CHAPITRE 10
Je n'entends plus aucun bruit depuis plusieurs heures, je ne sais pas comment je fais pour être encore éveillée après tout ce silence. Peut-être à cause de l'excitation d'aller dans une pièce verrouillée par Elyo ? Ou bien d'avoir enfin des réponses par rapport à mes interrogations ? Je ne sais pas, tout ce qui compte, c'est que je suis prête du but. Je sors de mon lit à pas feutrés et m'approche doucement de la porte. Je l'ouvre et me lance dans le couloir en direction de la porte, clés en main. J'insère la clé et tourne deux fois, puis j'appuie sur la poignée et ouvre la porte. Je rentre et ferme derrière moi. Seules les étoiles et la lune éclairent la pièce au travers de la fenêtre.
C'est son bureau.
Je suis dans son bureau, là où il doit y avoir tellement de secrets, de contrats, de choses sur sa vie personnelle. Je suis dans la caverne d'Alibaba, oh mon Dieu ! Je me retiens de sautiller pour ne pas ramener Elyo qui est, lui aussi, enfermé ici à cause de moi. Une fois mes esprits repris, je me lance dans mon enquête. Je passe derrière le bureau et essaye d'ouvrir chaque tiroir. L'un d'eux en fermé. Je trouve des papiers qui ont peu d'importance à mes yeux, à vrai dire, je ne sais pas vraiment ce que je cherche. Peut-être par curiosité le contrat qui lie Elyo à mon père ou des trucs personnels qui peuvent être intéressants. Mes yeux balaient la pièce et tombent sur une grande bibliothèque remplie de livres et de photos. Je m'en approche et trouve plusieurs photos du tueur à gage avec une jolie jeune femme. Elle lui ressemble, je suppose que c'est sa mère. Et sur une autre photo cette même femme avec un homme, mais pas d'Elyo en vue. Je ne sais pas si c'est son père, mais ça ne m'étonnerait pas. Ils dégagent la même énergie, mystérieuse et sombre.
Je regarde par la suite les gros dossiers qu'il stocke et cherche quelque chose qui pourrait m'éclaircir sur la situation. Elyo est beaucoup trop stressé pour qu'il n'y ait pas quelque chose de louche. Soudain, j'entends une porte claquée. Comment est-ce possible ? Elyo est séquestré, comme moi. Il n'a pas pu sortir sans se faire tirer dessus. J'entends des pas qui se rapprochent de moi et là, je commence à paniquer. Il s'est sûrement rendu compte de la supercherie et va m'en faire baver. Je regarde la porte, collée contre la bibliothèque, crispée. Je ne sais pas comment il va réagir et le connaissant, c'est forcément mal. Il va me détruire.
La porte s'ouvre.
J'arrête de respirer tandis qu'il entre et claque la porte. Il se tourne face à moi, comme s'il savait déjà où j'étais avant même d'entrer. Sa mâchoire est serrée, elle tressaute alors que son regard me brûle tellement il est haineux. Après plusieurs secondes, qui me paraissent des minutes, il ouvre la bouche en premier :
- Qu'est-ce que tu fais là ? crache-t-il froidement.
J'ouvre à mon tour la bouche, mais aucun son n'en sort. Je le vois se tendre davantage devant mon mutisme, il s'approche de son bureau et envoie tout valser en hurlant et en disant :
- Tu devais me faire confiance Dahlia ! Pas venir fouiller !
Je sursaute devant sa colère. Il s'approche rageusement de moi et attrape ma mâchoire en me collant contre la bibliothèque, je ne peux plus rien dire. Il bloque ma bouche, l'empêchant de s'ouvrir. Soudain, je sens du métal froid contre ma tempe, il presse si fort son arme sur moi, mais je ne faillis pas. Je maintiens son regard, il ne peut rien me faire. Il n'en a pas le droit.
- Tu cherches quoi hein ?! claque-t-il encore crispé.
- M-mon contrat... parviens-je à dire.
Il frappe hargneusement la crosse de son arme sur l'étagère derrière moi et puis me lâche. Je peux encore sentir la pression de ses doigts tatoués sur ma mâchoire. Elle me brûle. Il attrape un dossier dans mon dos et sors un document composé de plusieurs feuilles et il me le balance en plein visage, avant de disparaître du bureau.
J'ouvre le document sur lequel mon nom figure en gros. Je lis la conclusion à la fin :
« En résumé, Elyo Morretti a pour obligation de protéger mademoiselle Dahlia Russo, fille de Mario Russo, de la famille Moreno. Il a pour obligation de se sacrifier pour elle en cas de danger extrême. S'il faillit à sa mission ou rompt le contrat sans une justification valable, il peut en payer de sa vie. Tous les moyens sont acceptables pour protéger le contrat dont fait l'objet mademoiselle Dahlia Russo. »
Je repose le document sur le bureau et soupire. Elyo ne peut pas être contre moi, il peut le payer de sa vie. Dans tous les cas, s'il ne respecte pas son engagement vis-à-vis de ma protection, il meurt. Je sors du bureau et le referme à clés.
Je rejoins le salon où Elyo est absent alors, je rejoins la salle d'entrainement. Je me place dans l'embrasure de la porte et le vois s'entrainer. Frapper de toutes ses forces dans le punching-ball. Il envoie avec rage son poing dans l'objet, j'ai presque peur que son poing passe au travers. Mes yeux s'attardent un peu sur les tatouages de ses bras. Il est rare de le voir habillé autrement qu'en jean chemise. Là, il porte un jogging et un débardeur, laissant à mes yeux d'examiner les tatouages que je n'avais jamais vus. Un serpent autour de son biceps, la rose sur sa main, un arbre de vie dans son dos avec des oiseaux qui remontent dans sa nuque, et encore tellement d'autres. C'est vrai qu'il est sexy...
Son regard finit par me trouver, mais il m'ignore, alors je m'approche de lui qui enlève les bandes autours de ses phalanges. Je pose ma main sur son épaule, il ne bouge pas.
- Elyo ?
Il ne dit rien. Il a vraiment décidé de m'ignorer.
- Tiens, fais-je en lui tendant ses clés, je suis désolée. J'aurais dû te faire confiance.
Soudainement, il saisit les clés dans ma main et s'en va. Sans m'avoir dit un seul mot, ça me brise le cœur, je me sens si coupable.
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