Concours nº2 : Textes

Salut salut les Gadjets ! Donc voici les textes pour ce second concours. Ils sont numérotés. Il faudra choisir dans l'ordre vos trois textes préférés et que vous pensez méritant. Donc vous mettez tout simplement en commentaire les chiffres dans l'ordre. Je vous laisse une semaine pour choisir et si j'y arrive, au bout de ces 7 jours j'afficherai les noms des participants en fonction de leurs textes, les critiques, ainsi que les trois gagnants. Voilà, sur ce, je vous souhaite une bonne lecture !

•Textes nº1:

Celle qui entend

Le soleil écarlate était sur le point de se jeter dans l'océan lorsqu'elle surgit d'entre les rochers déchiquetés au bas de la falaise. Le sable humide présent entre les blocs s'accrochaient à ses plantes de pieds et faisaient souffrir sa chair à vif. Quand les vagues vinrent lécher ses chevilles, un sourire ourla ses lèvres. La jeune femme entra prudemment dans l'océan Nennvial, frissonnante au contact de l'eau glacée. Elle avançait sans regarder où elle posait les pieds, et ne réagissait pas lorsqu'une algue visqueuse effleurait ses membres. Elle nagea entre les creux et les vallées des vagues jusqu'à une petite barque au bois usé et fragile, ancrée entre deux rochers. Ceux-ci l'épargnaient plus ou moins de la violence de l'océan qui projetait, jour après jour, nuit après nuit, des masses d'eau d'une force surnaturelle. La jeune femme s'agrippa au bord vermoulu et se hissa péniblement dans le fond de l'embarcation. Un soupir secoua sa poitrine, mais elle ne sut pour qu'elle raison elle l'avait poussé. Sans s'attarder sur la question, elle saisit les perches surmontées d'une planche grossièrement taillée en arrondi. Elle remarqua que l'une d'elle était brisée en deux. Elle remonta l'ancre et plongea les rames dans l'eau, puis franchit le rempart rocheux. La jeune femme affronta les vagues, qui malgré leur calme ; hissaient tout de même la barque assez haut. Elle devait lutter contre un faible courant, qui tenait à la ramener sur la terre ferme. Mais sa volonté triompherait de ce mouvement d'eau. Elle rama avec plus de force et d'insistance, ignorant ses muscles qui tremblaient sous l'effort.
Quand le continent eut disparu derrière elle, la jeune femme lança l'ancre par-dessus bord. Le soleil n'était plus qu'une semi-sphère d'un rouge incandescent, à moitié immergé. Elle resta immobile durant de longues secondes, avant de sortir un flacon de la poche de sa tunique en lambeaux. Elle retira ensuite son vêtement. Le vent caressa son corps nu tandis qu'elle levait le récipient à ses lèvres. Elle fixa un instant son contenu doré et miroitant, qu'elle avala d'un coup. La jeune femme sentit le liquide descendre dans sa gorge, jusque dans son estomac, comme si un feu la ravageait de l'intérieur. Elle eut soudain très soif. Elle attendit que la potion se propage dans son corps, et son regard s'abîma dans l'eau grise. Elle repensa au charlatan sec et élancé qui lui avait cédé avec réticence sa décoction. « C'est pour les branchies », avait-il ajouté, d'une voix emplie de soupçons et de mépris.
Elle se mit lentement debout. Son visage inexpressif se reflétait dans l'étendue liquide. Des cheveux bruns, des yeux sombres à la couleur indéfinissable, des traits fins et particuliers propres au mélange sanguin dont elle était le fruit. L'un de ses orteils toucha la surface. La jeune femme jeta un regard derrière son épaule. Une vague titanesque se précipitait sur sa frêle embarcation. Elle n'avait plus le choix ni la possibilité d'hésiter. Elle prit une grande goulée d'air, et sauta en projetant des gerbes d'eau et d'écume.
Le fracas de la vague s'écrasant sur sa barque lui parvint comme dans un rêve. L'eau sombre l'entourait et elle s'y enfonçait doucement, comme dans une couche nuageuse. Le froid ne l'atteignait plus, et elle ouvrait grand ses yeux, cherchant la beauté de l'océan qui lui avait tant manqué durant ces longues années. Tout avait commencé ici, tout finirait ici, là où elle avait décidé, et non sur un champ de bataille que d'autres avaient choisi, loin de l'eau, mais aussi près du sang qu'on pouvait l'être. Leur bêtise et leur obstination ne méritaient pas qu'elle donnât sa vie pour une cause futile, ou pour terminer une guerre qui se rejouerait siècle après siècle, immuable. Ses yeux s'étaient habitués à la faible lumière des profondeurs, et des formes se dessinaient peu à peu. À sa droite, des coraux pourpres, jaunes, oranges ou blancs se déroulaient en un sentier sinueux et coloré, peuplé de poissons aux teintes et aux motifs improbables. Là, un banc d'animaux aquatiques jaunes mouchetés de brun, ici un poisson mauve aux yeux globuleux, un peu plus loin, une méduse pâle côtoyait un poulpe écarlate dont l'un des tentacules avait été amputé d'une façon peu naturelle : le membre s'arrêtait si nettement qu'on l'aurait cru coupé à l'épée. À droite, une raie agitait paresseusement sa queue, et tout près d'elle, elle distinguait une masse d'ombre, probablement un requin. L'eau était devenue presque noire à mesure que la jeune femme s'enfonçait dans les abysses de l'océan, non loin du lieu où elle était née.
Ses poumons commencèrent à la brûler. Elle passa le bout ses doigts là où auraient dû se développer ses branchies. Elle ne toucha qu'une peau parfaitement lisse. Elle sourit. La potion était efficace: nulle aspérité ne venait déformer la ligne de sa mâchoire et de son cou. D'une main alourdie par la pression et le manque d'oxygène, elle défit les épingles qui retenaient sa chevelure brune. La perruque se détacha de son crâne et flotta à côté d'elle, tandis que ses cheveux naturels, où se mêlaient des mèches rouges et d'autres vertes, furent libérés.
Au loin, apparurent soudain les contours du village où elle avait grandi. Elle reconnut les hautes arcades de pierre, recouvertes d'algues semblables aux longs bras d'une pieuvre et les allées entre les huttes de corail. Elle se souvint des fêtes où s'invitaient différents poissons, les chants, les danses et le buffet garni de plats simples mais délicieux. Ce lieu féérique et plein de vie était désormais en ruine, jonché de cadavres que les courants marins berçaient dans leur sommeil éternel. Cette vision macabre en amena une autre, sur la terre ferme : les murs de flammes qui s'élevaient vers le ciel, l'odeur de chair brûlée et putride, le sang giclant sous les armes des soldats qui combattaient pour une guerre au but imprécis. Elle maudit ces dieux inactifs au savoir infini, qui se délectaient de ces massacres sanguinaires.
La bouche de la jeune femme s'entrouvrit et l'eau y pénétra, emplit ses narines et sa gorge, descendit lentement vers se poumons. Le noir l'entoura. Elle leva ses yeux injectés de sang vers l'invisible surface quelque part au-dessus d'elle. Sa quête lui parut alors encore plus absurde que la guerre qui se jouait depuis des siècles. Partir à la recherche d'une personne dont elle n'avait pas besoin, qui l'avait abandonnée et rejetée, alors que l'océan était là, à portée de main, prêt à l'accueillir en son sein depuis toujours. Ses yeux se remplirent de larmes, qui se mêlèrent aux courants marins. Sa conscience commençait à décliner, le froid se propagea alors dans son organisme comme les doigts glacés de la mort, qui l'enlaçait de son étreinte douloureuse. Ses muscles se raidirent, son souffle s'éteignit dans un râle, et ses yeux devinrent vitreux. Tandis que son cadavre se déposait doucement sur le sol, des dizaines de mètres plus bas, l'âme de la jeune femme remonta à la surface et se mêla à l'écume immaculée qui bordait la crête des vagues impétueuses, parfois caressées par les ailes d'un albatros.
Rien de ce que la jeune femme avait été pendant son existence mortelle ne subsistait désormais. Elle faisait partie intégrante de l'océan, elle chantait et criait avec lui, montrait sa colère par de dangereuses tempêtes et abritait tout un monde que personne ne devait connaître. Le nom que lui avait donné l'eau salée était à présent susurré aux plages de sable et de galets, hurlé comme une condamnation lors des ouragans, scandé les jours de beau temps : Elentiya. Celle qui entend.

