- Chapitre 10 : Départ -

Gaku se dépêcha de se rendre au chevet du jeune homme. Elle plaça une main sur son front pour évaluer sa température et commença à l'examiner.

« Kankurô, comment te sens-tu ?

-       Gaku ? Qu'est ce que tu fais ici ?

-       Tu es à l'hôpital.

-       Temari ? Tu es déjà de retour ? demanda-t-il en se tournant vers sa sœur.

-       Oui. J'ai appris que le village était en danger.

-       Vous avez dû vous inquiéter, je vous demande pardon.

-       Idiot. Ne dis pas des choses aussi absurdes, le disputa Temari. »

Leur chamaillerie arracha un sourire à Gaku, le premier depuis trois jours. L'habitude de cette scène lui mit un peu de baume au cœur et lui rappela que tout rentrerait dans l'ordre une fois qu'ils auraient récupéré Gaara. Kakashi les ramena à la réalité :

« Quelqu'un peut-il me guider jusqu'à l'endroit où Kankurô s'est battu ? On ne dirait pas comme ça, mais le pistage est ma spécialité, même s'il ne reste que d'infimes traces ...

-       Vous n'aurez pas besoin de vous rendre sur place. J'espère seulement que vous avez bien récupéré tous les morceaux de mes marionnettes.

-       Oui, elles sont dans le hall de l'hôpital, lui annonça Gaku. »

Il la regarda avec reconnaissance. Elle savait que ses marionnettes étaient ce qu'il avait de plus cher et elle avait prit soin de tout faire ramener, quitte à perdre un peu plus de temps sur le chemin.

Sakura s'approcha d'elle en refermant le registre de plantes et lui demanda de l'emmener au Jardin Botanique.

Dans la serre, la jeune femme aux cheveux roses sélectionna les quelques fleurs, feuilles et racines qui l'intéressaient pour faire son remède. Gaku lui amena plusieurs mortiers et piloris ainsi que de l'eau chaude pour lui permettre de réaliser tous les mélanges qu'elle jugerait utiles.

« Tu sais Gaku, il y a un an je n'avais pas la moitié du niveau que tu as aujourd'hui. Tu ne dois pas être déçue de toi.

-       Comment ...

-       Ça se voit sur ton visage, tu caches très mal tes émotions malgré tes tentatives.

-       Je sais que j'ai encore énormément de choses à apprendre, mais un de mes meilleurs amis a failli mourir à cause de mon incompétence aujourd'hui.

-       Tu ne peux pas tout savoir à ton âge, ne te blâme pas pour ça. Tu as déjà entendu parler de la Montagne de Komorebi ?

-       Non ?

-       C'est un très bel endroit. C'est là où j'ai effectué une partie de ma formation avec Tsunade, et notamment là où j'ai appris la technique qui m'a permis de sauver Kankurô. Tu devrais t'y rendre à l'occasion.

-       J'y penserai. Merci. »

Gaku éprouvait une immense gratitude envers la jeune femme. Elle n'était que d'un an son aînée mais elle possédait déjà une immense maturité et une gentillesse qui apaiserait le cœur de n'importe qui.

« Ok, j'ai réuni toutes les plantes dont j'avais besoin ici. Essaye de me dire pourquoi je les ai choisies.

-       Le poison est principalement composé de métaux lourds. La première plante qui ressemble à un bambou, la prêle, est très riche en silicium et permettra la détoxication en aluminium. Le bulbe de l'ail des ours est riche en composés soufrés et en vitamine C, ce qui permettra l'excrétion du poison par le système lymphatique. La coriandre associée à la mélisse permettra également de purifier le liquide intracellulaire de toute substance étrangère sans provoquer un stress oxydatif. Enfin, le charbon végétal nettoiera les particules résiduelles dans le système digestif.

-       Et tu oses te qualifier d'incompétente ? »

Gaku lui sourit, puis s'assit sur un tabouret en attendant la préparation de l'antidote. Les deux jeunes femmes travaillèrent jusqu'à la tombée de la nuit. Gaku apporta un parchemin de test sur lequel elle déposa quelques gouttes du poison. Sakura préleva un faible volume d'antidote grâce à une pipette et l'appliqua sur le papier. La tâche noire se résorba sans prendre feu.

