Chapitre 11 : Crise de Chotiko


Alors c'était ça. Il l'aimait. C'était pour ça qu'il voulait à tout prix rester près de lui, le protéger. Il se refusait à ce que Madame lui fasse du mal. Mais surtout, il le voulait rien que pour lui. Il aurait voulu l'enfermer quelque part et ne jamais le laisser sortir. Avec comme excuse bidon, qu'ainsi le monde ne pourrait jamais plus lui faire de mal. Anéanti, il baissa le regard et ses forces l'abandonnèrent. Ses jambes le lâchèrent, il s'effondra sur le lavabo. Law, avait lâché sa tête mais restait positionné derrière lui, comme s'il attendait quelque chose. Sanji, quant à lui, restait là, sans bouger, hormis ses épaules, tremblantes de spasmes, sous l'effet de la révélation.


Law : Alors ? Qu'est-ce que ça te fait de t'en rendre finalement compte ?

Sanji : ...

Law : Sanji !

Sanji : *toujours tremblant* Et qu'est-ce que tu veux que je dise de plus ? Je viens de le dire. Je viens de l'avouer. Je l'aime putain. Je l'aime tellement fort que je me suis caché derrière mon amour pour les femmes depuis longtemps.

Law : ...

Sanji : *rigole nerveusement* Et maintenant ? C'est toi qui dis plus rien ?

Law : Parce que j'ai rien à te dire. J'ai eu ce que je voulais. J'ai eu ma confirmation.

Sanji : Et pourquoi tu voulais savoir ça ? Qu'est-ce que ça va t'apporter ?

Law : Rien. Ça ne va rien m'apporter. J'étais simplement curieux. Rien qu'avec sa présence, tu as changé du tout au tout. Comme si tu étais plus honnête avec toi-même.

Sanji : *baisse la voix* Peut-être. C'est bien à cause de lui que j'ai changé à l'époque.

Law : A l'époque ?

Sanji : Laisse tomber. S'il te plaît.

Law : Si tu veux.


Ils restèrent ainsi un moment, dans un silence réconfortant. Sanji, accoudé au lavabo, genoux par terre, mains et épaules tremblantes. Et Law, toujours derrière, droit, ne bougeait pas. Ils restèrent là, pendant près de dix minutes avant que le noiraud ne reprenne la parole.


Law : Lève-toi. Il faut qu'on retourne en cours.

Sanji : Ok.


Il se leva péniblement en s'aidant du lavabo. Law ne l'aidait pas. Il savait que Sanji n'était pas pathétique à ce point. Après s'être relevé, il essuya rapidement ses yeux du revers de sa manche pour effacer les perles salées qui apparaissaient encore. Ils sortirent rapidement pour rejoindre leur prochaine classe, en prenant soin de récupérer leurs affaires. Lorsqu'ils toquèrent à la porte, leur prof d'Espagnol, M. Crocodile, leur dirent d'entrer en classe. Law avança normalement, les mains dans les poches, l'air aussi blasé que d'habitude. Mais les autres furent surtout intrigués par Sanji. Lorsqu'il était entré à sa suite, ils purent observer à loisir les yeux rougis du blond et le bout de ses doigts encore tremblants. Ils lui jetèrent tous des regards insistants mais celui qui l'était le plus envers Sanji restait celui de Zoro. Le blond sentait la pression du regard du vert qui lui disait très clairement « Pourquoi ? ». A cette pression, il baissa le regard et se dirigea hâtivement vers sa place. Il s'y assit tout aussi précipitamment et sortit ses affaires en quatrième vitesse pour essayer de se concentrer au maximum sur le cours.


Le cours se passa plus ou moins tranquillement. Malheureusement pour lui, Sanji sentait toujours autant le regard pesant de son camarade sur le dos. Il savait qu'il lui devrait des explications et cette fois-ci, ce serait à Zoro qu'il ne dirait rien. Comment pourrait-il lui dire ça après tout ? « Hey salut. Tu te demandes pourquoi j'ai pleuré avant d'aller en cours ? Bah figures-toi que c'est tout bête mais que je me suis rendu compte que je t'aimais comme un fou. Et sinon, tu t'intègres bien ici ? La vie, tranquille ? ». A peine eut-il pensé ça qu'il se désespéra lui-même. C'était impossible qu'il lui dise de cette manière. C'était impossible qu'il lui dise tout court de toute façon. Comme s'il allait lui dire, à lui, Zoro, l'homme viril, qu'il aimait les hommes et que l'homme qu'il aimait actuellement, c'était lui. Il ne fallait pas exagérer non plus. C'était juste pas possible que Zoro soit gay. Ce gars avait le caractère typique du mec qui chope absolument toutes les filles en soirée d'un simple regard et d'un simple sourire en coin. Alors qu'il puisse aimer les hommes, jamais. Et lui encore moins. Ils se détestaient. A la base.


Alors que Sanji était parti dans ses délires et avait complètement oublié qu'il était en cours, la porte s'ouvrit précipitamment sur un élève de seconde, Koby. Il connaissait déjà Luffy et toute sa bande mais au vu de son souffle saccadé, de son haut d'uniforme déboutonné et de ses joues devenues rouges, sûrement sous l'effort, il ne venait pas pour taper la discute. Avant que Luffy ne puisse lui demander quoi que ce soit sur sa présence, il sortit précipitamment.


Koby : Zoro ? Où est Zoro Roronoa ? Il est bien dans cette classe, non ?

