Chapitre 18 : Omnia
Suite à ses paroles, Sanji arrêta immédiatement de parler. Il venait de se rendre compte de l'immense connerie qu'il venait de dire. Il faisait peut-être confiance à Law. Il lui avait peut-être avoué tous ses sentiments pour Zoro. Ça n'excusait en rien ce qu'il venait de faire. Pourquoi venait-il de révéler ça à Law ? Sous le coup du stress, il avait balancé l'une des informations les plus importantes sur le passé de Zoro. Qui était Madame. Cet être infâme qui lui avait fait subir tout ça. Sanji se bloqua immédiatement. Il se renferma sur lui-même et s'enfonça dans le canapé comme s'il essayait de faire en sorte que Law ne le voit plus. Mais c'était raté. Law le voyait. Et très bien même. Il le regardait avec des yeux exorbités. Il ne semblait pas comprendre.
Law : Euh ... je ... comprends pas tout là. Ok. C'est sa mère ... mais ... pourquoi tu t'affoles autant ? *perdu*
Sanji : *se reprenant* Mais t'as pas compris ?! Il est en danger putain.
Law : Ok. Ok. Calme-toi pour commencer. Et s'il est autant en danger que ça, je vais me charger de le planquer chez moi.
Sanji : Merci.
Law : De rien. En contrepartie, tu dois me dire ce qu'elle lui a fait.
Sanji : *écarquille les yeux, croise les bras, retourne se plonger dans le canapé* Je ... peux pas. Vraiment. Vraiment pas. Je ... tu ... ne devrais même pas savoir qui est Madame. J'ai ... parlé trop vite. Sous le coup ... de l'émotion. S'il te plait. Ne ... me demande pas plus. Je ... pourrais rien te dire.
Law : *soupire* Ok. Je comprends.
Sanji : *les larmes aux yeux* Merci *dans un murmure*
Law : Humm
Law avait senti qu'il entrait sur un terrain glissant. Sanji avait déjà, malencontreusement, révélé l'identité de Madame. C'était hors de question qu'il fasse plus. Le noiraud observa plus longuement le blond. Il était en sale état. Enfoncé dans le canapé, l'une de ses mains sur le visage, comme pour essayer d'enlever toute cette douleur d'un simple passage de ses doigts. Sa jambe droite tremblait tandis que l'autre ne bougeait absolument pas. Les tremblements changèrent de jambe. La gauche tremblait, la droite ne bougeait plus. Son autre main, quant à elle, était positionnée sur son ventre, il serrait, à intervalle régulier, son flanc. C'était comme s'il essayait, par ce geste, de se persuader que tout ça n'était qu'un cauchemar et qu'il allait bientôt se réveiller. Peine perdue. C'était bien la réalité. La pire des réalités. Law avait toujours su capter les moindres petits détails chez les gens et ceux de Sanji étaient plus qu'explicites. Ses peurs, ses craintes, sa culpabilité. Tout ça, il le distinguait nettement.
Soupirant une nouvelle fois, il s'assit sur la table basse, se fichant de s'il la casserait sous son poids. Il regarda plus intensément le futur cuisinier et ancra son regard dans le sien. Sanji le remarqua enfin et lorsqu'il le fit, il sursauta légèrement. Comme s'il craignait quelque chose. Ah, ça y est. Law avait enfin trouvé ce à quoi Sanji lui faisait penser depuis tout ce temps. Un animal apeuré. Un animal craintif qui cherche avant tout à se protéger et à protéger ceux qu'il aime. Continuant d'explorer son regard, il posa l'une de ses mains sur l'un des genoux de Sanji.
Law : Sanji. Dis-moi juste quelque chose. Je ne te demanderais rien de plus. Je sais parfaitement à quel point c'est dur pour toi d'aborder ça mais c'est une simple petite chose. Rien de plus.
Sanji : *se mord la lèvre inférieure* Que veux-tu savoir ?
Law : Tu es malade ?
Quoi ?! Law avait pété son fusible ou quoi ?! Lui ? Malade ? Mais comment ça malade déjà ?! Il fallait préciser avant de lâcher des conneries de ce genre.
Sanji : Qu'est-ce que tu racontes encore ?
Law : Syndrome post-traumatique, tu connais ?
Sanji : C'est ... suite à un grand choc émotionnel non ?
