2. Le palais de Sirielle
Je reste prostrée dans mon lit à penser au lendemain sans rien faire. Ce rêve me terrifie, j'avais l'air en danger et je courrais pour ma survie. Étais-ce un entrainement ? Un entrainement pour quoi d'ailleurs ? Personne n'a jamais essayé ni voulut tuer une Gardienne. Peut-être n'est-ce tout simplement pas mon futur mais un rêve suffisamment marquant pour me faire comprendre l'essentiel, à savoir que je suis la Choisie, la future Gardienne. Je me demande où Sirielle peut vivre, si c'est loin d'ici ou, au contraire, sous le nez du monde entier depuis toujours.
A quoi va ressembler mon initiation ? Est-ce que cela prendra du temps ? Je me demande si je pourrais reprendre une vie normale après tout cela, faire croire à tout le monde que je ne suis pas la nouvelle Immortelle pour juste... vivre normalement. Avoir un travail, des enfants, un mari, un chien et trois poissons rouge. Je souris à mon plafond, je n'ai jamais autant pensée à mon avenir résolu que cette dernière semaine. En seconde, je ne prépare encore rien, les choses sérieuses n'ont pas encore commencé.
Est-ce que Sirielle aime sa vie d'Immortelle ? Je grommelle en enfonçant mon coussin sur mon visage pour ne plus voir les murs bleu et blanc de ma chambre et pour espérer étouffer mes pensées. J'entends la voiture de mon père se garer devant la maison puis tourner la clef dans la serrure. Je descends l'embrasser et il aide à mettre la table. Je garde le silence pendant le repas. Mes parents discutent de leur journée de travail et le sujet des Gardiennes resurgit tout d'un coup dans la conversation.
- La jeune américaine n'est pas plus la future Gardienne que moi, rit mon père en se servant de l'eau.
- Encore une menteuse ? soupire ma mère. A quoi bon essayer de se faire passer pour une Immortelle, elles se font immédiatement démasquées.
J'hausse les épaules en jouant avec mes frites. Le silence est de nouveau tombé sur la table. Je jette de temps en temps un coup d'œil à mes parents mais ils sont concentrés sur leur repas. Finalement, c'est mon père qui pose sa fourchette avant de me regarder d'un air grave.
- Qu'est-ce qu'il ne va pas Jane ? me demande-t-il en fronçant ses sourcils noirs vers moi, créant de légères rides sur mon front.
Je ne sais pas si je dois prendre des pincettes pour leur annoncer la nouvelle. J'ai imaginé des centaines de scénarios dans ma tête toute la semaine mais aucun ne ressemble à cette situation. Je préfère y aller prudemment.
- Je réfléchis à toutes ces filles qui essaient de se faire passer pour la nouvelle Gardienne. Qu'est-ce que cela leur apporte ?
- Peut-être une envie de célébrité, la peur de la mort, tout un tat de raison que nous ignorons.
- Et vous réagirez comment si c'est quelqu'un que vous connaissez ?
Ma mère fronce les sourcils et me regarde avec inquiétude. Je vois dans ses yeux la peur qui s'installe tout à coup, elle à compris. Mon père pas encore mais ma mère s'en moque.
- Mon Dieu Jane ! Depuis combien de temps est tu au courant ?
- Une semaine, dis-je en baissant la tête de honte. Je ne savais pas comment vous le dire, comment vous réagiriez, je n'avais pas envie de rendre tout cela plus réel que ça ne l'est déjà. Je ne veux pas vous quitter.
D'un bond, ma mère se lève et me serre dans ses bras. Je me blottis contre elle en respirant son parfum, peut-être pour la dernière fois... Je lutte contre mes larmes de toutes mes forces en m'accrochant à son chemisier. Je croise le regarde de mon père qui n'a pas bougé, trop ahuris. Il finit par déglutir.
- Quand, il prend une longue inspiration. Quand est-ce que tu pars ?
- Demain.
Ma voix est fluette et je sens ma mère se crisper autour de moi.