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•Texte nº2:

J'étais allonger sur ma chaise de bois depuis deux heures. Je repense à tous ce que j'ai vécu cette année. La mort de Max, Katherine qui m'envoie à l'hôpital deux fois et ma mère qui fais tous me donner la vie dure. J'avais inviter Brandon et Angélique chez moi car j'avais besoin de sortir de ma petite dépression. Brandon me fessa signe de venir me baigner mais moi je resta coucher sur ma chaise à me faire grillé au soleil, puis il débarqua me pris par les anches et me souleva et il sauta dans l'eau avec moi sur ces épaules.

Je monta le plus rapidement possible à la surface et essaya de reprendre mon souffle, enfaite je voulais me venger. Il s'approcha et me demanda si j'allais. Je le pris par les épaules et plongea vers le fond et il essaya de se débattre. Angélique elle riais sur la terrasse alors que nous étions en train de nous battes dans l'eau glacée selon moi.

-Angé tu devrais venir sa va être notre dernier tripe de gang avant que Katherine et Karianne viennent gâcher encore plus notre vies. Dis Brandon

Je comprends maintenant pourquoi je l'ai choisie comme meilleurs ami. Car il est spectaculaire et personne aurais pus se débarrassez de lui. Je déposa ma tête sur son épaule humide et je souriais pour la première fois depuis quelque mois. Moi, Camille Estelle n'avais jamais été autant heureuse de toute ma vie. Je viens de me rendre compte que j'ai tous contrairement à eux. J'ai un frère qui m'aime, deux merveilleux amis qui ne serons jamais remplaçable et j'ai ma voix pour exprimer qui je suis en chantant avec ma guitare.
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Le soleil se coucha et nous étions autours du feu. Mon frère jouais de la guitare et moi j'étais encore à coter sur l'épaule de Brandon.

-Cam c'est à ton tour de chanter. Dis mon frère

J'avais pratiquer cette chanson depuis deux semaines et je me sentait confiante pour chanter devant ceux que j'aime le plus au monde.

Je pris la guitare et présenter ma chanson qui étais "Je veux te dire"

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Jamais j'ai eu ce sentiments de liberté et jamais personne ne m'empêchera de me sentir humaine.

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•Texte nº3:

Aujourd'hui, on pouvait dire que c'était un jour normal. Les vacances étaient là et le soleil aussi. Les cours, quant à eux, étaient enfin terminés. Quoique pas totalement terminé puisqu'il restait la période de révision avant l'épreuve finale du lycée. Alors que certains stressaient en ce demandant si ils allaient réussir et que d'autres bûchaient, complètement plonger dans leur cahier, le jeune Artir, lui, restait là, assis sur sa chaise haute, à surveiller d'un regard d'aigle la plage s'étendant devant lui. Pour lui, les révisions étaient une perte de temps et il préférait consacrer son temps à quelque chose de plus utile. Et puis, il avait assez appris pendant la période scolaire et sa véritable épreuve se déroulait maintenant.

Aujourd'hui, il était mit à l'épreuve. Si il réussissait, il obtiendrait enfin le certificat attestant de son succès. Selon lui, l'importance revenait à surveiller les vacanciers et à sauver des vies.

Artir attrapa sa bouteille d'eau tout en surveillant la plage et la mer attentivement. Il but quelques gorgées du précieux liquide et en apprécia la fraîcheur, par cette journée particulièrement chaude d'été.

C'est alors qu'il remarqua une femme courir vers lui. Ses longs cheveux noirs trempés se collaient à son visage, réduisant son champ de vision. Sa poitrine généreuse enserrée dans son bikini lui donnait également des difficultés pour courir. Intrigué, le jeune homme descendit l'échelle et se mit à marcher dans sa direction. Une fois face à face, il laissa le temps à cette femme de reprendre son souffle puis il lui demanda.

« Que se passe-t-il ? Il y a un problème ?

- Mon... Mon fils. Il... Il ne bouge plus ! »

A peine avait-elle finit sa phrase qu'il avait empoigné son talkie-walkie et demandait de l'aide.

« ... Oui. Et ramenez la trousse de secours. On ne sait jamais. »

Le brun s'empressa, avec la mère, d'aller porter secours au fils inconscient. Ils furent rejoint en cours de route par le mentor d'Artir, portant une petite valise. C'est le genre d'homme qui faisait tomber les filles qu'il rencontrait rien qu'en se baladant sur la plage. Le parfait stéréotype.

Quand ils arrivèrent devant le corps, plusieurs personnes le fixaient, inquiètes, ne sachant quoi faire. Le futur maître nageur se mit à genoux à côté du petit garçon et commença à écouter sa respiration. Son supérieur se pencha sur lui.

« Alors ?

- Reculez s'il vous plaît. »

Il le repoussa avec son bras gentiment avec son bras et se leva, sous les regards surpris de tout le monde.

« Mais... Mon fils. Vous ne...

- Aller, lève-toi gamin. Et ne refait plus jamais ça. »

Le petit garçon ouvrit et un cri étouffé retentit. La mère se précipita alors sur son fils et le prit dans ses bras avant de se mettre à le réprimander.

Ce que personne n'avait remarqué, c'était que le ciel avait commencé à se couvrir.

Alors qu'il s'en retournait à son poste d'observation, le jeune homme sentit une goutte tomber et glisser dans son dos, ce qui le fit frissonner. Puis une deuxième. Une troisième. Une voix retentit alors dans la haut-parleur du « QG » des sauveteurs.

« Mesdames et messieurs, un orage vient d'être annoncé. Veuillez donc quitter la plage s'il vous plaît. Je répète, veuillez quitter la plage. »

En effet, en levant la tête, il aperçut des nuages gris commençant à recouvrir le ciel. Tout le monde se précipitait déjà vers la sortie quand une vague vint s'écraser sur le sable et lécher les pieds d'Artir. Il vérifia qu'il était bien le dernier et se mit à courir dans le même sens que les autres, alors que la pluie commençait à tomber de plus en plus.

Des cordes. Il pleuvait des cordes.

Il se rapprochait de la sortie quand il trébucha et s'étala sur le sable mouillé. Il s'asseya et remarqua que du sable lui bouchait un peu la vue. Il s'en débarrassa facilement et cracha également les grains qui lui étaient rentrés dans la bouche. Il aperçut alors son mentor qui semblait chercher quelqu'un.

Il voulut se lever pour le rejoindre mais une douleur fulgurante lui traversant la cheville et se propageant dans toute sa jambe le paralysa au sol.

« Matt ! »

L'autre, entendant que l'on l'appelait se mit à regarder autour de lui avant de remarquer Artir et de venir l'aider.

Mais ce n'était pas terminé.

Matt venait à peine d'arriver qu'un grondement sonore retentit. Non, pas le tonnerre. Quelque chose de plus bruyant, qui le recouvrait. Il tourna sa tête et eu à peine le temps d'entrevoir quelque chose sortir de l'eau, qu'une vague les emporta tous les deux.

