-elle simplement en tournant les talons.

Célestin acquiesça, légèrement déçu.

— À ce soir, ma chérie...

Elle ne se retourna pas et sortit du café sans lui lancer ne serait-ce qu'un regard.

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Céleste n'arrivait pas à y croire.

Du plus loin qu'elle se souvienne ça avait toujours été son père et elle. Et maintenant ? Que se passera t-il si il épouse Jeanne ? Elle ne voulait pas y penser. Elle espérait secrètement que la relation de son père et elle n'irait pas loin... Elle ne détestait pas Jeanne, elle était même plutôt jolie pour son âge, elle était grande, svelte avait de beaux yeux bruns et des cheveux noirs soyeux, non le problème n'était pas Jeanne mais les abrutis qu'étaient ses enfants.

Elle serra les poings en s'imaginant être de la même famille que ces crétins... Une brise fraîche venant de nulle part lui fouetta soudainement le visage. Étrange...

Elle repensa soudainement à son rêve :

— Tu es la Gardienne de l'Air, Céleste. Lui avait dit Frost le renard. Et toi et les autres gardiennes seront bientôt amené par le Grand-Mage dans un lieu où tout vous sera expliquée, à Etheria, tu comprendras tout.

Elle se souvint des moindres détails jusqu'à son réveil : le présumé monde d'Etheria, un certain Usurpateur, le conseil royal...la Danse des Dragons... c'était n'importequoi !

Céleste aurait presque pu y croire, mais non, ce n'était qu'un rêve. Elle n'était plus une enfant pour croire à des sottises pareils.

Ses pensées furent soudainement interrompus lorsqu'elle se rendit compte qu'elle était arrivée à la bibliothèque.

La grande bâtisse en brique s'élevait devant, elle. L'horloge qui se trouvait au dessus de la bibliothèque, tout en haut, indiquait qu'il était bientôt neuf heures. Elle n'était donc pas en retard. Cette pensée la soulagea.

Elle détestait être en retard.

— Céleste ! Cria une voix la faisant sursauter.

Elle se retourna et vit qu'il s'agissait d'Assyra.

Assyra était sa camarade de classe, elles étaient assise côte à côte en anglais et en maths.

Céleste lui fit un petit sourire, elle devenait toujours très timide en présence d'autre personne qui n'était pas son père.

—  Ah... je... s-salut Assyra ! Q-Qu'est-ce.. qu'est-ce que tu fais la ? Bégaya t-elle, perdant tout ses moyens.

La voilée à la peau d'ébène courut dans sa direction. Du peu qu'elle connaissait de sa voisine de table, Céleste savait que c'était une fille de nature joyeuse et énergique. Elle était très populaire et appréciée dans le lycée pour son humour et sa joie de vivre.

En clair, elle était tout ce que Céleste n'était pas.

Cela n'empêchait pas Céleste de l'apprécier, elle aurait presque aimer l'idée d'être l'amie avec elle, mais malheureusement, pensant qu'elle déménagerait bientôt, Céleste n'avait jamais vraiment fait d'effort pour se faire apprécier d'Assyra...

— Toi aussi tu fais ton stage à la bibliothèque ? Demanda Assyra en souriant.

Ce sourire si sincère et joyeux mit Céleste un peu plus à l'aise.

— Euh...oui. Mr Oraculum m'a proposé de le faire ici, et j'ai acceptée...et toi, qu'est-ce que tu fais ici ?

— Moi aussi je fais mon stage à la bibliothèque ! Comme toi c'est Mr Orcaulum qui nous a proposée à moi et Nayla de le faire ici vu qu'on trouvait pas d'endroit. C'est super gentil de sa part et en plus il m'a dit que je pouvais garder mon voile pendant mon stage, alors ça m'arrange.

Céleste hocha la tête, comprenant. Assyra était de confession musulmane, la voir porter le voile n'était donc pas surprenant.

Elle, n'était pas vraiment croyante, elle s'intéressait aux différentes religions mais n'était pas encore prête à se reconverti à aucune d'elles pour l'instant.

Maintenant qu'elle y pensait elle n'avait jamais vraiment vue Assyra sans son voile, hormis une fois dans les vestiaires des filles, sinon en classe elle le portait. Leur lycée n'interdisait pas les couvre-chefs, le voile y était donc autorisée.

— Nayla va arriver elle aussi ? Demanda soudainement Céleste, brisant le silence gênant qui s'était installé.

— Oh, oui. Elle arrive en voiture avec sa tante. Elle ne devrait pas tarder. Ca va être sympa de faire notre stage toutes ensemble ! J'adore lire en plus ! La bibliothèque est donc l'endroit parfait pour moi.

— Ah, daccord...oui,oui, très sympa. Dit Céleste en faisant un sourire forcé. Moi aussi j'adore lire...

Elle rit nerveusement en remettant discrètement ses écouteurs tandis qu'Assyra regardait la route, sûrement pour tenter d'apercevoir Nayla et sa tante.

Céleste était un peu déçue, elle qui pensait qu'elle allait pouvoir faire son stage toute seule, tranquillement comme elle l'avait espérée, c'était raté. Elle allait, qu'elle le veuille ou non, devoir passer du temps avec Nayla et Assyra et encore, si il n'y a qu'elles !

Elle n'avait rien contre elles.

Elle aimait juste être seule.

  « Bon... deux semaines ça va passer vite, je n'aurais qu'à minimiser les discussions et ça devrait passer... Après tout, qu'est-ce qui pourrait mal tourné durant ce stage ? » Pensa t-elle pour elle même.

Céleste était loin de se douter que cette semaine de stage changerait sa vie à tout jamais.

Ce qu'elle ignorait aussi, c'était  que de l'autre côté de la rue, un renard blanc caché entre quelques buissons les observait, son regard doré les fixant toutes les deux attendant les deux autres gardiennes.

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Alors que pensez vous de Céleste ?

A votre avis, quel est cet événement qui fera basculer sa vie ?

Sur qui portera le prochain chapitre ?

Qu'est-ce qui arrivera pendant ce stage ?

Pour l'instant, en qui vous reconnaissez vous le plus ?

Vous appréciez l'histoire ?

Je posterai bientôt le prochain chapitre, à la prochaine mes gardiennes 💕