15. La magie, c'est comme faire un gâteau
Appuyée contre la rambarde de sécurité du bateau, je regarde les vagues s'écraser violemment sur la coque noire du Tigre. Une constante odeur de sel flotte dans l'air depuis que nous nous sommes éloignés de la côte.
Depuis l'annonce télévisée, il n'y a eu aucun signe de vie des Ailes Blanches.
Absolument rien.
Après quelques jours de panique et de paranoïa, tout est de nouveau calme et plus personne ne parle de cette organisation, relayé au rang de canular pour la majorité de la population.
Je ne sais vraiment plus quoi en penser. Depuis que Noah, malheureusement à cause de moi, s'est mis en tête que les Ailes Blanches est une organisation d'Immortels, il ne cesse de vouloir m'apprendre à utiliser ma magie.
Peine perdue
Heureusement pour nous, le bateau est à moitié vide, ce qui nous a facilement permis de trouver une salle vide pour mes entraînements. Mais le plus dur reste le contrôle de ma magie. Les trois premières séances n'ont rien données. Noah, à mon grand désespoir, à décide d'utilisé plusieurs méthodes pour accélérer et stimuler mon pouvoir. Sans succès...
Entre la gentillesse, les hurlements, la méditation ou la manière forte, rien n'a marché. Je commence à sentir que l'énervement de mon professeur est palpable. Il ne cesse de faire les gros yeux ou de jurer à chacun de mes échecs. Malgré mon envie, je n'ai pas osé lui révéler que les deux seules fois où j'ai utilisé ma magie, c'était sous l'emprise de la peur, et peut-être bien de la colère. Je redoute bien trop ce qu'il pourrait me préparer...
Néanmoins, pendant ces séances d'entraînements, je sens la magie se déplacer dans mon corps. D'après Noah, c'est un bon signe. Je n'y crois pas forcément, cela fait un moment que je sens ma magie et que rien n'est arrivé. Je commence à en avoir marre de ne jamais rien réussi ou de ne rien savoir. Je sais que Noah ne me juge pas mais mon impuissance, magique où informative, me fais sentir bien inutile.
Je regarde les vagues bleu marine se déplacer lentement au gré des marées. Je me penche en avant pour essayer de percé l'opacité de l'eau. J'ai toujours été fasciné par les profondeurs mystérieuses des océans. Qui c'est que l'on pourrait encore découvrir sous l'immensité de l'eau ?
Je quitte la rambarde sur laquelle j'étais appuyée en soupirant, il faut que je rejoigne mon prof à notre salle d'entraînement. Aujourd'hui sera peut-être la bonne. Comme d'habitude, je ne croise pas grand monde pendant que je me rends à la salle de spectacle. Les gens préfèrent roder dans leur cabine, dans le bar ou dans la piscine intérieure chauffée. Personne ne remarque nos petites affaires. Je dois avouer que cela m'arrange beaucoup, si quelqu'un voyait une gerbe de flamme sur un bateau, nous aurions vite des ennuis.
J'écoute le son des vagues et le chant des oiseaux au-dessus du bateau, perdue dans mes pensées. Tous les problèmes de ces derniers jours tournent à une vitesse folle dans ma tête. Je ne sais plus quoi penser... Arrivé devant la salle, je pousse doucement la porte et entre. Noah est déjà là et a l'air de m'attendre.
- C'est pas trop tôt, t'étais passé où ? me demande-t-il en m'apercevant.
- Je réfléchissais, répondis-je laconiquement.
Il ne répond pas et me fait signe de venir en face de lui. Je me demande ce que l'on va bien pouvoir faire aujourd'hui. L'envie et l'impatience se mêle à la peur dans mon cœur. Bien que je ne lui aie jamais dit, j'ai vraiment hâte de pouvoir contrôler ma magie. Cette puissance, comparé à il y a une semaine, ne me fait plus peur, je suis même pressée de savoir ce que je suis capable de faire. Une fois face à face, Noah m'explique ce que l'on va faire aujourd'hui.
- La peur est la meilleure des choses pour déclencher la magie, en tout cas, c'est comme ça que j'ai découvert la mienne. Je me demande comment j'ai fait pour ne pas y penser plus tôt.