Il ne voyait rien, tout était noir et un goût salé lui donnant l'envie de vomir lui restait sur la langue. Doucement il ouvrit les yeux. Ceux-ci s'écarquillèrent à la vue de ce spectacle insolite. Un énorme bateau pirate finissait de sortir de la mer, créant de grosses trombes d'eau. Oui, un bateau pirate. Ceux qui avaient un ou plusieurs mâts (celui-ci en avait deux), portant les voiles et faisant avancer une sorte d'énorme barque en bois truffés de canons prêt à tirer contenant un équipage qui, quant à lui, était prêt à attaquer.

Mais la chose la plus étrange était que le jeune homme n'avait pas peur. Au contraire, il savait absolument quoi faire. C'était comme instinctif.

Avec un peu de mal, il se releva et, ignorant la douleur et oubliant totalement son mentor, il se précipita sur les nouveaux arrivants qui avaient commencé à descendre de leur navire et qui affichaient un air supérieur agaçant. Il repéra immédiatement le plus important de ces hommes, le capitaine.

Il était assez grand, barbu et de longs cheveux bruns sales recouvraient son crâne. Ses vêtements étaient dans le même état et déchirés. Les seules choses que l'on pouvait considérer à peu près intactes étaient son pistolet, glissé dans sa ceinture, son grand manteau rouge aux ornements dorés et son sabre.

La suite se passa très vite.

Il ne restait plus que quelques mètres entre Artir et sa cible quand deux hommes s'interposèrent entre eux. Il ramassa donc deux bouts de bois flottés traînant sur son passage et donna un coup sur le crâne aux hommes, qui vacillèrent, lui laissant le champ libre. Mais le capitaine avait prévu la situation puisqu'il se rua sur celui qui avait agressé ses deux acolytes dans un cri de rage et le plaqua facilement au sol, puisqu'il n'avait rien pour se défendre.

Le chef ricana et brandit son sabre pour donner le coup de grâce quand Artir remarqua quelque chose de brillant, pendant à son cou. Il voulut se relever mais l'autre l'écrasa un peu plus avec son pied. D'un rapide geste de la main, il attrapa alors le pendentif qui se balançait et tout s'arrêta d'un coup.

Tout s'arrêta vraiment. Plus rien ne bougeait, pas même les vagues ou les nuages. Le lycéen regarda le capitaine, que le temps avait figé dans son élan juste à temps, commencer à s'effriter petit à petit, à se désintégrer en petits polygones qui s'évaporaient dans l'air. Puis tout se mit à disparaître de la même façon, d'abord les hommes, le bateau et enfin les nuages, la mer et la plage. Il se retrouva alors allongé au sol, dans une salle au plafond lumineux, aux parois formées de grandes plaques oranges s'éteignant les unes après les autres. Une voix résonna alors dans la pièce.

« Artir, examen de réalité virtuelle réussi. Bravo. Vous pouvez sortir. »

Un passage s'ouvrit en face de lui, laissant parvenir les échos de ses amis, heureux qu'il ai réussi mais signifiant également que tout était terminé.

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•Texte nº4:

Un Autre Monde

-"Emily! Attends, ne pars pas comme ça... Laisse moi m'expliquer!"

Il n'y a rien à expliquer. Je ne veux rien savoir. Après tout, à quoi bon? J'ai déjà compris tout ce qu'il y avait à comprendre. Je pensais le connaître et surtout je pensais qu'il valait mieux que ça. Mais non, il est comme tous les autres.

Je m'arrête de courir, hors d'haleine. Le sable, chauffé par le soleil de ce début d'après-midi, devient brûlant sous mes pieds. Je ferme les yeux et j'entends, derrière le son habituel des vagues, ses pas me rattraper. Il ralentit sa course et je me retourne au moment où il arrive à ma hauteur. Je fais face à son magnifique visage mais je ne me laisse pas déstabiliser. Je me recule d'un geste brusque au moment où il tente de prendre ma main dans la sienne.

-"Ne t'avise pas de me toucher." Lancé-je d'un ton ferme, sentant la colère monter en moi.

-"S'il-te-plaît Emily, ça ne voulais rien dire. Tu sais que c'est toi que j'aime..."

Ses yeux bleus se font suppliants et je sens l'ensemble de son corps tressaillir à l'idée de me perdre. Quelques unes de ses mèches blondes deviennent rebelles sous l'effet de la brise marine.

-"Moi aussi je t'aime, sinon je ne t'aurais pas suivi en vacances jusqu'ici... Cela ne voulais rien dire pour toi, très bien. Mais pour moi, ça en signifie beaucoup. Maintenant laisse-moi tranquille. N'essaye pas encore de me suivre." Lâché-je, furieuse.

Je ne veux plus rien à avoir avec lui. Je me retourne sans lui adresser d'autre regard et reprends mon chemin. Je veux m'éloigner de lui, le plus possible. C'est avec soulagement que je me rends compte, après plusieurs secondes, qu'il a décidé de respecter ma décision. En regardant discrètement derrière mon épaule, je vois qu'il prend la direction opposée.

Je marche, longtemps. Je cherche un endroit plus tranquille qu'une plage prise d'assaut par de nombreux touristes. Je ne supporte pas le monde. Je ne supporte pas cette cacophonie sans fin. Après plusieurs longues minutes, j'atteins enfin mon but. Je me faufile à travers des rochers et la plage laisse place à une petite crique. Je me retrouve alors seule. Je laisse tomber à terre mon sac et m'assois parmi le sable et les galets. La vue est magnifique. Le soleil se reflète dans l'eau turquoise, presque transparente, me laissant apercevoir la faune marine. Ce petit bout de mer s'enfonçant dans la terre est entouré par des roches brunes où la végétation a repris ses droits. Ce coin de paradis fait tomber ma colère. Les yeux clos, je laisse mes souvenirs défiler. Je laisse mes émotions prendre le dessus. Une larme roule le long de ma joue et je ne fais rien pour la retenir.

Au bout de plusieurs minutes, une étrange sérénité remplace ma tristesse. Je rouvre lentement les yeux, laissant mes pupilles s'adapter à la luminosité. Le soleil est toujours aussi haut dans le ciel et la température se fait de plus en plus étouffante. Je m'approche de l'eau afin de me rafraichir. Cette dernière est fraîche mais pas froide pour autant. Je reste immobile quelque secondes, les pieds dans l'eau, fixant l'horizon. La mer s'étend si loin qu'elle finit par se confondre avec le ciel.

Un léger poids contre ma cheville me sort de ma contemplation, me faisant revenir à la réalité par la même occasion. Mon regard se pose alors sur un objet transparent, flottant près de mon pied. Cela ressemble étrangement à une bouteille. Géniale, c'est quelqu'un qui appelle à l'aide ou une carte au trésor... Je ne suis pas d'humeur pour les devinettes. Mais en même temps, cela m'intrigue alors je décide de la ramasser. Elle est exactement comme dans les films. Vous savez; la petite bouteille en verre, contenant un message sur un vieux papier jaune et fermé par un bouchon en liège? Et bien, j'ai cette même reproduction entre mes mains. Je sors de l'eau et m'assois à nouveau dans le sable. Je tire de toute mes forces sur le bouchon et il se retire en un petit "pop". Je retourne la bouteille et deux papiers repliés l'un sur l'autre se retrouve dans le sable. Le premier est un message où il est inscrit à l'encre noir:" Tu es destinée à recevoir ce message. Je sais que tu n'as plus rien à perdre alors suis cette carte.". Le deuxième papier est, comme je m'y attendais, une carte. Tout ça me paraît étrange. A vrai dire, c'est surtout le message qui est étrange. Il me fait presque peur parce qu'il révèle une part de réalité. C'est vrai, je n'ai plus rien à perdre... Je n'ai plus rien qui me retient. Mon père nous a abandonné, ma mère et moi, à ma naissance, ensuite ma mère est morte quand j'avais 8 ans, ma meilleure amie habite à l'autre bout du monde et mon petit ami... n'en parlons pas, c'est sans importance maintenant. Mais comment un message, dans une simple bouteille, peut m'être destinée? C'est n'importe quoi.

