33 - Vile tentation
Maxine
La clope au bec, les yeux sur la route, je tourne le volant, conduisant comme une tarée et slalomant entre les voitures.
— Allez bouge ton cul vieux croulants !
Je klaxonne, forçant les usagers à s'écarter sur mon passage.
— Tu ne voudrais pas ralentir, tu vas nous tuer! hurle le père mon cul accrocher à la poignée au-dessus de la portière.
Je lâche le volant le temps de récupérer ma cigarette et de rire comme si j'étais hystérique. C'est un peu le cas d'ailleurs. Je vérifie mes rétros et analyse rapidement la gueule du mec derrière son pare-brise. Il est pas loin de me coller au train. Surtout quand son pote sort sa main en tenant un flingue pour me canarder.
Purée ce que je déteste les mafieux.
Mon téléphone sonne. Je l'active sur l'écran de bord.
— Je t'ai retrouvé !
Manquait plus que lui.
— Pas le temps de faire joujou la perche, j'ai du monde au cul.
— Et je ferme la marche. T'inquiète j'ai ramené du monde.
La perche qui dit ça se résume à : accrocher vous les coréens ça va être un sacré bordel dans vos rues.
Je pile quand un abruti me coupe la route.
— Bordel, j'ai pas le temps pour ça. Bouge ton cul le noiche avec ton scooter de médeux.
— Ne pas confondre les pays, intervient le père mon cul à côté.
— Ils ont tous la même gueule, grommelé-je en rechignant de plus en plus.
Il va pour rétorquer, or un impact s'entend contre mon coffre. Ça y est ils ont ouvert le feu.
— Met le casque, dis-je dans l'urgence.
Il me regarde avec des yeux ronds ne comprenant pas ma demande. Damien est resté en ligne et rage en tentant de rattraper l'une des voitures.
— Pourquoi tu veux...
— Pour te faire la tête au carré. Pourquoi à ton avis? hurlé-je en faisant une queue de poisson à un automobiliste. Et appel moi la claquette.
Il s'exécute. En même temps je ne lui laisse pas le choix alors que j'attaque la voie rapide. Le caméléon décroche au bout de deux sonneries.
— C'est les Jopok qui te suivent, indique la tong.
— Ils manquaient plus qu'eux, soupiré-je en affaissant les épaules.
Ils sévissent aux states et en Corée. Des foutus de Yakuza versions peau blanche et yeux bridées. Tout aussi collant que Gertrude qui te tiens la rondelle au bord de sa fenêtre. Elle me manque tiens la vieille.
— Ils vont vous coller au cul comme la bouse d'une vache, t'as une solution ?
Oui. J'ai toujours des solutions en poche. Mes lèvres s'étirent, ce qui ne rassure pas Elio. J'active le mode commando, en prenant les rênes de l'opération.
— Uriel ?
— Oui Max ?
Il sait que quand j'utilise son nom de tueur, il doit se mettre en condition.
— Colle les le plus possible, si tes alliées sont dans le coin qu'ils s'amènent fissa.
Je vérifie mon rétro et repère sa voiture, plus deux autres derrière lui. Il se rapproche à vitesse grand V.
— La tong ?
Je l'entends grommeler.
— Tu vas te rapprocher le plus possible de moi et récupérer un colis.
Un silence percutant s'abat dans l'habitacle.
— Tu veux dire...
— Ouais mon grand. Si tu veux que le prêtre s'en sort en un seul morceau, tu vas le réceptionner en court, annoncé-je plus que sérieuse.
— Mais ça ne vas pas bien dans ta tête pour avoir des idées pareille, s'énerve Elio affolé.
Je tourne la tête vers lui. La visière est levée. Son regard paniqué. Son palpitant doit sûrement battre à vive allure, alors que le mien navigue en eau calme dans une tempête déchaînée. Je n'ai pas le choix. Il faut qu'il dégage de la caisse. À défaut de le tuer maintenant.
— C'est simple tu verras. Tu passes par la fenêtre comme du beurre, serre les fesses et tu ne sentiras pas la vaseline passer, indiqué-je en souriant.
— C'est quoi cette expression encore Max ! rit la perche. Tony, ton cul sera sauvegardé pendant la transaction.
On se met d'accord même si Elio n'est toujours pas convaincue. La moto de la claquette arrive à toute berzingue et se positionne à mes côtés. J'ouvre la vitre. Une Aston martin se met juste derrière lui. Vérifiant mon rétro extérieur et reconnaissant la tronche de la gonzesse, je devine que Tobias à fermé le bar temporairement. Ginette est dans la place ! Elle m'appelle en parallèle.
