Chapitre 8. Labo

Chapitre un peu court et transitif ce soir, mais celui de demain est beaucoup plus long et plus dense, merci pour tous vos votes et vos commentaires.

Plein de bisous

❤️

Deux semaines plus tard

——Deen——

Ça faisait trente minutes que j'attendais le S-Crew, ils voulaient enregistrer un titre sur lequel j'avais l'honneur de faire le refrain. Mais putain ils étaient toujours en retard.

— Eh l'ancêtre t'as l'air tendu ! me signifia Eliott, t'inquiète il vont pas nous mettre de plan. Ils sont overbooké en ce moment. La femme de Mékra est toujours à l'hosto, celle de Nek est enceinte et Fram a un gosse.

Sous entendu « Toi t'as pas d'meuf, pas d'gosse, donc tu fermes ta gueule et tu patientes. »

Finalement Mékra et 2zer se pointèrent au bout de 45 minutes.

Le premier avait une mine épouvantable, le second un sourire vissé aux lèvres, comme d'hab. Je les checkai tour à tour.

— Ça va kho ? demandai-je à Hakim, T'es encore plus bresson que d'habitude.

— Ouais. J'dors pas beaucoup en ce moment. Envoie la tise s'te plaît, je vais pas tenir sinon.

Il me désigna sa bouteille de bourbon qui trônait sur l'étagère derrière moi, je la récupérai ainsi qu'un verre et lui filai rapidement.

En voyant son état de fatigue, je me sentis un peu mal de m'être impatienté, il vivait vraiment des trucs pas drôles.

— Comment va Maya ? l'interrogeai-je pour me rattraper.

Mékra se passa la main de le visage avant de boire une gorgée de whisky.

— Elle dit qu'ça va. Le médecin aussi. Mais elle est intolérante à la morphine et je sais très bien qu'elle souffre de ouf.

Tandis que je lui donnai une tape encourageante sur l'épaule, Ken et Framal arrivèrent.

— Yo ça dit quoi !? lança le grec en checkant tout le monde, Désolé pour le retard j'me suis planté un clou comme aç dans la main.

Il avait effectivement la main gauche bandée, tout le monde se marra, c'était classique chez lui, Ken était une sorte de version urbaine et moderne de Pierre Richard.

— Wesh ! me fit Fram en me checkant à son tour, Alors gros il parait que ça va pas ?

Je fronçai les sourcils, de quoi parlait-Il ?

— Euh si.

Il eut un petit sourire un peu amusé, je compris pas. Il se tourna vers Ken pendant que 2zer allait en cabine.

— Elle t'en a parlé à toi aussi ? lui demanda-t-il.

— Qui ?

J'allais poser la même question.

— Violette, l'autre jour elle m'a dit qu'elle avait parlé avec le Bigo et elle avait l'air grave inquiète pour lui.

Inquiète pour moi ? Mais d'où elle disait à mes frères que j'allais mal ?

— Ah ouais ! enchérit Ken, elle en a parlé à Clem, du coup elle aussi se fait du souci.

Il croisa mon regard, ayant soudainement l'air un peu mal à l'aise. Même si on avait plus ou moins réussi à occulter le fait qu'il sache que j'avais des sentiments pour sa femme, quand on abordait son sujet c'était toujours un peu tendu. Mais ces derniers temps, j'essayais de faire en sorte qu'il pense que j'étais passé à autre chose.

— Ah ouais, non mais j'étais éclaté quand on a parlé, elle a du se mettre en tête que je faisais une dépression. Je vais très bien.

Le Fenek continua de me regarder avec un regard mi-perçant mi-inquiet. Il allait pas commencer à se faire du souci lui aussi...

— En tout cas elle est hnina la petite, fit Framal, elle m'a demandé c'que... Oh putain les gars ! Hakim il s'est endormi.

Un regard au frère aîné me permis effectivement de constater qu'il dormait sur le canapé.

— Mahlich, il posera en dernier on le laisse pioncer.

