Rencontre

Aujourd'hui, nous allons rencontrer notre pire ennemi : notre proviseur.

Les professeurs, ces enfants du diable, ont réussi à nous coincer. C'était pourtant impossible ! Nous avons dû être dénoncés. Ce n'est pas possible autrement.

Quoiqu'il en soit, nous sommes dans le bureau du proviseur, M. Cornekaché, un vieix monsieur tout grisonnant ayant un peu trop forcé sur la bière.

Ce dernier est derrière son bureau, où est d'ailleurs posé notre trésor, confisqué par les enseignants. Un paquet de Dragibus, un autre d'Arlequin, de Schtroumpfs, d'Ourson. Bref, un sacré butin.

En plus au collège ça nous était arrivé aussi. On est vraiment des mauvais élèves, bouuuh, on devrait être emprisonnés  !

  - Bon, commence le proviseur. Il est évident que vous n'avez pas respecté le règlement intérieur. Vous devriez donc être sanctionnés.

Je me raidis.

  - Vous allez tous être envoyés en enfer ! dit-il.

Quelques secondes passent dans un silence tendu. Puis, le proviseur éclate de rire. Vous savez, le genre de rire machiavélique qui vous glace le sang ? Oui, voilà, ce genre de rire là.

Et d'un coup ses yeux changent de couleur, en passant du marron au rouge sanguinolent. Beurk.

Attends. Comment ça, des yeux rouges ? Je lance un regard paniqué à mes complices. À leur air choqué, je comprends que je ne suis pas la seule à voir ce que je vois.

Commandante, commandante !
Quoi, lieutenant Penséabsurdkantyfopa ?
J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle !
Et quelle est la bonne ?
Vous devenez pas folle !
Et la mauvaise ?
Vous êtes dans la merde, et bien profond !

Soudain, alors que je bavarde avec le lieutenant Penséabsurdkantyfopa, mon adorable bras droit (quand je dis bras droit, je veux dire, c'est vraiment mon bras droit. On discute parfois...), je remarque que M. Cornekaché commence a trembler, tout en souriant avec un air maléfique.

Hélène, la fille la plus censée de nous cinq, lui demande si tout va bien.

Alors qu'il s'apprête à nous répondre, nous nous apercevons que ses dents ont été remplacées par d'immenses crocs.

- Wow wow wow. Wow. Mais qu'est-ce qu'il se passe ? s'écrit Kyle.

- Je sais pas, commence à dire Grégoire, mais putain faut qu'on SORTE DE LÀ MAINTENANT ! COURREZ !

D'un bond, nous nous levons tous et commençons à nous précipiter vers la sortie, lorsque je remarque quelque chose. Quelque chose qui ne me plaît absolument pas. Je stoppe alors d'un coup, faisant fumer le parquet.

- WOW, hurlé-je, STOP !

Mes amis, tous plus ou moins devant moi, s'arrêtent et se retournent vers moi. Sauf Fanny parce que Fanny est très maladroite et qu'elle a la fâcheuse tendance de toujours tomber, ce qu'elle ne manque pws de faire.

- VOUS ALLEZ TOUS ALL... commence M. Cornekaché avant que je ne l'interrompe.

- VOTRE GUEULE MONSIEUR S'IL VOUS PLAÎT !

Alors que je le vois qui s'apprête à répliquer, je fais un geste de la main, et il devient paralysé.

- Bon, les copains, dis-je en croisant les bras, en tapant du pied furieusement et en les regardant d'un air pas content. Est-ce que c'est Grégoire, le chef ?

Kyle, Grégoire, Fanny et Hélène répondent immédiatement non.

- Alors pourquoi vous lui avez obéi quand il a dit "courrez" ?! m'énervé-je.

- Ben... Parce qu'on avait peur ? répond Hélène d'une petite voix.

- Désolé Clarisse, s'excuse Kyle.

- Mouais, passe pour cette fois, dis-je en ronchonnant. Bon, maintenant, quand je dirai trois, vous courrez, ok ?

Ils acquiescent tous.

- Ok, alors, un... deux...

Je claque des doigts, et M. Cornekaché reprend possession de son corps.

- JE NE VOUS PERMET PAS DE ME PARLER SUR CE TON ! s'écrie-t-il alors.

- Trois ! crié-je en retour.

Nous nous élançons donc vers la sortie qui n'est qu'à quelque pas, je double tout le monde, et alors que je mets la main sur la poignée de la porte, l'énorme rire monstrueux de M. Cornekaché retentit, et la poignée ainsi que les extrémités de la porte s'enflamment !

Affolée, je me retourne, et je vois que notre directeur est devenu un démon !

- AAAAAAAAAAH ! crié-je alors, AAAAAAAAAAH !

- AAAAAAAAAAAAAAH ! hurlèrent de terreur mes camarades.

- WAAAHOOOU, m'écrié-je, Brendon*, est-ce toi ?

Le proviseur nous sourit d'un air toujours aussi effrayant, du style "JE VAIS VOUS CROQUER MWAHAHAH".

Gloups.

- Depuis le début, ricane-t-il, je n'étais pas que le proviseur de cette école minable ! Je suis le Diable en personne !

Comme personne ne dit quoi que ce soit, il reprend :

- Et vous, oui, tous les cinq, vous allez mourir !

Double gloups.

Commandante, commandante !
Quoi, encore ?!
J'ai été heureux de travailler avec vous !
Quoi ? Tu pars ?
La situation est trop critique, je veux pas mourir moi ! J'ai une femme et des enfants à nourrir, tiens !
Pars, alors, lâche, traître ! Prends ton baluchon, et laisse-moi !
Oui commandante, c'était ce que je m'apprêtais à faire.

J'y crois pas, Penséabsurdkantyfopa m'a lâchée. M'en fiche, il le regrettera. Nah. Bon, Clarisse, reconcentre-toi un peu.

- Vous ne pouvez pas faire ça ! dit Fanny.

- Ah non ?

- Non.

- Ah ? En es-tu bien sûre, jeune fille ? demande-t-il d'un ton doucereux.

- Oui.

- Eh bien tu te trompes !

En disant cela, il jette un énorme rayon lumineux sur nous, nous aveuglant. Nous hurlons tous, Fanny, Hélène, Kyle, Grégoire et moi de terreur, tandis que M. Cornekaché, lui, hurle qu'il a envie d'une raclette.

Soudain, le sol s'ouvre sous nos pieds, et nous tombons, tombons, tombons...






*Pour ceux n'ayant pas la référence, elle parle de Brendon Urie dans le clip de Panic! At The Disco de Emperor's New Clothes.

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