C'est n'importe quoi mais, puisque je n'ai rien d'autre à faire, je décide de suivre la carte.

Le chemin tracé me fait sortir de la crique et je me retrouve au bord de la route. Je sors mes tongs de mon sac de plage et les mets à mes pieds. Je continue ma marche, je zigzag entre les rochers, me retrouvant parfois sur une route parfois de nouveau sur la plage. Après une trentaine de minute, je me retrouve devant une petite maison face à la mer, éloignée de tout. La carte, par une croix, me montre que je suis arrivée à destination. Mais je suis sceptique. Je suis au milieu de nul part et je ne sais maintenant plus quoi faire. Je me demande si je dois sonner à la porte mais avant que je prenne ma décision, celle-ci s'ouvre d'elle-même, comme par magie. Est-ce que je dois vraiment rentrer? Et si il y a quelqu'un après? "Tu diras que tu t'es perdue." Me réponds mon subconscient. Oui, on va dire ça... Je ne suis pas convaincue par mon excuse et lorsque que je pénètre dans la maison, je sens mon stress se former dans mon ventre. L'habitat est désert, il n'y a pas de meubles ni d'objets personnels. J'avance jusque dans une grande pièce avec vue sur la mer, qui me semble être le salon, lorsque je me retrouve nez à nez avec un jeune homme de mon âge. Il est plutôt mignon. Ses cheveux noirs sont bouclés et ses yeux sont tout aussi noirs. Des grains de beauté s'éparpillent sur son visage. Mais quelque chose cloche chez lui: ses vêtements. Ils paraissent d'un autre temps. Je m'apprête à ouvrir la bouche pour excuser ma violation de domicile quand il me devance.

-"Emily, je t'attendais." Dit-il, d'un ton neutre.

Son intervention me surprend et je prends peur.

-"Comme ça vous m'attendiez? Comment connaissez-vous mon nom?"

-"Peu importe. Nous n'avons pas beaucoup de temps. Je pensais que tu recevrais mon message plus tôt."

-"Pas beaucoup de temps pour quoi?"

Il me prends la carte des mains et remplace le vieux papier par un autre plus récent qu'il me donne.

-"Tu ne dois pas lire le message tant que tu n'es pas arrivée." Ajoute-t-il, anticipant ma réaction.

-"Arrivée où? Qu'est-ce qu'il se passe? Et puis qui êtes-vous?"

Son regard croise le mien avec compassion. J'ai l'impression qu'il prend une seconde de son temps précieux afin de me rassurer.

-"Mon nom est Jedikiah, un ami de votre père."

Cela ne me rassure pas du tout. Son nom sort de nul part et je ne vois pas ce que mon père vient faire là-dedans; je n'ai jamais eu de nouvelles de lui.

Il me donne un sac à forme étrange que je mets automatiquement sur mon épaule et il met dans ma main un espèce de coquillage blanc comme la neige. C'est à ce moment que je remarque que Jedikiah a des ailes dans son dos. Je n'ai pas le temps de lui faire remarquer qu'un flash de lumière s'empare de moi.

-"Bon voyage, Emily" Entendis-je au loin.

Allongée sur le sol, je ne comprends pas tout de suite ce qu'il m'arrive. Je reprends mes esprits et comprends que je suis toujours dans la maison de Jedikiah. Sauf qu'il n'y a plus de couleurs... La mer que j'aperçoit est noir et tout n'est que nuance de blanc, noir et gris. Mon dieu, qu'est-ce qu'il m'arrive?

Le coquillage blanc a disparu de ma main tandis que le sac à dos rectangulaire c'est ouvert à côté de moi. Je repère une combinaison noire aux rayures blanches et un long bâton blanc, faisant la taille du sac. C'est quoi ça encore? La feuille se trouve encore dans ma main. C'est bon, je peux la lire maintenant? Je dois être arrivée, peut importe où je suis maintenant, non? J'ai besoin de réponses!

Je déplie la feuille et commence à lire:" Emily. Tu dois surement être un peu perdue mais, j'ai été obligé d'attendre toutes ces années pour te révéler ce monde et ma présence. Tu es ici dans un monde parallèle à la Terre appelé Némasis. Comme tu dois le voir, ici les couleurs n'existent pas, tout comme le temps. Mais, même si le temps n'existe pas, les actions perpétraient ici se répercutent sur la Terre. Ici, vivent 3 espèces: les anges, les ombres et les chasseurs d'ombres. Si tu es ici, c'est parce que j'ai besoin de ton aide, la Terre a besoin de ton aide. Les ombres se font de plus en plus nombreuses et commencent à envahir ta chère planète sous divers formes. Les criminelles, les épidémies, les catastrophes humanitaires ou encore les catastrophes naturelles sont dus aux ombres. Et tu es la seule a pouvoir nous aider. Il est temps pour moi de te révéler ta véritable identité... Dans ce monde tu es appelée Ylime et tu es la plus puissante chasseuse d'ombre, après moi. La destinée qui t'attends sauveras ta planète. Mon ami Jedikiah va t'aider dans ta formation puis tu pourras me rejoindre et combattre à mes côtés. J'attends ce moment avec impatience, en attendant j'aimerais que tu arrêtes de croire que je t'ai abandonné. J'ai toujours veillé sur toi tout en veillant à ma mission de chasseur d'ombres. Ton père, Ixida."

Ok... Donc concrètement je vais sauver l'humanité? Et personne n'a pris en compte mon avis? Personne ne pense que je préfère juste être une simple terrienne? Personne ne c'est demandé si ça m'intéressait ou non? Parce que je m'en fous et cette histoire est complètement folle... Ce n'est tout simplement pas possible... Je dois rêver. Oui ça doit être ça. Il faut que je me réveille pour m'éloigner de Néma je ne sais pas quoi. Je dois me réveiller. Je dois me réveiller. Je dois me réveiller!

Soudain, Jedikiah apparait devant moi. Je le regarde, ne comprenant pas...

-"Tu n'es pas dans un rêve Ylime..."

-"Cela ne peut pas être réel, prouve le moi si ça l'est."

Je le vois se mettre à réfléchir. Visiblement, il ne s'attendait pas a une telle réaction de ma part. Soudain, sans que je ne puisse anticiper quoi que se soit, il dépose un baiser sur mes lèvres.

-"Et ça, ce n'est pas réel?" Dit-il en se détachant de moi.

J'aurais préférée que cela ne le soit pas mais c'était bien réel...

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•Texte nº5:

