Voici donc le premier chapitre de la seconde version. Elle reste assez fidèle à la première tout en étant différente, avec une façon d'écrire complètement autre. J'espère qu'elle sera plus agréable à lire!

Bonne lecture,

Surnat'

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        Rocky referma son casier après y avoir pris ses affaires de français et les avoir mises dans son sac bleu à bandoulière argentée que sa tante lui avait offert à Noël. Elle partit dans la cour et se posa sur un banc pour lire son livre préféré: "La Quête de Deltora". Elle en était, pour la seconde fois, au dernier tome de la série finale.

        Quand la sonnerie retentit pour la première fois de la journée, la jeune fille sursauta et soupira. Elle ne voulait pas aller en cours: son professeur de français, M. Camicaze, était un véritable terroriste pour le cerveau de ses élèves. Autant dire qu'il portait bien son nom! Elle ne comprenait toujours pas pourquoi on étudiait sur l'interprétation de chacune des phrases de l'oeuvre d'un auteur, alors que chaque personne pouvait la voir différemment, et que l'on était sûr que ce n'était pas ce que l'écrivain voulait exprimer. Se disait-il "J'ai envie de mettre une métonymie, ici, et pourquoi une périphrase, peu après, pour que le lecteur pense que..."? N'étant qu'en seconde, elle n'était même pas sûre de savoir ce qu'était une "métonymie"!

      Quoiqu'il en soit, elle préférait les maths, toujours plus logiques et les sciences, malgré les cachotteries que celle-ci pouvait faire, parfois, pour la simple raison que "ce n'est pas encore prouvé".

        Lorsqu'elle rentra en cours, elle fut surprise de constater que la place à côté d'elle était prise par un inconnu, aussi mignon fût-il. Elle s'assit tout de même comme si de rien n'était et commença à sortir ses affaires en lançant quelques oeillades au garçon.

        Il avait de magnifiques yeux bleus, profonds et mystérieux, évoquant l'océan, réhaussés de longs cils noirs. Ses lèvres étaient bien formées, ni trop épaisses ni trop fines, son nez était droit. Ses cheveux étaient d'un noir d'ébène. L'adolescence aurait dû gâcher un minimum de sa beauté, mais il n'en était rien. De plus, il avait une musculature puissante et il était grand. Il n'avait pas le profil du parfait sportif avec des muscles gonflés comme un bodybuilder, non, on devinait tout simplement sa force. Elle imagina sans mal les abdos qu'il devait avoir sous ce t-shirt Nirvana.

        L'arrachant à sa contemplation, Bryan lui demanda un stylo. Il était "l'exclu" de la classe, car il devait être le seul garçon à ne pas prendre les filles comme des objets. Il était très tête en l'air, quelque peu rêveur. Il n'était pas footballeur, contrairement aux autres et on le considérait comme un "métalleux", puisqu'il était fan de hardrock et de métall. Un peu gros et pas très grand, il était cependant assez mignon. Il avait des yeux verts, les cheveux châtains, et un beau petit sourire timide.

        Il était l'ami de Rocky, qui n'en avait que deux, ce qui lui était suffisant.

  "À mon avis, tu as encore oublié ta cervelle, à moins que tu n'en aies tout simplement pas, Mac Stillen!"

        Elle lui servait ce discours assez souvent. Cela faisait partie de leur routine rassurante. Bryan était le seul à qui elle osait parler sans bégayer. Elle était trop peu sûre d'elle. Pourtant, elle était jolie et suscitait la jalousie, la plupart du temps, chez les autres filles, mais elle n'en avait pas conscience. Même tous les garçons lui ayant demandé de sortir avec eux ne réussissaient pas à la résonner.

        Elle avait les cheveux bruns bouclés et des yeux marrons, qu'elle qualifiait de "tâches de boue", ce qui faisait râler sa mère, qui la contredisait à chaque fois, en lui disant que ses iris sont noisettes. Son teint de porcelaine réhaussait le rose de sa bouche fine. Elle était de taille moyenne, plutôt fine. Ce qu'elle détestait le plus, mais ce que les garçons préféraient chez elle, c'était sa poitrine; sa taille de bonnet était légèrment plus élevée que chez la plupart des filles du lycée et ça l'agaçait.

        La jeune fille se retourna et écouta le professeur parler, appuyée contre le mur.

  "Je vous présente Dayten Tèmber. Il nous arrive de Vendée. Si quelqu'un veut bien lui faire visiter le lycée à l'heure du déjeuner..."

        Tous les bras féminins se levèrent, à l'exception de ceux de Rocky. La jeune fille ne connaissait que très peu les couloirs et il arrivait encore qu'elle se perde de temps en temps. Mais, fait étonnant, la nouvelle, qui n'était arrivée que deux semaines auparavant, s'était proposée, alors même qu'elle ne savait pas encore où se trouvait la salle de physique!

        Le jeune homme, qui s'était levé pour la présentation, se rassit et salua Rocky, qui sentit le rouge lui monter aux joues.

        Elle vit qu'il avait un magnifique sourire, puisque celui-ci se manifestait quand il entendait les filles le qualifier de "trop beau", "mignon", "à croquer", "beau comme un dieu"... et plein d'autres mots plus imaginatifs les uns que les autres.

        Certaines rougissaient quand il se retournait. Il était clair qu'il était accepté par la gent féminine de la classe. Les garçons, eux, étaient trop jaloux pour ne serait-ce que l'apprécier.

        Mais il commençait à agacer Rocky. En effet, quand certains professeurs lui demandaient son prénom, il répondait qu'il fallait l'appeler par son nom de famille uniquement, car il préférait cela. Etrangement, cela faisait fondre toutes le filles, sauf elle. Il aimait faire le mystérieux, quand on lui posait des questions, et cela mettait la jeune fille hors d'elle. De plus, il ne cessait de jeter des regard sur elle.

        Dans l'après-midi, Dayten avait enfin fini par s'intéresser aux cours. Il avait sympathisé avec Bryan. Ces deux-là discutaient, pendant la récréation, tandis que Rocky était assise sur son banc, son livre sous les yeux. Elle les surveillait un peu, vexée que Bryan ait décidé de la laisser seule.

        Mais ce qu'elle vit un peu plus tard la sidéra: alors que le nouveau regardait – une fois encore – la jeune fille devant les casiers, ses yeux bleus devinrent dorés, l'espace de quelques secondes. Ça avait été rapide, mais pas assez pour qu'elle ait cru avoir rêvé. Elle commença à se demander qui était ce garçon, qui était sûrement plus qu'un simple humain.

        Il ne jouait pas au gars mystérieux. Il l'était sans faire le moindre effort.