΅ LXII ΅
En voyant ses mains trembler une nouvelle fois sur la sculpture de Joseph qu'il était en train de faire, Pierrot soupira, posa son ouvrage, et les secoua devant lui dans l'espérance qu'elles puissent se calmer.
Dernièrement, il était très angoissé. Dès qu'un bruit se faisait entendre dans la boutique il tournait la tête comme une mangouste en déroute, et son regard pouvait s'égarer très longtemps sur les murs avant qu'il ne se rende compte qu'inconsciemment, il se défonçait les lèvres et torturait la peau autour de ses ongles.
Et le pire était probablement qu'il ne connaissait pas la cause de cette agitation. Ce qui était vachement frustrant.
À la base, il avait même arrêté de faire ses commandes de bijoux habituelles pour se tourner vers la crèche, histoire de se calmer, mais force était de constater que c'était encore pire.
"Alors, c'est toi qui me fais peur ? Demanda-t-il à la petite figurine angélique qui était posée devant lui. Tu viens me voir même la journée, maintenant ?"
Le petit Jésus ne lui répondit évidemment pas, mais cette interaction détendit légèrement l'orfèvre. Pas assez cependant, puisque lorsqu'il reprit Joseph pour reprendre son travail dessus, il ripa encore et fit une encoche moche dans son épaule parfaite.
Las, il reposa définitivement le petit personnage et partit mettre son manteau. Il irait se balader un peu, ça lui changerait les idées. De toute façon, il avait prévu d'aller voir son père dans l'après-midi, et il était quinze heures trente, ce qui rentrait dans un horaire d'après-midi.
"Je vais lui faire la surprise d'arriver plus tôt, sourit le jeune homme pour lui-même. Il ne m'attend certainement pas encore, mais il m'a dit qu'il aurait besoin d'aide..."
Il prit la décision d'y aller à pied, comme ce n'était pas trop loin, et sa marche prit soin de lui donner des doigts gelés, des pieds en compote et des joues brûlantes une fois qu'il passa la porte de la boutique de son père. Mais toujours pas de nouvelles de sa perte d'attention, cependant : il avait l'impression d'être en pleine chute de tension, et c'était plutôt désagréable.
"Papa ? Je suis là, lança-t-il dans l'atelier, qui comme à son habitude regorgeait de bruits et d'échos de voix typiquement... chantier."
Il adorait cette ambiance.
"Pierrot, viens ici s'il te plaît, entendit-il rapidement tandis qu'il déposait son manteau sur la patère de l'entrée. Tu vas pouvoir nous aider..."
Une seconde plus tard, Pierrot était en bas, prêt à faire son œuvre. Enfin, sa baisse de tension lui avait fait rater l'une des marches de l'escalier et se rattraper gauchement à la rambarde, mais dans l'idée, il était prêt à l'emploi.
"Tu n'as pas l'air en grande forme, ça va mon grand ? Releva son père, qui n'avait pas manqué sa cascade, et ne voyait pas les soucis de santé d'un très bon œil depuis sa sortie du coma.
— Oh, oui, juste un peu patraque, le rassura Pierrot en se penchant sur la table. Que se passe-t-il ?"
Son père le regarda un instant avant de reprendre, pour lui montrer qu'il n'était pas dupe, mais Pierrot était adulte, après tout.
"Les feuilles que tu nous as livrées sont parfaites, mais on n'arrive pas très bien à se décider sur l'agencement à leur donner, lui exposa son père en montrant un petit tas d'imitations de feuillages produits par Pierrot lors du dernier mois d'une main, et l'un des battants de la porte de l'autre — un ouvrage de deux mètres sur quatre gentiment posé sur une table. Sur le dessin que le client nous a livré, il y a une petite incertitude de mesures, si on peut le dire comme ça. Or il nous a dit, si on a un souci, de voir avec toi. "
Pierrot leva les sourcils. Tiens.
"C'est... OK. Il a dit pourquoi ?
