Chapitre 5: Changement

Je me sens terriblement seule. La solitude n'est pas la pire des douleurs et pourtant, c'est celle qui me fait le plus mal. Julia ma abandonné,mes parents et mon grand père aussi. Je me retrouve seule dans ce monde vivant, plein d'énergie et d'amour. Je ne sais pas ce qu'on attend de moi, je n'ai rien, je n'ai plus rien. Je sais que je dois continuer à me battre, pour mon grand père qui voulait vivre. Je devrais continuer à me morfondre sur mon sort comme toute personne en dépression seule et suicidaire mais cette situation doit se terminer et vite. Je ne peux plus vivre de cette façon qui me détruit et je dois me reprendre. Je suis rejetée, seule, naïve,conne, célibataire et garce mais pas faible. Je n'ai pas pus sauver sa vie mais lui aurait donné la sienne pour me garder en vie. Me garder en vie pour que je puisse réaliser mes rêves. Je ne dois pas gâcher ce souhait.

J'enlève mon maillot et enfile mon pyjama. Je me couche et m'endort aussitôt. « Mes parents reviennent dimanche, n'est-ce pas ? Ils vont avoir du changement. »Pensais-je malicieusement.

Le bruit martelant des voitures et de la pluie me réveille alors que la journée commence à peine. Malgré ce temps pourrit, je me sens pleine d'énergie et prête à affronter la journée. Je prend une douche puis m'habille avec de vieux vêtements. Je m'attache les cheveux avec une baguette chinoise et quelques pinces. J'ai mauvaise mine sur le miroir de la salle de bain... Je déteste la couleur flashy de ma chambre.. Je déteste mes habits.... Je déteste ces dix valises de maquillages.... Je déteste ces photos clichées sur mon mur....Je hais par dessus tout ces posters de chanteurs à la mode qui envahissent mon espace et ma vie.... Il faut changer tout ça !Je n'irais pas en cours aujourd'hui. Je ne pense pas que ce soit une solution pour oublié le désastre qu'est ma vie mais j'ai d'autres plans en tête bien plus importants. J'ouvre le tiroir de mon bureau et sort d'une petite boite métallique une grosse clé cuivré datant du siècle dernier. Je la fourre dans la poche de ma veste puis enfile des gants de ménage. Je prends une corbeille de linge vide, une lampe de poche et monte au grenier. Je n'ai jamais emmené personne dans le débarras, pas même Julia. Je redoute cet endroit depuis longtemps, je n'y vais d'habitude que pour y enfouir des affaires ou des objets que je veux oublier. C'est une sorte de caverne d'Ali baba où les trésors qui s'y trouve sont des morceaux de mon passé. Depuis la mort de mon grand père, je n'y suis remonter qu'une seule fois pour y ranger de lourds souvenirs qui me faisaient mal.

Arrivée devant la magnifique porte en métal du grenier, je suis tétaniser. Impossible pour moi de bouger ou d eréfléchir J'ai le choix entre aller en cours ou faire face à ce que j'ai été et à ce que je ressens toujours. La première solution est la plus facile mais la deuxième est la plus courageuse à mes yeux. J'ai peur de ne pas pouvoir assumer et de ne pas réussir à me rappeler qui je suis réellement. Lorsque je touche la poignée,ma tête tourne et j'ai la sensation de tomber dans le vide...Les images reviennent...Dans la forêt....J'entends toujours cette balle dans ma tête.....Ça revient en boucle...

-Merde ! La vie n'est pas un long fleuve, tranquille, Denis Langlois ! Criais-je haut et fort en poussant la porte métallisée.

Il fait tout noir, je ne vois rien. J'allume ma lampe de poche et contemple cet endroit délaissé: La poussière et les toiles d'araignées ont enveloppées la pièce d'une couche protectrice contre le temps. Chaque boite, chaque coffre, chaque meuble que j'ai laissé ici sont exactement là où je les avaient laissé. Même dans une villa bien entretenue, un grenier reste un grenier. Le temps c'est arrêté en ce lieu et j'aime ça. Tout est en bazar mais chaque objet est rangé à de sorte que le plus vieux sois devant jusqu'au plus récent tout au fond. Mes jouets et mes peluches d'antan traînent par terre. J'avance. Des poupées, des figurines et une robe de ballet attendent, simplement, sur une étagère de princesse. Je continue. Des cadres de chevaux, des diplômes d'équitation, des photos d'une jeune cavalière, des vieux bouquins sur les chevaux. Je ne m'arrête pas. Maintenant des photos d'amis, des tonnes de livres, des blocs de dessins, un vieux portable et tous les épisodes, les posters et les figurines de la saga star wars. Encore quelques pas.... Je pose la corbeille, je suis devant le plus récent : Une guitare et un coffre mystérieux. Cette envie, ce désir qui veut me soulever, me sortir de ce trou creusé de mes mains. J'hésite mais je ne résiste plus : Je m'approche de la guitare et frôle les cordes de mes doigts. Une mélodie presque sourde en sort. Une sensation disparue m'électrifie. C'est comme un choc, un déclic, ce plaisir intense à créer un son magique m'avais quitté, comme si une parti de moi qui s'était détachée était aussitôt revenue. Ma main remonte jusqu'au manche.J'empoigne l'instrument et essaye de jouer quelques notes. Les souvenirs reviennent instantanément. Tous les moments passés sur la plage déserte et sauvage sois disant interdite, assise sur le sable à créer des mélodies entre la guitare et ma voix. Ce moment pourtant si simple mais si parfait. Personne pour me contredire,personne pour mourir, personne seul. Un rythme, une chanson, ma voix :

Ma vie n'a plus de sens

Tout est si vide maintenant

Je ne peux plus faire demi-tour

C'est fini, pour toujours

Je reste un bon moment sans bouger, à repenser aux mots que je viens de chanter. Je ne pensais pas qu'un jour j'arriverais à faire ressortir une voix, ma voix. Je pose ma guitare dans la corbeille et prend la clé en cuivre dans ma poche. Je m'agenouille devant le coffre et regarde la serrure en forme d'étoile. J'essaie de me convaincre que je ne peux plus reculer et que je dois voir la réalité en face mais je ne veux pas ressentir encore une fois ce malaise. Je respire profondément et, après un moment d'hésitation, j'ouvre à contre cœur le coffre.

