Chapitre 42: La seconde chute
Gadriel
Émilie dort dans mes bras, sa tête posée au creux de mon épaule. Son souffle chaud caresse ma peau et nos jambes emmêlées m'offrent un magnifique tableau. Mon cœur est à la fois léger et lourd. J'aimerais la tenir ainsi dans mes bras chaque jour de mon éternité, sentir sa chaleur contre mon corps, admirer son visage paisible et sans tracas. J'aimerais sentir son cœur battre à jamais contre le mien, mais il est condamné à s'éteindre à cause de mes erreurs.
J'embrasse sa chevelure caramel dans un soupir, me gorge de son odeur, puis me détache d'elle avec regret. Mon pantalon enfilé, je quitte la chambre pour rejoindre celle de Mickaël. Le petit dort les bras relevés près de sa tête. Sa respiration est douce et sereine comme devrait l'être celle d'un enfant.
Je m'installe dans le fauteuil au coin de la pièce et l'observe pendant plusieurs minutes alors que mes pensées vagabondent.
Comment peut-on être assez cruelle pour vouloir du mal à cette âme innocente ? Quelle monstruosité ronge le cœur de Lilith pour avoir osé s'en prendre à lui ? Il n'est pas responsable des actions de Stan. Ni Émilie d'ailleurs.
Une colère sourde bout au plus profond de mon être. Elle est dirigée vers Lilith, mais surtout vers Stan qui ne s'est jamais totalement opposé à son ex. Qui est resté sans agir pendant des centaines d'années, alors que Lilith outrepasse toutes les règles établies et que ses troupes assaillent constamment les murs qui protègent les portails.
Au début, j'avais cru qu'elle voulait simplement attirer l'attention du roi de Shéol ou peut-être mettre la main sur plus de territoires qui, selon elle, lui reviennent de droit. Elle était reine après tout. Stan aurait dû lui céder la moitié du royaume. Et pourtant, elle n'a hérité que de quelques terres aux extrémités de ce dernier. J'ai longtemps compris la colère de Lilith face à cette injustice. J'ai même toléré l'inaction de Stan vis-à-vis l'attitude de son ex.
Toutefois, s'en prendre à un enfant sans défense et à sa mère n'est aucunement justifiable. Stan ne devrait pas l'accepter et il est grand temps d'envoyer un message clair à Lilith.
Et c'est moi qui m'en chargerai.
— Tu ne dors pas, souffle une douce voix qui m'extirpe de mes pensées.
Ma jolie brunette m'observe près de la porte. Ses joues divinement rosies par nos ébats un peu plus tôt réchauffent ma poitrine et me donnent encore envie d'elle. Elle a enfilé un de mes T-shirts beaucoup trop grand pour elle, mais qui me laisse entrevoir ses cuisses galbées que je ne pense qu'à écarter de nouveau.
Je tends la main vers elle pour qu'elle vienne me rejoindre et l'installe sur mes genoux. Sa tête posée sur mon thorax, je respire son odeur et celle de nos ébats. Dieu que je ne m'en lasserais jamais...
— Non, je ne dors pas, lui répondis-je après un long moment. Je ne ressens pas la fatigue dans cette dimension.
Elle écarte son visage de ma poitrine et m'observe d'un air surpris.
— Jamais jamais ?
Je souris puis secoue la tête.
— Non, mon enveloppe se suffit à elle-même. Je n'ai pas besoin de manger ni de dormir.
— Waouh ! Je ne suis pas certaine que j'aimerais ça, affirme-t-elle en reposant sa tête au niveau de mon cœur.
— Et pourquoi donc ? Avoir faim, avoir soif ou sentir la fatigue, c'est la pire sensation qui soit.
— Peut-être, mais la première bouchée quand on est affamée est toujours la meilleure et la plus exquise. Oh ! Et quoi de mieux que se réveiller au milieu de la nuit et réaliser qu'il nous reste encore plein d'heures pour dormir! C'est la définition même du bonheur !
Un rire s'échappe de ma poitrine devant sa candeur. Qui aurait cru que ce petit brin de femme que je croyais caractérielle et insupportable au début, pouvait receler tout cet éventail de couleur qu'elle diffuse autour d'elle.
— J'adore quand tu ris, m'avoue-t-elle en levant le menton et en plongeant son regard dans le mien.
Ses iris brillent comme cette étoile qui apparait avant toutes les autres dans le ciel. J'aimerais lui répondre que tout comme elle, je chéris chacun de ses rires, idolâtre ses sourires. Je voudrais lui dire que mon éternité ne fait pas de sens si elle n'est pas heureuse.