— Non. J'ai pensé que c'était l'un de tes amis.
— Ça ne l'est pas, je ne l'ai jamais rencontré. Enfin, ce n'est pas grave, balaya l'orfèvre en secouant la tête — mauvaise idée, il manqua faire un vol plané. Du coup, où est l'incertitude ?"
L'employé le plus proche — car oui, ils étaient trois autour de la table — se pencha pour prendre un plan pas très loin.
"Il y a un petit souci pour remplir ce panneau-là, lui montra-t-il sur le dessin, effectivement un peu fouillis sur cette zone. On ne sait pas ce qu'a voulu dire le client."
Pierrot prit la feuille, l'éloigna de lui, la pencha sur le côté en penchant lui-même sa tête sur le côté, mais force était de constater que cette partie du dessin était trop brouillonne pour être interprétée dans le cadre d'une production matérielle.
On voyait rien, en gros.
"Je pense qu'à partir de là il faut partir sur les volumes plutôt que le nombre d'objets, commença-t-il en prenant un crayon pour gribouiller sur un carnet qui traînait. Sur son truc, on voit qu'il y a un gros tas là, rien là, et ici des trucs disparates, dessina-t-il à l'intention de ses collègues du jour au moyen de patates sur un rectangle. Du coup il faut chercher à décorer en fonction de ça. Pour l'orientation des feuilles et le reste, je pense que vous n'avez pas besoin de moi...
— Merci beaucoup mon grand, lui sourit son père en lui frottant l'épaule, on va pouvoir continuer. Tu peux aller te poser dans la salle de repos, tu es vraiment pâle.
— Je ne peux pas vous regarder ? Tenta de négocier le jeune homme, qui prenait l'ouvrage du métal comme une séance d'asmr. Au cas où vous auriez besoin de moi...
— Va t'allonger. "
Le combat de regard qui commença fut vite perdu par le plus jeune, qui dut partir vers ladite salle de repos prestement, ce qui au fond ne le dérangeait pas, mais bon, c'était quand même dommage de ne pas pouvoir passer un peu de temps avec son papa.
En chemin, ses pieds se dirent que ce serait pas mal de disfonctionner un petit peu, et le firent donc trébucher dramatiquement sur du vide, le faisant atterrir pile poil sur la tranche d'une belle tôle appuyée sur le côté d'une table.
Faute à son état sans doute, il ne réalisa qu'il s'était défoncé que lorsque son père hurla en accourant vers lui. Mais certainement pas parce qu'il s'était gamellé, ni parce qu'il y avait soudainement du sang partout, ni encore parce que la tôle lui tomba à moitié dessus avec fracas — elle fut heureusement rattrapée par le collègue de son père, qui portait des gants, lui.
"MON DIEU ! PIERROT ! Hurla donc son père, s'accroupissant avec un peu de difficulté à côté de lui. Est-ce que ça te fait mal ?"
Je me suis fait quoi, là ? Peinait encore à réaliser le jeune homme, qui louchait sur la drôle de couleur qui décorait maintenant le sol.
"Ta main...! Murmura Archibald — oui, son père a toujours un prénom — en lui soulevant l'avant-bras."
Et c'est seulement lorsqu'il vit qu'il s'était déchiré le bras de la paume de sa main jusqu'à son coude qu'il sentit une sensation absolument atroce s'enrouler autour de ses doigts et de son poignet, et qu'il sentit la douleur arriver — et il ne put retenir une inspiration brusque, ni un grognement juste après.
La vache. S'il n'était pas assis, il serait tombé par terre.
"On va tout de suite t'emmener à l'hôpital, déclara son père en commençant à lui enrouler une bande de sparadrap autour du coude, avec beaucoup de coton blanc qui devint rouge en trois secondes — non, Pierrot ne savait pas d'où le coton était apparu. Ne te lève pas mon grand, surtout reste assis !"
