Une semaine est passée après la mise en place du plan. Je me sens bien dans la chambre de celle que je considère comme ma maîtresse, bien que Trixi n'aime pas que je l'appelle ainsi. Et vu les doloris que j'ai pris quand j'ai dis ce mot, je m'en souviens. Mais je garde mon habitude de la vouvoyer. Bref, je me réveille avec la lumière du Soleil. Je vois que je ne suis plus à ma place mais dans son lit. Je commence à paniquer.

Elle n'est pas là. Je m'habille et je descends. Je vois James et Sirius qui me saluent, par politesse d'une sang pur je leur rends le bonjour. Je m'installe avec eux pour le petit déjeuner.

-Trixi est en ville, elle nous a demandé de s'occuper de toi.

-Dans quel sens ?

-Dans le sens où elle voudrait qu'on améliore ton niveau magique.

Je suis surprise. Et je crois que c'est voyant puisque James rit à ma tête.

-Pourquoi es-tu surprise ?

-Bonjour Remus. Je ne sais pas... C'est un peu une perte de temps pour vous trois... Je n'ai pas le niveau magique... Même si je sais que je ne suis pas un cracmol, je ne reste pas très douée en magie.

-Justement, Trixi veut qu'on t'aide à t'améliorer.

La douce voix de Lily Potter. Trixi veut que je me forme avec eux à la magie. Mais pourquoi ? Après tout, elle décide.

-Bien... mais ne vous attendez pas à grand-chose venant de moi...

-Une mangemort qui n'est pas sûre d'elle. Ça commence mal.

Alice donne une tape sur la tête de Sirius, cela me fait rire. Je vois Lily me donner le programme de la journée. Sortilèges, potions et arts moldus. Je ne comprends pas vraiment mais pourquoi pas. Après tout, je sens le désir de faire plaisir à Trixi monter.

-Alors ? Tu veux bien tenter ?

-Oui...

-Très bien alors fini ton petit déjeuné. Nous allons revoir les bases de la magie.

Après le petit déjeuner, je rejoins les garçons dans le jardin. Je sors ma baguette, je ne suis pas vraiment à l'aise. Je sais que ce n'est qu'un entrainement mais je me suis attaquée qu'aux moldus ou à des enfants sorciers... pas à des Aurors.

-Bien, je rappelle à Sirius Black et James Potter que ce n'est qu'un entraînement. Donc pas de sortilège dans le but de tuer. Et pas de vengeance messieurs.

-Ouai, Lily on a compris.

Je peux l'entendre soupirer comme Trixi le fait quand elle est agacée par l'un d'entre nous. Le combat commence. Ils sont sans doute d'un tout autre niveau que moi. Et ils sont nombreux. Pourtant, mon instinct me dit de survivre.

-Hé bin. Elle est douée n'empêche.

Déclare James avec un sourire dans le coin. Les Aurors me visent avec des attaques communes et je réussis de justesse à les éviter en lançant d'autres attaques. Durant la journée et même deux semaines, je subis ceci et j'arrive mieux à me défendre au moins. Les filles sont fières de moi mais cela fait aussi deux semaines que Trixi n'est pas venue au Repère. Durant une après - midi, où je m'entraîne avec Alice et Lily, je vois une lueur bleue venir dans le jardin. Les deux filles s'arrêtent nette. La lueur se dissipe. Trixi.

-Cape bleu nuit, lueur bleue. Vous avez été en mission toi.

-M'en parle pas. J'ai passé la pire des missions.

Elle me décroche un regard mais ce regard voulait tout dire. Je baisse la tête.

-Sinon, comment allez- vous ?

-Bien, on a hâte que vous nous libérez.

-Tiens j'ai déjà entendu cette phrase dans d'autres manoirs secrets.

Trixi rit.

-Pourquoi riez-vous ?

-Ho pour pas grand chose.

Elle continue à rire. Ce qui a l'air d'effrayer les aurors. Et par la même occasion, à moi aussi elle me fait peur. Trixi ressemble à sa mère.

-Trixi, vous savez que vous ressemblez à votre mère quand vous avez ce rire ?

