Jour 14
Je ne sais pas vraiment qu'elle heure il est, mais il fait noir dehors et j'ai peur. Oui, un garde royal qui est effrayé, c'est étrange hein. Mais la peur est source de tout courage, non ? Enfin bref, je ne suis pas à l'aise dans cet endroit que j'ai pourtant toujours connu. J'ai peur pour l'avenir, pour ma sœur et pour Tanaya. De toute façon, cette peur est stupide, des dizaines de Yigas patrouillent ici. Je me lève et je vais voir Anna. Elle dort paisiblement. Je suppose que j'ai du faire un petit peu de brut en arrivant puisque elle lève légèrement la tête et murmure :
- Nils ?
- Chut, rendort toi.
Je m'assieds au pied du lit et elle pose sa tête sur les genoux. Je me sens tout de suite apaisé. C'est comme avant, quand j'avais neuf ans et elle cinq. Je souris faiblement. Je vais quitter mon poste de garde, je dois essayer de rattraper le temps perdu, prendre le temps d'aider ma famille. Perdu dans mes pensées, je n'entends qu'à peine le murmure tout endormi d'Anna :
- Désolé de ne pas t'avoir dit pour maman...
Et je ferme les yeux, m'appuie contre le mur derrière moi et m'endort.
Quelques heures après, je me réveille et soudainement, je me rappelle des paroles de la soeur hier soir. "Désolé de ne pas t'avoir dit pour maman". Je la secoue légèrement et lui demande :
- Qu'est ce qui est arrivé à maman ? Tu t'est excusé de ne pas me l'avoir dit hier !
- Je... Elle est devenue la gérante de l'auberge mais elle est tombée en dépression et un peu alcoolique... Maintenant laisse moi dormir.
Elle avait dit ça d'une voix chevrotante, comme si elle s'en voulait. Je me lève et je trouve Tanaya en pleine discussion avec Maryline.
- Oui, mais si... Oh, salut Nils !
- Salut !
Je leur réponds par un sourire rapide et murmure à Tanaya :
- Il faut que je rentre, ma mère à un problème.
- Ok, je t'accompagne.
- Surtout, ne dit rien à Anna. Tu as pris des affaires ?
- Non, on peut y aller maintenant. Une fois que l'on sera rentré, je pourrais retourner ici ? Parce que j'ai rencontré une Yiga très... jolie.
Elle rougit très fort et j'esquisse un sourire. La façon dont elle a dit, m'a fait pensé à un enfant pris en train de voler une part de tarte aux fruits.
- Hey, pourquoi tu me regardes comme ça ! J'ai rien fait ! Allez on y va ! Et met ton uniforme, tu ne rentreras jamais dans le château sinon !
Au bout de quelques heures de trajet, une jeune fille d'environ 14 ans arriva devant nous avec un sourire déterminé et un peu effrayant. Non, je n'ai pas peur d'une gamine, n'allez pas croire ça ! Elle s'approche de nous et nous dit :
- Vous êtes des gardes royaux ? Le château n'est plus qu'à quelques minutes mais vous n'auriez jamais du croiser mon chemin. Je vais venger mon frère, et mes parents que tes semblables ont tués !
Elle siffla et une intense douleur me traverse la poitrine, j'ai du mal à respirer, en baissant les yeux, je remarque qu'une flèche me traverse le ventre. Je n'ai plus qu'une dizaine de minutes à vivre. J'ai tué bien assez de gens pour savoir qu'un tireur était posté dans un arbre derrière moi. Bizarrement, je n'ai pas mal, je me sens juste engourdi. De rage, Tanaya se jeta sur la fille et la tua d'un coup d'épée bien placé. Aucune émotion ne se peint sur son visage, elle monte derrière moi et cavale le plus vite possible pour échapper au tireur. Je me sens lourd, mais je dois résister, car si mon corps est dans un état trop critique, le "Ganon" en moi ressortira, je ne serais plus maître de ma rage. En un éclair, elle entre dans le château, passant devant les gardes ébahis, moi dans ses bras. Nous arrivons dans ma chambre, elle me dépose sur le lit et tente de retirer la flèche. Je la stoppe d'une voix faible :
- Arrête, je vais mourir.
- Non, je te sauverai !
Les larmes commencent à couler, elle pleure de désespoir et de rage.
- Tu ne mourra pas ! Je te l'interdit.
- Sauve toi, seul mon corps partira, mon âme restera, dans une autre forme, mais je pourrais te blesser. Va t'en.
- Non je, je...
Elle étouffe désespérément ses sanglots, mais je pose une main sur son épaule, ou est-ce son genou, je ne sais pas, je vois flou.
- Les gardes ne vont pas tarder à venir voir ce qui se passe, si tu veux vraiment m'aider, tu doit les stopper. Vas y, tu sera plus utile là bas.
Elle finit par partir, mais, je ne veux plus être seul, je m'y était pourtant préparé mais c'est mille fois pire en vrai. Je ne veux pas la blesser, je ne veux blesser personne ! Mais, je n'en suis plus si sur, certaines personnes le méritent, non ? J'ai du mal à réfléchir, quelque chose me recouvre le corps, je ne comprends pas. Je pose ma main dans ce liquide visqueux et acide. Je reconnais cette matière, c'est de la malice. Elle me picotte doucement le corps et une voix me murmure à l'oreille de laisser faire, mais je ne veux pas mourir ! Pourtant, j'ai essayé de nombreuses fois, j'ai envisagé de nombreuses méthodes pour ne blesser personne mais quand on est aux portes de la mort, quelque chose de murmure, puis te hurle, VIS ! Vis, ne meurt pas, tu n'as pas le droit ! Et une peur immense s'empare de vous, mais c'est trop tard, vous êtes déjà pris dans les filets de la mort. Je repose, ou plutôt, je laisse tomber ma main sur mon corps et je sens... Un vide. Littéralement. La malice dissout mes chairs, elles partent en fumée, la fumée du fléau. Il va changer le monde, c'est sur, JE vais changer le monde, venger mon père, ma famille et tout ceux que la famille royale a honteusement rabaissé. Non, peu de gens méritent de survivre, c'est certain. Et a commencer par moi.
Il me reste peu d'organes, je n'ai ni chair, ni os, je dois ressembler à une dépouille éviceré. Ma tête, ou ce qu'il en reste tombe lourdement sur le côté du lit. Je chute comme au ralenti, et avant d'atteindre le sol, tout mon corps part en fumé. Je sais que c'en est fini de mon moi actuel, mais ce qui me réconforte, c'est que c'en est également fini de cet endroit cruel que l'on nomme Hyrule.
Fin.
Ou pas
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