CHAPITRE 6

Doucement, je sens mon corps endormi reprendre conscience, mes yeux s'ouvrent doucement. Je ne suis pas dans ma chambre, avec Elyo, nous nous sommes assoupis sur le canapé. Au fur et à mesure des verres, je ne sentais plus le mauvais goût de l'alcool. J'étais comme anesthésié, on a beaucoup parlé sans réellement se confier, mais au moins, il n'y avait aucune tension. Nous avons passé un bon moment et j'ai dû m'endormir la première à cause de l'alcool. Je doute qu'Elyo est fermé l'œil. Je me redresse sur le canapé et reprends mes esprits. Je passe la main dans mes cheveux et puis des deux, je me frotte le visage. Je finis par regarder autour de moi, mais aucun Elyo en vue. Je soupire en comprenant qu'il a dû aller, je ne sais où pour faire, je ne sais quoi, mais je me reprends vite. Ce n'est pas parce qu'on a un peu parlé qu'Elyo est forcément « cool ».

J'ai besoin d'un café.

Je me lève et me dirige vers la cuisine. Je m'approche de la cafetière et vois un morceau de papier collé sur une tasse.

« J'ai eu une petite mission par ton père, ne sors sous aucun prétexte de la maison. Je rentrerai au plus vite. ».

Je froisse le morceau de papier dans mes mains et puis je balance à l'autre bout de la pièce, j'en ai ma claque d'être enfermé ici et de n'avoir le droit de sortir que lorsque monsieur Elyo Morretti décide que j'en ai le droit. Je fais couler mon café et rejoins le salon. J'ouvre la baie vitrée et m'allonge sur un transat en face de la piscine. Je sirote mon café et puis décide d'aller me baigner. Aujourd'hui, j'ai envie de profiter de l'air frais de cette île - ma cage dorée. Je retire mon haut et mon bas et m'approche de la piscine que je n'ai pas encore eu la chance d'essayer. Je glisse mon premier pied dans l'eau chaude et ainsi le deuxième avant de descendre les marches. Je finis par être presque submergée d'eau, de la tête aux pieds.

Je me laisse flotter, je profite du soleil, rien ne peut me perturber. Je suis si bien dans l'eau, elle me détend et essaye de me faire oublier l'autre mec qui me sert de garde du corps. Au bout de longues minutes, j'entends une porte claquer. Je me prépare psychologiquement à sa crise parce que je ne suis pas dans la maison, mais dans le jardin de la maison - grosse différence.

J'entends la baie vitrée se claquer, soit il m'a enfermé dehors, soit il veut nous bloquer dehors afin de me torturer.

- Dahlia.

- Hmm.

- Je sais que tu as lu mon mot alors pourquoi ton cul n'est pas dans la maison.

Je soupire et ne répond rien.

- Dahlia rentre maintenant, je dois te parler.

- Tu peux me le dire ici, tu as déjà commencé à me souler alors continue.

Je l'entends soupirer à son tour, et je décide de me redresser pour regarder Elyo. Il lâche l'arête de son nez et s'approche de moi, il s'accroupit près de l'eau et m'incite à me rapprocher.

- Tu vas me donner ton téléphone, nous ne pouvons plus les utiliser, notre planque a été trouvée.

Mon visage se décompose, je le vois au travers du regard d'Elyo. Il glisse sa main sur ma joue et la caresse.

- Alors rentre, je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose, principessa.

J'acquiesce, je sens son ton beaucoup plus sincère. Il me tend sa main que je saisis et il me sort de l'eau. Nos corps sont proches, très proches et je sens mon cœur battre vite. Il me fixe comme si c'était la première fois. Mon corps m'a lâché, je ne peux plus bouger. Sa main qui tient mon bras me donne des frissons. Je reste muette face à lui, ça doit bien être la première fois. Mais je me reprends vite et le pousse en arrière avant de me diriger vers le transat pour récupérer mes affaires et entrer dans la maison.

Je rejoins ma chambre en vitesse, je grimpe les escaliers à une vitesse folle et m'enferme dans ma chambre. Je me laisse tomber sur le lit en repensant à ce qu'il vient de se passer. Quel connard ! Mon père a été clair, il ne doit pas essayer de coucher avec moi et je suis d'accord alors bordel qu'il me laisse tranquille. Je soupire. Je le laisse aussi malgré tout se rapprocher de moi par moment.

On frappe à ma porte, je me relève en sursaut. Oh non, c'est sûr que c'est lui !

Je m'approche doucement de la porte. Je prends une grande inspiration et ouvre sur Elyo, appuyé contre le mur d'en face.

- Je t'ai laissé du temps pour te changer pourtant à croire que tu n'en avais pas envie.

Je déglutis, regarde ma tenue et claque la porte. Je choppe rapidement un pull et ouvre à nouveau.

- Moins sexy, mais tant pis.

Je souffle et m'apprête à refermer la porte lorsqu'il abat sa main contre le bois pour m'en empêcher. Il relève ses yeux vers moi et son regard me glace le sang. Il est vide, comment peut-il être autant bipolaire.

- Prépare ta valise, on part cette nuit, la planque est définitivement trouvée. Et donne-moi ton téléphone, Dahlia.

Quand il utilise mon prénom, c'est sérieux et je le sais. Alors, je ne le contredis pas et lui tends mon téléphone et le fourre dans sa poche avant de s'approcher un peu plus près de moi.

- Tu vas devoir me faire confiance pour les jours à venir principessa, je ne laisserai personne te toucher, affirme-t-il en tenant l'arrière de ma tête.

Je hoche la tête, je crois que les choses ont empiré bien plus vite que je ne le pensais. Elyo me sourit avant d'embrasser mon front et de s'en aller.

Je reste figée devant la porte. Alors le danger est tout proche ? J'espère que mon père va bien, que tout va bien se passer pour lui. L'un de nous doit en ressortir vivant et si ce n'est pas lui, ça doit être moi. Je suis prête à tout pour détruire ces enfoirés de Moreno.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top