- Je suis vraiment désolée, je voulais tellement vous en parler...
Une larme coule sur ma joue et mon père vient se joindre au câlin familial. On ne dit rien pendant un long moment jusqu'à ce que ma mère brise le silence.
- Je n'ai jamais été à la fois aussi triste et aussi heureuse. Jane, tu seras tellement en sécurité chez Sirielle et c'est ce que je veux le plus pour toi, ta sécurité. Mais je veux tellement te garder près de moi, sanglote-t-elle.
- Je ne veux pas partir, j'ai toute ma vie avec vous.
Ils ne disent rien et se contentent de me serrer plus fort entre leur bras. Mes parents finissent par me dirent qu'ils sont très heureux pour moi malgré la distance qu'il y aura désormais entre nous. « Être Gardienne est une chance unique et incroyable » est devenu leur refrain de la soirée pour me consoler. Je ne comprends comment ils arrivent à être heureux pour moi mais je ne dis rien. Je n'ai pas envie de passer ma soirée à ruminer dans mon coin, je veux profiter d'eux le plus longtemps possible. La soirée s'éternise et je finis par m'endormir devant la télévision, dans les bras de ma mère.
Je sors de la maison, mes parents sur les talons. Je ne sais pas vraiment à quoi m'attendre. Il fait encore nuit, il est six heures du matin et la neige tombe drue. Je frisonne dans mon épais manteau et je souffle sur mes mains pour les réchauffer. Je m'imagine toutes les secondes Sirielle apparaitre au coin de la rue ou une armée entière. La main de mon père se crispe sur mon épaule quand des silhouettes avancent vers nous dans la nuit. Les cinq personnes semblent se déplacer comme des ombres, leurs corps tordus dans la nuit, la neige et le brouillard. Le lampadaire de la rue éclaire petit à petit leur visage à mesure qu'ils s'approchent de nous.
Un des cinq hommes sort du groupe et me souris en me tendant la main. Je la serre timidement dans la mienne sans rien dire. Il salue mes parents avant de les rassurer et leur promettant et leur assurant que je serais toujours protégée près de lui.
- Navré, dit-il après son monologue, je ne me suis pas présenté. Je suis Coal, chef de la division de l'armée chargée de la protection de Jane.
Je lève les sourcils, complètement ahuris avant de jeter un coup d'œil derrière mo nouveau protecteur. Pourquoi ai-je besoin d'une division d'armée pour me protéger ? Je croyais que les Gardiennes n'avaient pas d'ennemis. Coal me regarde avec un sourire rassurant. Il semblerait que l'argument de l'armée ait convaincu mes parents qui ne parlent plus de ma sécurité.
- Si tu veux bien nous allons partir, je trouve qu'il fait particulièrement froid ici.
Il lève les yeux vers le ciel et des flocons lui tombent dessus.
- J'espère que la neige ne va pas trop te manquer.
Merci de me rappeler que je vais définitivement quitter cet endroit...
- Tu es prête, on peut y aller ?
Je me tourne vers mes parents et les serrent un par un dans mes bras comme je ne les avais jamais étreints. Ils vont tellement me manquer. Je retiens mes larmes autant que je peux quand je remarque qu'ils ont aussi les larmes aux yeux.
- Vas-y file, me chuchote ma mère, sinon je ne les laisserais plus t'emmener.
- Fais très attention à toi ma chérie.
Mon père dépose un baisé sur mon front puis je me tourne vers Coal qui patiente poliment, la boule au ventre.
- On peut y aller, dis-je pas très sûre de moi.
- Alors en route.
Coal me prend le bras avec douceur et m'entraine sur la route. Je regarde une dernière fois mes parents qui sont enlacés sans rien dire.
- Accroche toi bien à mon bras.