Je me penche sur son visage et effleure doucement ses lèvres des miennes comme si j'avais peur de la briser, d'effacer à jamais ses sourires. Ses doigts se glissent dans mes cheveux et elle m'attire à elle afin de prolonger ce baiser à la fois doux et lourd des mots que je ne sais prononcer. Mes poumons se gonflent comme si tout l'air alentour voulait s'y engouffrer pendant que ma langue taquine la sienne. Je sens son corps se tendre sous moi, à la recherche du mien qui brûle de se perdre encore en elle. Un doux gémissement vibre dans sa gorge quand mes doigts se glissent sous son chandail en quête de sa peau douce et soyeuse qui me manque déjà.
La tension monte entre nos deux corps qui s'appellent en silence. Nos lèvres deviennent de plus en plus affamées l'une de l'autre.
Incapable de me retenir davantage, je la bascule à califourchon sur moi et la soulève pour la transporter dans ma chambre. Une fois la porte refermée, je la plaque contre celle-ci tout en dévorant sa bouche. Ses jambes autour de mon bassin, Émilie gémit et ondule contre moi dans un doux supplice qui fout le feu à mes reins. Il n'y a rien de plus mélodieux que son souffle qui s'accélère et ses râles qu'elle tente de contenir. J'ai l'intention de la faire chanter cette mélodie encore et encore. C'est pourquoi je la dépose et m'agenouille devant elle tout en abaissant cette petite culotte qui fait obstacle à mon objectif. Je soulève l'une de ses jambes, la pose sur mon épaule et lève mon regard vers elle. Ses paupières lourdes et ses iris voilés de désir me confirment ce que je veux savoir.
Lorsque ma langue écarte ses chairs et chatouille son point sensible, la tête d'Émilie se renverse et se cogne contre le battant. Elle enfouit ses mains dans mes cheveux alors que je continue à la torturer de ma bouche de la plus douce des façons. Ses jambes tremblent, tout comme son corps. Elle se cambre et ondule me sommant d'accélérer le rythme de ma langue qui balaie son bourgeon gonflé et sur le point d'exploser.
— Gadriel... je..
Je soulève son autre jambe qui menace de se dérober et glisse deux doigts dans son antre détrempé. Quelques va-et-vient accordés à ma bouche qui se délecte de son nectar suffisent à la faire verser dans la jouissance qui s'élève dans la pièce comme une douce sérénade. Ses chairs se contractent autour de mes doigts tout comme ses cuisses sur ma tête. Elle gémit, halète, empoigne encore plus fort mes cheveux jusqu'à ce que tous ses muscles se relâchent d'un seul coup.
Je lève alors les yeux pour cueillir le plus beau de ses sourires. Celui qui détend ses traits, illumine son visage et fait briller ses yeux de mille feux.
Je redépose doucement ses jambes par terre alors qu'elle reprend son souffle et me redresse pour lui voler un nouveau baiser. Elle sourit et rit à la fois sur ma bouche ce qui me fait sourire à mon tour et réchauffe l'organe dans ma poitrine. Elle s'écarte puis abaisse le regard sur torse. Ses doigts tracent les lignes de mes muscles et descendent vers mon ventre en laissant une ligne de feu derrière eux.
N'en pouvant plus, je lui retire mon chandail tout en m'emparant de sa bouche. Ses lèvres dansent avec les miennes pendant que mes doigts effleurent la pointe dressée de ses seins. Son souffle s'accélère, devient plus lourd.
Je romps notre ballet et l'invite à s'étendre sur le lit pendant que je retire mon pantalon. Émilie ne m'écoute qu'à moitié. Elle s'assit plutôt sur le bord près de moi, son regard lorgnant vers ma verge fièrement dressée pour elle. Elle l'empoigne et coulisse sa main de haut en bas foutant le feu à tout mon corps. Mes synapses se détractent, se brouillent.
— Émilie... grogné-je dans un avertissement.
Ses yeux s'accrochent aux miens et je comprends qu'elle se nourrit des sons rauques que je ne peux contenir.
Elle signe mon arrêt de mort lorsque ses jolies lèvres entourent ma queue et l'engloutissent.
— Bordel, Émilie !
Ma tête se renverse, mon cœur est sur le point d'exploser dans ma poitrine alors qu'elle me torture de sa bouche. En quelques secondes, mes muscles se tendent, prêts à défoncer les portes de l'Éden. Je l'arrête juste avant de franchir le point de non-retour. Je suis loin d'en avoir fini avec elle.
