CHAPITRE 15

Elyo s'est éclipsé, il ne veut pas se montrer faible, surtout devant moi. Pour lui, ça doit sûrement être la honte de se livrer ainsi à moi. Mais je comprends sa douleur et sa soif de vengeance, je réagirais pareille si je venais à voir mon père se faire abattre. Je serais prête à tout pour le détruire, le tuer. Je ne suis pas la fille d'un narco pour rien, j'ai eu la chance d'hérité de la malice de mon père et de la divine beauté de ma mère. Je suis le combo gagnant et si l'ont me pousse à bout, je ne m'arrêterai devant rien pour parvenir à mes fins.

Je me rends dans ma chambre afin de me reposer après cette dure conversation, sans pour autant croiser Elyo. Il doit être cloitré dans sa chambre ou bien dans son bureau. Je saute sur mon lit et soupire longuement. Je suis épuisée physiquement et mentalement. Mes yeux se ferment pour apprécier le silence de la tranquillité - bien trop étrange d'ailleurs. Puis, ils s'ouvrent et regardent la porte de ma chambre.

Encore.

Il y a encore un putain de papier sur ma porte.

Je me lève en sursaut et arrache le papier du bois. Je tape nerveusement mon pied au sol en le dépliant pour en lire son contenu.

« Elyo n'est pas celui que tu crois. Rends-toi et abrège tes souffrances. »

Je tombe au sol. Encore et encore. Pourquoi Moreno ne veut-il pas arrêter de rabaisser Elyo ? Il n'a pourtant rien à voir avec nous. Mais au fond de moi, je sais. Je sais ce qui se trame. Moreno veut me faire douter d'Elyo pour que je me retrouve seule. Pour que j'abandonne la seule personne qui a l'air de m'aider. Et il y arrive, ces mots et l'attitude étrange d'Elyo à de multiples reprises ne m'aide pas pour le coup. Je suis perdue, je doute de tout. Et c'est mon papa qui m'a appris ça, il m'a toujours appris à douter des gens qui m'entourent pour mon bien. Et ça a du sens d'un côté, si ces gens me blessent, comme j'aurais douté d'eux, je ne serais pas surprise, alors j'aurais moins mal. Mon père ne veut plus que je souffre, alors il a toujours insisté sur cette règle. Les autres me prouveront que je peux ne pas douter d'eux si c'est le cas. Mais en l'occurrence, pas Elyo alors, je doute. Encore.

Et je ne vais rien lui dire par rapport à ce message. Il faut que j'arrive enfin à me positionner vis-à-vis de lui et c'est maintenant où jamais. Je dois me protéger et être certaine qu'il peut être une personne de confiance. Remontée, je me dirige vers son bureau, il n'y a que là que je peux avoir des réponses. J'entre à pas feutrer et ferme délicatement la porte derrière moi afin qu'il ne m'entende pas. Je regarde dans ses dossiers, peut-être que ce n'est pas Moreno mais un autre concurrent qui rédige ces mots, ou bien c'est Moreno. Je farfouille dans l'étagère, je sors des documents qui ne sont pas les bons puis les range à la va-vite. Jusqu'à ce que je tombe sur un journal.

Je le garde de côté, il était bien trop planqué pour en rien cacher. Je le pose sur le bureau et m'attaque à ce dernier. Je tire sur tous les côtés, espérant tomber sur un tiroir caché, mais rien, je glisse ma main sous le bureau et là, bingo. Il y a un petit trou, je tire dessus et là, un dossier tombe au sol. Je serre la mâchoire, il m'a bien eu. J'attrape dossier et le pose sur le bureau afin de le feuilleter, mais je n'y comprends rien. Il n'y a que des contrats avec des noms que je ne connais pas. Je souffle et attrape le journal, je l'ouvre là où la page est marqué, l'ultime page écrite :

« Tout est bientôt terminé, et j'ai mal. Je suis mal. Je ne sais pas comment tout ça va se terminer, j'en ai même peur. Mais je dois terminer cette vengeance pour mes parents, pour leur mémoire. En revanche, je n'ai pas envie de perdre Dahlia, elle me fait un bien fou ! C'est un cadeau que je ne mérite pas. Si après tout ça, j'arrive à la garder près de moi, je me jure de la protéger jusqu'à mon dernier souffle. Malheureusement pour elle, elle passe après ma vengeance et elle va faire mal, très mal. »

Je serre la mâchoire, il me cache trop de choses. Je ne peux définitivement pas lui faire confiance.

La porte s'ouvre soudainement et nous restons tout deux droits, seulement séparés du bureau comme la première fois où j'y suis rentrée. Sa mâchoire se serre, il serre les poings.

- Qu'est-ce que tu fous ici Dahlia ? articule-t-il le regard noir.

- Toi, qu'est-ce que tu as fait ? rétorque-je en lui agitant le journal sous les yeux, qu'est-ce que tu as fait qui risquerait de me faire fuir Elyo ?

Il ne dit rien.

- Parle putain ! Et c'est quoi tous ces contrats avec les Moreno ? Mon père est au courant que tu as travaillé pour ces enfoirés ?

- Bien sûr qu'il le sait, je travaille avec qui j'ai envie et normalement mes contrats sont confidentiels. Alors arrête de fouiller !

- Qu'as-tu fait pour risquer de me perdre ? répète-je.

Il s'approche et récupère ses affaires. Il ne m'adresse aucun regard.

- Rien, rien pour l'instant, mais comme tu as si bien lu, même pour toi, je ne m'arrêterais pas alors ferme ta gueule maintenant.

Il range ses affaires et lève enfin les yeux vers moi.

- N'oublie pas qui commande ici.

Il s'approche de moi et attrape mes joues de sa main. Son visage est près du mien.

- Si je te reprends en train de fouiller dans mes affaires, tu es morte Dahlia. Je me chargerai moi-même de ça. Mêle-toi de ce qui te regarde, c'est-à-dire toi. Ton père aurait dû t'apprendre à rester une gentille femme bien docile.

Malgré la pression de ses doigts, je crache :

- Je ne m'arrêterai pas non plus, Elyo, tant que tu ne seras pas honnête. Ah, mais merde ! Ton père n'a pas dû te l'apprendre non plus, tu sais l'honnêteté.

Sans m'y attendre, il me plaque contre le mur, ma tête frappe un cadre et une douleur de chien me prend le crâne.

- Ferme ta gueule maintenant Dahlia. Tu as de la chance que ton visage me plaisent autant sinon tu serais déjà morte, mais ne me tente pas trop.

Et sur ces mots, il est sorti.

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