Je pensais que la nuit de passerait bien, et bien j'ai eu faux sur toute la ligne. Je me suis endormi presque immédiatement. Quelques secondes après, je me suis retrouvé dans la même pièce blanche et entièrement vide qui ne semblait pas avoir de fin. J'étais seul avec le Loup.

- Tu as besoin d'aide à ce que je vois.

Shadow avait donc décidé de rompre le silence.

- Faux ! Je n'ai besoin de personne, je suis parfaitement autonome ! Et où sommes nous ?
- Si tu n'avais pas besoin de mon aide, tu ne m'aurais pas posé de question. Mais après tout, je suis là pour ça non ?
- Ah bon ? Mais où sommes nous et qui est tu ?
- Nous sommes dans ce que nous appelons un psyalis.
- Un quoi ?
- Un psyalis. On l'appelle aussi ombrage, mais cela concerne un type de psyalis. En vérité, nous sommes au fond de ton esprit et...
- Wow wow wow. Hey, on est dans mon esprit là ? Ne me dit pas que tu as accès à mes pensées !
- Non, rassure toi, je ne peux y entrer que si tu m'y autorise. Donc, un psyalis peut prendre deux formes. Soit une où tu peux y trouver des réponses à tes questions, soit une épreuve, où le paysage peut changer, de même que ce qui te permettra de sortir de cet endroit. D'ailleurs, c'est ce dernier que l'on nomme ombrage car on peut en ressortir avec de graves séquelles mentales ou tout simplement en mourir, tout dépendra de ton échec. Et heureusement que l'autre ne s'est pas montré.

Je. Suis. Perdu. Je peux mourir dans mon sommeil et faire visiter mon esprit a d'autres gens maintenant. Génial.

Hey les gars, ce soir, on se retrouve dans mon cerveau pour l'apéro OK ? Mais faites pas nim'p hein, j'aimerais vivre encore un peu. C'est un peu ça qui va se passer non ?

- Daaaaaacooord... C'est très étrange tout cela. Mais qui est tu ?
- Tu le saura bien assez tôt. Et prend garde à Océane.

Tout s'est a nouveau évaporé et quand je me suis réveillé, il devait être 9h du matin. Je ne suis pas matinal mais cela fera l'affaire. Et le pire reste a venir.
Tanaya avait decendu mon hamac par terre et semblait me surveiller. C'est assez étrange comme vision quand on se réveille. Elle était rouge de honte quand elle a vu que j'étais réveillé. Mon apprentie baffouilla des excuses comme quoi je ne bougeais plus et que je babutillait des paroles incompréhensibles. Je ne pensais pas qu'un psyalis avait des conséquences hors de l'esprit. Une question me démangait les lèvres, mais je ne savais pas si je devais la poser. Peur être était ce trop tôt ou trop personnel.

- Tanaya, j'ai une question.
- Oui Nils, je t'écoute.
- Je t'ai emmené dans les pires recoins d'Hyrule, je ne t'ai pas ménagé et on se connait seulement depuis quelques semaines et pourtant, pourtant tu reste avec moi, tu te fie à moi et tu me protège coûte que coûte. Et je sais que tu sais qui je suis réellement. Pourquoi ? Pourquoi ne m'a tu pas tué ?
- Oui je sais qui tu est. Mais tu n'est pas discret. Et pourquoi je reste avec toi ? Tu est vraiment aveugle. Je t'aime, gros nigaud !
- Tu, tu... m'aime ?

Je n'éprouve aucun sentiment a son égard, si ce n'est de l'amitié. Ainsi, si elle était si en colère contre Zelda, c'est parce qu'elle est jalouse ! Oh comme la vie est cruelle. L'amour n'est pas un conte de Korogus (petit être ressemblant à une branche avec un masque en forme de feuille. Il est très pacifiste et joueur, un conte de Korogus est une histoire belle où tout fini bien, pour les tout petits, souvent écrite ou mettant en scène des Korogus.)

J'aime Zelda, Tanaya m'aime et la princesse n'a pas le temps pour ces choses là.

Tanaya m'interpelle a nouveau.

- J'ai aussi quelque chose à te dire. J'ai... non rien. Je te le dirais plus tard, et... pas ici.

Elle a pris un papier et une plume, puis elle commencera à écrire.
Nous sommes repartis du village, après avoir rencontré Revali. Il est aussi arrogant que ce que je pensait.

Après être sorti du village, nous avons trouvé un relais où prendre notre monture mais une terrible nouvelle m'y attendais. Le gérant du relais m'annonça que mon cheval était tombé malade et qu'il n'avait pas survécu. Je me suis effondré. J'ai laissé mes larmes couler. Je n'avais pas de lien particulier avec ce cheval, je n'ai même pas appris à le connaître, voilà mon plus grand regret. Je le considérait juste comme le dernier cadeau de mon père. Je n'ai pas su me rendre compte qu'il souffrait. Shadow et Tanaya se sont rapprochés de moi et ont commencé a me murmurer des paroles de réconfort. Mais ce qui m'a le plus aidé, c'est cette phrase : « Tu sais, j'ai perdu beaucoup de personnes, mais il m'a toujours resté quelqu'un. Aujourd'hui, c'est toi qu'il me reste. ». Je me suis relevé et j'ai demandé si il n'y avait pas de cheval à vendre. Malheureusement non, mais on m'a dit qu'un petit troupeau de 4/5 chevaux traînaient dans le coin. Avec un peu de chance, je pourrais en attraper un.