Le concept de se mettre debout était à cet instant assez abstrait pour le jeune homme, qui avait déjà du mal à se tenir droit. Sa tête dodelinait comme une girouette dans le vent, et sonnait très creux. Il n'arrivait plus à réfléchir.
Il sentit vaguement son père le regarder, puis se ruer sur lui pour le secouer, et si ses tympans n'étaient pas si opaques il aurait sans doute pu comprendre ce qu'il hurlait à son collègue, qui... avait disparu.
Michel a dépop, gloussa Pierrot en pensée, alors que son père se courbait pour le prendre sur son épaule — ce changement de position lui donna une envie de vomir qui faisait peu éloge au sacrifice de la chemise de travail de son père, alors il se retint.
Ensuite, il y eut une succession de sensations cotonneuses et de sons disparates, mais à un moment, Pierrot fut tout de même assez conscient pour saisir qu'il était dans une ambulance — ou dans un cube blanc avec un mec portant un masque bleu penché sur lui, mais l'hypothèse de l'ambulance était assez plausible.
"Monsieur, est-ce que vous m'entendez ? Finit-il par comprendre quand il eut réalisé que l'infirmier lui répétait la même chose depuis deux minutes.
— Hm, grogna-t-il pauvrement, son cerveau focalisé sur son bras droit qui pulsait violemment, où qu'il fût.
— Écoutez-moi bien monsieur, reprit l'infirmier, sautant sur l'occasion d'avoir une bribe de conscience de la part du jeune homme. On vous emmène à l'hôpital, d'accord ? Vous êtes tombé, mais il n'y a rien de grave, on va vous recoudre rapidement.
— Papa ? Marmonna Pierrot, pensant à son père, allongé dans ce même hôpital.
— Votre père nous a appelés monsieur, il est allé chez vous pour vous prendre quelques affaires, le rassura l'infirmier. Nous allons aux urgences.
— Je vais dormir là-bas ? Chercha à comprendre le jeune homme, qui ne voyait pas pourquoi il pourrait avoir besoin d'affaires.
— Possible. Probable, même."
Pierrot eut une pensée pour l'équipe. Serait-il estropié dans son rêve aussi ? Il avait déjà entendu dire de l'hôpital que c'était un endroit où on était dérangé toute la nuit, et où il était difficile de dormir. Pourvu qu'il ne soit pas réveillé à tout bout de champ, ça la foutrait mal.
"Honnêtement, est-ce que je pourrai travailler bientôt ? Demanda Pierrot à l'infirmier, ayant déja retrouvé toute sa tête parce que, vous savez, il vous a déjà prouvé maintes fois qu'il est un génie."
Il était assez difficile d'en juger correctement avec le masque qu'il portait sur la figure, mais Pierrot était quasiment sûr que l'infirmier avait fait la moue en regardant dans la direction de son poignet.
"Ça dépend, temporisa-t-il en captant sans doute la panique naissante du jeune homme. Vous faites quoi ?
— Orfèvre.
— Hmmmmmm, gaucher ou droitier ?
— Ambidextre.
— Alors dans une semaine ou deux vous êtes reparti. À mon avis.
— Il n'y a pas moyen de négocier ?
— Quoi, vous voulez plus longtemps ?
— Nan, moins... "
L'infirmier explosa de rire.
"C'est pas pour votre main gauche que je m'inquiète, expliqua-t-il à Pierrot qui le regardait, interdit. Si ne s'agissait que d'être capable de travailler sans utiliser votre bras droit, je pense que le médecin ne vous dirait pas non, si ce n'est de reprendre en douceur le temps pour votre corps de se reposer un petit peu, sauf qu'avec la blessure que vous avez là, la dose de morphine qu'on va vous administrer va être trop forte pour que vous puissiez rester debout toute la journée.
— Alors en soi je pourrais travailler ? "
L'infirmier le regarda sévèrement.
"Mon vieux, ne jouez pas à ça. Si on vous astreint à ne pas travailler, ne travaillez pas. Ne cherchez pas à vous surmener alors que vous êtes en état de faiblesse."