Génial, j'étais prête à tout sauf à faire ça. Bien que j'ai envie de contrôler ma magie, j'ai bien trop peur de blesser Noah ou d'enflammer tour le bateau pour me laisser aller. Mon professeur improvisé pose une main rassurante sur mon épaule.
- T'inquiètes, tu ne risques pas de me blesser. Ce n'est pas avec ta pauvre magie que tu y arriveras...
La pique me fait frémir de colère. Comment ose-t-il se moquer de moi comme ça ? Il va voir ce qu'il va voir.
Je prend une inspiration et me détends. Comme les autre fois, je sens ma magie palpiter en moi mais cette fois c'est différent. Le bout de mes doigts est très chaud. Il se pourrait bien qu'il se passe quelque chose cette fois.
Je fais le vide dans ma tête et suis les conseils de Noah, je pense à une gerbe de flammes allant vers lui. Il est hors de question que je me laisse faire comme ça.
Je tends la main devant moi et, au moment où je crois qu'il ne se passera rien, la même gerbe de flammes que j'avais imaginées surgit de mes mains pour foncer droit sur Noah. Le pauvre a à peine le temps de sauter sur le côté afin d'éviter le feu qui disparut à peine passé au-dessus de sa tête.
Je pousse un cri de joie à faire pâlir d'envie une hyène.
- J'ai réussi !
Noah se relève, blanc comme un linge.
- J'ai eu chaud, murmure-t-il pour lui-même.
Je ne sais pas si c'est encore un de ses jeux de mots ou s'il a été vraiment peur. Mais en regardant plus précisément son visage, je penche pour la seconde option. Il a l'air vraiment secoué.
- Je sais contrôler ma magie ! continué-je à chantonner.
Tout en essuyant son jean salit par sa glissade miraculeuse, Noah me fait redescendre sur terre.
- Ce n'est pas parce que tu as réussi une fois que tu y arriveras à nouveau.
- C'est la troisième fois que j'utilise ma magie.
- Jamais deux sans trois... se remit-il à murmurer.
Qu'est-ce qu'il insinue ? Que je ne sais pas contrôler ma magie alors que je viens de lui prouver ?
Peut-être que la chaleur lui a brûlé quelques neurones au passage.
- Mais j'avais complétement contrôler ma magie cette fois.
Noah me dévisage surpris. Ses yeux n'expriment que de la colère.
- Contrôler ?! Tu appelles ça contrôlé ? Tu as failli me tuer ! hurle-t-il.
Je me rends compte soudain que, sans les réflexes de Noah, nous aurions couru à la catastrophe. J'aimerais m'excuser mais ma fierté en décide autrement.
- C'était complètement contrôle ok ? Pas la peine de crié, crié-je encore plus fort sur Noah.
Après tout, c'est sûrement vrai, les flammes ont disparus d'elles-mêmes après avoir dépassé mon professeur.
- Contrôler ? Ça se voit que tu n'as jamais été en danger de mort, sinon tu ne dirais pas ça ! La vérité c'est que tu n'y connais rien, ni à la magie, ni aux Immortelle. Tu n'es qu'une petite fille prétentieuse qui découvre tout ça en croyant faire une promenade de santé ! Si tu pouvais aller te réfugié sous les jupons de ta mère, tu le ferais hein ?
La première partie de sa pique me laisse un goût amer dans ma bouche. Alors comme ça, l'attaque du château, la course poursuite dans la forêt et le combat entre les hommes de l'armée, Coal et moi n'était qu'une promenade de santé ? Mais la dernière phrase qu'il à prononcer me fait sortir de mes gonds. Comment ose-t-il s'attaquer à mes parents ?
- J'ai fais une croix sur mes parents et mes amis en quittant ma ville pour suivre les guerriers de Sirielle ! Je ne les reverrais sûrement jamais et ils me croient morte ! Mais comment est-ce que tu pourrais comprendre ça toi ? J'en doute. Tu te fiche de ce que je peux ressentir, tu... Tu n'es qu'un opportuniste. Tu m'as suivit parce que tu recherches quelque chose. Alors oui, si je pouvais, j'irais me cacher derrière ma mère. C'est toujours mieux que d'être ici, dans ce bateau, avec toi !