- Rêve bien Ellie, murmura Barbara, ma superviseure.
Allongée sur le fauteuil, prête pour ma session de contrôle, Barbara enfonça l'aiguille dans le creux de mon coude. Je sentis immédiatement les effets de la drogue et je retombai lourdement sur le fauteuil. Dans mes dernières bribes de consciences, je la sentis poser les capteurs sur mon front. Et je sombrai.
Tu rêves, Ellie, tu rêves, murmura une petite voix dans mon crâne. Aussitôt quelque chose se réveilla en moi, me faisant prendre conscience de mon état. Je sentis alors, même si j'avais les yeux clos, que le monde changeait autour de moi, que ma perception de celui-ci se faisait plus large. J'avais l'impression de tirer les ficelles d'absolument tout. Ce vent doux me caressant la peau avec légèreté, les senteurs salées de la mer et la berceuse de l'eau clapotante. Tout ça je le contrôlais. Pourtant, même si je faisais un rêve lucide, je me rendais bien compte que quelque chose était différent des autres rêves. Une partie de celui-ci m'échappait comme un électron libre, il m'était impossible de m'en emparer. Cela me tracassait étant donner que les rêves produits pas les ordinateurs étaient sous mon contrôle absolu. Alors que là, mon subconscient était beaucoup plus coriace.
Une fois sûre, je pris la décision d'ouvrir les yeux. Je fus bluffée par les lieux. Il faisait étonnement clair pour la nuit, même si un grand nombre d'étoiles parsemaient le ciel comme nuée de poudre brillant de mille feux. Tout autour de moi, il n'y avait que la mer à perte de vue. C'était une mer à l'eau imperturbable, plate et lisse comme un miroir. Les seuls choses qui brisaient cette environnement, étaient le ponton en bois sur lequel je me trouvais, flottant sur l'eau et menant à... ma maison.
Je clignais des yeux plusieurs fois pour être sûre de ce que je voyais. C'était bel et bien mon ancienne maison, j'y avais vécu jusqu'à l'âge de sept ans mais que faisait-elle là ? Et pourquoi au beau milieu de nul part sur l'eau ? Jamais je n'avais vue la mer, ni vécu. Seulement mon père m'en avait parlé parce qu'il avait réussi à se procurer des archives sur ce paysage, mais jamais personne n'a vue quelque chose au-delà des murs de la Quarantaine. Et cette bâtisse se trouvait dans la zone de quarantaine B-6, celle où je vivais auparavant. Avant que l'on soit forcé de partir.
Quelques vaguelettes perturbèrent l'aspect lisse de l'eau, tout comme la surprise avait perturbé mon calme. Ces ondulations prenaient une unique direction : la maison. Ma curiosité fut aiguillonnée dans la même direction et mes pas finirent par suivre, faisant grincer les planches du ponton.
Plus je m'approchais et plus je ressentais une chose étrange. C'était comme si je m'éloignais d'un sentier. Cette maison renfermait tout un tas de souvenirs défilant dans ma tête. Mon esprit ce brouillait petit à petit. J'avais l'impression de perdre la connexion entre moi et le rêve, comme si je perdais peu à peu le contrôle. Je devinai rapidement que l'électron libre c'était la maison. Devais-je me laisser faire et perdre ma domination sur ce monde fictif ? Je savais que le combat serait vain, puisque plus j'étais proche, plus mes pensées se brouillaient et s'abandonnaient.
Je gravis les marches du perron. Je me sentis faiblir mais une part de moi s'accrochait toujours. Je restai un moment figée devant la porte bleu délavée. Une boule dans ma gorge se forma et l'envie de faire demi-tour s'empara de moi. Sauf que je voulais savoir ce qui se cachait derrière cette porte. Je l'ouvris donc et entrai dans mon ancienne maison.
C'était comme dans mes souvenirs. Le plancher en bois, la tapisserie abîmée et s'enlevant à quelques endroits, l'escalier face à moi montant à l'étage des chambres. Sur mon côté droit, se trouvait l'entrée vers la vielle cuisine à l'électro-ménager datant d'un autre temps, tout comme cette maison tout entière était vielle de l'époque avant l'épidémie. Sur ma gauche c'était le salon où nous nous réunissions le soir avec mes parents pour regarder les vieux films que nous trouvions dans les placards. Tant de souvenirs remontèrent à la surface avec une pointe nostalgie qui me fit monter les larmes aux yeux. J'y avais vécu seulement deux ans, mais ce fut les seules années où j'avais vraiment connu ce qui semblait être une vie normale. Sans famine, sans combat pour survivre et protéger ses biens, sans courir, sans peur. Enfin, nous pouvions vivre une vie tranquille. Mon père, ma mère, mon frère, moi, nous étions réunis dans un doux foyer. Mais cette époque était révolue.
Je me ressaisis et montai les escaliers. Une fois en haut je me rendis compte que la maison était bien calme. Seul le clapotis de la mer à l'extérieur donnait un peu de son dans cette bâtisse si morte. J'étais la seule ici. Ma famille n'était pas là. Je regrettais en fait de ne pas pouvoir contrôler totalement mon rêve, car si je devais faire un souhait ce serait de retrouver toute ma famille réunie comme avant. Comme il y a sept ans.
Je vis une porte entrouverte. Mon ancienne chambre ! Je m'y rendis. Rien n'avait changé. Les murs dans un vieux roses - que je détestais et sur lesquels je dessinais -, le lit en fer blanc avec ses draps sous lesquels je me cachais lors des cache-caches avec papa, l'étagère pleine à craquer de livre pour enfants que ma mère me lisait le soir, le coffre plein de jouets et surtout mon étagère avec tous les objets que je trouvais et que je jugeais beaux comme des cannettes de soda - devenues des antiquités maintenant -, des animaux en papier et toutes sortes de trouvailles. Et ma meilleur trouvaille c'était mon père qui me l'avait offerte.
Mon regard glissa vers le rebord de la fenêtre. Oui, celle-ci. Je m'approchai et m'agenouillai comme je le faisais dans le temps pour contempler les étoiles à travers comme ce soir. C'était une bouteille en verre avec à l'intérieur un voilier voguant éternellement sur une eau qui brillait d'un doux éclat bleu car mon père y avait rajouté un produit pour la rendre lumineuse. Il l'avait trouvé dans une boutique désaffectée et me l'avait ramenée. Je l'avais trouvé magnifique et je ne m'en passé plus.
Papa me racontait que la mer c'était une immense flaque d'eau où on ne voyait que celle-ci à perte de vue. Il disait qu'elle avait ses propres sentiments, comme moi. Que quand j'étais en colère ou triste il fallait imaginer une eau tempétueuse, aux vagues violentes et nuages noirs pleurant leur peine sur le monde. Quand j'étais joyeuse, il fallait imaginer une mer aux vagues douces et au son agréable. Et quand je dormais ou que j'étais calme, je pouvais imaginer une eau plate comme la surface d'un miroir. Il me racontait que cette mer était imprévisible et qu'à tout moment elle pouvait changer d'état en un éclair.
Je restais là un moment, à contempler les étoiles et mon bateau pris dans sa prison de verre. Jusqu'à ce que quelque chose change subitement. L'atmosphère ce fit plus lourde, je me sentis accablée d'un profond remord. Des nuages firent leur apparition dans le ciel et le clapotis de l'eau se transforma en faibles vagues troublant la paix de la mer.
Tout changea. J'entendis des reniflements dans mon dos et des sanglots étouffés. Je me redressai et pivotai pour voir la nouvelle venue. Ce fut comme un coup de poignard. Recroquevillée sur le lit, cramponnant un ourson en peluche, je reconnu immédiatement la jeune fille s'efforçant de calmer les violentes secousses de sa poitrine. Je sentis mes jambes trembler. C'était moi. Moi quand j'avais sept ans. Et je savais précisément ce qui se passait. Ce souvenir me hantait depuis toujours et je pensais l'avoir enterré mais aujourd'hui il ressortait.
Je me mordis la lèvre en sentant toute la peine de mon alter-ego. Je voulais la prendre dans mes bras et lui dire que rien ne pouvait lui arriver. Mais l'inévitable arriva. En plus des sanglots de l'enfant, se rajoutèrent les cris d'un bébé et ceux d'adultes à l'étage inférieur.
Une vague de souvenirs me heurta avec force. Une douleur intense me transperça la poitrine et je serrais un peu plus fort M. Peluche contre mon visage pour noyer mon chagrin. Pourquoi papa et maman criaient-ils encore ? Et pourquoi c'était à chaque fois de plus en plus fort ? Je me bouchai les oreilles mais rien à faire, je les entendais encore.
Je bondis du lit et avec toute la rage qui me possédait, je claquai la porte. Pourquoi je les entendais encore ? Pitié que cela s'arrête. Maman cria sur papa. Papa cria sur maman. Et je m'effondrai à genoux, anéantie par la peine. Je n'étais qu'une petite fille et je ne voulais pas que mon papa et ma maman se crient dessus. Je ne voulais plus entendre. Je ne voulais plus voir. Je ne voulais plus rien. Ma tête se transforma en une mer déchaînée, les vagues frappaient avec force tout ce qui se trouvait autour de moi. J'étais emportée dans ce siphon de colère et de chagrin.
Le tonnerre gronda dehors. Mais cela ne réussit pas à couvrir le son de la dispute. Je n'en pouvais plus et tout en laissant couler mes larmes en torrent, je hurlais jusqu'à me déchirer la gorge. Mes côtes me faisaient mal. J'avais mal partout et je pleurais. Des bras se nouèrent autour de moi et je m'y réfugiai.
Je berçais ma petite moi, agenouillée sur le sol et hurlant toute sa peine. Des larmes roulaient sur mes joues mais je restais forte, ne laissant rien paraître. Je formais un bouclier entre elle et les vagues à l'extérieur qui ébranlaient la maison. J'avais l'impression de redevenir l'enfant dans mes bras et de ressentir toute cette peine qu'elle avait sur le cœur.
Les murs tremblèrent après une nouvelle frappe de vague. La pluie martelait la maison. Les souvenirs et mes sentiments ne faisaient plus qu'un monde sombrant sous mon chagrin. Et je ne pouvais rien faire. Le rêve échapper à mon contrôle.
J'entendis des pas dans l'escalier. Les paroles devinrent plus acerbes. Mon double se boucha les oreilles et la pluie redoubla d'intensité. Je me serrai un peu plus fort contre ma poitrine.
La porte s'ouvrit brusquement et maman apparut sur le palier. Elle avait dans les bras mon petit frère tout juste âgé de deux mois. Maman pleurait. Et elle pleura encore plus lorsqu'elle me vit sur le sol avec M. Peluche, les larmes inondant mon visage. Elle s'agenouilla en face de moi et son visage se tordit sous la douleurs de me voir dans cette état. Elle m'attira vers elle, je nouais un bras autour de son cou et je posais mes doigts sur le front chaud de mon petit frère.
- Tout va bien ma chérie, chuchota maman.
Je pleurai encore plus. Tout mon monde s'écroulait.
Cette fois je ne me sentais plus assez forte pour tenir et je m'effondrai en sanglots devant ma mère, mon frère dans ses bras et moi enfant. J'étais si seule et la douleur jeta mon cœur meurtri sur le sol comme une vulgaire chaussette. Je pris ma tête dans mes mains et me relevai pour m'éloigner de toute cette souffrance que je revivais une deuxième fois. J'étais revenue sept ans auparavant, la nuit ou tout mon monde s'est écrasé sur le sol et fut réduit en morceau.
Une colère déchirante remonta de mes entrailles et, du revers de la main, j'envoyai voler la bouteille avec le bateau. Elle s'écrasa sur le plancher avec fracas, projetant des éclats de verres et laissant se répandre l'eau brillante sur le sol comme le sang du bateau brisé.
La maison fut secouée une nouvelle fois et je crus cette fois qu'elle ne tiendrait pas. Ma mère se détacha de sa fille et se releva en la prenant par la main.
- Viens avec moi, dit-elle en essayant tant bien que mal que sa voix ne se brise pas. Ici, ce n'est plus chez nous.
Un sanglot m'échappa et je dus lutter pour ne pas m'effondrer une nouvelle fois. Cette moi enfant ne savait pas encore qu'elle n'aurait jamais de nouvelle maison comme celle-ci. Plus jamais elle n'aurait de bon moment en famille puisqu'elle s'était brisée ce soir.
Ma mère emporta ses deux enfants hors de la pièce et descendit à l'étage inférieur, me laissant seule. Moi, fantôme témoins de cette scène. Je décidais de descendre avec eux. Ma mère et ses enfants passèrent devant mon père qui ne tenta même pas de les retenir. Ma moi enfant se retourna pour l'appeler mais elle était déjà tirée à l'extérieur pour ne plus jamais revenir. Je passais devant mon père. M'arrêtais aurait été beaucoup trop douloureux.
Je sortis sous la pluie en courant sur le ponton, agité par la mer, pour les rejoindre. Mais ils s'éloignaient de plus en plus et j'avais l'impression de ne jamais pouvoir les atteindre. Au final, ils disparurent de mon champ de vision. Je n'avais plus la force de lutter et je décidai d'abandonner. Je fermai les yeux. Plus la peine de continuer, quoiqu'il pouvait arriver, cela devait se produire. J'étais destinée à tout perdre du jour au lendemain.
Mon cœur se brisa. Le ponton céda sous la force des eaux. Mon corps tout entier sombra alors dans la mer ténébreuse et agitée de colère et de chagrin.