Pierrot tourna la tête en fronçant le nez, contrarié. Était-ce si difficile de comprendre qu'il n'avait que son métier, dans la vie ? Ne pas travailler équivalait à ne rien faire, et s'il est bien quelque chose que le copain Pierrot n'aime pas...
Au moins je verrai beaucoup plus la team, on peut le voir comme ça, soupira-t-il intérieurement alors que l'ambulance s'arrêtait et que les portes s'ouvraient.
C'est approximativement à cet instant qu'il se rendit compte qu'il était attaché à un brancard — allongé ça il avait capté, mais un brancard quoi —, et qu'il devint sourd, aveugle et muet tout en même temps. Pleins d'ambulances arrivaient de partout, des urgentistes criaient des ordres inaudibles entre les véhicules, dont les reflets blancs sous le soleil avaient tout d'assassins aux yeux de l'orfèvre, qui jusque là avait survécu avec les néons blafards de sa propre ambulance. D'ailleurs, on le faisait rouler quelque part, mais il n'avait aucune idée d'où était passé son infirmier, remplacé par une urgentiste. Quel dommage, il n'avait même pas pu lui demander son prénom.
Bien vite, l'extérieur fut remplacé par le couloir des urgences, que Pierrot se souvenait d'avoir déjà traversé à Noël, et qui représentait toujours un bordel de sons et de visions morbides à lui tordre le ventre.
Il ne l'avait pas réalisé, mais aller aux urgences impliquait d'entrer aux urgences. Ce qui paraît plutôt limpide, mais il n'avait pas fait le rapprochement, avant. Innocent qu'il était.
Heureusement pour lui, les brancards étaient des invités VIP, et on le mena tout de suite dans une petite pièce fermée par des rideaux, qui lui offrait juste assez d'intimité pour qu'il n'ait pas l'impression d'être là.
Mais au fait, à quoi ça ressemble, mon délire ? Se demanda-t-il, à juste titre puisqu'il n'avait pas eu l'occasion de regarder son bras depuis... qu'il avait dessiné des patates dans un rectangle.
Il leva la tête du brancard, fut à moitié assommé par un mal de crâne fulgurant, dirigea ses yeux vers son poignet, et... fut partagé entre l'idée de 'c'est trop cool' et 'quelle horreur' en une seconde.
L'urgentiste qui l'avait amené dans cette petite pièce lui avait retiré le bandage de fortune que l'ambulancier lui avait fait, ce qui laissait sa plaie à nu, et refaisait couler un peu de sang par son poignet, même si l'estafilade qui tournait légèrement autour de son avant-bras ne saignait plus, et conservait une teinte rougeâtre entourée de craquelures de sang du plus bel effet. La base de sa paume avait l'air d'avoir été tranchée en deux, et il s'inquiéta pas mal pour l'articulation de son poignet, pour le coup. L'entaille avait l'air biennnnn profonde : si ça ne saignait pas, on verrait sans doute l'os.
"Bonjouuuuu- Pierrot ! Qu'est-ce que tu fais là ?"
*sursaut jusqu'au plafond.jpeg*
*hurlement de douleur silencieux parce que le poignet s'est plié.mp3*
"Niall, articula enfin l'orfèvre en se demandant comment il était putain de possible qu'il croise ce mec à chaque fois qu'il allait à l'hôpital. Je pourrais te retourner la question !
— Bah, je suis en immersion parmi les hospitaliers, et aujourd'hui il y a beaucoup de monde alors on m'a envoyé ici, sourit l'irlandais le plus simplement du monde — et à la réflexion, ça faisait sens. Et toi ?"
Puis son regard dériva sur le bras du jeune homme, et il fit une drôle de tête.
"Oh, tu ne t'es pas raté. Accident de travail ?
— Non, je ne travaillais pas. J'ai trébuché. "
Nouvelle drôle de tête.
