Chapitre 2: Juste un mauvais moment à passer

Aujourd'hui c'est ma rentrée en 1ère dans le même lycée que l'année dernière. J'ouvre mes volets pour la première fois depuis longtemps et ma chambre baigne dans la lumière d'un matin ensoleillé. Je m'habille en sombre et cache mes longs cheveux bruns sous la capuche de mon sweat-shirt. Je me regarde dans le miroir et ne me reconnais pas :J'ai les yeux rouges et des larmes ont séché sur mes joues. Je prends ma trousse à maquillage et me demande depuis combien de temps je ne me suis pas maquillée vu la poussière qui enveloppe mes affaires. Je sors du mascara et du crayon noir charbon. Mes yeux verts clairs sont à présent encerclés d'un sombre triste. Je n'ai jamais osé sortir maquillée dans cet état là. Je sais que c'est laid mais maintenant je n'en ai plus rien à faire. La Emily qui pensait que la vie est belle est morte. Je me lave les dents en évitant de me regarder dans la glace. Je mets mes baskets, attrape mon sac à dos et sors de la maison sans faire gaffe si mes parents sont partit au boulot ou non. J'ouvre mon sac et trouve mon portable avec un post-it collé dessus disant: « Ne l'oublie pas, on t'aime fort bisous, maman et papa. » Je range ce papier inutile dans ma poche et allume à contre cœur mon portable. J'hallucine presque en voyant 405 nouveaux messages et 220 appels manqués. La plupart des sms sont de ma meilleure amie et pareil pour les appels. Mon petit copain ma envoyé une trentaine de messages et ma appelé trois fois. Son premier dit qu'il me quitte et les autres m'insulte me disant que je suis lâche de ne pas répondre. Le dernier, il s'excuse ne sachant pas au paravent que je ne répondais à personne et me supplie de lui répondre, il date de ce matin. « A nouveau célibataire on dirait » pensais-je. Je croyais qu'il m'aimais vraiment. Pourtant ça ne me fait ni chaud ni froid d'habitude...J'ai tellement eu de gars dans ma vie qui s'en foutaient pas mal de mes sentiments, c'était juste pour le fun. Mais lui j'y avais vraiment cru à son baratin. Je pensais que c'était le bon cette fois. J'aurais voulu être moche, ne pas plaire juste grâce au physique....Qu'un gars me regarde dans les yeux avec sincérité en m'aimant pour ce que je suis vraiment. Je branche mes écouteurs et écoute '' Bad Day'' de Daniel Powter, histoire de balayer mon "ex" de ma tête et de penser à autre chose. Avant les vacances, j'étais littéralement une peste populaire qui écoutait de la musique rap ou de boîte de nuit et qui écrivais sur tous ses cahiers ''Mon best''ou ''Mon bébé'' en parlant de mon ex avec des petits cœurs un peu partout. Je trouve ça tellement ridicule maintenant d'avoir donné une image de moi juste pour me faire remarquer et me faire aimer alors qu'au naturel je suis tout le contraire.

Dans le bus, personne ne m'a remarqué. Je monte le son de la musique. Le boucan de rire et de cris me rappelle la garce que j'étais. Le genre qui organisait toutes les soirées de fou et que tout le monde admirait. Ces images de fête et de rire défilent dans ma tête comme la nuit où un gars boutonneux et franchement pas agréable avait du m'embrasser à cause du jeu de la bouteille. C'était horrible! Je tire une grimace de dégoût lorsque son haleine de chacal me revient en bouche et que le véhicule s'arrête enfin devant le lycée. Je prend une grande bouffée d'air et descend la première oubliant vite le boutonneux. Je marche d'un pas rapide,tête baissée, et entre dans la cour principale. Heureusement,personne ne m'a reconnu ni même fait attention à moi. Je me dirige vers un troupeau de gens, tous entassés comme des moutons devant le tableau des fameuses listes qui déterminent notre classe jusqu'à la fin de l'année. Pour la première fois, je ne pousse personne pour faire le buzz et ne fais pas un scandale au principale si trop d'intello sont dans la mienne. Apparemment je suis en 1ere E.

-Emmy,c'est toi ? Me demanda une voix féminine très familière.