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•Texte nº6:

Angleterre - Avril 1883

Le vent, de son air salé, soufflait sur cette haute falaise à moitié engloutie par les vagues houleuses. Cette mer qui ne faisait que se jeter contre la paroi rocheuse dans un élan furieux, comme si elle désirait happer la personne se trouvant hors de porté de ses vagues.

Surplombant l'étendue de l'eau, la jeune femme laissait ses pensées voguer au loin tandis que ses longs cheveux blonds étaient balayés par le souffle du vent. Sa longue robe noire volait derrière elle comme le faisait sa chevelure. Ses yeux aussi bleus qu'un ciel d'été sans nuage fixaient l'horizons d'une façon indescriptible tout en reflétant tel des miroirs, le gris sombre du ciel de ce jour là.

Alors qu'elle était perdues dans des souvenirs remontant de quelques années, un geignement se fit entendre dans ses bras et elle commença donc à chanter de sa voix douce comme le miel et clair comme un carillon. Sa voix s'éleva plus haut afin de berceau l'enfant dans ses bras. Ce nourrisson envelopper dans un lange verdâtre, regarda sa mère curieusement de ses grands yeux marrons, il agita ses petits bras vers son visage. Il se tortillait tellement qu'il aurait pût facilement tomber si les fines et chaleureuses mains maternelles ne l'emprisonnaient pas avec tant de force.

<< Tout va bien mon enfant, ne t'inquiète pas. >>

Elle l'avait calmé avec ces simples mots et son sourire rassurant, elle le berça dans ses bras tout en fredonnant jusqu'à ce qu'il s'endormit profondément.

Le vent soufflait et soufflait, encore et encore, sans jamais s'arrêter, il se fracassait sur la falaise tout comme l'eau tumultueuse de la Manche.

- Ce souffle froid hurle de désespoir, c'est la souffrance des morts dans cette profondeur sombre. Je pourrais presque assurer que ta voix ce trouve parmi ces lamentations, mais je ne peux la distinguer dans ce flot de douleur. Je m'en excuse mon ami.

Sa belle voix avait fait place à un faible son tremblant et rempli de chagrin, sa main plongea dans la doublure du lange qui entourait le nourrisson et elle y ressortit une petite bouteille, elle était aussi grande que la paume de sa main et transparente comme du cristal. A l'intérieur, un petit papier jauni se tenait enroulé sur lui-même et attaché d'un petit ruban bleu et blanc à bandes.

- Je ne peux entendre ta voix, mais j'espère sincèrement que mes pensées t'atteindront à l'aide de cette missive embouteillée.

Sur ces dernières paroles, elle jeta à l'eau l'objet en pensant fortement à celui qu'elle aimait. la bouteille allait sûrement s'écraser contre des rochers, se briser, ou encore s'échouer dans un endroit lointain. Mais qu'importe tant que cela allégeait le cœur de cette veuve.

Cette lettre était toutes ses pensées, toutes les révélations qu'elle désirait faire à son amant. Ainsi construite, elle révélait tous ses sentiments :

<< 14 Avril 1883, Plymouth.

Cher Wesley,

Je tiens tout d'abord à m'excuser, m'excuser de ne pas t'avoir retenu ce jour-là par pur égoïsme de ma part. Je désirais te voir partir, ceci afin de te faire une surprise lorsque tu reviendrais. J'avais appris que j'étais enceinte, un enfant comme nous en avions toujours rêvé toi et moi, te voir partir pour que lors de ton retour tu puisses voir mon ventre rond abritant ce petit être de vie.

