Chapitre 22 : Balancer la vérité
A peine Sanji avait-t'il dit ces paroles qu'il les regretta aussitôt. Il avait balancé la vérité comme s'il s'agissait d'un simple fait divers disponible à la rubrique « petits faits quotidiens » du journal de la ville. Mais là, présentement, ce n'était pas juste d'un fait divers dont il s'agissait. Il s'agissait de sa maladie, celle dont il voulait tenir encore un peu plus le secret. Eh merde. Il allait en baver avec les explications là. Tant pis pour lui, il n'avait qu'à surveiller ce qu'il disait au lieu de balancer directement des conneries.
Reiju : *pâle, bloque soudainement tout mouvements* Pardon ? Je ... je suis pas sûre ... d'avoir très bien ... entendu ...
Sanji : *se mord la lèvre, serre ses poings* ...
Zeff : *intervient soudainement* Sanji !!! Explique-nous immédiatement de quoi tu parles !!!
Sanji : ...
Reiju : *commence à avoir les larmes aux yeux* Sanji Vinsmoke ... je te jure que si tu ne nous dis pas immédiatement de quoi tu parles, je te renie.
Sanji : *baisse la tête, on ne pouvait plus voir ses yeux larmoyants* C'est ... exactement ce ... ce que j'ai dit.
Reiju : Tu es malade ? Alors c'est la vérité ?
Sanji : Oui ...
Zeff : Explique-nous d'abord de quelle maladie il s'agit. Tu ne peux pas nous balancer comme ça, à la gueule, sans prévenir, une info de cet acabit.
Sanji : ... Syndrome post-traumatique.
Reiju/Zeff : *yeux écarquillés, teints pâles, ne bougent plus, ne parlent plus*
Sanji : *mal à l'aise* S'il vous plait ... dites quelque chose ...
Reiju : San-ji ... Dis-dis-moi que ... que c'est une blague ... *main sur la bouche, yeux larmoyants*
Sanji : *rire nerveux* Crois-moi, j'aurais bien aimé.
Zeff : Mais c'est impossible !!! Comment est-ce que tu pourrais être malade de ça ?! Et pourquoi maintenant ?! Tu aurais dû être diagnostiqué plus tôt !!!
Sanji : *à moitié implorant* S'il te plait ... calme-toi ... c'est ... c'est pas à cause de ma famille si ... si je souffre de cette maladie ...
Reiju : Comment ça ?! C'est forcément à cause de ce qu'il s'est passé que tu peux souffrir du syndrome post-traumatique !!! Il n'y a pas d'autre possibilité !
Sanji : ... Si ... il y en a une autre ... de possibilité ...
Reiju : Comment ça ... une autre possibilité ? Sanji ... de quoi tu parles ?
Sanji : ... S'il te plait .... Réfléchis toute seule ...
Reiju sembla ne pas comprendre et se plongea dans une intense réflexion. Zeff, de son côté, n'était pas en reste. Il fit pareil. Ils cherchèrent tous les deux pendant un moment. Sanji, quant à lui, ne bougeait plus. Il avait l'impression qu'il n'arriverait plus à supporter son propre poids. Ses jambes n'allaient plus tenir bien longtemps, sa tête toujours baissée, ne laissait pas apercevoir ses larmes déjà coulantes, mais dès qu'il lèverait le regard, ils le verront bien. Sa douleur, sa peine. Alors il préféra rester les yeux rivés sur le sol. Au moins, il pouvait se concentrer sur autre chose que le bruit de son cœur martelant sa poitrine. Ses doigts tremblaient. Il sentait que s'il continuait dans cette voie, il tomberait probablement dans les pommes. Il ne faisait qu'accumuler du stress depuis un moment. Il avait toujours eu ce stress constant mais là, avec les récents évènements, c'était dix fois pire. Il ressemblait à une poupée de chiffon, dans cet état. On aurait pu faire n'importe quoi de lui, qu'il ne broncherait pas.
Lorsqu'il daigna enfin lever légèrement les yeux, il se confronta au regard horrifié de sa sœur ainée. Celle-ci ne retenait plus ses larmes et les laissait échapper par flots continus. Elle avait mis ses deux mains sur sa bouche, comme pour s'éviter de dire à voix haute l'idée qui lui avait traversé l'esprit et qui se révélerait sans doute être vraie. Mais elle les décala tout de même et d'une voix tremblotante, énonça son hypothèse.
Reiju : Tu ... tu as tout pris à la place de Zoro hein ? Il t'a tout dit et ... comme c'est toi le plus fragile de vous deux, c'est sur toi que ça c'est le plus répercuté. On ... on avait jamais pu te diagnostiquer parce qu'il était loin ... mais ... mais son retour ici fait tout remonter à la surface. Tous ces souvenirs horribles. Tout ce qu'il t'a dit enfant. Et ... et les symptômes font leur apparition. Quelqu'un ... quelqu'un a dû te le faire remarquer ... et ... et tu as dû te rendre à l'évidence. Tu es malade. Tu es malade à cause de Zoro. Tu es malade pour Zoro.