Je me retourne face à ma meilleure amie. Elle a les yeux remplis de larmes et n'a même pas pris la peine de se coiffer ou de se maquiller. Un sourire triste se dessine sur son visage fatigué. « Oh mon dieu Julia, qu'est-ce que je t'ai fais ? » pensais-je intérieurement.
Je voulais la protéger de ce qui c'est passer cet été pour qu'elle ne s'inquiète pas mais je n'ai réussi qu'à la pousser à bout, je m'en veux tellement ! Je ne veux pas pleurer devant elle alors, sans vraiment réfléchir, je la pousse et cours dans les toilettes le plus vite que je peux. Je ne voulais pas l'abandonner mais je voulais encore moins lui faire du mal en m'énervant sur elle. Je m'enferme dans une cabine et frappe de toutes mes forces le mur jusqu'à que mes poings soit complètement rouges nacrés. Je ne me contrôle plus, mes jambes me lâche et je tombe sur le sol. Je pleure sans arriver à m'arrêter. Mon souffle s'accélère. Je respire fort sans réussir à me calmer. Je me recroqueville sur moi même tenant mes mains contre ma poitrine. Mes doigts se referment sur mon t-shirt et mes ongles s'enfonce dans ma peau. Je ne parviens pas à garder les yeux ouverts. Ces images reviennent comme tous les jours, mes crises sont devenues des habitudes, pourtant je ne m'y fait pas. J'ai peur qu'un jour, je ne les supporte plus, qu'un jour je suffoque à tout ça. Qu'un jour je laisse tomber.  

Quelqu'un force la porte grâce à ses clés et se retrouve nez à nez avec une ancienne reine du lycée. Elle me soulève vers le haut et je me retrouve à nouveau debout. Quand elle me prend dans ses bras et qu'elle me sert fort contre elle, je sens automatiquement son parfum à la grenadine.

-Je ne sais pas ce qui s'est passé cet été Emmy mais sache que jamais je ne te permettrais de m'oublier !

-Je ne veux pas en parler Julia. Articulais-je à peine.

-Alors tu me l'écriras. Dit-elle avec un sourire forcé.

Les larmes coulent toutes seules, je n'arrive plus à penser à quoi que se soit. Quand une surveillante entre dans les toilettes, elle nous prévient que les cours ont déjà commencé et ne remarque même pas que je pleure. Julia m'annonce qu'elle est en 1ere B. Elle m'accompagne en cours et me laisse à la porte de ma salle de classe.Je n'ai toujours pas enlevé ma capuche. Pour une fois, je compte bien la garder en cours. Je sèche mes larmes et mon visage du mieux que je peux même si je sais que je suis devenu noir à cause du maquillage qui à forcément coulé. Je toque et rentre sans attendre l'autorisation du prof.

-Bonjour,vous êtes ? Demande le professeur me regardant de ses gros yeux globuleux.

Tout le monde à les yeux braqués sur moi. Personne ne se doute que c'est moi, Emmy. D'habitude, quand je rentre dans une classe tout le monde se lève. Aujourd'hui, personne, seulement me fixe. Je ne veux pas dire mon nom. Tous les réseaux sociaux vont être au courant de ma« transformation ». J'ai pas peur, je suis juste un peu sur mes gardes depuis que j'ai changé radicalement de tempérament et de style.

-Emily Nosas.

Ce que je craignais arrive: des chuchotements ou des gens surpris ne cessent de me dévisager sous toutes les formes. Certains sortent même leur portable et raconte la nouvelle à tout le lycée. Bienvenue en 1ere Emmy ! Le prof me montre une place libre à côté d'un gars qui ne ma pas encore calculé. Il à des écouteurs cachés sous son bonnet gris et écrit je ne sais quoi sur sa feuille. Quand je m'assois, il me regarde dans les yeux et me dit simplement ''salut''d'une vois rassurante avant de retourner dans son écriture passionnante. Je ne réponds rien et sors une feuille puis un stylo histoire de faire croire que je vais prendre des notes sur ce que va dire le prof. Il me demande d'enlever ma capuche mais je n'en fait rien et l'ignore complètement. Personne n'a l'air de respecter ce prof et franchement, c'est pas le jour où je vais l'écouter. Ne trouvant rien à faire, je regarde mon voisin et essaie de comprendre pourquoi il est le seul à ne rien chuchoter à mon propos et à s'en foutre entièrement de moi. C'est un type qui m'aurait plus autrefois et j'aurais sûrement tout fait pour qu'il sorte avec moi mais maintenant, je suis juste heureuse de ne pas l'intéresser, les garçons c'est finit. Son teint bronzé, ses cheveux et ses yeux bruns étaient tout à fait mon style. On à beau dire, au lycée,c'est le physique qui fait tout le boulot. Je dégoûte tout le monde à ce moment là de ma vie avec ce maquillage de déterrée et ces habits qui au final sont ceux que j'aime. Je ne veux plus de ce gloss et de ce mascara de marque qui coûtaient une fortune et plus de ces habits trop courts qui me faisaient sortir avec trois mecs dans la même journée. Je n'étais comme ça qu'au lycée jamais chez moi où même avec ma meilleure amie. Elle est la seule à savoir que j'adore mettre des sweat-shirts et des baskets et que je déteste le maquillage que je portais tous les jours. Je déteste aussi mes habits du bahut ou encore les pestes avec qui je traînais et qui n'ont pas pris une seule fois de mes nouvelles pendant ces vacances.Je voulais juste qu'on me vois, ne pas être invisible au regard des autres.