Elle proteste de manière tout à fait adorable, mais je la fais taire de ma bouche. D'une légère pression, je la renverse sur le lit et m'installe entre ses cuisses. Mes lèvres glissent dans son cou. Mes dents mordillent son lobe d'oreille puis descendent plus au sud pour malmener sa poitrine tandis que je remue mon bassin et appuie sur son point sensible avec ma queue.
— Gadriel, s'il te plaît, gémit-elle tout en se tortillant sous moi.
— S'il te plaît quoi ? la taquiné-je tout en remontant ma bouche dans son cou, me gorgeant de son odeur au passage.
— Prends-moi, m'ordonne-t-elle dans une longue plainte.
Je souris et relève le visage pour me happer au regard de braise d'Émilie qui est complètement à ma merci. Je me redresse sur mes genoux, fais apparaitre une protection puis empoigne ma verge pour la guider vers ses chairs douces et chaudes qui s'écartent tout doucement sous mon passage. La sensation est grisante. Paradisiaque. Son fourreau m'accueille comme si on l'avait fait sur mesure pour moi. Je grogne, jure et soupire tandis qu'un râle de soulagement quitte la bouche d'Émilie qui empoigne les draps autour d'elle. J'agrippe ses cuisses et entame de lents mouvements de bassin qui la font gémir encore plus fort. J'accélère mes assauts puis ralentis. Ses muscles se tendent, sa respiration se coupe. J'accélère encore une fois puis ralentis en faisant glisser ma queue entre ses chairs lentement. Très lentement. Elle se plaint, se tortille, ferme les yeux, plante ses ongles dans mes cuisses pour me forcer à accélérer alors que je me gave de toutes ses petites réactions que j'engendre. J'effectue le même manège encore et encore, nous mettant tous les deux aux supplices pendant de longues minutes.
Lorsque je la sens sur le point d'exploser, je caresse sa perle de mon pouce et augmente la cadence au risque de basculer moi aussi. L'effet est immédiat : elle se cambre dans un cri de délivrance qui manque me faire perdre le contrôle.
Les dents serrées, je l'observe dans toute sa splendeur alors qu'elle se laisse aller dans un orgasme dévastateur qui secoue tout son corps d'une divine manière. Mon cœur bat fort dans ma poitrine devant le spectacle le plus beau de tout ma vie.
Lorsque je la sens redescendre, je l'attire à moi à califourchon sur mes cuisses repliées et la serre contre tout doucement. Son souffle chaud et haletant s'échoue dans mes cheveux comme une douce brise d'été.
— Tu es tellement belle, chuchoté-je près de son oreille.
Mon cœur se gonfle, comme sur le point d'exploser. Serait-ce le bonheur ?
Je la sens sourire doucement contre ma tempe.
— À ton tour de jouir, m'annonce-t-elle en s'écartant et en plantant ses yeux brillants dans les miens.
Je souris et écarte quelques mèches humides de son visage.
— Pas avant de t'avoir donné un autre orgasme, répliqué-je en plaquant mes mains sur son fessier et en exerçant une pression pour la faire bouger sur ma verge.
Émilie gémit doucement puis elle me jette un regard taquin :
— Ah oui, j'oubliais, tu es monsieur toc.
Je lève un sourcil.
— Monsieur toc ?
— Monsieur « je range tout à la perfection et je dois donner systématiquement trois orgasmes toutes les fois. »
— C'est un défi ? lancé-je un sourire canaille sur les lèvres.
Son visage se colore d'une douce teinte alors qu'elle aspire sa lèvre pour la mordiller. Soudain, une lueur de malice traverse ses pupilles puis son regard change pour devenir provocateur.
Elle se détache de moi et se retourne pour me montrer ses jolies fesses qui me font saliver. Elle me jette un regard aguicheur par-dessus son épaule et glisse une main vilaine entre ses cuisses. Dès qu'elle commence à se masturber en gémissant, mon cerveau disjoncte.
Mes mains agrippent sa croupe et je m'enfonce en elle brutalement. Elle crie et gémit alors que je la pilonne, pilonne et pilonne encore. Ses fesses claquent contre mon pubis, la pièce se remplit de sons rauques et bestiaux. Ma vue se brouille, mon souffle s'envenime. Et lorsque ses chairs se contractent contre ma verge et qu'elle jouit à nouveau, je ne peux faire autrement que la suivre.
Moi l'ange déchu, qui ne mérite plus d'accéder au bonheur, je suis foudroyé par un orgasme percutant qui, je sais, annonce le début de ma seconde déchéance.
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