Law : Oui. Ce syndrome survient suite à un traumatisme. La personne concernée a subi un quelconque traumatisme, vol à main armé, accident de la route, désastre naturel, sévices physiques ou sexuelles. Bien que ce syndrome soit plus connu à cause de son grand nombre chez les militaires qui ont subis une expérience de combat. Il y a beaucoup de symptômes, dont de la détresse ou une réactivité physiologique lors de l'exposition à des stimuli associés à l'évènement traumatique, des croyances négatives persistantes et exagérées au sujet de soi, de l'irritabilité ou des excès de colère, un comportement autodestructeur, de l'hyper vigilance, des sursauts, des émotions négatives persistantes, des restrictions des émotions positives mais surtout, une tendance à se blâmer.
Sanji : Et alors ? Pourquoi tu me dis tout ça ?
Law : Tu n'as pas l'impression que tous les symptômes que je viens d'énoncer, tu les as ?
La réalisation le frappa soudainement. C'était vrai. Tout ce qu'il venait de dire. Tout ça, il l'avait. Il était malade alors. Mais c'était impossible, il n'avait tout ça avant. Avant ? Mais avant quoi ? L'arrivée de Zoro au lycée. Il avait tout ça depuis qu'il était arrivé. Eh merde. Ça voulait dire que ... qu'il était malade. A cause de Zoro ? Mais comment ça pouvait être possible ?
Law : Tu as compris ?
Sanji : Je ... je suis ... a-atteins ... du ... du ...
Law : Ne te force pas à le dire si tu n'y arrive pas, ce n'est pas grave.
Sanji : Mais ... mais comment c'est possible ? Je veux dire ... d'accord, ce que j'ai vécu avec ma famille était traumatisant mais pas au même niveau que ce qu'a vécu Zoro. Et je n'ai pas eu tout ça avant qu'il arrive. Bien sûr, j'ai fait des cauchemars et j'ai pensé négativement pendant un moment après mon départ de cette foutue baraque mais ... je ne comprends pas.
Law : Ce n'est pas réellement ton stress post-traumatique.
Sanji : *perdu* Qu'est-ce que tu veux dire ?
Law : Tous les syndromes que tu as, tu les as eu après l'arrivée de Zoro ici. Donc, c'est en lien avec lui. A mon avis, lorsqu'il est arrivé, tous les souvenirs que tu as eu avec lui ont ressurgis et tu as fini comme ça.
Sanji : Je ne te comprends toujours pas là.
Law : Ce que j'essaie de te dire, c'est tu as le syndrome post-traumatique de Zoro. Normalement, ce devrait être lui qui a tous ces symptômes mais c'est toi qui les as. Tu as été tellement proche de lui durant « l'expérience traumatisante » et étant plus fragile psychologiquement que lui, c'est toi que ça as affecté et pas lui.
Sanji : Donc ... je suis malade à sa place ?
Law : En gros.
Alors là, Sanji n'en revenait toujours pas. Avec tout ce qu'il s'était passé, tout ce que Zoro avait subi, c'était lui, par l'intermédiaire de ses histoires qui a été traumatisé. C'était pour ça qu'il avait réagi comme ça ces derniers jours. C'était pour ça qu'il se sentait aussi mal sans pour autant réussir à expliquer pourquoi. Putain, le marimo trouvait toujours un moyen de l'emmerder décidément. Mais peut-être qu'il l'avait bien cherché au fond ? Quoi ? Mais pourquoi est-ce qu'il l'aurait cherché ? C'était pas de sa faute toute cette histoire, lui n'était qu'une victime collatérale. Se prenant la vérité en pleine poire, il ne put y faire face plus longtemps. Il se leva précipitamment du canapé, la main sur la bouche comme s'il se retenait de vomir. Il enjamba Law en ignorant ses appels. Il ne pouvait pas rester là plus longtemps. Il ne pouvait pas rester avec Zoro, en train de dormir dans le sous-sol, accablé par sa blessure et l'opération. Il ne pouvait pas rester avec Law et ses diagnostics qui lui affirmaient qu'il était malade et prenait tout à la place de Zoro.