Je prends plusieurs inspirations afin de me calmer. Nous restons à nous regarder en chien de faïence, face à face, comme à notre rencontre. Finalement il se détourne de moi et je me laisse glisser au sol, repensant à ce que je lui ai dit. Évidemment, je regrette déjà... Je voudrais m'excuser, lui dire que je suis allée trop loin, mais me croira-t-il seulement ? Il doit se dire que j'ai beaucoup réfléchi avant de parler. Mais comme d'habitude quand je suis énervée, je crie tout ce que j'ai sur le cœur sans prendre de pincettes. Bien évidemment, je regrette ce que j'ai dit à Noah, il ne mérite pas ça. Je ferme les yeux et pose ma tête contre le mur derrière moi.
Après quelques minutes, Noah se laisse tomber à mes côtes. Nous restons plusieurs minutes à écouter le silence. Seul le lointain bruit de la mer et le léger roulis me rappelle que je suis sur un bateau.
- Je suis désolé, me lance-t-il soudain en brisant le silence qui s'était installé entre nous.
Je ne sais pas quoi répondre.
- Moi aussi.
Et c'est la vérité. Je suis désolée pour tout le mal que j'ai pu causer à mes parents, mes amis, à lui et même à ceux qui ne devrait pas le mériter.
- Ils me manquent aussi. Toute ma famille me manque beaucoup.
Je regarde Noah intriguée. Depuis que je l'ai rencontré, je ne l'ai jamais imaginé avec des parents, une famille. C'est comme si il était née à seize ans, sans aucune attache. Quelle idée ridicule...
Je me sens tellement mal de lui avoir dit ces choses horribles. Comme si j'étais la seule à souffrir, à ne pas comprendre. J'ai tellement honte de moi. Je sens les larmes me monter aux yeux, mais je refuse de pleurer. Pas maintenant, jamais.
- Plus petit, quand j'apprenais la magie, ma mère me répétait toujours la même phrase. La magie, c'est comme fait un gâteau, il faut vouloir le faire pour pouvoir le faire.
Je souris à cette anecdote saugrenue. Plongé dans ses souvenirs, Noah continue.
- C'est peut-être un conseil bancal mais... c'était une façon pour ma mère de me motiver. Si je voulais faire de la magie, je pouvais le faire. Noah émet un léger rire. Maintenant que j'y pense, ce message était complètement bancal. Mais bon, il m'a aidé à contrôler ma magie, ce n'est pas rien. Elle me manque tellement, ils me manquent tellement.
- Que leur est-il arrivé ?
Noah lève les yeux vers moi. Il a l'air perdu, comme s'il avait quitté le bateau pour retrouver sa famille mais que ma question l'avait ramené à la réalité.
- Si c'est ce qu'il t'inquiète, ils ne sont pas morts. Répond tristement mon ami. Mais cela fait bientôt trois ans que je ne les aie pas vu.
Trois ans ? Je repense douloureusement à mes parents, bien que je sois assez indépendante vis à vis d'eux, je ne me vois pas vivre trois ans sans les voir.
Mais ça risque d'arriver...
Je soupire. Oui, avec ce qu'à déclarer les Ailes Blanches, mes parents me croient morte. Mes résolutions d'il y a quelques jours dans le bus s'estompent à une vitesse folle. Je ne les aie pas appelé pour les protéger, mais j'ai tellement envie de les réconforter, leur crier que c'est un mensonge, aller les voir. Après tout rien ne m'en empêche, à part moi-même. Pour changer de sujet, je continue d'interroger Noah.
- Pourquoi tu ne les as pas vues depuis trois ans ?
- C'est une longue histoire.
Le silence s'étire sans que Noah ne me donne de précision. Au moment où je crue qu'il ne dirait plus rien, il enchaîne.
- Tu te souviens que je t'avais dit que je travaillais pour John ?
Je hoche la tête, bien sûr que je m'en souviens. Mais ça ne répond pas à mes questions.
- Ça fait trois ans que je parcours le monde pour son patron... Son visage se tend, désolé, je ne peux pas t'en dire plus.