« Ça y est ! »

Gaku ne put s'empêcher de lâcher une exclamation de joie et les deux chunins repartirent vers la salle de soins intensifs.

Sakura prépara un verre rempli du contrepoison et le tendit à Kankurô. Au bout d'une gorgée, il s'arrêta net.

« C'est absolument infect.

-       Quelle chochotte, plaisanta Gaku. Bois tout. »

Le jeune homme lui jeta un regard noir auquel elle répondit avec un air de défi. Dans la seconde qui suivit, il avala la totalité du contenu du verre et elle se mit à ricaner, accompagnée par Temari.

« Avec ça, il n'y a plus rien à craindre. Maintenant, tu dois te reposer jusqu'à ce que tes engourdissements disparaissent.

-       Les autres aussi, reposez vous jusqu'à demain. Vos chambres sont déjà prêtes, ajouta Baki.

-       Nous acceptons votre invitation. Parce qu'à partir de demain, ça ne plaisantera plus. »

Kankurô semblait plongé dans une intense réflexion. Puis, il se tourna vers le ninja blond de Konoha et déclara :

« Uzumaki Naruto, sauve mon frère, je t'en prie.

-       Tu peux compter sur moi. »

Cette remarque surprit Gaku. Pourquoi est-ce qu'il s'adressait uniquement au jeune homme ?

La chunin de Suna décida de rester dans la salle de soins intensifs, en cas de rechute. Elle éteignit la lumière une fois que tout le monde fut partit et alluma une bougie pour garder une faible source de luminosité. Kankurô brisa le silence :

« On va le retrouver, Gaku.

-       Je sais. Dis, Naruto Uzumaki, il représente quoi pour Gaara ?

-       Ce garçon, c'est un phénomène. Au début, je ne le portais pas vraiment dans mon cœur, il est gauche, surexcité et sa voix me tape sur les nerfs. Mais il a changé Gaara. Avant que tu ne le rencontres, pendant les examens chunins, il a affronté Naruto qui a protégé ses amis au moment où Gaara, enfin Shukaku ... Bref tu as compris. Gaara a pris conscience des liens qui pouvaient unir les gens, que les émotions pouvaient être partagées. Il a décidé, à force de volonté, de rompre avec son passé. Puis il t'a rencontrée et tu es devenue son élève par la suite. Tu te souviens de l'homme qui t'avait attaquée dans un village lors de notre première mission ? C'était la première fois qu'il se battait pour quelqu'un d'autre que lui-même. »

Gaku baissa les yeux et serra son pendentif contre sa poitrine. Gaara ne lui avait jamais raconté tout ça. Elle s'assit sur son propre lit.

« C'est pour ça qu'il est devenu Kazekage ? Pour pouvoir se rapprocher des gens du village ? Créer des liens ?

-       Oui, exactement.

-       Et Kankurô, qu'est ce qu'il se passe si on retire le bijû d'un hôte ?

-       Je ne sais pas, Gaku ... Essaye de dormir maintenant. »

Il mentait mal. Bien sûr qu'il savait, et elle aussi, elle s'en doutait. Un bijû et un hôte, c'était deux âmes qui ne formaient qu'une vie. Si le bijû était retiré, l'hôte mourrait. Elle s'allongea sur son lit, cette pensée ne pouvant quitter son esprit, et laissa couler des larmes silencieuses de ses yeux fatigués.

---

Gaku fut réveillée par la voix de Temari provenant du couloir.

« Quoi ? Gaara a été localisé ? »

A la mention du nom, Gaku bondit sur ses pieds, les cheveux en bataille, réveillant Kankurô par la même occasion. Elle s'approcha de la porte.

« Oui, l'information vient d'arriver. Les ninjas de Konoha sont sur le point de partir.

