- Chapitre 13 : Gravis -
« Comment c'est possible ? demanda Gaku. Un shinobi de Suna ...
- Je n'en ai aucune idée ... Tout ce que je sais, c'est que nous étions sans nouvelle de lui depuis l'enlèvement de Gaara.
- Vous pensez qu'il aurait pu être un espion à la solde d'Akatsuki ?
- C'est impensable ... pendant 4 ans, il a occupé un poste important au sein du village.
- Mais comment pouvait-il utiliser les techniques d'Itachi ? Le Sharingan et certaines techniques Katon, si je ne me trompe pas, sont uniquement transmises au sein du clan Uchiha ... »
Personne ne lui apporta de réponse, car personne ne la connaissait réellement. Gaku jura. Tout cela n'était qu'une distraction pour retarder le secours de Gaara. Les vrais membres d'Akatsuki n'avait jamais quitté leur repaire. Chiyo sortit un pinceau et commença à écrire sur un petit parchemin qu'elle gardait dans sa poche.
« S'ils ont déployé une telle technique dans l'unique but de nous retarder, c'est qu'ils ont dû commencer à extraire le bijû du corps de Gaara, je le crains. »
Le cœur de Gaku rata un battement. Elle se souvint de la question qu'elle avait posée à Kankurô la veille.
« Nous devons repartir au plus vite, s'il vous plait. »
Sa voix était tremblante. Sakura posa une question :
« Extraire ... le bijû ?
- Je crains fort qu'ils soient en train de préparer un nouveau réceptacle pour Ichibi, répondit Chiyo.
- Le pouvoir des démons à queue défie l'entendement humain, renchérit Gaku. Tous les pays ont essayé de les utiliser à des fins militaires, et le rôle des réceptacles est de contrôler le pouvoir des Bijûs.
- Ces démons, continua Chiyo, ils ont décidé de les sceller dans des nouveau-nés. C'est ainsi qu'ils espéraient pouvoir canaliser l'incroyable puissance des démons à queues. Ces individus, en qui les bijûs furent scellés, comme Gaara par exemple, c'est eux qu'on appelle réceptacles, ou hôtes. Ils ont pour particularité de pouvoir développer une puissance hors du commun en s'harmonisant avec leur bijû. Gaara n'est pas le premier mais le troisième réceptacle de l'histoire de Suna. »
Sur ces mots, elle déroula le parchemin sur lequel figurait un sceau et invoqua un oiseau mécanique à qui elle confia le message qu'elle écrivait quelques secondes auparavant. Sakura continua à se renseigner :
« Comment peut-on retirer le Bijû qui les habite ?
- Ce n'est pas très compliqué. Il suffit d'utiliser un sceau dont la puissance égale celle du Bijû. Le processus est très long. »
La suite des paroles de la doyenne eut l'effet d'un poignard dans le cœur de Gaku.
« Mais au terme de ce procédé qui est d'une violence inouïe pour l'hôte ... Lorsque le démon à queue quitte son hôte, ce dernier ne survit pas. Les deux autres dont je vous ai parlé, ceux du village de Suna qui l'avaient été avant Gaara, quand Shukaku leur a été extirpé, ni l'un ni l'autre n'a eu la vie sauve. »
Des larmes roulèrent sur les joues de la chunin de Suna. Elle le savait déjà, mais avoir la confirmation de la doyenne lui coupa le souffle. Son cœur était si lourd qu'il semblait attaché à un poids qui le tirait vers le sol. Naruto lui posa une main sur l'épaule.
« Ne t'inquiète pas. J'ai la ferme intention de sauver Gaara. Allez en route, on a perdu assez de temps. »
Le jeune homme lui sourit avec une telle sincérité et une telle détermination qu'elle comprit, l'espace d'un instant, pourquoi Gaara le portait dans son cœur. Elle le suivit vers la forêt, sans perdre une seconde de plus.
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Le soleil commençait à se coucher quand Kakashi arrêta la course de la petite équipe.
« Il faut se reposer.
- Je ne comprends pas pourquoi ! contesta Naruto. C'est vous qui disiez qu'on n'avait pas une seconde à perdre ! Si on gaspille notre temps pour ça, Gaara risque ...
- Depuis notre duel avec ce faux Itachi, nous n'avançons plus ... On va reprendre des forces ici. »
Ce fut au tour de Gaku de poser la main sur l'épaule de Naruto.
« Il a raison, il vaut mieux reprendre quelques forces pour avancer plus vite dès le lever du soleil plutôt que d'avancer lentement toute la nuit.
- C'est mathématique ?
- Oui, c'est mathématique » sourit-elle.
Ils partagèrent la nourriture qu'ils avaient respectivement emportée dans leur sac avant de rejoindre leur sac de couchage. Gaku se mit sur le dos et observa les étoiles à travers le feuillage des arbres, en se souvenant d'une phrase que lui avait dit Gaara, quand ils étaient sur le toit de la résidence du Kazekage.
« La douleur que j'ai en moi devient un peu plus supportable quand je regarde le ciel. »
Sa douleur, à elle, n'en fut que ravivée. Elle passa son pouce sur son pendentif, repensant à l'instant où il lui avait offert et où il lui avait dit que si elle ne s'en séparait pas, il pourrait la retrouver n'importe où.
« Et comment je te retrouve, moi, idiot ? Tu es où maintenant ? » pensa-t-elle. Ses lèvres se crispèrent. Elle n'avait jamais connu une telle douleur depuis la mort de ses parents. Elle s'était entièrement reconstruite depuis, elle n'était pas prête à revivre ça encore une fois.
Il avait tellement changé depuis qu'elle le connaissait. Il était passé du garçon antipathique et froid au Kazekage qui se souciait plus de son peuple que de sa propre vie, toujours introverti mais luttant chaque jour pour se détacher de son passé et sortir de sa zone de confort. Et même si beaucoup d'habitants de Suna, notamment les plus vieux, le craignaient encore, il était admiré par la nouvelle génération. Gaku réalisa pour la première fois à quel point elle avait de l'affection pour Gaara, et qu'elle ne lui avait jamais dit. Elle lui avait sûrement montré, inconsciemment, mais la capacité d'interprétation des signes humains et affectifs du jeune homme était probablement dans le négatif. Il fallait absolument qu'elle lui dise, il n'avait pas le droit de mourir en la laissant.
Les yeux de Gaku commencèrent à se clore. Son visage était réchauffé par les flammes du feu de camp et sa respiration commençait à ralentir pendant que son esprit songeait à Grand-Mère Chiyo qui avait pris le premier tour de garde.
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