— C'était pour lui la fille ?
Le glisse un regard vers le père qui se tend. Pas de secret en famille.
— Ouais il a pas apprécié le cadeau, ajouté-je en enfonçant le clou. Une fois le transfert fait tu récupère mes jouets.
— Tu te défendra comment ? interroge Elio surprit de ma demande à Ginette.
Je tapote ma ceinture et soulève mon pull pour lui montrer mon Beretta. Des fusils de sniper ne me seront d'aucune utilité dans cette galère. De plus, je me passerai bien de lui expliquer comment va finir cette course. Déjà que la manœuvre va être plus que risqué.
Nous maintenons une vitesse égale avec la tong et Ginette pour que le prêtre puisse changer de bord. L'opération est tendu. Bien que je ne doute pas de la capacité d'un autre tueur, mon stress commence à monter.
Allez mon beau, hisse toi sur la moto.
— Bouchon devant, hurle Ginette.
Son corps a à peine passé la moitié. La tong lui tend le bras. La pression augmente. On se rapproche trop vite. Et les Jopoks qui arrivent à s'extirper et gagner du terrain. Mes doigts tapotent nerveusement sur le volant. J'analyse. Réfléchis. Lève les yeux aux plafond. Prie en mon for intérieur l'aide de mon paternel. Dire son prénom à la place d'Elio dans la nuit m'a sauvée d'une situation qui aurait pu mettre le père et moi dans une gêne que je ne désirais pas. Je ferme les yeux.
— Max ! presse Damien.
Les rouvres. Attrape Elio par le tissu. Le tire vers moi. Braque le volant. Fait crisser les pneus en faisant un cent quatre vingt. Passe les vitesses. Avale la voie en contre sens.
— Maxine...
Souffle le prêtre.
Ne pas penser. Survivre. Foncer dans le tas.
— Prend ma place, ordonné-je sans appel.
Je me lève du siège gardant le pied sur l'accélérateur. Il obtempère en glissant dans mon dos. Mon cœur se serre. Sa main se pose sur la mienne qui tiens le volant. Mon bas ventre chauffe.
Diantre !
Son pied remplace le mien, son autre main, tremblante, effleure ma hanche. Maudit corps. J'arrive à m'extirper en pressant mes cuisses entre elle, secouant la tête. Puis, je passe à l'arrière et ouvre l'une de mes mallettes. La sensation de toucher mon arme reconnecte les neurones qui ont fondu quand nous étions l'un sur l'autre. Mon aura explose quand le positionne le canon sur le haut du siège passager.
— Un conseil : Garde le casque, roule droit, maintient la vitesse et laisse moi faire.
— Ça fait plus d'un conseil ça ! rétorque-t-il sérieux.
Je ne répond pas et appuie sur la gâchette. La balle fuse et se loge dans l'épaule du premier conducteur. Sa voiture dévie. Tuer non, blessé oui. S'ils crèvent dans un accident ce ne sera pas de mon fait.
Elio dévie la trajectoire après avoir été surprit par le tir. Il évite avec brio les automobilistes qui panique en nous voyant.
— Max, les renforts arrivent et vont prendre la relève pour détourner les Jopoks, intervient Damien resté en ligne. Trouvez une planque, abandonné la caisse et on se retrouve à la tour.
Plusieurs voitures sombres encadrent les ennemis. La perche ne fait jamais dans la dentelle quand ceux là fusillent les mafieux. Elio trace dans le carnage. Trouve une sortie, tandis que je m'enfonce dans la banquette. Mes jambes tremblent. Un simple contrat pour le gus qui conduit, m'a créé un bordel sans nom.
Elio
Échapper à ses enflures n'a pas été une mince affaire. Balader cerbère dans les métros de Séoul pour atteindre la tour non plus. Même si l'on se déplaçait incognito, elle regardait de travers tout homme qui osaient la dévisager. Quand son collègue nous a récupéré, elle a sauté de joie en découvrant une camionnette qui a sûrement fait la guerre. Nous nous sommes planqué sous des bâches dans la remorque. Passant inaperçu aux caméras de la ville. Elle ne disait rien, restait de marbre. Allongée sur le dos, bras le long du corps. Mes doigts frôlait le dos de sa main, vérifiant qu'elle allait bien. Elle grognait. C'était bon signe.