Je fronce les sourcils. Peut-être est-ce trop dangereux ou trop personnel ? Dans tous les cas, je comprends que je ne saurais rien de plus.
- Ta famille ne te manque pas ? me demande-t-il.
Je sens mon cœur se casser en deux.
Si on arrêtait de remuer sans arrêt le couteau dans la plaie, ça irait sûrement mieux. Je n'ai pas envie de penser à eux pour me torturer l'esprit dans un débat infernal mais je me trouve horrible de ne rien faire pour les rassurer alors que j'en ai les moyens. Un petit coup de téléphone pourrait tout arranger mais... L'éternel dilemme.
- Si, bien sûr, répondis-je sans conviction.
Un moment passe. Ni lui ni moi n'osons briser le silence. Si je me concentre sur Noah, je peux apercevoir des souvenirs important de sa vie. J'arrive de mieux en mieux cet exercice. Je sens que la magie fait partie de moi. Tout simplement. Je n'ose pas m'introduire dans les souvenirs de mon ami, c'est privé, d'autant plus que je tout simplement lui demander de m'en dire plus sur sa famille.
- Si tu veux tout savoir, commence Noah, j'ai trois sœurs plus jeunes que moi qui vivent avec ma mère. Toute ma famille possède de la magie de Gardienne dans ses veines. Plus petit, c'est ma mère qui m'a appris la magie, tout en cuisinant pour mes petites sœurs, d'où cette phrase : la magie, c'est comme faire un gâteau, il faut vouloir le faire pour pouvoir le faire.
Noah sourit mélancoliquement avant de reprendre.
- Mon enfance a été la meilleure période de ma vie, malgré tous les problèmes que j'ai eu. Tu me diras, je n'ai que seize ans... Mais je n'allais pas à l'école, ma mère avait bien trop peur de me voir utiliser ma magie, même sans le faire exprès. Elle me faisait donc cours à la maison, jusqu'à ce que je la quitte, il y a trois ans.
En même temps qu'il me parler, une image mentale tirez des bribes de souvenirs de Noah m'apparaît. Une maison simple, entourée d'un jardin remplie de fleurs grimpantes. Une impression de douceur de dégage de ce lieu, comme un cocon protecteur dans lequel ont viens de blottir après une longue journée.
- Ma mère possède le même don que moi pour la magie terrestre. C'est ce qui lui permet de garder notre jardin en l'état.
- Merci de m'avoir parlé de toi.
Noah esquisse un sourire.
- Pas de quoi.
Nous nous relevons et, après une blague sur le fait qu'il ne souhaite plus m'apprendre la magie sans combinaison de protection, nous regagnons chacun nos cabines. Avant de nous quittons sur une information que me donne Noah, l'arrivée à Suez est pour demain.
Une fois dans ma cabine, je me renseigne sur le lieu de notre arrivée. Nos billets mentionnent, Suez ; Port Tawfiq.
La ville de Suez se situe au sud du canal portant son nom qui permet de relier la mer rouge à la Méditerranée.
Pour la première fois depuis le début de mon voyage, je n'ai jamais été aussi proche de chez moi.
J'ouvre le journal de Tao à la recherche d'informations sur Amonet. Puisqu'internet à vraisemblablement décidé de ne pas m'aider, il est mon dernier espoir pour espérer trouver quelque chose. N'importe quoi, que ce soit une date, un lieu où même un nom. Je retrouve la page avec les noms des Gardiennes inscrit dessus. Malheureusement, Tao n'a pas précisé le lieu de vie de la Gardienne en question. Page après page, je désespère de plus en plus de trouver ce qu'il m'intéresse.
Finalement, dans le coin d'une page remplie d'inscription étrange, composé de carré et de rond format une figure géométrique ressemblant à un rond, je vois une minuscule astérix avec noté seulement quatre mots : Amonet Caire Pyramide Guérison. Je lève les yeux au ciel excédé. C'est ça ce qu'il peut appeler un indice ?
Je referme brutalement le journal avec rage, consciente que je n'aurai pas plus d'indices.
Comme de nombreuses fois depuis que je suis sur ce bateau, je m'allonge sur mon lit en laissant dériver mes pensées. Évidemment, elles se dirigent toutes vers mes parents et l'annonce des Ailes Blanches...