J'ai plus envie de me rappeler du passé. J'ouvre mon stylo et écris une citations que j'aime beaucoup : « C'est durant les pires tempêtes de ta vie que tu découvriras les vraies couleurs des gens qui disent se soucier de toi ».

Depuis mes quatorze ans, j'invente ou alors lis des citations. Je trouve certaines tellement belle comme : « La seule chose qu différencie le rêve de la réalité c'est que la réalité, même quand tout va mal on ne peut pas se réveiller. » Ou encore : « ''Aimer'' ce conjugue à tous les temps mais il n'est beau qu'au présent car au futur, il fait rêvé et au passé, il fait pleurer. » Beaucoup mon aidé à grandir et souvent, à ne pas faire de conneries. Je pleure à nouveau mais silencieusement. Tous ces gens qui autrefois auraient tout fait pour me ressembler sont à présent en train de me dévisager sans aucun scrupule. Ils ne savent rien de ce qui m'est arrivé et pourtant, ils n'ont aucune pitié à se moquer ou à crié« Emily la chialeuse » ou bien « la princesse Emily pleure ? » Un peu comme moi je faisais. Le prof ne fait rien pour arrêter ça alors sans attendre la fin de l'heure, je prend mes affaires et me casse de cet endroit, entendant derrière moi les ricanements des autres lycéens. Je cours dans les couloirs manquant de tomber à plusieurs reprises. Par malheur, je croise le regard de Brice, mon ex... Il m'arrête et je remarque un œil au beurre noir sur son visage de porcelaine. Il s'est encore battu, je présume.Malgré ça, il reste magnifique: Ses cheveux bruns, Ses yeux noirs ténébreux...Il y a de quoi tomber sous le charme ! Par réflexe, je lui effleure le visage mais retire excessivement ma main me rappelant que ce n'est plus mon petit ami. Je suis rester plus de cinq mois avec lui...Comment j'ai pus m'attacher à cet idiot. Il me tient par les épaules et ne cessent de me dévisager de la tête au pied. Son regard remplie de dégoût me fait le repousser.

-Qu'est-ce qu'y c'est passé ém ? Me demande t-il prenant mon visage dans ses mains .

Il est le seul à m'appeler ém... Je ne sais plus quoi penser ni quoi faire. Je ne sais même pas comment il ma reconnue...

-Lâche moi Brice, t'est censé être en cours. Dis-je en le repoussant à nouveau et en continuant ma route.

-Je suis en retard alors autant rester avec toi. Répond-t-il marchant à côté de moi.

Ma voix tremble. J'ai même plus la force de le gifler.

-Manque de pot, je rentre chez moi.

-Écoute ém, je regrette de t'avoir larguer si lâchement et je n'ai aucune excuse alors gifle moi si ça peut te faire plaisir.

-Non je ne te frapperais pas. Tu le mérites mais tu es un lâche et les lâches ça fuit avant le combat et ce combat on est censé le faire à deux ! Tu n'a même pas cherché à savoir ce qui n'allait pas alors tu sais quoi, va sortir avec une petite seconde qui elle, ne verra qu'un mec comme les autres et qui te larguera comme un sac poubelle comme tu viens de le faire avec moi.

-Non ém, c'est toi que j'a...

-A oui encore une chose, si tu t'approche encore une seule fois de moi,j'appelle les flics pour harcèlement.

Je sors du lycée sans que Brice me suive. Si il m'aimait vraiment, il n'aurait pas eu peur des flics ou de quoi que ce soit d'autre. Je n'aime pas les faibles, cela fait un mois que je le sais.

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