CHAPITRE 1

Je ferme mon ultime valise, le voyage risque d'être long. Je mets mes lunettes de soleil sur le bout de mon nez et descends les escaliers pour rejoindre mon chauffeur.

- Mademoiselle Russo, vous êtes prête ? Pouvons-nous nous rendre à l'aéroport ?

Je hoche la tête et la voiture démarre. Je regarde mon téléphone tout le long du trajet. Ce n'est pas comme si j'avais beaucoup d'amis, être la fille d'un trafiquant a aussi ses petits défauts. Même si je n'ai jamais touché à la marchandise de mon père, simplement vivre avec lui fait de moi une mauvaise fréquentation. J'ai déjà eu des amis, mais jamais longtemps, juste le temps que les parents se rendent compte de qui est le père de Dahlia Russo. Alors, je regarde ce qu'il se passe dans le monde, je regarde les dramas sur X et des TikTok, pour faire passer le temps jusqu'à l'aéroport.

Une fois la voiture arrêtée, je retrouve mon père et Elyo devant notre jet privé. Je ne prends pas la peine de relever mes lunettes ou même de les saluer. Mon père s'avance vers moi et me prend dans ses bras, il me serre fort et je fais la même chose. Nous nous séparons, mais il tient tout de même mes mains.

- Fais attention à toi Dahlia, ne fais rien de stupide ou d'irréfléchie et surtout soit vivable avec Elyo.

Je lance un regard au brun qui rigole discrètement. Je lui lance ainsi un regard noir, il pense se moquer de qui au juste ? Je crois que ça va être bien plus dur que je ne le pensais d'être vivable avec cet énergumène qui m'agace déjà. Je hoche néanmoins la tête en regardant mon papa qui embrasse mon front avant de se tourner vers Elyo.

- Et toi, fais attention à ma fille, s'il ne lui arrive ne serait-ce qu'une égratignure, je briserais tes os Elyo.

Le brun acquiesce plus sérieusement tandis que je commence à monter les marches pour accéder à l'avion. Elyo pose à peine un pied sur l'escalier que mon père l'arrête. Nous nous tournons face à lui.

- Et tu me feras plaisir Elyo, arrête de regarder ma fille comme un bout de viande. Tu n'as pas intérêt à essayer de coucher avec elle.

Sur ces mots, Elyo tourne son regard vers moi. Il sourit en contractant sa mâchoire :

- Aucun problème, monsieur Russo.

Gênée, je brise notre bataille de regard et me précipite dans l'avion dans lequel je trouve place dans un fauteuil bien confortable. Elyo fait aussi son apparition, je tente de ne pas le regarder, mais c'est compliqué quand il s'assoit en face de moi. Il claque des doigts pour qu'une hôtesse rapplique et de son regard le plus charmeur, il demande un rhum. Ses yeux se posent sur moi, il me relooke de la tête aux pieds et son regard fait une légère pause sur ma poitrine. Je rigole et claque à mon tour des doigts devant son visage :

- Mes yeux sont plus haut, ne te trompe pas, je risque de devoir crever les tiens, claque-je.

Il rigole doucement en s'enfonçant dans son siège, tandis que l'hôtesse dépose son rhum sur la table à sa droite. Il le saisit et prend une gorgée en me détaillant encore, ce qui commence à vraiment à m'énerver au plus haut point.

- Arrête de me fixer, tu me donnes la nausée.

- Si tu savais ce dont tu me donnes envie. Si j'avais su, j'aurais accepté bien plus de contrats de protection.

Mon regard s'assombrit, je ramène mes genoux prends de moi et le dévisage.

- Si tu ne veux pas me rendre invivable, arrête vite tes allusions Roméo et laisse mon corps tranquille.

Il me regarde en pinçant ses lèvres puis acquiesce d'un hochement de tête. Après plusieurs secondes à nous scruter sans un bruit, il dit :

- D'accord, principessa, comme tu voudras, dit-il d'un air mesquin.

Sur ces mots, il se lève et passe le rideau qui rejoint la pièce réservée aux hôtesses. Je sais déjà ce qu'il va faire et tant mieux, peut-être qu'en couchant avec l'une d'elles - si ce n'est les deux - il va me lâcher la grappe. Je ne le connais que depuis hier et il me tape déjà sur le système. Je ferme alors les yeux et essaye de m'endormir afin d'écourter la durée du vol. Mais rapidement, des questions me traversent l'esprit : et si les Moreno parviennent à mettre la main sur moi, qu'est-ce qu'ils me feront ? Est-ce qu'ils me tortureront pour faire payer mon père ? Je ne m'attendais pas quelque chose de si compliqué, je crois que je réalise peu à peu que je suis rééllement en danger. Soudainement, j'entends des gémissements, de plus en plus fort et des claquements, un grognement d'agacement m'échappe. J'attrape un coussin et le plaque sur mes oreilles en insultant Elyo de tous les noms possibles. Et heureusement, peu à peu, le silence revient, mais qui dit silence, dit aussi le retour d'Elyo. Il pousse le rideau, sa chemise est encore ouverte de quelques boutons tandis qu'il referme sa ceinture, les cheveux en bataille.

- Tu m'as appelé ? fait-il en retroussant ses manches.

- Jamais. Je n'ai pas besoin de toi, et la prochaine fois soit discret sinon je te coupe les couilles pour te bâillonner avec.

- J'aime l'idée.

Je râle en balançant le coussin sur lui. Il a le don de m'insupporter si facilement ! Je me lève en lui mettant un coup dans l'épaule, il fait mine de souffrir le martyre - il ose se moquer de moi ce connard - alors, je lui lève mon majeur sans me retourner afin d'en rejoindre un autre.

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