-Je sais. La folie est hélas génétique. Sinon, pas pour le moment.

Je décide de faire un geste qui pourrait valoir un doloris. Je lui fais un câlin. En guise de réponse, j'ai le droit à un ébouriffage de cheveux.

-Cependant, vous êtes plus tolérante que votre mère.

-Peut-être...

D'ailleurs, depuis mon arrivée, je me demande pourquoi les Aurors la vouvoient. Est-ce par obligation car captifs de Trixi ou c'est autre chose.

-Dîtes Trixi, vous gardez captifs d'autres sorciers ?

-D'autres manoirs me servent effectivement de prison pour des sorciers. Mon cher James.

-Comment ça se passe ?

-Globalement, ils me tapent tous sur le système et je dois faire usage du doloris pour avoir un peu de paix et d'ordre dans les manoirs. Vous êtes les seuls dont je n'use pas de ce sortilège. A croire que vous êtes sages comme des statuts de glace.

-C'est surtout que nous avons Alice et Lily qui nous empêchent de nous chamailler.

Elle sourit et me pousse par derrière pour que j'avance. Trixi veut m'emmener dans sa chambre. Elle me regarde. Son regard me fait rougir. Je comprends ce que sa mère ressent pour le Lord : dévotion.

-Alecto.

-Oui.

-A quoi tu penses ?

-A des choses mauvaises et malsaines. Je n'arrive pas à me les faire sortir de la tête. Je suis un monstre, je suis mauvaise...

-Tu vas te calmer Alecto.

Je baisse la tête et je m'écroule à genoux, mes mains au sol. Mes larmes coulent toutes seules. Je dois lui dire. Ce sentiment malsain qui m'envahit et qui m'est interdit car on a rien en commun. On n'a pas du tout le même âge. Sans voir ses yeux, je les sens me fixer.

-Je suis désolée, j'ai lutté pour ne pas ressentir ça. Je sais que c'est malsain, non réciproque et que c'est pas normal. Mais je ressens de l'amour pour vous Trixi... Je vous aime...

Je lui ai dit, je l'ai vouvoyé. Je pleure car je connais déjà sa réponse. Elle est trop jeune et je suis qu'un être inférieur, faible, sans importance et en plus qu'une marionnette. J'entends sa voix me transpercer.

-Alecto Carrow.

Je lève ma tête dont mes yeux sont mouillés.

-Est-ce vraiment de l'amour ou c'est de la dévotion ?

-Un mélange des deux. Mais je sais que vous ne l'êtes pas. Je voulais vous le dire.

Je m'attends à ce qu'elle me torture ou qu'elle me traitre de faible comme ce qu'une Lestrange ferait. Je sens sa baguette sur ma gorge. Elle me tire par les cheveux et me regarde.

-Tu comptes pas me laisser faire ?

Je ne dis rien, je ne peux rien faire. Je vois bien que ça l'agace. Elle me lâche. J'entends ses reproches, elle finit par me rabaisser et me dire que je ne suis pas une vraie sorcière. Dans le fond, elle n'a peut-être pas tort. Je ne suis qu'une bonne à rien. D'un coup je sens sa main sur ma tête.

-Tu veux vivre malgré tout ?

-Oui... mais je peux vous servir comme ferait un elfe de maison ou une esclave au temps des monarchies passées.

Je veux vivre à ses côtés. Elle me regarde.

-Être comme une elfe de maison ?

-Oui, je ne vaux plus rien en tant que sorcière... autant que je vous serve comme domestique, pantin ou autre.

Je vois son regard qui devient triste. Elle me fait un bisous sur la joue. Elle me prend dans ses bras et me mets dans son lit. Avec de quoi dormir. Elle ferme le rideau pour faciliter mon repos. Je m'endors paisiblement.

-Je vous demande de veiller sur elle. Et de ne pas la brusquer. Son état magique est à zéro.

-Qu'est-ce qu'elle a ?

-Les filles, prennez soin d'elle et veillez à ce que les garçons se tiennent tranquilles avec elle.

-Oui, va te reposer.