Bingo. En plein dans le mille. Comment pouvait-elle avoir deviné aussi juste alors qu'elle ne savait même pas toute la vérité ? Un coup de chance ? Peut-être. Son instinct ? Sans doute. Il ne savait pas et il n'avait pas envie de savoir. Pas pour l'instant. Trop de choses en même temps. Pour l'instant, il devait surtout essayer de se calmer. Il avait l'impression qu'il allait suffoquer. D'un pas tremblant et peu assuré, il se dirigea vers le canapé et s'y étala de tout son soûl. De la main droite, il essaye d'arrêter les larmes déjà présentes, tandis que de la main gauche, il tenait fermement l'accoudoir pour essayer de stopper ses tremblements. Mais il y arrivait à peine.
Reiju : Sanji ? Sanji ? Dis-moi que ... que c'est pas vrai. Que je me suis trompée sur toute la ligne. Que je raconte n'importe quoi et que je ferais mieux de fermer ma gueule.
A ce moment-là, Sanji ne parvint à dire qu'une seule chose. Un « désolé » extrêmement bas, il l'avait à peine prononcé, mais sa sœur, à côté de lui l'avait entendu. Elle se mit alors à pâlir plus que nécessaire et ses doigts à elle aussi, se mirent à trembler. Zeff, quant à lui, ne bougeait plus, il n'agissait plus, ne réagissait plus. Il était beaucoup trop perturbé et choqué par tout ce qu'il venait d'apprendre. Ils comprirent cependant au « désolé » de Sanji que Reiju avait vu juste. Sur toute la ligne. Et merde. Il allait devoir rentrer dans les détails là. Et c'est ce qu'il fit.
Pendant près d'une heure, il leur raconta tout. Bien sûr, il omit les détails sur le passé de Zoro. Mais il leur raconta tout sur ce qu'il s'était passé dans la journée. Law, l'opération, June-June, etc. Il dut également leur dire que c'était Law qui lui avait fait la réflexion sur sa maladie. Sinon, le beau blond ne l'aurait jamais deviné de lui-même, trop concentré sur sa culpabilité. Pendant que Sanji avait le monopole de la parole, Reiju et Zeff ne disaient rien. Ils se contentaient d'écouter avec le plus d'attention possible. Quelques fois, les larmes de la rose refaisaient surface, elle se mordait les lèvres pour en endiguer d'autres. Le vieux cuisinier, lui, restait debout, comme un piquet. Il ne bougeait plus et ne disait plus rien. Il avait la tête baissée et Sanji ne pouvait même pas voir dans son regard pour essayer d'y dénicher quelque chose. Alors, il continua. Il leur raconta tout. Et il s'arrêta lorsqu'il eut fini. Lorsqu'il avait enfin fini de raconter ses déboires.
Sanji : Vous ... vous avez des questions ?
Reiju : ...
Zeff : ...
Sanji : *baisse la tête une nouvelle fois* Je vois. Je ... je vais me coucher, j'ai pas faim, c'est pas la peine pour le repas.
Reiju : ...
Zeff : ...
Sanji : Juste ... je suis ... désolé ...
C'est sur ces entrefaites qu'il se leva douloureusement du canapé pour se diriger vers sa pièce favorite après la cuisine, sa chambre. Il bascula légèrement la poignée et y entra prudemment comme s'il avait peur de déranger quelqu'un. Mais il n'y avait personne. Évidemment, c'était sa chambre. Il rigola nerveusement une nouvelle fois. Ça devenait une manie chez lui, dites donc. Balançant son sac dans un quelconque coin, il s'affala sur son lit de tout son long. Sur le ventre, il plaça ses bras sur sa tête, empêchant ainsi les larmes de couler plus. Il avait vraiment un karma de merde. Il avait fait quoi pour mériter tout ça ? Rien. Lui il vivait sa petite vie pépère et avait réussi à échapper à sa famille. Finalement, c'était peut-être ça la raison ? Il avait réussi à être heureux et pas Zoro. Et donc, le destin avait décidé de rectifier le tir. Bah maintenant, il avait bien envie de mettre un sublime coup de pied enflammé dans ce putain de destin.
Calmant sa respiration, il sentit les limbes du sommeil l'attirer. Au moins, dormir pourrait peut-être le détendre. Sans doute un minimum. Oh et puis merde. De toute façon, il était bien trop crevé pour réfléchir plus longtemps. Alors, il sombra dans les bras de Morphée. Espérant avoir une nuit de sommeil à peu près complète et pas déchaînée.
----------------------
Hello tout le monde, vingt deuxième chapitre ^^
C'est bon, Sanji a tout dit (enfin, Reiju a tout deviné surtout).
Qu'est-ce qui l'attend pour la suite ?
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top