G - Mia

Mia

" Ton nom est mon ennemi. Tu n'es pas un Montague, tu es toi-même. Qu'est-ce qu'un Montague? Ce n'est ni une main, ni un pied, ni un bras, ni un visage, ni rien qui fasse partie d'un homme... Oh! sois quelque autre nom! Qu'y a-t-il dans un nom? Ce que nous appelons une rose embaumerait autant sous un autre nom. Ainsi, quand Roméo ne s'appellerait plus Roméo, il conserverait encore les chères perfections qu'il possède... Roméo, renonce à ton nom; et, à la place de ce nom qui ne fait pas partie de toi, prends-moi tout entière. " 

Elle attendait que son interlocuteur lui réponde, puis poursuivit.

 " Mais qui es-tu, toi qui, ainsi caché par la nuit, viens de te heurter à mon secret? "

Elle en avait presque marre de cela, elle voulait quitter les lieux. Maintenant.

" Mon oreille n'a pas encore aspiré cent paroles proférées par cette voix, et pourtant j'en reconnais le son. N'es-tu pas Roméo et un Montague? " 

Même les questions, à travers sa voix mélodieuse, restaient des phrases neutres.

" Comment es-tu venu ici, dis-moi? Et dans quel but? Les murs du jardin sont hauts et difficiles à gravir. Considère qui tu es: ce lieu est ta mort, si quelqu'un de mes parents te trouve ici. "

Elle même n'y croyait pas à ce qu'elle disait, mais elle n'avait pas le choix, elle continuais.

" S'ils te voient, ils te tueront. " 

Ses bras lui faisait mal à force de les appuyer sur le balcon.

" Je ne voudrais pas pour le monde entier qu'ils te vissent ici. "

 Elle commençait à baisser la voix, fatiguée et agacée. Son camarade avait l'air aussi fatigué qu'elle quand elle regarda vers le bas. Sa voix restait aussi neutre quand il parlait.

" Quel guide as-tu donc eu pour arriver jusqu'ici ? " 

Il commençait sa réplique, ne prenant pas la peine d'élever le son de la voix comme on lui avait recommandé, mais il fut coupé.

- Stop ! cria une voix grave d'une façon lasse. Ça ne marche pas ! Je veux voir de l'émotion, je veux que le spectateur ressente votre amour et votre peine ! Je veux que vous donnez vie à vos phrases ! Je veux que vous vivais la scène et non la jouer ! Je veux de la sensation ! 

Le silence s'installa dans l'amphithéatre. Tous les regards étaient dirigés vers le metteur en scène, y comprit celle de Mia. Elle le comprenait en fait ; personne ne se donnait à fond dans le jeu.

- On va changer de Roméo, ça ne fonctionne pas comme ça, souffla-t-il

Tous les regards se dirigèrent vers l'élève jouant Roméo. Il ne dit rien, il ne semblait même pas surpris, et sur ce il quitta l'endroit.

Quelle chance, pensa Mia, penchée sur le faux balcon du jeu.

- Bon, maintenant, il nous faut un nouveau Roméo, reprit le metteur en scène en scannant la scène des yeux.

Tous les élèves étaient présents, attendant que le metteur en scène désigne l'un d'entre eux pour jouer le fameux rôle de Roméo. C'était un des plus grand rôle, mais personne ne semblait intéressé. Ils étaient fatigués de jouer cette pièce ; c'était banale pour eux.

- Moi je veux bien jouer, dit soudain une voix que Mia connaissait fort bien.

Toutes les têtes se retournèrent vers lui, alors qu'il s'avançait au devant de la scène.

- Je veux jouer Roméo.

Le cœur de Mia rata un battement. Il voulait jouer Roméo. Et elle était Juliette. Comme dans ses rêves...

Mais elle se rappela que tout cela n'était qu'un jeu, il n'était pas Roméo, pas son Roméo. Il ne l'avait jamais été, et elle savait qu'il ne le sera jamais.

Il ne me connaît même pas, pensa-t-elle, ses yeux ne quittant pas le nouveau Roméo.

- Bien, conclut le metteur en scène, essayons demain avec toi. C'est finit pour aujourd'hui, travaillez bien votre texte pour demain !

Mia avala la boule dans sa gorge en descendant de scène. C'était toujours comme ça, à chaque fois qu'elle le voyait ou qu'elle pensait à lui elle avait cette boule dans sa gorge. Peut-être parce qu'elle le voulait, peut-être parce qu'elle savait qu'elle ne l'aura jamais.

- Mia, ça va ? demanda une de ses camarades lui face à l'expression qu'elle affichait.

Elle releva la tête, planta son fameux sourire sur ses lèvres et regarda son amie dans les yeux.

- Ça va, mentit-elle encore une fois.

Comment ça peut aller quand cette douleur reste planté dans mon coeur, pensa-t-elle, mais elle ne le dira pas. Elle ne l'avait jamais dit.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top