Malheureusement, ce jour-là j'aurais dû prendre ta main et t'annoncer mon état, tu aurais dû rester près de moi. Toi qui était sur ce splendide navire, tu t'occupais de la machinerie avec une telle ferveur. Tu aimais tellement me parler de ce travail laborieux mais qui te plaisait tellement.

Je me rappelle toujours de notre rencontre, c'était un jour pluvieux d'un moi de Novembre, j'étais assise dans cette neige froide à contempler le reflet du coucher de soleil sur la rivière. Tu étais apparut tout d'un coup, dans tes habits de marins et tu avais sorti nonchalamment, comme si parler à une inconnue ne te dérangeais pas : "Vous ne trouvez pas l'eau magnifique ?", j'avais étrangement confiance en toi, je ne te connaissait point, je ne t'avais jamais côtoyer, mais ton sourire rêveur me donnait confiance. Je n'étais pas spécialement une fille de bonne famille mais tu m'as tout de même accepter telle que j'étais. Toutes ces discussions animées que nous avions partagées, ces rires, ces baisers amoureux, ces doigts qui s'entrelaçaient. Tout cela me manque à présent.

Pourquoi la machinerie a-t-elle dû explosé ce jour-là ? Pourquoi as-tu dû faire naufrage ? Pourquoi ne peux-tu pas, à présent, connaître l'enfant qui est tiens, ce beau petit homme aux yeux aussi bleus que l'eau ?

Pourquoi cette mer que tu aimais tellement a-t-elle dû t'arracher à moi ?

Mon amour, sache que je t'aimais, je t'aime et t'aimerai toute ma vie, mais une femme seule ne peut subvenir aux besoins d'un nourrisson. Ce garçon à besoin d'un père, tout comme il a besoin d'un foyer propice à sa croissance. Te rappelles-tu cet homme riche qui me courtisait sans arrêt ? Cet homme est désormais mon fiancé, sache que je ne l'aime point et que lui non plus, il n'a qu'un désir malsain envers mon corps. mais il s'occupera de cet enfant comme si c'était le sien, il me l'a assuré. Je vais donc l'épouser, mais c'est toi que j'aime, mais la protection de notre bonheur doit être assuré, et ce bonheur est ton garçon.

Je regrette mes actes présent et futur, c'est donc pour cela que je te rédige cette lettre d'adieu et d'excuse.

Je t'aime,

Ethel. >>

Ethel, la mère veuve et courageuse, s'était promise de ne pas pleurer, Wesley lui disait toujours de ne pas pleurer, de toujours sourire face à l'adversité. Mais contre son insu, une larmes coula de son oeil et atterrit sur la peau de l'enfant endormi, celui-ci ouvrit ses grands yeux scrutateur et commença à remuer les bras vers sa mère afin de toucher le liquide salé qui coulait sur sa joue. La blonde s'essuya promptement les yeux avec la paume de sa main.

Comme si l'âme de l'homme avait été près d'elle à ce moment-là, une grande bourrasque l'enveloppa, mais pas une bourrasque de violence, une qui séchait sa tristesse.

- Adieu, mon amour. Je chérirai notre bonheur, déclara-t-elle en tournant les talons tout en caressant la joue du garçon avec son doigt fin.

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•Texte nº7:

Il était dans les fins fonds de l'océan Pacifique. Sa planche l'avait abandonné à la surface. Le pauvre surfeur était maintenant en train de s'asphyxier.

Le sportif était un fan de surf et un grand amateur de cette pratique. Il n'aurait jamais cru en mourir. Mort à cause d'un stupide rouleau. Quelle ironie quand on y songe. Avalé par un rouleau. Il y a de quoi en rire.

L'air commençait à manquer. Il en a plus pour longtemps. Plus que quelques minutes. Que quelques instants à vivre. Sa vie défile sous ses yeux. Le cliché de la mort pourtant vrai. Son enfance, son adolescence sans père, et son présent actuel. Seul, sa mère l'ayant abandonné pour un homme plus jeune qu'elle, un peu comme sa planche qui trouvera un autre surfeur. Quelle vie prévisible.

Il se tourne vers la surface. Bleu azur, lagon, turquoise. Un camaïeu de bleus se mélangeait dans l'eau. Des poissons qui ne se préoccupent pas de lui. Tant mieux.

Il se retourne vers la profondeur de l'océan dans un dernier élan. Il remarque une forme particulière nager vers lui. Une queue de poisson, des tentacules comme celles des méduses. Non, une chevelure. Rousse à en deviner le rouge mal reflété dans l'obscurité.

« Hein ? Une sirène ? Ça n'existe que dans les films et les histoires fantastiques ! » pensait le jeune surfeur.

Elle s'approche de lui. Des courbes plantureuses à en faire jalouser les femmes fatales. Un air doux et tendre sur son visage de poupée. Une nageoire de la même couleur que ses cheveux. Tout chez elle respirait la perfection.

C'est fou ce que la mort semblait jouer avec lui. Lui laisser le temps de voir un mirage, un rêve. La mort doit vraiment l'apprécier pour pouvoir faire durer le supplice.

Pourtant la sirène existe bien. Elle le touche. Il ferme les yeux à son contact. Un contact d'une douceur sans pareille. Même sa mère n'a jamais eu autant de douceur. Il sourit tranquillement, comme s'il avait tout son temps.

La sirène lui touche la joue, l'épaule, le torse avec le peu de muscles qu'il a, l'attire contre elle. Quelle beauté. La belle image semble en vouloir après ses lèvres. S'approchant de lui, elle lui arrache son premier baiser. Il se laisse faire, comme un pantin. C'est ce qu'il a toujours été, de toutes façons, un pantin.

« Viens dans mon royaume. Tu t'y plairas mieux que dans ton monde triste et terne. » lui susurra la belle sirène à l'oreille.

« J'aimerais tant... Accompagne-moi vers ton monde... » lui répondit-il en pensée.

Lui prenant la main, elle l'entraîne un peu plus dans les profondeurs sous-marines. Il sentait lâcher prise. Il se sentait partir. Tant pis. Ce fut une belle rencontre dans une vie teintée de gris mais avec tout de même quelques touches de bleus. Et cette tâche rousse dans le tout dernier moment. Quel bonheur.

Le sourire aux lèvres, le jeune surfeur ferme les yeux pour la dernière fois. Son dernier souffle s'échappe en une multitude de petites bulles. Mince, il avait oublié de lui demander son nom...

« Aqua. »

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•Texte nº8:

-Asuna ! Viens ici, j'ai quelque chose à te dire !

-Oui maman, j'arrive !

La dénommée Asuna descendait les escaliers et se dirigeait vers la cuisine de sa maison, où se trouvait sa mère.

-Qu'est-ce qu'il y a maman ?

-Cet été, nous allons partir à la mer ma chérie !

-À la mer... ?

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Asuna était étendue sur le sable chaud et doré. Le soleil tapait sur son corps enduit de crème solaire. Elle bronzait tranquillement, son cahier de sudoku sur le ventre. Sa mère n'était pas là. C'était de bonnes vacances. Du moins c'est ce qu'elle pensait. Tout s'apprêtait à changer... Les évènements commencèrent avec ce garçon de son âge qui vint la voir :

-Hey, je m'appelle Hiro et toi ?

-Asuna.

-Joli nom ! Tu viens te baigner ?

-Euh... ouais, pourquoi pas.

C'était la première fois qu'un garçon l'abordait... Mais bon, ce n'était pas très grave. L'eau n'était pas froide, elle était tiède, la température idéale. La jeune fille faisait attention à ne pas marcher sur un crabe ou une méduse... Hiro plongea. Il ressortit en secouant ses cheveux avec une de ses mains tandis que de l'autre, il tendait un joli coquillage à Asuna :

-Je l'ai pris parce qu'il est joli, comme toi.