Pendant que je recherchais le troupeau, je montais a l'arrière du cheval de Tanaya. Je vis finalement ce que je cherchais : les chevaux. Le premier était blanc avec des taches noires, on dirait une vache. Le deuxième était brun avec une tâche blanche sur le front et les pattes. Le dernier, ce n'était pas le meneur, mais il était entièrement brun-roux, un peu comme un caramel, avec un regard malicieux. Ce sera lui ma nouvelle monture. Je me suis approché tout doucement et tout les chevaux se sont enfuis, sauf lui, en plein dans son repas. Il ne s'est même pas rendu compte que j'étais là, c'est vraiment une nouille Je lui ai sauté dessus, il a tenté de ruer, mais s'est calmé très rapidement. Nous avons continué notre chemin.

Tanaya fis en sorte que nos deux chevaux se rapprochent. Elle m'a tendu un papier où il y avait écrit ceci :

J'ai connu le loup,
je viens de là où viens le loup,
j'aime et je hait le loup,
j'ai tué le loup.
Je suis une créature des ombres, tout comme lui. Mais, nos ombres sont noires et brumeuses, contrairement aux tiennes qui sont rouges, noires et filandreuses. Il m'a détruit lorsque j'étais dans le royaume du crépuscule, mon monde, puis il m'a sauvé et envoyé ici. Pendant le trajet que nous avons fait via un portail, un miroir, je l'ai tué comme il a fait avec mes parents, le condamnant a errer éternellement entre ces deux mondes. Je jouais tranquillement dans ma chambre, il y a quatre ans de cela quand un loup noir, Shadow est entré, a emprisonné mes parents dans une tâche d'ombre, puis les a tué. Il est venu me voir et, alors que je m'étais évanouie de terreur, il m'a traîné jusqu'au portail et m'a promis a un grand destin. Puis, je l'ai tué.

Je hait cette journée. Pourquoi ne peut-elle pas être normale, pourquoi le loup ne peut pas être normal, pourquoi je ne peux pas être normal, pourquoi nous ?
J'ai repris la lecture.

Une vielle légende disait que trois déesses ont créé Hyrule. Din, qui détient la force créa la terre, sèche et aride. Nayru, qui détient la sagesse y fit couler l'eau, la rendant propice à la végétation. Faore, qui détient le courage créa donc la végétation. Et enfin, Hylia, la déesse des déesses y insuffla la vie, les Gorons, les Zoras, les Hyliens, les Piafs, les Gerudos, les Hyliens et d'autres peuples aujourd'hui disparus. Mais, un fléau fut également créé, mettant en péril tout ce qui avait été créé. Hylia se servit des pouvoirs de Din, Faore et Nayru pour créer la Triforce, accordant a son porteur un pouvoir immense, mais il fut scindé en trois parties, possédés par trois personnes différentes et leur accordant ainsi le pouvoir correspondant : le courage : Link,  la sagesse : Zelda  et la force : toi. Le courage permet de posséder la lame purificatrice (pour te détruire), la sagesse offre le pouvoir du sceau (pour te sceller dans le néant) et la force... Je ne sais pas. Cela n'a aucun sens.

- Tu sais, au final, rien n'a de sens.
- Oui, les déesses ont conféré des pouvoirs au "bien" et au "mal". Pourtant, ce dernier voulais détruire ce qu'elles avaient créé...
- Tanaya, tu est de quel côté toi ?
- Je... Tu n'as pas donné de nom à ton cheval, si ?

Je crois que j'ai été trop vite. Mais c'est vrai que ma nouvelle monture n'a pas encore de nom. Au bout d'une dizaine de minutes, nous nous sommes engagés dans des gorges arides. Nous approchons du désert Gerudo. Il paraît que les Yigas ont un repère (pas si) secret dans ce canyon. Je n'aime pas vraiment les Yigas. Ils sont trop fourbes a mon gout. En parlant de goût, si ils nous tombent dessus, offrez leurs des bananes flambés, des bananes grillés ou n'importe quoi du moment où il y a des bananes. Soit ils vous laisseront le temps de vous enfuir, soit, faites en votre ami (ça sert toujours en cas de problème). Ah, oui, ajoutez y quelques rubis et c'est gagné. Je devrais écrire un livre “comment corrompre un Yiga”. Mais bon, faire du chantage n'est pas dans mes habitudes. Alors que je réfléchissais, mon amie m'a interpellé :

- Attends, un arbre s'est effondré, il bouche le chemin. On peut essayer de faire sauter nos chevaux par dessus.
- Bonne idée, on y va a trois. Un... Deux... Trois !

Nos chevaux sont partis au grand galop pour avoir de l'élan et sauter. Le cheval de Tanaya sauta dans difficulté au dessus du tronc, mais le mien tourna la tête vers un peu d'herbe sèche. Je tourna les rênes dans l'autre sens pour qu'il se reconcentre. Il luttait, et finit par foncer tout droit dans le tronc. Je fit un vol plané qui me fit passer l'obstacle. Mon apprentie, qui avait tout vu, se moquait de moi. Vexé, je dit à ma monture de venir et de sauter le tronc, ce qu'il fit aisément. J'étais en colère contre lui et Tanaya, mais je ne pouvais pas leur en vouloir, ça devait être assez drôle et mon cheval avait peut être faim. Ma pensée fut confirmé quand il me poussa avec son museau et déchira un pan de ma poche et fit tomber des caramels. Je les avaient oubliés. Mon cheval les avala presque tous. Après avoir ramassé les caramels qui n'avaient pas encore été engloutis, ma monture paraissait être fier de lui et en redemander. C'est vraiment une nouille. Une nouille au caramel, voilà son nouveau nom ! En plus son pelage est de cette couleur.
Le soleil déclinait a l'horizon alors nous avons décidé de nous arrêter là pour le moment. Demain, nous repartirons vers le désert Gerudo, où nous trouverons Urbosa, future prodige.