«C'est vraiment très impressionnant, Junghee. Souffla mon père en reprenant une bouchée de foie gras. Et j'ai entendu beaucoup de bien de ton entreprise, j'espère qu'elle continuera de s'affirmer à Wall Street !»

Je soupirai discrètement en redressant mes épaules, écoutant de temps à autre la discussion bien trop formelle entre les deux hommes.

Nous avions été conviés à un repas chez des voisins dès notre arrivée, et malheureusement, ils avaient une fille. Cette dernière, assise à côté de moi, m'observait tout en mangeant, alors que nos mères papotaient sur des recettes de cuisine, ou encore sur les ragots du coin.

Nous connaissions la famille Kim depuis à présent plusieurs années, et mon père souhaitait pouvoir me marier avec Sunhee, l'aînée. Il me forçait à discuter avec elle, être aimable et surtout, tactile.

Je détestais cela, poser ma main au creux de ses reins lors de soirées, ou encore dans sa chevelure blonde, mais je n'avais pas mon mot à dire. Tous mes sourires étaient factices, mais cette idiote ne semblait pas s'en apercevoir.

Alors que je déposais de la nourriture dans ma bouche, je manquai de m'étouffer en sentant une main légère se poser sur ma cuisse. Les adultes me regardèrent avec interrogation, mais je secouai doucement la tête pour leur signifier que tout allait bien.

Ils reprirent leurs conversations, et j'en profitai pour me tourner vers Sunhee. Elle regardait devant elle, l'air de rien, un sourire satisfait aux lèvres. Je soufflai à nouveau en me concentrant sur mon assiette, conscient que je ne devais rien dire et encaisser ses caresses, mais cette garce en profita pour remonter sa main.

Heureusement, la nappe de la table cachait ses gestes obscènes, sinon mes parents m'auraient menacé de punitions. Ses doigts remontaient lentement, croyant m'exciter, mais j'étais surtout gêné et écœuré. Elle sembla s'en amuser, puis m'attrapa la main pour me lever de table.

«Excusez moi, Mère, Père.. pouvons-nous monter dans ma chambre ? Je ne me sens pas très bien, et Yoongi a accepté de m'accompagner.»

Elle leur offrit un regard insistant, puis sourit lorsqu'ils acquiescèrent. Je savais très bien pourquoi Sunhee voulait m'emmener dans sa chambre, et commençai à paniquer quand elle me tira à sa suite.

Sans comprendre, je me retrouvai sur son lit, avec la jeune fille au-dessus de moi, son visage plongé dans mon cou. Je tentai de la repousser, mais elle en décida autrement et déboutonna ma chemise blanche. Je me débattis jusqu'à ce qu'elle arrive au dernier bouton, et elle arrêta soudain tout mouvement.

Elle observa sans un mot mon tatouage à moitié caché, un air indéfinissable collé au visage. Profitant de son moment d'égarement, je la poussai et me relevai pour me rhabiller correctement.

«Ne t'approche plus de moi. Lui dis-je, menaçant, en époussetant ma chemise.»

Puis, je quittai les lieux discrètement, et me dirigeai vers la sortie de la bâtisse. L'air frais de fin de soirée frappa mon visage, rougissant ma peau fragile. Je marchai rapidement vers notre maison, et ceci fait, insérai la clef dans la serrure avec empressement.

Tout à coup, un bruit suspect suivit de froissements de vêtements attira mon attention, et je tournai la tête pour découvrir une chevelure rousse occupée à travailler dans les fleurs.

«Jimin ?... Demandai-je en connaissant la réponse.»

L'interpellé se redressa, et nos regards se croisèrent. Je me souvins alors qu'il m'avait vu la veille dans une situation peu confortable, et mes joues s'échauffèrent rapidement.

Je baissai la tête mais ne bougeai pas pour autant, et l'entendis s'approcher. Je vis ses chaussures salies par l'eau et la terre dans mon champ de vision, et ses doigts vinrent soudainement attraper mon menton pour relever mon visage.

Mon cœur rata un battement, alors qu'il me plaqua contre la porte, et se colla contre moi. Nous nous regardâmes, et je vis dans ses prunelles sombres une lueur de désir.

Il déposa ses mains délicates et étonnement douces sur mes joues, et je le laissai faire en fermant les yeux. Il caressa le bout de mon nez du sien, puis vint enfin m'embrasser. Il se recula légèrement, puis recommença ce geste plusieurs fois.

J'agrippai brusquement sa nuque pour le tirer à moi, et entrouvris ma bouche pour lécher sa lèvre inférieure, sensuellement. Son muscle rose vint rencontrer le mien, le taquinant, et je me laissai alors complètement aller au baiser.

Mes mains descendirent le long de son dos, et se posèrent sur ses fesses rebondies. Je gémis faiblement lorsqu'il me prit par la taille pour inverser nos places, me retrouvant ainsi dominant, et j'entrepris de parsemer la peau de son cou de multiples baisers mouillés. J'allais descendre un peu plus bas, au moment où j'entendis mes parents rire, leurs voix se rapprochant de nous.

Je me reculai vivement, le souffle rapide, et fis signe au beau Jimin de partir, non sans lui déposer un dernier baiser sur ses lèvres gonflées.

Encore un peu, et mes parents m'auraient surpris en train de fricoter avec le jardinier.