J'obéis sans rien ajouter, j'ai bien trop peur pour cela, d'autant plus que le froid ankylose mes muscles du visage. Au début, il ne se passe rien et je me demande si je ne suis pas en train de rêver. Puis ma vue se trouble et j'ai l'impression que mes pieds quittent le sol, comme si je ne pesais plus rien. Une sensation de chaleur agréable m'envahit et, avant de comprendre quoi que ce soit, je touche de nouveau le sol. Je garde les yeux fermés et reste agrippée au bras du soldat.
Le sol sous mes pieds est dur, rien à voir avec la neige que j'avais sous mes pieds quelques secondes auparavant. J'ouvre petit à petit les yeux sous le regard amusé de Coal qui me laisse avaler ce que je viens de vivre.
Je suis dans une jungle. C'est la première pensée qui me traverse l'esprit quand je découvre mon nouvel environnement. Je suis dans une jungle. C'est impossible. Tout ce qu'il vient de se passer est simplement irréalisable ! Je sens ma respiration s'accélérer et je serre davantage ma main autour du bras de mon protecteur, incapable de réfléchir. Le soldat détache avec douceur mes ongles plantés dans la peau de son bras et pose ses mains sur mes épaules.
- Respire Jane et essaie de te calmer. Je sais que tout ce qu'il se passe peut te sembler absolument fou mais tout est normal d'accord ? Suis-moi, le palais de Sirielle est par ici.
Il m'entraine doucement à sa suite et je me laisse faire sans rien dire. J'ai l'impression qu'on a débranché mon cerveau. Les questions et les idées ont cessées de fusées, comme si j'étais en stand-by et je me contente de mettre un pied devant l'autre dans ce rêve pour éviter de tomber. Nous marchons depuis un moment. Les immenses arbres nous protègent de la chaleur. J'ai enlevé depuis longtemps mon manteau et mes gants. Je slalome entre les troncs d'arbres et les buissons épineux. Autour de moi, les hommes de l'armée semblent sur leur garde. Coal à lâché mon bras quand il a estimé que j'avais retrouvé mes esprits. A présent, mon cerveau recommence à fourmilier et mes sens sont de nouveau en éveil. J'ai trop chaud. La transpiration coule dans mon dos. Je n'en peux plus, le changement de température est trop violent.
Nous débouchons finalement sur une immense clairière aux arbres taillés, abritant un palais. Le palais est fait de pierres blanches, de bois vernis et sculpté en arabesques harmonieuse. Plusieurs tours se dressent vers le ciel, leur couleur or brillant dans les derniers rayons du soleil. Cet édifice, bien qu'imposant et immense, semble tout à fait à sa place dans cette jungle. Les tracés fins donnent à ce palais une impression de finesse qui semble copier l'élégance des hauts arbres l'entourant.
Un palais ? En pleine jungle ?
Les hommes de l'armée marchent jusqu'à une porte sculptée dans des buissons qui semblent servir de muraille plus décorative que défensive. Je les suis, intriguée et complètement émerveillée. Les jardins sont immenses et nous marchons en silence sur un chemin en gravier bordé par de magnifiques fontaines sculptés finement représentant des nymphes et entouré de fleurs. Des buissons sont également taillés en forme de buste de femmes qui me sont inconnus à part une. Je reconnais le visage filiforme d'Alinore. Les odeurs des fleurs, des buissons et des arbres me montent à la tête.
Nous finissions par déboucher, après un dernier tournant sur l'entrée du palais. La porte recouverte d'or et décoré de l'armoirie des Gardiennes, des branches d'arbres croisées formant une épée, est grande ouverte. Les hommes de l'armée et je les suis, je crois que je n'ai jamais rien vu d'aussi impressionnant. Je n'ai pas le temps d'observer les jardins et le buste d'Alinore plus longtemps car, après avoir monté d'imposantes marches, nous entrons dans le palais. A peine ais-je posé les pieds sur le marbre qui recouvre le sol, je remarque un immense trône d'or tout au fond du hall d'entrée, et dessus...
Sirielle...
