Chapitre 14
Je marche rapidement dans le couloir qui mène à la salle d'anglais. J'entends les pas d'Élise derrière moi – nous avons le même cours – mais je n'en prends pas compte. Le bruit de mes chaussures résonne dans le corridor comme des tambours dans mes oreilles.
— Attends, Margot ! On n'est pas censées courir un marathon, là ! se plaint ma meilleure amie. On va juste en cours d'anglais !
— Tu tiens vraiment à se prendre des heures de colle pour retard ?
— Bah, de toute façon, au point où on en est... Ce n'est pas si grave. Et puis, ce n'est pas le premier cours qu'on sèche.
— Tu sais bien que c'est différent, gromellé-je.
— Ah oui ? En quoi ?
Je lève les yeux au ciel en croisant son sourire narquois. Elle me désespère. Elle me lance un regard qui laisse entendre que je n'ai pas fini de la supporter, et continue.
— C'est différent, c'est tout, marmoné-je.
— Alors là, tu m'épates, ouah ! Je ne pensais vraiment pas que, comme c'est différent, c'est différent !
Je presse le pas. Plus que quelques secondes avant d'atteindre la porte et d'être débarrassée d'Élise pendant une heure. Elle me rattrape en courant – elle qui se plaignait pour le marathon.
— Sérieusement, Margot, qu'est-ce qu'il se passe ? D'habitude, tu es la première à vouloir rater les premières minutes de cours et partir des que la sonnerie se fait entendre...
— Pas aujourd'hui, c'est tout.
Je m'en veux de lui communiquer ma mauvaise humeur– quoique le mot « mauvaise » serait un bel euphémisme. Je suis plutôt d'humeur exécrable.
— Ouais. Bon, on arrive.
Elle toque légèrement sur la cloison et entre sans en avoir eu l'autorisation de la prof. Je la suis tandis que tous les regards convergent vers nous.
Si j'avais été la fille que j'étais il y a quelques mois, j'aurais levé la tête et souri. Maintenant, je me contente de ramener mes cheveux sur mon visage et de compter les secondes avant d'être assise à ma place définitive.
— Bon, où étiez-vous ?
Les iris de la professeure me fixent, sûrement en quête d'un prénom, sinon d'un nom de famille. Pas la peine, je sais déjà que ses efforts sont vains. Elle ne m'a pas vue depuis la rentrée, parce que j'étais avec...
Mes pensées n'osent pas prononcer son nom, comme si le faire me ferait mal. Pourtant, j'ai envie de penser à lui. De me rappeler chaque détail de son visage. Mais c'est comme si ma conscience en bloquait l'accès.
Ça me donne envie de pleurer, surtout que je l'ai vu il y a à peine une heure. Mais je ne dis rien et me contente de m'assoir. La prof abandonne sa recherche et revient à son cours.
Que fait Théo, en ce moment ? Il est toujours dans l'avion, mais est-ce qu'il mange ? Est-ce qu'il dort ? Est-ce qu'il pense à moi comme je pense à lui ? Je ne crois pas. Je crois qu'il n'arrivera jamais à tenir à moi comme je tiens à lui.
Alors je prends un stylo et écris mes cours, comme avant. Ça date tellement. J'ai l'impression que, avant Théo, il n'y avait rien. C'est le grand vide intersidéral. Il a été la bougie qui a illuminé et réchauffé ma vie pendant quatre mois.
Je soupire. Ce n'est vraiment pas le moment de penser à ça. Ça ne fera que me faire me poser des milliers de questions, et je n'ai absolument pas besoin de ça.
— Ça va ? murmure Élise.
Je n'avais pas remarqué qu'elle s'était assise près de moi. Je me mords la lèvre, comme pour me punir.
— Ouais, ça va.
Elle me jette un regard suspicieux qui me signale qu'elle lâche l'affaire, mais seulement pour le moment.
Durant toute l'heure, je n'écoute que d'une oreille. De toute façon, je n'ai jamais vraiment écouté en cours. Je me contentais, avant, de fixer la fenêtre dans l'espoir d'un échappatoire. Aujourd'hui, je prends un crayon entre mes mains. Je ne peux pas rester sans rien faire, il faut que je pense à autre chose. Alors je tourne et retourne l'objet, dessine dans la marge de mon cahier. Ma meilleure amie me regarde avec un air étrange, comme si... Comme si elle faisait face à une inconnue.
Quand ça sonne – enfin –, je prends mon sac et sors tout de suite. Je lui adresse un mince sourire pour me faire pardonner.