Mon sweat-shirt bordeaux, mon préféré autrefois,cache le contenu de la malle. J'esquisse un sourire en le rangeant dans la corbeille. Un attrape rêve est soigneusement posé sur une pile de vêtements rangé sur la gauche du coffre. De l'autre côté ce sont plutôt des objets chers à mes yeux : Quelques croquis de dessins, un chapeau de cow-boy, des photos de ma famille, des coquillages et tout au fond un vieil appareil photo couvert de poussière. Je le prend est souffle dessus: toute la saleté s'envole laissant place à un bel objet. Ma grand mère me l'avais donner lorsque j'avais séjourné plus d'un mois à l'hôpital. J'avais fait une chute grave à cheval qui m'avait brisé une côte. Elle et mon grand père étaient venus de Montpellier pour me voir. Ce jour là, je ne sentais plus la douleur tellement l'amour qu'eux deux et le reste de ma famille me portaient. Cet appareil a une grande place dans mon cœur, il me permet de me souvenir...

Après avoir ranger le reste du contenu du coffre dans la corbeille, je la redescend dans ma chambre. Sa lourdeur me fait trébucher à plusieurs reprises et je manque de me ramasser le parquet au pied de la dernière marche du grenier. Je laisse la corbeille devant mon lit et commence les « travaux ».

Je retire mes gants de ménage et les pose sur mon bureau. J'allume le poste radio à côté de mon lit et y insère un CD du nom de « Mon Paradis » de Christophe Maé. La musique se met en route ainsi que mon activation au changement dans la bonne humeur. J'arrache sans pitié les posters et les photos sur toutes les façades de mes murs et en fait des confettis. J'ouvre mon armoire et jette par terre tous les vêtements, les sacs et les chaussures qui feraient bien des heureuses. Je les remplace par la totalité des vêtements ramenés du grenier. Des paires de baskets et une sacoche décorent le fond de l'armoire. Eux aussi je les avaient complètement oublié. J'empoigne les malles de maquillages inutiles et en laisse une dans la salle de bain. Les autres sont déposées dans le grenier comme avec le reste des affaires de mon nouveau passé. Plusieurs heures s'écoulent. Vers midi, des vieux cadres en bois ornent des dessins de ma meilleure amie. Je les accrochent sur un mur, tous réunis. Des figurines de danseuses et de chevaux décorent le bureau et l'armoire. J'empile tous les vieux journaux dans un coin de la pièce et déplace mon pouf à côté. Au fond de ma chambre, une large bibliothèque est remplie de toutes sortes de livres. Chaque bloc a une sorte de type différent :Fiction, merveilleux, fantastique, BD, magazines, documentaire et j'en passe. Je vide tous les blocs et trie chaque parties. La totalité des magazines de mode partent à la poubelle ainsi que les livres pour enfant. Dans les trois blocs qui sont maintenant vides,j'y range à la place mon appareil photo, des croquis de dessins et des CD de chanteurs. Une barre chocolatée dans la bouche, je grimpe sur mon lit. « «Déjà treize heures ! » Pensais-je en ayant faim. Je me dépêche d'enfoncer un clous sur le mur au dessus de mon lit et y accroche une peinture. Cette œuvre représente un port du sud de la France. Plusieurs contrastes de couleurs vives font de cette huile sur toile une merveille ! Je pend l'attrape rêve sur un rebord de mon lit puis verse des coquillages dans un pot en verre et le pose sur le meuble de la salle de bain. Pour finir, je pose ma guitare sur son support à côté de la fenêtre et admire le résultat de mon travail. On croirait que rien n'a changé depuis la 3eme. Un an, il m'a fallu un an pour me réveiller. Un an de gâcher,un an qu'il faut rattraper. « Qu'est-ce que j'aurais fait si j'étais encore en 3eme, seule à la maison, sans rien à manger ? »Me demandais-je en ouvrant ma « nouvelle » garde-robe. Je jette un coup d'œil vers la fenêtre et y découvre un temps magnifique qui n'a rien a voir avec celui de ce matin.

 Habillée d'un t-shirt vert, d'un pantacourt et d'une veste en jean, je regarde le résultat dans mon miroir. J'en profite pour me passer du fond de teint et un peu de mascara à la va-vite.J'attrape ensuite ma petite sacoche en cuir et enfile mes tennis gris. Pour finir, je prend trente euros, mon portable à moitié mort,les clés de la maison et descend au garage. J'appuie sur l'interrupteur de la pièce. Cet endroit est presque vide : un vélo et un skate. C'est tout ce qu'il y a. D'habitude il y a la range rover mais mes parents l'on pris pour les États Unis...Je prend le skate qui s'avère être le mien et sort par la porte qui mène dehors. Je referme la maison et commence à rouler sur la route. Mes parents détestaient me voir en skate. Ils disaient que c'était pour les garçons. Ça fait un an que je n'en faisais plus,ça leur plaisaient bien. Mais tout à changer. Et je ne me laisserais plus influencer. Par personne.

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Hey !
J'espère que ce chapitre vous a plu ! Le prochain chapitre est en cours d'écriture, il ne devrait pas trop tarder à arriver !
Gros bisous les amis !!!

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