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Et allez, songea-t-il en regardant l'horloge trônant fièrement sur le mur en face de lui pour la énième fois en sept minutes. Encore huit à tenir.

Il était à un speed dating. Oui, ce genre de choses existe vraiment, et non, il ne s'étendra pas sur sa vie sentimentale ici.

Il se sent juste seul, depuis quelques années, et il fait comme il peut pour trouver de la compagnie -- pas forcément charnelle, mais plutôt chaleureuse. Il aurait bien essayé d'avoir un chien, mais il vivait en appartement, et avoir une boule de poils malheureuse à cause du manque d'espace et de la solitude n'était pas vraiment dans ses souhaits proches, et il ne pouvait pas non plus prendre un chat parce qu'il les trouvait maléfiques.

Et il n'aimait pas non plus les colocataires car bavards, bruyants, sales, font comme chez eux, mettent leurs chaussures ou leurs pieds nus sur le canapé, laissent de la vaisselle dans l'évier parce qu'ils ont la flemme de la faire et parce que c'est certainement pas eux la bonne poire de l'appart, et puis plein d'autres choses encore.

Alors autant me trouver une copine, ce sera plus simple, du moins c'est ce que je pensais, soupira-t-il silencieusement en regardant l'horloge à nouveau — oupsi, de toute façon elle était pile en face de lui. Comment ça, seulement huit minutes qu'elle me parle de ses chiens ?

« Mais bref je m'étale, finit-elle enfin à un moment — il avait arrêté de compter oui oui —, les joues roses et le sourire adorable, si seulement elle ne sentait pas autant la croquette et le chien mouillé. Tu fais quoi dans la vie ?

— Je suis orfèvre, répondit-il en souriant, pas fâché d'avoir dépassé la première question conseillée par l'agence, soit 'Quels sont tes intérêts ?', qui présentait un sous-entendu financier indéniable. »

Sa réponse à lui à cette première question avait duré approximativement cinq secondes, mais sa vis-à-vis avait un peu digressé.

« Et toi ? Reprit-il après une seconde de silence où il avait oublié que la sociabilité est un art à pratiquer dans chaque phrase. C'est en rapport avec les animaux ?

— Oui, rit-elle doucement en rosissant — encore. Je ne comprends pas trop comment tout le monde devine ça... »

Elle ne sent pas son odeur, réalisa le jeune homme, consterné mais n'affichant qu'un air doux pour ne pas paraître impoli.

« Je suis toiletteuse en ville, et bénévole à la SPA, sourit la jeune femme en redressant son épaisse paire de lunettes noires — dont les verres portaient de splendides traces fantomatiques de boue. J'y vais trois à quatre fois par semaine, alors j'y ai mes habitudes, rit-elle franchement sans savoir à quel point on le ressentait. D'ailleurs, Choupette et Loulou ne s'en plaignent pas, reprit-elle de son air passionné qui lui donnait l'air d'avoir avalé un seau d'étoiles. Ils sont »

Et c'est reparti, sourit gentiment le jeune homme en hurlant à la mort au fond de lui. Est-ce qu'elle ne vit que pour eux ? Pas question qu'ils dorment dans notre lit si on  vient à se mettre en couple.

Il se perdit ensuite sur le décor, n'écoutant les blablas enthousiastes de la jeune femme que d'une oreille distraite. Les duos autour d'eux étaient de deux types : passionnés ou ennuyés, comme lui en soi. Deux étaient même en train d'attendre que ça passe, penchés sur leurs téléphones.

Au fond, il ne savait pas trop pourquoi il était ici. Est-ce qu'il était vraiment prêt à supporter une personne, certes amoureuse de lui — en théorie — mais qui perdrait des cheveux dans la douche, râlerait au moment de sortir les poubelles, se déchargerait sur lui quand elle serait en colère, ou même aurait les pieds froids dans le lit ?

Pas trop non, soupira-t-il une nouvelle fois, redressant son regard dans celui de la jeune femme face à lui, plutôt concentrée sur les rainures de la table en lui détaillant le régime alimentaire de ses chiens. Je ne peux quand même pas la laisser parler tout le temps, réalisa le jeune homme en jetant un nouveau coup d'œil à l'horloge.

Trois minutes.

Je peux le faire, au nom de la politesse et de la bienséance.

« Si je voulais un chien, qu'est-ce que tu me conseillerais comme race ? »

Aussitôt, les yeux de — Bénédicte je crois ? — s'ouvrirent en grand et un immense sourire fendit son visage.

« Tu en veux un ? L'agressa-t-elle presque, excitée.

— J'y ai pensé, acquiesça-t-il avec un sourire presque vrai. Mais je ne sais pas si c'est raisonnable, j'habite en appartement...

