Présent, Las Vegas, hotel MGM

Dans la chambre au 26ème étage de l'hôtel MGM, Jonathan tourne en rond comme un rat en cage. Hugo qui tente d'avoir les infos à la télé, perd patience.

HUGO
Tu peux arrêter de faire les 100 pas, Jonathan ?? Tu me donnes le tournis !!

JONATHAN
Comment veux-tu ?? On a manqué le rendez-vous avec Nancy !!

HUGO
C'est pas comme si c'était la panique dehors....

JONATHAN
Il faut qu'on retourne aux bunkers !

HUGO
Et comment ?? Enfin, t'as bien vu, plus aucun avion ne décolle et impossible de trouver des voitures de location. On est bloqué ici jusqu'à ce qu'un bus veuille bien nous ramener sur la Côte Est.

JONATHAN
Aucun bus ne viendra... Et je n'ai pas envie de finir mes jours dans cet hôtel !!

La journaliste du New York Times, Béatrice Applewhite, entre au même instant dans la chambre.

BÉATRICE (dévisageant Jonathan)
Eh bien, c'est gai ici...

HUGO
Tu as du nouveau, Béatrice ?

BÉATRICE
Oui, il y a un convoi qui part dans 30 minutes à Washington !

HUGO (se levant immédiatement du lit)
Po, po, po !!! Je le prends !!

BÉATRICE
Ils sont déjà en train de former des groupes dans le hall. Il faut se hâter.

Elle voit Jonathan afficher une moue boudeuse.

BÉATRICE
J'imagine que tu vas retenter ta chance ?

JONATHAN
Oui. Je ne peux pas laisser Nancy là-bas toute seule.

HUGO
Elle n'est pas toute seule, il y a John avec elle, et la petite Maxine.

JONATHAN
Je sais... Seulement...

Jonathan se tait. Il a l'intime conviction qu'il se passe quelque chose de grave dans les bunkers.

BÉATRICE
Si Nancy a réussi à entrer dans ces bunkers, alors crois-moi, elle est en sécurité. Par contre, c'est moins sûr pour nous...

HUGO
Tu as réussi à obtenir d'autres informations en bas ?

BÉATRICE
Oui... Les températures grimpent en flèche la journée et descendent très très bas la nuit. Les clims de l'hôtel ne tiendront pas longtemps à ce rythme.

HUGO (regardant Jonathan)
Autrement dit, il faut bouger maintenant !!

Jonathan déglutit. Il sait qu'ils ont raison.

BÉATRICE
Viens au moins voir le hall de l'hôtel par toi-même.

Hugo a déjà pris ses affaires et sa caméra.

HUGO
C'est parti ! Allez ramène-toi, Jonathan !!

JONATHAN
Ok, je veux bien jeter un œil, juste histoire de prendre la température...

BÉATRICE
Ce n'est rien de le dire...

Ils attendent un moment pour prendre l'ascenseur et arrivent dans le hall bondé.

Un homme parle fort dans son mégaphone.

HOMME
Les personnes en partance pour Washington, levez la main.

La foule s'agite immédiatement.

 HOMME
Je vais vous demander de vous mettre du côté droit de la salle. Laissez la file de gauche libre, je vous prie, à la délégation gouvernementale.

Béatrice relève la tête.

BÉATRICE
C'est nouveau ça ??

Dans le hall c'est la cacophonie.

HOMME (parlant plus fort)
S'il vous plaît, ne changez pas de file. Il vous faudra une accréditation pour grimper dans le bus apprêté au gouvernement et vous risquez de perdre votre place !

Plusieurs personnes qui avaient commencé à changer de file se font sermonner.
Des heurts éclatent. Béatrice regarde le chaos se mettre en ordre de marche.

HUGO (commentant la foire d'empoigne)
Tu paris que les membres du gouvernement dans cet hôtel sont sous bonne escorte ?

BÉATRICE
Oui.. Je me demande bien ce qu'ils font là... Restez ici, tous les deux, je vais tenter d'en apprendre plus.

Hugo repère un distributeur de nourriture, avec quelques restes.

HUGO
Je reviens. Je vais faire le plein pour le voyage.

JONATHAN (soupirant)
Si tu veux... Moi, je ne bouge pas d'ici de toute façon...

Pendant ce temps Béatrice s'éloigne du hall et se rapproche d'une salle gardée.

BÉATRICE
Pardonnez-moi, mais cette salle est réservée ?

GARDE
Oui. Personne ne rentre.

La porte s'ouvre au même instant. 

Béatrice reconnaît les membres du gouvernement.

BÉATRICE
Ça alors, les conseillers du Président... Ils ont réussi à s'enfuir ??!

La porte se referme.

GARDE
Madame, je vais vous demander de reculer.

BÉATRICE (montrant son badge du )
Je fais partie de la presse. New York Times ! Pouvez-vous me dire où se rend la délégation présidentielle ?

GARDE
C'est confidentiel.

BÉATRICE
Vraiment ?

Au même moment la porte s'ouvre. Béatrice se tord le cou pour repérer les gens présents dans la salle, et manque de s'étouffer en voyant son collègue Orson Hodge dans la pièce avec la délégation.

BÉATRICE
Oh mon dieu, il est en vie !!!! (S'approchant) je dois absolument lui parler !!

GARDE
Madame, reculez !!

BÉATRICE
C'est mon collègue. Il travaille au New York Times comme moi.

GARDE
Vous n'avez pas d'accréditation, je ne peux pas vous laisser entrer !

Devant la ténacité du garde, Béatrice n'a d'autres choix.... que de se mettre à crier.

BÉATRICE
ORSOOOON !!!!!