J'avais envie de demander à Framal ce qu'il allait dire sur Violette mais je craignais d'avoir l'air intéressé ou bizarre.

Alors, ayant récupéré son numéro avec un subtil mensonge auprès de Clem, je décidais d'envoyer un message à la principale intéressée.

Moi : Alors comme ça tu t'inquiètes pour moi ?

Bigobur c'est à toi ! me lança Zer2 en sortant de la cabine.

Enfonçant mon téléphone dans ma poche, je m'y rendis et après quelques échauffements de voix, je fis signe à Élite que j'étais prêt à poser mon refrain.

Tu peux voir les foules danser en criant nos noms
Quand y a un gros billet à s'faire, on dit rarement non
Mais on oublie pas la mif, la maille t'rattrape pas si tu tombes
On sait tous qu'à la fin y'aura qu'les vrais autour de la tombe.

Mec c'est nickel, on la refait avec les variations, m'annonça le beatmaker.

J'obéis et, au bout de trois prises, laissai la place à Ken.

— Ça tue ! me félicita Idriss, la mélodie est ouf.

Je le remerciai tout en regardant Nek s'appliquer sur son couplet. Un peu déçu par sa prestation.

— Putain c'est d'la merde.

Mékra s'était visiblement réveillé. Il se leva.

— Faut dire à Nek de retaffer, c'est nul à chier, lança-t-il encore.

2zer se mit à rire, c'était toujours comme ça avec Hakim, il ne mâchait pas ses mots. Le grec ressortit quelques minutes plus tard la mine sombre.

— Ouais, je sais. Dites rien, j'vais réécrire ça dans la pièce à côté. Fram vas-y.

La journée allait être longue.

Effectivement, trois heures plus tard on était encore là, Nek arrivait pas à poser ses lyrics, on retravaillait les arrangements et j'avais déjà fumé deux pilons.

Finalement, un message de Violette me tira de la léthargie dans laquelle je me trouvais.

Violette : T'as vu Idriss ou Ken ? Si c'est ça, effectivement j'ai tâté le terrain pour préparer la super journée qu'on va passer ensemble.

Oh la fourbe ! Elle était plus intelligente que je ne l'aurais pensée.

Intelligente, mais son honnêteté la perdrait.

— Dis moi Fram, tu la vois souvent Violette ?

— Bah ouais, elle nous garde Naël au moins deux soirs par semaine et quasiment tous les samedis aprem, d'ailleurs là elle est à l'appart.

Intéressant.

— Elle est pas trop chiante ? demandai-je.

— Tu rigoles ? Elle est ouf, le p'tit la kiffe, elle est hyper autonome, toujours le smile. J'confierais pas mon fils à n'importe qui. Pourquoi, tu la trouves relou toi ?

La vérité c'était que je ne savais pas quoi penser de Violette, elle me fatiguait avec sa bonne humeur et en même temps elle me plaisait physiquement. Et puis elle posait plein de questions, elle analysait tous les gens qu'elle croisait, c'était usant.

— Elle est bavarde.

Framal rit.

— Mec tu t'es vu ? Quand tu commences à raconter ta vie on t'arrête plus.

Pas faux, quoique ces derniers temps j'avais beaucoup moins envie de parler.

— Elle pose plein de questions.

— C'est vrai, elle est curieuse. Mais rien te force à lui répondre.

Il me regardait un peu bizarrement, genre « au pire c'est quoi le problème, t'es pas obligé de lui parler ».

Ouais, mais j'avais dit que je passais cette putain de journée avec elle et j'avais pas envie de me défiler.

La question était : comment lui péter le moral sans m'abaisser à utiliser ses difficultés familiales.

Si elle préparait un plan d'action, il fallait que je m'y colle aussi. J'avais quelques infos sur elle et je comptais bien m'en servir.

— Quelqu'un peut dire à Nek d'arrêter le massacre ? Ça passera pas aujourd'hui, il posera demain, grogna Mékra.

Tout à mes pensées, j'avais même pas capté qu'il était retourné en cabine.

À nous deux, gamine.

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