-       C'est parfait, va rassembler tous nos meilleurs ninjas, je pars aussi. »

Gaku sortit de la chambre, ses habits de la veille encore sur elle, complètement froissés, et les yeux bouffis.

« Moi aussi !

-       Gaku ...

-       N'essaye même pas de me dire non. Je veux faire partie de l'opération qui doit sauver Gaara, alors ne m'en empêche pas, je t'en prie. »

Temari n'argumenta pas plus et le shinobi à qui elle s'adressait quelques secondes plus tôt partit exécuter ses ordres. Kankurô appela sa sœur depuis le lit de la salle de soins auquel il était cloué.

« Reste allongé Kankurô, tu dois te reposer et oublier le reste. Ne t'inquiète pas. On ramènera Gaara coute que coute, je t'en fais le serment.

-       J'espère que tes promesses valent plus que les miennes. »

Il adressa un regard à Gaku, qu'elle comprit en se rappelant de la promesse qu'il lui avait lui-même faite quand il était parti seul à la poursuite des hommes d'Akatsuki. Gaku rentra rapidement chez elle pour prendre une douche, se préparer et enfiler sa veste de chunin avant de rejoindre Temari, quatre shinobis de Suna et l'équipe de Konoha à l'entrée du village.

« On va pouvoir y aller ! lança Naruto, plein d'entrain.

-       Attendez. »

Baki surgit du ciel comme il savait si bien le faire, surprenant tout le monde.

« Temari, ton équipe doit rester ici, vous avez un village à défendre.

-       Vous vous moquez de moi ?

-       L'ordre vient d'en haut. Si les pays voisins apprennent de nous sommes sans Kazekage, ils pourraient très bien profiter de l'occasion pour nous attaquer.

-       Mais justement, la première chose à faire est de ramener Gaara à Suna. Ces gens sont venus pour nous aider, on va les laisser se débrouiller seuls ? C'est de notre Kazekage dont il s'agit ! Il faut qu'au moins un ninja de Suna les accompagne ! »

Gaku bouillait autant de rage que la sœur de Gaara. Elle n'en croyait pas ses oreilles.

« Laisse tomber, Temari. Le conseil a déjà prévu le remplacement de Gaara, ils le considèrent comme mort, n'est-ce pas, Baki ? »

Le jônin lui adressa le regard noir avec lequel il avait l'habitude de la regarder. Il lui avait confié cette information et elle était incapable de tenir sa langue. Mais la colère qui habitait la chunin prenait le pas sur sa raison.

« Gaku, si tu t'avises de suivre les ninjas de Konoha, je m'arrangerai pour que tu ne puisses plus jamais remettre les pieds dans ce village.

-       Vous avez trop besoin de moi ici !

-       Les médecins ninjas, ça se forme, ne crois pas que tu es exceptionnelle.

-       Ce n'est pas vous le Kazekage, vous ne décidez de rien, Gaara n'autorisera jamais ça !

-       Gaara n'est plus là maintenant ! »

Sur ces derniers mots, Gaku crut sauter à la gorge du jônin, si la voix de Grand-Mère Chiyo n'avait pas stoppé son élan.

« Je les accompagnerai ... avec la petite. Son énergie et sa colère seront utiles.

-       Sauf votre respect, je ...

-       Je ne suis qu'une simple retraitée, mais je fais encore ce qu'il me plaît. Arrêtez de me considérer comme un vieux débris. »

Gaku eut un sourire en coin et ne quitta pas Baki des yeux. Il avait bien trop de respect, où était-ce de la peur, pour la doyenne pour oser la contrarier ou lui tenir tête.

« Et puis, ça fait longtemps que je ne me suis pas occupée de mon petit-fils chéri. »

Temari posa sa main sur l'épaule de Gaku.

« Je vais tout faire pour te rejoindre le plus rapidement possible. Ne fais rien de stupide d'accord ? Je sais que tu aimes Gaara mais te mettre en danger inutilement ne l'aidera pas.

-       Promis. »

La jeune femme blonde lui déposa un baiser protecteur sur le front avant de la laisser partir avec les autres, en direction de l'endroit repéré par les chiens de Kakashi.

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