Damien lui, s'était déguisé pour l'occasion, prenant son temps pour rejoindre l'aéroport de Gimpo où la fine équipe nous attendais. Récupérant le jet mis à disposition par Tobias. Je souffle enfin. Observant la mer de nuage par le hublot. La tranquillité d'être dans les airs, loin des sbires de mon géniteur me rassure. Même si je suis entouré de déjanté.
— Ça va ?
Tong hyong s'installe en face de moi en me posant la question. Je hoche la tête avant de positionner mon menton contre mon poing.
— Tu n'aurais pas vu Max ? interroge la bonne femme qui couvrait le transfert.
— Elle s'est enfermé dans les toilettes pour échapper à Damien, pouffe le caméléon.
Je fronce les sourcils. Le fixe, ne comprenant pas. Il se penche vers moi et cale sa main sur le côté pour murmurer :
— Je l'ai aider à s'échapper de sa punition que Damien lui faisait pour se venger de ce qui s'est passé aux états unis, mais il n'a pas dit son dernier mot. C'était censé durer un mois, je l'ai un peu écourter.
— Et tu vas payer à sa place.
Tong hyong se crispe en écarquillant les yeux quand il entend la menace de Damien qui apparaît derrière son siège. Je lève mon regard vers le tueur qui tient une laisse en cordon dans sa main, pendant qu'il fait tourner un collier épais en cuir rose bonbon.
— Oh non non, indique le caméléon en se levant avec précaution.
Les yeux noirs de Damien se plissent. Ses lèvres s'étirent. T'es dans la merde Tong hyong. Leurs mouvement de bagarre sont rapide, me laissant admiratif par leurs geste. Malheureusement pour mon ami, c'est le tueur qui gagne. Il impose sa dominance sur lui, déployant son aura sombre me filant des sueurs froides.
— Allez Tony, ça faisait longtemps, souffle Damien avec des sous-entendu.
Je les observes disparaître vers le fond de l'appareil. Tong hyong abattu, Damien victorieux. Ce qui me provoque un rire.
— Tu devrais aller te reposer le prêtre, le trajet va être long, conseille la bonne femme de sa voix nasillarde.
Elle se cale dans un siège et ferme les yeux. Je reporte mon regard vers le ciel. Le contemple dans le silence. J'ai eu sacrément chaud aux fesses. Moi qui pensait que Cerbère en profiterait pour me tuer, j'ai eu tort. Pourtant elle n'a pas eu de mal à éliminer père Gustave. Mon cœur se serre à cette image qui hante mes nuits. Je ferme les yeux. Soupire.
Le ronflement de la bonne femme brise le silence. Perturbe mes songes. J'ouvre les yeux, me lève, m'étire et me dirige vers l'avant de l'appareil. Les toilettes sont toujours occupé. Elle n'est toujours pas sortie. Je cogne contre la porte.
— Maxine, ton collègue se venge sur Tong hyong, l'informé-je pour la rassurer de son sort.
Le silence me répond, mais le cliquetis du verrou s'entend. La porte s'ouvre sur elle. Ses yeux sont épuisés. Son corps semble lui peser. Elle s'avance. Me fixe. Ne perd pas de sa dangerosité. Me contourne comme un zombi s'avance dans l'allée. Je l'observe. Son état m'inquiète beaucoup.
J'entre dans les toilettes, et me penche au dessus de l'évier pour me rafraîchir avec de l'eau. Un bruit sourd se répercute dans l'appareil. Je me redresse. Des pas précipités martèle le sol. J'ai à peine le temps de tourner la tête vers l'extérieur que Cerbère rentre en trombe dans les toilettes, me pousse et ferme à clé, essoufflée.
— Fichtre ! Même avec la claquette dans ses filets il ne va pas lâcher l'affaire.
Je tente de me retourner, mais l'espace est exiguë.
— Et pour le coup tu as décider de me prendre en otage avec toi pour lui échapper ?
J'arrive enfin à lui faire face. Elle sourit. Le regard plissé, puis répond en haussant les épaules.
— Autant être en bonne compagnie.
Mon cœur s'accélère. Je lève ma main. Effleure sa joue. Elle se laisse faire. Elle n'a que deux choix : sortir et affronter son collègue ou rester enfermé ici... avec moi. Vile créature des enfers. Tu avais déjà tout calculé. Surtout quand je vois ton rictus s'afficher.
— Lequel de nous deux va craquer en premier ? annonce-t-elle sûr d'elle.
— J'ai perdu d'avance, susurré-je en croisant son regard.
Je me penche, glisse ma main sur sa nuque. La rapproche de moi. Écrase mes lèvres contre les siennes. Le diable remporte cette manche. Mon désir pour elle m'a fait céder.
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