Zoro : *se levant* Ouais, je suis là. Pourquoi ? C'est quoi le problème ?

Koby : *essayant de reprendre son souffle* Je sais pas .... C'est Chotiko !


A ce moment, ils purent admirer Zoro perdre instantanément ses couleurs. Il passa du teint halé au teint que Sanji avait abordé en musique, c'est-à-dire, complètement livide.


Zoro : Quoi ?! Qu'est-ce qu'il se passe avec Chotiko ?

Koby : Il a commencé à faire une sorte de crise. Il s'est effondré par terre et il s'est tenu la tête comme s'il avait extrêmement mal. Il a commencé à pleurer et à se rouler en boule. Il arrivait plus à parler et les seuls mots qu'il a réussis à sortir c'est « Zoro, G.D, vite ».

Zoro : Quoi ?!?!


Il se précipita alors immédiatement hors de la classe, attrapant au passage le poignet de Koby pour le forcer à lui indiquer où se trouvait son frère. Seulement, Sanji cria à sa suite.


Sanji : Zoro !!! La G.D !!! Tu l'as oublié !!!


Mais c'était peine perdu, il était déjà parti et ne devait sûrement plus l'entendre. Il prit alors son sac et se précipita à leur suite, ignorant les appels de ses camarades. Il n'avait pas de temps à perdre. Chotiko faisait une crise et il était prêt à parier tout ce qu'il avait que ça avait un lien avec Rokuro. Mais il ne se posa pas plus de questions que ça et sprinta le plus rapidement qu'il put. Il les rattrapa alors et put apercevoir au loin une touffe de cheveux verts. C'est dans ce genre de cas qu'il remerciait son meilleur ennemi d'avoir des cheveux aussi voyants. Il entama alors une dernière poussée pour se retrouver à leur niveau.


Zoro : Sanji ? Qu'est-ce que tu fais là ?

Sanji : C'est bien beau de vouloir aider ton frère mais si tu te tires sans la G.D, ça va être problématique espèce d'abruti.

Zoro : Quoi ? Je suis parti sans ? Eh merde. J'y retourne *essaye de faire demi-tour*

Sanji : *le rattrape par le col* Mais à ton avis qu'est-ce que je fous là ?!?! Je l'ai cette putain de G.D.

Zoro : Pour de vrai ? Merci San' *lui offre un sourire*


Eh merde. Depuis qu'il s'était rendu compte de ses sentiments pour le marimo, il ne réagissait plus pareil à sa présence mais là, qu'il sourit, son cœur n'allait pas tenir. Ah non. Il n'allait quand même pas agir comme une midinette à cause d'un simple sourire. Et puis, ce n'est pas comme si c'était la première fois qu'il souriait. Enfin ... depuis leur nouvelle rencontre, si. Il avait appris à (re)découvrir un Zoro froid et distant. Et puis, même pendant leur enfance, il était assez rare qu'il sourit d'un sourire sincère. La plupart du temps, c'était de faux sourires, ceux que Madame lui imposait pour faire croire que tout allait bien et qui, malheureusement, dupaient tout le monde. Alors qu'il était une nouvelle fois parti dans son esprit, il se rendit compte qu'il était arrivé dans la classe de Chotiko. Pénétrant à la suite de Zoro, qui s'était immédiatement précipité vers son frère et de Koby qui lui, s'était dirigé vers son meilleur ami, également dans sa classe, Hermep. Sanji rentra à peine qu'il vit Zoro serrer son frère au plus près de lui, comme pour l'empêcher de faire des dégâts autour de lui mais surtout sur lui-même.


Seulement, il se rendit compte que Chotiko ne semblait pas reconnaître son environnement mais le pire, il ne reconnaissait pas la personne qui l'étreignait et le frappait de toutes ses forces pour lui faire lâcher son emprise. Peine perdue. Zoro avait beaucoup de force et s'il avait décidé de ne pas lâcher Chotiko, il ne le lâcherait pas. Sanji ne sut pas pourquoi il resta là, sans rien faire. Il regardait simplement le vert se faire détruire les côtes sous les coups puissants de son petit frère. Mais le marimo ne réagissait pas. Il gardait ce même air stoïque qu'il gardait en permanence. Mais le petit cri de douleur qu'il poussa finalement à un moment donné sortit Sanji de sa torpeur. Réagissant alors au quart de tour, il se précipita vers les deux Roronoa et posa son sac à terre précipitamment. Il éjecta toutes les affaires inutiles de son sac pour enfin trouvé ce qu'il cherchait, tout au fond de son sac.


La boîte qui contenait les pilules de G.D. En en mettant quelques-unes dans sa main, il les passa à Zoro qui les lui arracha presque pour forcer Chotiko à les avaler. Et là aussi, ce ne fut pas une mince affaire. Il refusait catégoriquement de les prendre. Totalement perdu, il ne se rendait pas compte que c'était ses médicaments et les refusait obstinément. Zoro força alors en y mettant beaucoup plus de sa force qu'en temps normal et réussit, finalement, à les lui faire avaler. Les gestes de Chotiko se calmèrent peu à peu pour irrémédiablement s'arrêter. Il ne bougeait plus, dans les bras de son frère, totalement calmé. Sa crise était passée.










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Hello tout le monde, onzième chapitre ^^


Alors, c'est ce chapitre qui va marquer un tournant parce que c'est lui qui va être à l'origine de certaines choses. Je vous laisse le découvrir dans les prochains chapitres pourquoi ^^

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