-M...merci...

Elle n'était vraiment pas habituée à entendre cela de la part de quelqu'un... Fallait-il se méfier ? Soudain les deux adolescents entendirent un cri épouvantable : ils se tournèrent vers la source du hurlement, une zone de rochers... Une femme faisait des gestes et de grands signes :

-Au secours ! Il y a un blessé !

Presque toutes les personnes présentes sur la plage se rendirent vers la femme affolée. Sauf qu'il n'y avait aucun blessé mais plutôt un cadavre... Asuna détourna les yeux de cette scène d'horreur et croisa le regard d'Hiro. Hiro ? Non, ce n'était pas lui. Le corps du jeune garçon était bien là mais son visage... était celui d'un crabe... La jeune fille hurla. Où était passé le beau garçon de tout à l'heure ? Ce n'était pas possible, c'était juste un cauchemar, elle devait se réveiller ! Elle se pinça mais rien n'y fit, elle ne dormait pas... La mer et le ciel se firent sombres et les vagues devinrent violentes, les bateaux chavirèrent... C'était un désastre, les gens hurlaient, les animaux couraient partout, la terre tremblait... Un tremblement de terre ? Non... Un bernard-l'ermite sortit alors de l'eau bleu foncé. Ah, un bernard-l'ermite géant... Ainsi que des crabes, des langoustes, des méduses, des requins, des poissons, des tortues, tous géants. C'était horrible. Ils poussaient des cris effrayants et assourdissants. Des sirènes débarquèrent en rampant sur le sable ; des sirènes ?! Non, c'étaient des monstres défigurés avec une queue de poisson plutôt ! Les surfeurs présents dans l'océan tombèrent à l'eau et se noyèrent... Pourquoi ? Mais que se passait-il ? Asuna courut à travers tout. Elle voulait échapper à ce massacre. Elle pensait pouvoir aller en ville ou quelque part d'autre, n'importe où mais loin de la plage. C'était malheureusement impossible, des gens à têtes d'animaux lui barrèrent la route, elle était coincée... Hiro s'approcha dangereusement d'elle et lui demanda d'une voix extrêmement effrayante :

-Dis-moi Asuna, tu me trouves beau ?

-Laisse-moi ! Laissez-moi tous !

-Asuna, et si on se mariait ?

-Au secours, à l'aide !

La jeune fille était paniquée, la sueur dégoulinait sur son front, elle respirait fortement et son cœur battait très vite... Que faire ? Elle était dans un cul-de-sac. Était-ce la fin ? De nombreuses questions se bousculaient dans son cerveau, si bien qu'elle avait l'impression que sa tête allait exploser. Elle avait tellement peur. Ses jambes et ses bras tremblaient, ses dents claquaient et malgré la chaleur émanante, elle avait des petits spasmes qui lui parcouraient le corps. Ses pieds étaient emplis de fourmis et elle était incapable de bouger, paralysée. Tous les mi- humains mi- animaux vinrent aux côtés de la jeune fille et certains commencèrent à la frapper, aux joues, au ventre, aux bras... Elle ne pouvait rien faire, elle ne pouvait pas se défendre. Elle pleurait ! Qu'avait-elle fait pour mériter ça... ? Elle pensait vraiment que s'en était fini d'elle... Alors elle s'évanouit et tomba sur le sol doux.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

-Asuna ? Asuna !

-Hein... Quoi ? Maman ! C'est toi ! Où étais-tu ?! J'ai eu tellement peur, il y avait des crabes géant, et...

-Des crabes géants ? Non ma chérie, tu t'es juste évanouie après que je t'ai annoncé notre départ à la plage pour les vacances, tu as du rêver...

- On n'est pas à la plage ?

-Non, ce n'est même pas encore les vacances...

-Tu es sûre de vouloir aller à la mer maman ? Parce que ça peut être dangereux...

-Ah Asuna ! Toi et ton imagination sans limites !

Seulement un rêve, ou plutôt un cauchemar. Mais qui sait ce qu'il se passerait pendant les vacances... ?

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•Texte nº9:

Je voyais l'eau limpide couler paisiblement derrière ce mur tranparent qui me retenait prisonnière. J'observais tous les jours le monde extérieur, brûlante d'envie de le rejoindre. Régulièrement des poissons multicolores passaient devant ma prison, mais ils ne me remarquaient pas entre les sables dorés du fond océanique. Ils virevoltaient dans les eaux claires, ils formaient une sorte de boule unie qui se transformait, des brèches s'ouvraient puis se refermaient aussitôt, la masse s'écrasait à gauche, s'éparpillait à droite... Ils s'amusaient à changer de trajectoire à l'unisson, comme s'ils pouvaient se lire dans les pensées les uns les autres. Je m'émerveillais devant ce spectacle.

Ce jour-là, les rayons de soleil se divisaient en magnifiques faiseaux et spectres lumineux, déformés par les vagues. C'était une belle journée, sans doute un des jours de la saison chaude à la surface, il y avait beaucoup d'humains qui nageaient çà et là en riant et en s'éclaboussant entre eux. Ils avaient l'air si heureux. Depuis que je m'étais réveillée dans ce dôme de verre infranchissable, je rêvais de rejoindre ces géants de la mer, nager avec eux, jouer avec eux. Je ne connaissais que le bleu de cet océan, les couleurs de cette forêt d'algues, le mouvement régulier des tentacules des anémones. Il m'était permis de les voir, mais pas de les toucher. Je voulais faire partie de ce monde. Pourquoi m'avait-on enfermée ici, livrée à moi-même, torturée par le bonheur si proche, mais impossible à atteindre. Frustrée, je frappai le mur de verre.

À mon étonnement, contrairement aux fois précédentes, la paroi se craquela. J'avais essayé tellement de fois de m'échapper en vain que je m'étais habituée à l'idée d'être captive à jamais. Je tapai de nouveau dans la coupole, ne croyant pas mes yeux, une fissure minuscule s'ouvrit. Je manquai de pleurer de joie. Je redoublai mes efforts, je frappai frénétiquement la faille de mes petits poings, et lentement, elle grandit. Encore et encore et encore je percutai ma prison, je fatiguais, mais je ne perdais pas espoir. Le la criblai de coups. J'étais déterminée à sortir de là.

Enfin, dans un ultime choc, le dôme se brisa, et l'eau envahit mes poumons. J'étais libérée ! Je respirais. Euphrique, j'agitai maladroitement mes mains et je fonçai vers la surface, vers la lumière. Le liquide me fouettait le visage, je dérangeai des poissons dans mon ascension. Soudain, je jaillis à l'air libre, jetant des goutelettes scintillantes tout autour de moi. L'azur du ciel m'enchanta. Je pris une énorme bouffée d'air, et je criai de plaisir. Je dansai sur les flots, évitant les enfants qui jouaient au ballon, puis je replongeai pour rejoindre un banc de maquerau. J'eus juste le temps d'entendre l'exclamation d'une petite fille avant de m'engouffrer dans les profondeurs :

"Maman, maman, regarde, c'est une sirène ! Une vraie sirène !"

Un sourire s'afficha sur mon visage tandis que je fouettais l'onde salée de ma queue écailleuse.

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Voilà les Gadjets! C'était tous vos textes, je n'en ai corrigé aucun, ils sont brutes et j'espere qu'ils vous ont plus car j'en ai apprécié la grande majorité. Voté, plus j'aurai de vote mieix ce sera (Gadi: dis plutot que tu vas galérer avec le "Qui sont le premier, deuxieme et troisieme ?) C'est pas faux mais c'est pas grave. On se retrouve dans une semaine avec le bom des gagnants, l'affichage des auteurs par textes ainsi que les critiques ! Allez salut! Moi je pars à la Japan Expo 🇯🇵 ! À la prochaine !

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