Je marche entourée par des membres de l'armée et des gardes du palais qui nous attendaient à l'entrée. Sirielle n'est plus qu'à quelques mètres de moi. Pour éviter de la regarder, je détaille la salle du trône. D'immenses colonnes de marbre blanc sculpté de symboles représentant les quatre éléments s'épanouissent tel des plantes grimpantes vers le plafond en forme de coque de bateau. De grands vitraux montrant des scènes de batailles où de magnifiques femmes aux allures guerrières nous scrutent depuis la hauteur de leur perchoir éclairent doucement le hall de milles couleurs. Plusieurs couloirs sont visibles de là où je me trouve. Le marbre du sol chouine sous nos pas.
Plus j'approche de Sirielle, plus l'appréhension monte en flèche dans toutes les parties de mon corps. Je vais rencontrer l'Immortelle, aucun humain ne l'a jamais vue en chair ou en os. Les soldats marchent la tête haute, insensibles à la beauté du lieu ou à la figure presque mythologique se trouvant devant eux. Le groupe de soldats s'arrêtent finalement devant Sirielle et s'écartent de mon chemin pour me laisser m'approcher d'elle.
Malgré son âge elle n'a pas de cheveux blancs mais de longs cheveux noirs épais et brillants. Ses yeux bruns, à peine ridés, m'analysent de haut en bas. Elle porte une longue robe bleue qui illumine sa personne et met en valeur sa peau brune grâce aux reflets du soleil couchant sur sa robe. Ce constat me choque, elle n'a pas l'air très vielle, du moins en apparence, elle a presque 600 ans. Tout à coup, l'ampleur de la situation me frappe de plein fouet. Est-ce qu'un jour moi aussi j'aurais cet âge ?
- Bienvenue au Palais du Crépuscule Jane, me dit Sirielle de sa voix grave sans âge, coupant court à mes appréhensions et questionnements. J'avais hâte de te rencontrer.
Je m'avance lentement vers le trône, laissant les soldats derrière moi. Sirielle me fait peur. Elle m'envoie une vision ou je suis en danger, elle arrive à communiquer avec moi quand je dors, ce rêve ne que quitte jamais. J'essaie de paraître la plus neutre possible, je ne dis rien, je sens que Sirielle n'a pas besoin de réponse. Je serre mes mains contre mes jambes pour ne pas que l'Immortelle voit qu'elles tremblent. Elle ne dit plus rien et me fixe longuement, comme si elle attendait que je dise quelque chose. Peut-être que je la déçois ? Elle ne s'attendait peut-être pas à ce que je ressemble à cela, à ce que je sois aussi terrifiée rien qu'à sa vue. Finalement elle m'adresse un sourire avant de continuer.
- Ici, tu es dans ma demeure. Et comme dans toutes les demeures il y a des règles à respecter mais nous verrons cela plus en détail demain matin. Tu auras la possibilité de changer les règles quand se palais sera tient, c'est à dire à la fin de ton initiation. J'attends donc de toi le plus grand respect vis-à-vis des soldats qui parcourent ce château, des domestiques ou de quiconque t'adresse la parole. Tu n'es pas encore une Gardienne et je ne tolèrerais pas des marques d'arrogance, de condescendance ou quoi ce soit d'autres. La jeunesse tend à ce genre de défiance et je veux que tu comprennes que tu n'es pas au-dessus des autres.
J'acquiesce sans rien dire et me contente de regarder le sol en marbre blanc. Je respire difficilement, ça a déjà été dur de quitter ma famille, alors resté ici pour l'éternité, non merci. Cependant je suis en colère : comment peut-elle se permettre de me juger aussi vite ! Toute ma vue j'ai été élevée dans l'humilité, je ne mérite pas qu'on me considère comme une adolescente capricieuse et ingrate. Je prends une longue inspiration pour me calmer avant d'ouvrir la bouche.
- Je suis parfaitement au courant que je ne suis ni le centre du monde ni que je suis au-dessus de tout le monde. La jeunesse n'est pas le synonyme d'ingratitude.
Un sourire franc traverse son visage et fait ressortir des pommettes hautes et son menton rond et légèrement en avant.
