Chapitre 11

Ben : As-tu peur de moi ?

Quelle humiliation si je dis la vérité mais je n'ai pas le choix. Je regarde autour de moi et vois que les autres virus sont eux aussi curieux et impatients de connaître la réponse. Ça me gêne tellement de le dire comme ça à haute voix devant tout le monde. Sans parler qu'après ils vont jouer avec mes émotions, c'est sûr !

Je me retourne de nouveau vers Ben qui attends, toujours enfermé dans sa cellule comme les autres virus, mon retour de sa question. J'avale difficilement ma salive et tente un bluff en m'avancant pas à pas de la cage de Ben jusqu'à ne pas respecter les 1 mètres de distances conseillés. Puis, je me colle à mon tour aux barreaux de sa prison, nos visages si prêt l'un de l'autre. Il haussa un sourcil, mi-surpris, mi-amusé par la situation. Je dis d'un ton sec en l'affrontant du regard comme une provocation, un petit sourire en coin :

- Pas le moins du monde.

Il reste de marbre un long moment plongeant ainsi la pièce dans un lourd silence quelque peu pesant. Puis, sans rien dire, il passa lentement son bras entre les barreaux de sa cage avant m'attraper soudainement le cou. Il vola ensuite en l'air, me soulevant à plusieurs mètres au-dessus du sol. Je crispe mon visage de douleur et essaye de dire quelque chose mais ma voix reste nouée dans ma gorge à cause la souffrance émise par cette dernière. Il m'admire d'un regard fou en disant lentement :

- Ce n'était pas vraiment le moment de me provoquer, ma belle...Sans parler que ça fait plusieurs jours que je n'ai pas tué...Donc, tu comprendras que mes pulsions meurtrières ont les crocs, là...

Ses yeux se mirent alors à pleurer du sang, entraînant en moi une peur insoutenable...C'est rare de voir Ben ainsi. D'après ce que les creepyhunters ont pu remarquer, il est comme ça soit quand il est vraiment énervé ou...quand il a de grosses folies ou des pulsions meurtrières comme en ce moment. Ben me plaque ensuite violement contre les barreaux de sa cage, face à lui, desserrant ainsi sa prise sur ma gorge mais me maintenant toujours en l'air. De l'autre coté des barreaux, il me chuchota doucement à l'oreille :

- Si tu n'as pas peur de moi, dis-moi alors pourquoi je peux sentir ton pouls battre si vite dans ton cou ?

Il me griffa ensuite lentement le cou de sa main tenant ce dernier. Je n'ai d'autre choix que de céder...

Moi : C'est bon...T'as gagné...j'ai peur...peur de toi...Lâche-moi maintenant...

Ben : Tu vois quand tu veux mais c'est trop tard maintenant. Quand je commence quelque chose, je le finis toujours...

Il me redépose lentement au sol où du moins, juste assez pour poser la pointe de mes pieds sans pour autant me lâcher la gorge.

Ben : C'est dur pour moi de me retenir après tant de jours d'ennuis...Et ce n'est pas de simples barreaux qui vont m'empêcher de te faire du mal, crois-moi...

Il approcha alors dangereusement son autre main de mon œil droit et je perdis le peu de sang froid qu'il me restais en me rappelant de comment Ben torture ces victimes. Je bougea dans tous les sens et m'aida des barreaux de la cage pour avoir une chance de me libérer de son emprise, en vain. Je commençais sérieusement à manquer d'air et mes gestes étaient las n'ayant que peu de force en eux.

Ben : Chuuut...Laisse-moi juste m'amuser un peu avec toi...Je te garderais en vie, promis...

Ses doigts caressaient à présent le tour de mon œil droit que je ferma par réflexe mais il bloqua ma paupière avec son index tout en continuant de caresser avec tendresse la peau autour de l'œil des ses autres doigts libres, faisant atrocement monter l'angoisse en moi.

Les larmes firent alors à faire leurs entrées sur mon visage complétement pâle. L'elfe démoniaque semblait si captivé par ce qu'il faisait comme si ce genre de chose le fasciné. Il approcha soudainement son visage de mon œil et avec sensualité, il lécha mes larmes autour de ce dernier créant en moi des frissons d'angoisse et de dégoût partout dans le corps. Le lutin s'écarta ensuite de moi avant de me sourire doucement en disant calmement :

- Tu as de si beaux yeux, ma belle...et tes larmes les embellies si bien...mais dommage pour toi, je serais sans pitié.

Le ton doux et bienveillant de sa voix donnait un côté assez malsain a ma scène. Ses caresses autour de mon œil devinrent alors plus fortes. Ses doigts s'étaient maintenant positionnés au quatre coins de mon globe oculaire et appuyaient de plus en plus fort faisant ainsi ressortir de plus en plus mon œil de son orbite. Je suis terrorisée, je ne peux rien dire, rien faire, la peur m'a paralysée sur place. Je suis perdue. Qu'est-ce qu'il m'a pris de venir ici ?!

Ses doigts me font affreusement mal à force que Ben appuie, prêt à m'arracher le globe oculaire à tout moment tandis que je le supplie minablement :

- Ben...je t'en supplie...