"Tu t'es fait ça en trébuchant ? Répéta Niall, l'air clairement sceptique. On dirait qu'on t'a fouillé le bras avec un couteau.
— C'est... élégant, toussota l'orfèvre, qui ne voulait PAS imaginer la sensation que ce serait. Non, j'étais dans l'atelier de mon père pour faire une petite visite, puis j'ai fait une chute de tension, et j'ai trébuché sur une tôle. Rien d'incroyable.
— Un rien d'incroyable qui fait quand même trente centimètres de couture pour moi, ironisa Niall en s'asseyant à côté du lit de Pierrot — il a oublié de vous le dire, mais on lui avait fait changer de trône, entre-temps. Il me semble que tu n'es pas un grand familier des hôpitaux, toi, non ?"
Pierrot le regarda en biais. Il n'avait, de mémoire, jamais communiqué qu'il détestait les urgences. Quoique. Il ne l'avait pas dit à Harry, à Noël ?
"Harry m'a dit que tu t'étais senti mal, la dernière fois, continua Niall quand il eut constaté le silence de Pierrot. Enfin, peu importe, le fait est que tu auras un merveilleux souvenir ici grâce à moi !
— Et en quel honneur ? Se détendit l'orfèvre face à ce changement de sujet.
— En l'honneur de ce splen-dide fil rose avec lequel je vais recoudre ton petit accident, sourit Niall jusqu'aux oreilles — Pierrot préférait se concentrer là-dessus plutôt que sur l'aiguille qui accompagnait le fil.
— Tu m'en vois ravi, soupira l'orfèvre en détournant le regard. Ça va prendre longtemps ?
— Je ne couds pas très vite, si telle est la question.
— Non, mon arrêt de travail. Il va durer longtemps ? "
Niall, qui avait commencé son ouvrage, réfléchit, le visage penché sur l'avant-bras de son patient.
"... Écoute, je sais que travailler est important pour toi, mais... Tu vas devoir faire une pause, lui exposa-t-il gentiment. De toute façon, tu seras trop shooté pour réussir à bosser sérieusement. Mais je sais que tu arriveras à travailler de toute façon, alors disons juste que tant que tu n'utiliseras pas ton bras droit et que tu ne forceras pas, tout ira bien. "
Pierrot sourit.
"Merci Niall, dit-il sincèrement à son ami, qui le regarda une seconde avant de se reconcentrer.
— Merci de m'obéir, rouspéta l'irlandais, faisant pouffer le plus jeune. C'est mignon de me faire les yeux doux, mais si c'est pour passer des heures devant tes œuvres ensuite...
— Nooon, je vais doser, tempéra Pierrot plus ou moins sincèrement. D'ailleurs, comment ça va, chez vous, en ce moment ?
— Oh, bien, on commence à avoir des échos de la Semaine Sainte au chœur, Charlie s'est déjà promis de nous faire bosser comme des dingues, et le concert de Pâques va bientôt arriver aussi, donc... plein de choses. Les partiels arrivent aussi, et les périodes de stages pour nous cinquièmes années. D'où le fait que je sois ici d'ailleurs.
— Parfois j'oublie que vous êtes encore étudiants, sourit Pierrot pour lui-même. Vous êtes si... matures.
— Je vais faire comme si je n'avais rien entendu, ricana Niall en déplaçant doucement son aiguille. J'espère que tu n'as pas oublié à quel point on est instables ?
— Mais il y a quand même quelque chose chez vous que je n'ai jamais vu ailleurs, insista Pierrot. Que ce soit le talent fou de cette meuf pour la musique, ou votre complicité à tous alors que vous êtes si différents... J'aimerais avoir plus d'amis comme vous. "
Cette fois, Niall le regarda franchement.
"Tu n'as pas l'air de te rendre compte d'à quel point tu es unique, Pierrot. "
Et Pierrot ne sut plus quoi dire, alors il tourna la tête de l'autre côté. Et puis une chose en entraînant une autre, il s'endormit là.
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