Je pensais qu'elle allait me lâcher pour le reste de la journée, mais c'est peine perdue. A peine ai-je atteint le fond du couloir, qu'elle me rattrape en courant. Je lui jette un regard en coin pendant qu'elle commence à parler. Si elle savait à quel point je ne l'écoute pas. S i elle savit à quel point je suis totalement ailleurs.
— Dis Margot ? fait-elle au bout d'un moment.
— Mmh ?
— Tu m'écoutes ?
Je me mords la lèvre pour ne pas être froide. Il faut vraiment que je reprenne mes esprits. Il sera bientôt là, et puis cela ne fait que quelques heures qu'il est parti, je ne peux pas rester là à me morfondre.
— Pas exactement.
— Bon, reprend-elle.
Je ne louerai jamais sa patience. J'aurais explosé depuis plusieurs minutes si j'avais un meilleure amie dans le même état que moi. En fait, je n'aurais jamais une meilleure amie comme moi. Je ne me supporterais pas, je pense.
— Ce que je disais c'est que, à Noël...
— Élise, Noël, c'est loin.
— On s'en fiche, de ça ! Juste, écoute-moi. C'est tout.
— D'accord, vas-y.
— On a un projet avec les filles ! Pour Noël, on voudrait...
— Attends, quelles filles ?
Elle me regarde comme si c'est logique et je jette un coup d'œil autour de nous afin de vérifier s'il y a des filles à-côté. Il n'y a personne.
— Ben, tu sais, je suis peut-être ta meilleure amie, mais on a d'autres amis... Apolline, Ashley, Alex, Jasmine, Hugo...
Inutile de dire que je les avais totalement oubliés. Enfin non, ils étaient juste sortis momentanément de ma tête. Pendant plus de quatre mois.
— Oui. Bien sûr, oui.
— Tout ça pour dire que j'ai fait la connaissance d'un groupe de filles super sympas, et on a un projet pour le lycée ! Enfin que pour les terminales mais c'est déjà pas mal, non ?
— C'est génial.
— Donc, comme je le disais (Elle me jette un regard appuyé.), pour Noël, nous allons organiser une soirée !
— Ah oui ?
Je sais que je dois faire preuve de plus d'enthousiasme, mais je n'arrive pas à trouver une soirée de Noël si exceptionnelle.
— Oui ! Mais ce ne sera pas une soirée comme les autres... Elle commencera par une bal d'hiver, puis se terminera pas un repas ! Il y aura des stands animés par des bénévoles, autant dire des lycéens qui n'ont pas de partenaire ! Le proviseur nous a donné son accord, ça se fera le seize décembre pour tous les terminales, qui pourront évidemment être accompagnés par des plus jeunes ou plus vieux. Voilà ! Tu en penses quoi ?
— J'en pense que tu te crois vraiment dans une série américaine, c'est fou. On habite à Lyon, Élise, pas à New York !
Étonnamment, elle ne se départit pas de son sourire.
— J'étais sûre que tu allais dire ça.
— Je suis si prévisible ?
— Bien sûr que oui, et pour te faire taire, je vais t'emmener quelque part pendant la pause.
— Sympa, j'ironise. Où on va aller ?
— Ce sera une surprise !
~ NDA ~
Heyyy... Oui c'est moi, non, vous ne rêvez pas, je suis bel et bien vivante !
Je pense qu'actuellement, j'ai perdu environ 99% des lecteurs de Further than Dawn tellement ça fait longtemps que ce livre est en pause (depuis le 2 Novembre, et nous sommes le 27 Février) ^^'
MAIS CE N'EST PAS GRAVE, POSITIVONS, YOUPI, J'AIME LA VIE !
Bref, j'ai commencé ce chapitre le 17 Novembre et je le finis aujourd'hui. Vaut mieux tard que jamais, non ?
J'espère qu'il vous plaira quand même, je ne vous cache pas que mon rythme de publication va être trèèèèèèèèès irrégulier étant donné que j'écris un autre livre qui me plaît beaucoup plus en parallèle. ALORS DEPECHEZ-VOUS DE METTRE CE LIVRE DANS VOTRE BIBLIOTHEQUE, POUR ETRE AVERTI.E. QUAND UN CHAPITRE SORT !!!
Non, ce n'est pas un ordre, c'est un conseil, humhum.
Avant de partir, je dois avouer que j'ai vraiment trop peur que personne ne lise ce chapitre... Mais bon, on verra bien haha ^^'
(En même temps c'est un peu - beaucoup - de ma faute, hein)
Bref, je vous souhaite une bonne journée mes chers sujets !
Sa Majesté qui ne peut pas mettre d'émoji couronne parce qu'elle est sur ordi :')
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