- Très bien, dit-elle. Dans ce cas nous nous entendrons très bien.
Je tourne la tête vers les hommes chargés de ma protection pour guetter leur réaction mais ils ne me regardent même pas. Ils fixent Sirielle avec un beaucoup de fierté et de respect. J'ai tout de même beaucoup de mal à croire qu'elle me dit. Mon ressentiment envers elle est immense, je ne voie rien de respectable ni de morale à faire quitter sa famille à une adolescente de quinze ans pour lui faire suivre une initiation. Elle pouvait sûrement encore attendre.
Après tout elle est immortelle non ?
- Nous commencerons ton initiation demain à 5h00 pile, reprend la Gardienne. Il est tard, il vaut mieux que tu aille te coucher. Coal va te montrer ta chambre. Surtout, ajoute Sirielle en se levant, ne soit pas en retard.
Il est tard ? Je viens de me lever.
Je hausse les épaules et suis Coal, je ne suis plus à ça près de toute façon. Ma chambre est très loin du hall d'entrée. Je ne sais plus combien d'escaliers, de couloirs et de porte j'ai passée. Les mêmes murs recouverts de tableaux et de portes jalonnement mon chemin et je me sens de plus en plus perdu. Ce palais est un océan de portes, de couloirs et d'escaliers aux murs pâles, aux portes en bois et au sol en marbre et parquet.
Comment vais-je m'y retrouver ?
- Ne t'inquiète pas, me dit Coal en remarquant ma mine déconfite, au début on est un peu perdu puis au final on s'habitue. Tu vas bientôt connaître le palais comme ta poche.
Je hausse la tête, distraite. Il y a énormément de portrait dans ce couloir, j'en reconnais quelques-uns, la plupart restent des inconnus à mes yeux. Les mêmes femmes que sur les vitraux et dans les jardins me dévisagent. Peut-être s'agit-il des anciennes gardiennes où des membres de la famille de Sirielle ou Alinore. J'imagine que beaucoup donneraient tout ce qu'ils ont pour être ici alors que moi je donnerai tout ce que j'ai pour être chez moi. Après encore quelques minutes à suivre mon guide, Coal finit par ouvrir une porte en bois vernis et me laisse passer devant lui dans la pièce que j'imagine être ma chambre.
- Tu as rendez-vous à 5h00 demain matin pour ton initiation. Rends-toi à la salle du trône, je t'accompagnerais jusqu'à ton lieu d'initiation. Ce sera comme ça tous les matins, bonsoir.
Coal ferma la porte et j'entends ses pas s'éloigner dans le couloir. Je hausse les sourcils de surprise avant de me détourner de la porte.
- Eh bien, aussi aimable qu'une porte de prison... dis-je pour plaisanter.
Je suis toute seule dans un palais inconnu dans un pays inconnus.
Je soupire. Pendant un long moment je reste debout sans rien faire. Dans le silence total j'entends le bruit familier d'une horloge. Je pivote au milieu de la pièce pour trouver ce que je cherche. Je trouve enfin une grande horloge ancienne en bois et or. Il est 22h30 alors que je suis partie au maximum il y a une heure de chez moi. Le décalage horaire est très important.
Plus le décalage est grand, plus je suis loin de chez moi.
Je me laisse tomber sur le lit qui fait à lui tout seul deux fois mon ancienne salle de bain, je ne me sens pas bien ici. Tout est trop grand. Tout est trop doré. Pourtant je ne peux pas partir, je suis là et c'est tout. Je détaille ma chambre très légèrement meublée. L'horloge, une commode, une armoire, le lit où je suis installée sont dans le même bois très foncé et vernis. Une porte est cachée derrière un épais rideau du même vert émeraude que les murs et je devine qu'il s'agit de ma salle de bain. Je reste couchée un long moment sur le lit en me repassant en boucle des évènements de ces dernières heures puis tourne ma tête vers l'horloge. Il est 22h45.
La nuit va être longue...
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