Il ne m'écoutais pas, un large sourire sur les lèvres. Ben était dorénavant trop loin dans sa folie. Je suis foutue.

PAN !

Quelqu'un venait de tirer en plein dans les doigts de Ben, frôlant ainsi mon pauvre oeil droit. L'elfe démoniaque me lâcha donc aussitôt me délivrant ainsi de son emprise sur moi. Je tomba alors lourdement au sol et rampa précipitamment à reculons le plus loin possible du démon vert. Je me tourna ensuite vers la direction de la trajectoire de la balle qui a été lancée un peu plus tôt et vis Simon accompagné des cinq creepyhunters qui gardaient l'entrée des cellules des virus un peu plus tôt.

Creepyhunter 1 : J'avais dit quoi sur la distance de sécurité, bordel ?!

Simon : (T/p), reste pas là et viens vite de notre coté !

Ni une, ni deux, je me détale en catastrophe derrière les creepyhunters rejoindre Simon qui me prend le poignet et m'entraîne vers la sortie. Je me retourne une dernière fois vers Ben qui est maintenant cerné de part et d'autre par les creepyhunters toujours dans sa cage. Quand il remarque que je le fixe, il me sourit innocemment en me faisant un clin d'œil comme pour me dire :"à la prochaine !"

Plusieurs heures plus tard, après que je me sois faite soignée des griffures de Ben dans le cou, disputé par le général pour m'être conduite irresponsablement et engu*lée par Simon pour la même cause, je monta dans ma chambre, honteuse. Résultat; je suis punie comme une gamine : enfermée dans ma chambre pendant une semaine entière !
Génial.

Enfin seule, je repense à tout ce que m'a dit Ben. Ce type me retourne complétement le cerveau, impossible de décrypter ces paroles, une vraie énigme vivante ! M'ayant donné un mal de crâne à moi-même en essayant de comprendre le virus vert, je finis tout simplement par m'endormir de fatigue dans mon lit, encore habillée, etc.

Ben : Yo, ça se passe ?

Moi : Je crois que t'es bien la dernière personne que j'ai envie de voir en ce moment...Surtout en rêve. Où devrais-je dire en cauchemar.

Il ricane avant de s'approcher de moi, l'air moqueur comme à son habitude. Bizarrement, il n'y a rien autour de nous, noir complet. Seulement lui et moi.

Ben : Ne soit pas si négative, au moins, tu sais que j'ai vraiment le pouvoir d'aller dans les rêves des gens !

Moi : Ça, je le savais déjà. Mais ce que j'avais un doute était que tes rêves soient prémonitoires ! Heureusement que ce n'est pas le cas !

Ben : À moins que ce ne soit une coïncidence dont j'en suis le créateur...

Moi : Hein ? Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

Il resta silencieux et se contenta de me lancer un regard malicieux. Une boule s'empara alors de mon estomac. Mon mauvais pressentiment que j'avais ces derniers temps ne faisait que monter en moi, encore plus que d'habitude.

Moi : Qu'est-ce que tu prépares encore, hein ?!

Il dit d'un air faussement innocent :

- Moi ? Mais rien...

Moi : Qu'est-ce que tu caches à la fin, m*rde ! T'en a pas marre de me faire tourner en bourrique ?!!

Ben : J'aime tourmenter les gens avec mes paroles !!! Mais pendant qu'on est en tête-à-tête, et cette fois-ci pour de vrai, tu veux pas qu'on parle de choses plus...Légères ?

Moi : Tu crois que j'ai envie de bien m'entendre avec toi ?!

Il dit avec un grand sourire, sûrement fier de sa petite blague comme à chaque fois :

- Tant pis, j'aurais essayé !

Soudain, une petite table et deux chaises de terrasse sortent du sol juste en dessous de nous, me faisant trébucher et m'asseoir sur une des chaises et Ben de même. Puis, tout le fond noir autour de nous se transforma petit à petit en une ville faisant fortement penser à Paris mélangé à Venise. Le lutin vert mit ces deux coudes sur la petite table de terrasse entre nous deux avant d'y joindre ces mains et y poser sa tête en disant d'un air sournois :

- Alors ?

Moi : Qu'est-ce que c'est que tout ça encore ?!!

Ben : Quoi ? Tu aurais préféré qu'on soit dans une belle chambre à coucher ? Ouais, moi aussi, mais je me suis dit que c'était pas très gentleman, surtout lors d'un premier date avec un "bg" comme moi si tu vois ce que je veux dire !!!

Moi : Lors d'un premier quoi ?!!

Ben me lança alors un regard plein de sous-entendu avant que la table rapetisse au fur et à mesure qu'il se penché vers moi et que je m'enfonçais dans le fond du dossier de la chaise. Quand nos nez se touchaient presque, il me lança un regard des plus intenses en disant d'une voix suave :

- Désolé Darling~ Je ne savais pas trop comment te le dire mais...~

Il soupira lentement d'un ton rêveur avant de me regarder de nouveaux intensément droit dans les yeux en disant :

- Je t'aime~

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