Je divague sans trouver de réponses à toutes mes interrogations pendant plusieurs minutes. Finalement, l'épisode ou j'affronte Coal me revient en mémoire. Je ne ressens plus le pincement au cœur ni le chagrin de cette trahison. Aujourd'hui, je ne sens qu'une colère soude qui grandi en moi à mesure que le souvenir de ces quelques minutes me revient en mémoire. Je ne sais pas si c'est mieux mais c'est la seule émotion qui me traverse le corps à ce moment-là. Rien d'autre.
- Jane ?
Je papillonne des yeux avant de réussir correctement à les ouvrir. Je me redresse sur mon lit, j'ai dû m'endormir sans m'en rendre compte. Je renonce a me relever et le laisse retomber mollement sur mon matelas. Noah se tient à quelques mètres, devant la porte.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? demandé-je avec la bouche encore pâteuse.
- Lève-toi, on va débarquer.
Je me redresse, complément réveillé cette fois-ci.
- Déjà ?! Mais il est quelle heure ?
Mon ami me regarde en s'esclaffant.
- Il est dix heures du matin et le débarquement est prévu dans une demi-heure.
Je bondi de mon lit et vais fermer la porte au nez de Noah. Il faut que je me dépêche de me préparer. Je change rapidement de vêtements avant de fourrer le reste de mes maigres possessions dans mon sac de voyage. Je passe rapidement devant le miroir et me fait une queue de cheval. Je suis prête à trouver les souvenirs d'Amonet, la pause que m'a octroyée cette traversée à assez duré.
Je pars en courant rejoindre Noah sur le pont comme il me indiqué avant que je lui ferme la porte au nez. Je slalome entre les voyageurs se pressant tous pour descendre en premier quand le bateau débarquera et finit par trouver Noah, debout à côté des barrières de sécurités, contemplant la ville qui se dresse devant nous.
La ville n'a rien de vieux puisqu'elle a été complètement détruite en 1967 pendant la guerre des Six Jours. Sa reconstruction ne date que de 1975, donc c'est une ville relativement récente et bien loin de ce que j'aurais pu m'imaginer en pensant à des villes d'Égypte. Quelques gratte-ciel et une magnifique mosquée, c'est la seule chose que j'arrive à distinguer au milieu de la foule qui se fait de plus en plus compacte à chaque minute qui passe.
Je suis compressé de toute part quand un bras miraculeux m'attrape l'épaule pour me sortir de la foule. J'esquisse un sourire de remerciement pour Noah avant de suivre la foule amassé devant la rambarde donnant accès au sol.
Quand je parviens a la sortie du port, je range rapidement mon faux passeport et mon faux Visa, Noah faisant de même, sur mes talons. Pendant que nous marchons, j'en profite pour observer la rue où nous sommes. Des dizaines de personnes déambulent dans celle-ci. Des panneaux publicitaires en arabe surgissent de tous les côtés à mesure que nous avançons. De simples maisons et des immeubles entourent la route.
Soudain, Noah me tire le bras. Intrigué, je tourne la tête vers la direction qu'il m'indique avec son menton. Une jeune fille, de l'âge de Noah environ, est adossé contre un mur de l'autre côté de la rue où nous nous trouvons et nous observe. De loin je ne peux que voir une épaisse chevelure noir ainsi qu'un corps tout en longueur. J'ai beau ne pas l'avoir en face de moi, je sais d'instinct qu'elle doit faire au minimum cinq centimètres de plus que moi.
Mon regard se repose sur Noah qui ne l'a pas quitté des yeux.
- Qui a-t-il ? lui demandé-je, ce n'est qu'une fille.
Son visage se tourne vers moi. Il plante des yeux dans les miens avant de déclarer :
- Non, ce n'est pas qu'une fille, c'est bien plus. Je n'arrive pas à lire ses pensées.
- Et ?
Il lève les yeux au ciel.
- Il n'y a que les Immortels, sauf toi parce que tu n'es pas entraîné, qui peuvent me bloquer leur pensées.
Mon cœur accélère et ma gorge se serre. Les Ailes Blanches nous ont retrouvés.
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