Ouvrant la porte brusquement, il la referma tout aussi brusquement. Il fonça dans la rue. Il regardait le sol, perdu dans ses pensées. Il ne savait plus quoi penser de toute cette situation. Et comment sa relation avec Zoro pourrait-elle évoluer en sachant qu'il prenait tout à sa place. Est-ce que Zoro réagirait même ? Est-ce qu'il lui dirait même quelque chose ? Un désolé ? Un pardon ? Un excuse-moi ? Un navré ? Aucune chance. Il se contenterait de nier la vérité en rejetant tout sur autrui. Comme d'habitude. Comme il avait toujours fait. Et comme il ferait toujours. Parce qu'on lui avait appris que ce n'était jamais de sa faute, seulement celle des autres. On lui avait tellement implanté ça dans le crâne que, pour lui, il n'était jamais responsable de rien. Il continua son chemin, sans même savoir où il allait. Il s'en fichait même. A quoi ça pouvait lui servir de savoir où il allait ? Il voulait juste partir le plus loin possible, échapper à ses tourments. Mais il ne semblait pas très bien parti pour.
Toujours complètement plongé dans ses pensées, il ne remarqua pas qu'il allait un peu trop vite. Il n'avait pas ralenti le pas depuis qu'il était parti de chez Law. Sa marche se faisait rapide. Comme pour essayer de fuir ses démons. Ne regardant pas devant lui, fixant toujours le sol, il bouscula une personne. Il tomba à terre, sur les fesses. Il entendit la personne qu'il avait bousculée gémir de douleur. Une femme. Oh non, il n'avait quand même pas renversé une femme ? A la voix qui commençait à s'énerver, si. Son honneur de gentleman en prenait un coup. Même s'il se fichait bien de cet honneur ridicule en ce moment. Relevant la tête, il fit alors face à la pauvre personne qui était, tout comme lui, tombée à terre. Et quelle ne fut pas sa surprise en découvrant qui c'était.
??? : Ça alors ! Sanji ! J'y crois pas, j'ai failli ne pas te reconnaître.
Sanji : *étonné* Omnia ? C'est vraiment toi Omnia ?
Devant lui se trouvait la personne qu'il venait de renverser, une femme, une femme qu'il connaissait. Très bien même. Mais pas n'importe quelle femme. Une sublime femme. Habillée d'une jupe crayon noire, d'une chemise blanche et d'une cravate noire, c'était surtout ses cheveux qui la démarquait. Ils étaient longs, juste au-dessus des fesses, ils ondulaient magnifiquement, comme une cascade mais ce qui dénotait le plus restait leur couleur. Vert. Comme les cheveux de Zoro. Et c'était bien normal. Il s'agissait d'Omnia Roronoa, la sœur ainée de 21 ans de Zoro et Chotiko. Il la connaissait également depuis qu'il était enfant et même si elle était plus âgée, il s'était toujours bien entendu avec elle. Il pouvait même la considérer comme son premier amour. Même s'il ne savait pas à l'époque qu'il avait rapidement craqué pour Zoro.
Omnia : Oh.Mon.Dieu. Depuis le temps qu'on ne s'est pas vus. Je suis tellement contente de te revoir. Même si j'aurais préféré ne pas te recroiser en te fonçant dedans.
Sanji : Ne t'inquiète pas. C'est moi qui ne regardais pas où j'allais.
Omnia : Me cherche pas d'excuse enfin. Tu es toujours aussi gentleman avec les femmes toi.
Sanji : Si tu le dis. *petit sourire*
Omnia : Euh ... Sanji ? T'est sûr que ... ça va aller ?
Sanji : Oui bien sûr. *essaye d'essuyer furtivement une larme qui trainait encore* Pourquoi ?
Omnia : Tu ne me la fais pas à moi beau blond. Je te connais depuis l'âge ingrat où tu as arrêté de pisser au lit et que tu te faisais charrier pour tes sourcils et je sais très bien que quelque chose ne va pas là.
Sanji : Omnia ! C'est gênant.
Omnia : Oh mais je me fiche que ce soit gênant mon petit père. Tu vas tout me dire. Dans les détails.
Sanji : Je suis obligé ?
Omnia : Obligé. *poings sur les hanches*
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Hello tout le monde, dix-huitième chapitre ^^
Quand je vous disais que je n'allais pas lâcher Sanji et qu'il allait encore en baver. Le voilà désormais affublé du syndrome post-traumatique. Je suis gentille hein ^^
Et sinon, vous avez de la chance d'avoir le chapitre assez tôt aujourd'hui. J'étais en compétition ce matin mais je n'ai pas pu faire l'après-midi. Il s'agit d'un parcours et on refait le même l'après-midi mais comme il y avait trop de soleil et que j'étais trop crevée, j'ai pas pu faire la deuxième session. Au risque de m'évanouir. Voilà, c'était le moment où je racontais ma vie et tout le monde s'en fout.
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