CHAPITRE 9
Je n'ai pas adressé la parole à Elyo depuis plusieurs jours et il n'a pas cherché à me parler non plus. Il s'est contenté de boire son rhum et de regarder la télé. Il n'a pas dormi, mais ça a la limite, je m'en fous. Je crois que je ne réalise toujours pas que nous sommes enfermés chez lui. Pourquoi ne pas me l'avoir dit ? Mais en y repensant, ça veut dire qu'il sait ce qu'il se cache derrière la porte fermée. Il doit planquer les clefs quelque part et je dois les trouver. Seul problème, il ne peut plus sortir d'ici non plus. Je ne sais pas comment trouver ces foutues clefs sans me faire repérer. Si Elyo a fermé, c'est qu'il ne veut pas que je voie ce qu'il y a dans cette pièce. Je me creuse les méninges en me demandant où est-ce qu'il aurait bien pu les cacher. Je tourne en rond dans la pièce que j'ai élue mienne. Il les aurait forcément cachées près de lui dans le meilleur des cas dans sa chambre ou vers son fauteuil, dans le pire des cas, elles sont sur lui. Mais enfin Dahlia, c'est certain qu'elles y sont ! Elyo est con, mais pas pour ça.
Je soupire, je vais devoir me rapprocher de lui et mettre en œuvre mes talents de pickpocket. Je suis douée pour ça, mais j'ai peur qu'il me choppe, si c'est le cas, je suis morte. Mais j'ai déjà ma petite idée de comment faire ça. Elyo va se faire prendre à son propre jeu. Je souris et vais tout de suite mettre en œuvre mon plan. Je file dans la douche et lave entièrement mon corps, je m'enroule dans une serviette puis vais m'habiller. Je m'habille assez normalement, je ne veux pas qu'il se doute de quelque chose. Un haut court et un jogging feront l'affaire - Elyo n'a pas besoin de bien plus. Je me regarde dans le miroir et puis rejoins le salon dans lequel comme prévu, je trouve Elyo assit en train de picoler.
Je m'approche de lui et prends son verre sur la table, je m'assois en face de lui et bois une gorgée. Je me retiens de grimacer, ce n'est pas vraiment bon et je n'aime toujours pas ça. Il relève les yeux vers moi tandis qu'il lisait des papiers. Quelques-unes de ses mèches tombent devant ses yeux, le rendant bien plus mystérieux que ce qu'il n'est déjà.
- Tu pourrais te servir un verre au lieu de voler le mien, clame-t-il.
Je hausse les épaules et finis d'une traite le verre, il souffle en serrant sa mâchoire puis se lève. Je me raidis quand il se penche vers moi, malgré moi, je l'imite et me penche jusqu'à me retrouver coucher sous son corps.
- Tu te décides enfin à me parler de nouveau ?
Je hoche la tête et sens l'effet du peu d'alcool que j'ai ingéré me donner du courage. Je pose mes mains sur sa taille et je sens son corps se contracter. Mon plan marche.
- Qu'est-ce que tu me veux principessa ?
Je glisse doucement ma main autour de la ceinture de son jean jusqu'à sentir son arme. Je la saisis discrètement en disant :
- Rien de spécial, je voulais seulement un peu de rhum Roméo.
Il sourit tandis que je m'empare discrètement de son arme que je viens diriger sur son torse. Je le pousse en arrière et le fais s'assoir sur son fauteuil habituel. Il me regarde en souriant encore. Je pointe sa propre arme sur lui et la fais glisser sur son torse, il serre la mâchoire de plus en plus fort lorsque le canon froid glisse sur sa chemise jusqu'à sa ceinture. Quand elle la percute, je m'abaisse vers lui en posant mes mains sur ses poches afin de sentir leur contenu. Je me cramponne à ses poches jusqu'à ce que je sente des clefs. Bingo. Je fais glisser mes mains jusqu'à sa boucle de ceinture pour la défaire, mais il saisit mes épaules et me retourne, au passage, il ne se rend pas compte de ce que je lui emprunte : les fameuses clefs.
Je me retiens de mes bras sur le canapé pour ne pas me retrouver couchée dessus tandis qu'il plaque son bassin contre mes fesses.
- Tu la sens ? La véritable arme qui va t'abattre si tu continues ce petit jeu principessa, fait-il d'une voix rauque qui respire le plaisir.
Je le sens frotter son bassin à moi, son entrejambe durcit, balaye mon jogging. Je ne peux m'empêcher d'aimer ce jeu, mais j'ai une mission à accomplir alors, je tente de me relever, mais il me plaque contre le canapé.
- Tu veux déjà t'enfuir ?
- Tu n'auras pas ce que tu veux de moi Elyo, je sais que tu brûles d'envie, mais tu vas devoir t'y faire. Je suis plus difficile à convaincre qu'une hôtesse, clame-je avant de me relever.
Je me tourne face à lui, les clefs dans une main, son arme dans l'autre. Il halète, il brûle d'envie. Il aimerait m'avoir, mais ce n'est pas ainsi qu'il y parviendra. Je souris à mon tour et attrape son jean pour enfoncer son arme froide près de son entrejambe. Il serre la mâchoire - ça refroidit les idées hein ? - Puis je m'en vais en direction de ma chambre dans laquelle je planque les clefs sous mon matelas près du mot. En me relevant, je me stoppe net. Encore un.
Je déglutis et m'approche du mur, un message y est épinglé.
« Nous ne t'avons pas eu cette fois-ci, mais Elyo ne sera pas toujours là pour te protéger. Tu cours droit vers ta perte, Dahlia Russo, et si tu continues celle de ton père aussi. »
Je l'arrache et tente d'oublier ça. Les Moreno peuvent rentrer dans la maison, ces mots en sont la preuve, c'est la deuxième fois. Je souffle pour tenter d'évacuer cette peur et cache aussi ce papier avec le premier et me laisse tomber sur le matelas. Si je ne me livre pas, mon père en payera les conséquences. Je ne sais pas si je dois en parler à Elyo, je verrai ce que je ferai en fonction de ce que je trouve dans cette pièce secrète.
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