— C'est sûr que ce serait un peu compliqué, réfléchit-elle à voix haute, à moins que tu ne le promènes plusieurs fois par jour et qu'il ait un accès presque total à l'appartement, pour pouvoir s'y sentir bien. Il ne faut surtout pas oublier de le sortir, il deviendrait fou et atomiserait ton canapé, pouffa-t-elle d'une façon mignonne. Tu es plutôt gros ou petit chien ? »

Il ignora son esprit mal tourné qui ricanait au fond de sa conscience et réfléchit une seconde.

« Je ne sais pas, avoua-t-il finalement, je veux juste de la compagnie. Disons un moyen ?

— Il y a d'autres moyens d'avoir de la compagnie qu'un chien, le détrompa-t-elle avec raison, ou d'être en couple, ou de sortir en soirée. Tu te sens seul ? »

Il eut un mouvement de recul, surpris de la tournure que prenait la conversation.

« C'est si visible que ça ?

— Oui. Tu as l'air épuisé.

— Ça n'a peut-être pas de rapport.

— Tu t'es déjà trahi, tu sais ? »

Il soupira — qu'on lui donne une éolienne, il servira à quelque chose.

« Oui je me sens seul, soupira-t-il — tiens tiens — à nouveau en baissant son regard sur la table. Et non, je n'ai pas envie d'être en couple non plus. Mais je ne sais pas trop quoi faire d'autre que me mettre avec quelqu'un ou adopter un animal.

— Tu n'as pas de la famille ? Tenta de l'aider son interlocutrice d'une voix douce qui l'irrita profondément. »

Bon sang, je ne suis pas un chiot !

« Non, ils habitent loin et on n'est pas forcément en bons termes de toute façon, esquiva-t-il avec un sourire forcé, passant volontairement sous silence le décès de sa mère — c'était il y a longtemps de toute façon — et le coma de son père. Et je n'ai pas vraiment d'amis non plus, je n'ai jamais été très sociable. »

La cloche de fin de rendez-vous surprit la jeune femme — et fit aussi sursauter le jeune homme, qui se détendit tout de suite en comprenant que ce moment de gêne extrême était terminé —, qui se leva et se tint maladroitement debout à côté de sa chaise, ne sachant pas trop quoi dire pour dissiper le malaise de ceux qui savent qu'ils ne se reverront jamais mais essayent de se quitter sur un mot agréable.

« À plus, lança finalement le jeune homme pour que la toiletteuse laisse la place à la personne suivante. »

Le jeune femme — il ne savait toujours pas si elle s'appelait bien Bénédicte au final — sursauta, puis se retourna et partit à grand pas, manquant se prendre l'imposante dame à la robe éclatante derrière elle. Elle murmura un mot d'excuse à la concernée, qui secoua la tête gentiment et s'assit devant son rendez-vous.

« Alors, commença-t-elle d'une voix riche et grave. Je ne veux plus être en couple.

— La même, souffla le jeune homme en s'affalant aussitôt sur sa chaise, laissant tomber le masque de bienvenue qui convenait dans cette situation pour paraître poli et bien élevé. Je suis fatigué de mon couple avant même qu'il ne se soit formé.

— Si tu veux mon avis, tes sens sont troublés par le gaz que tu te prends depuis un quart d'heure, plaisanta la rousse avec un sourire taquin, qui dévoila de profondes fossettes dans ses joues — et pardonnaient légèrement le fait qu'elle venait de charrier une inconnue innocente.

— Elle reste gentille, protesta doucement le jeune homme en relevant un doigt.

— Pas de quoi se souvenir de son nom je parie, rétorqua la rousse d'un air espiègle. Enchantée, Dorémi, se présenta-t-elle pour ne pas laisser le silence d'aveu de son vis-à-vis s'éterniser. Étudiante en médecine neurologique et membre d'une chorale quand j'ai le temps. Pas d'animal de compagnie parce que je n'aurais pas le temps de m'en occuper, je venais ici pour me chercher un copain qui puisse me faire couler des bains et s'occuper de mes repas, mais après ce soir je crois que Deliveroo et Uber Eats resteront mes seuls amours, soupira-t-elle avec un air dramatique.

— On voit bien que c'est la dernière entrevue, tu n'as plus aucune formule de politesse, s'amusa le jeune homme, se redressant complètement sur sa chaise, revigoré par la déferlante d'énergie qu'était Dorémi — tiens, il se souvenait de son nom.

— Oui, je n'en peux plus, acquiesça-t-elle avec un soupir, j'ai perdu foi en l'amour là. Les gens puent, ont les dents sales et se croient subtils quand ils font des sous-entendus pervers.

— Je n'en ai pas fait, se défendit le jeune homme.

— C'est vrai, c'est peut-être un signe, s'émut l'étudiante avec une main sur le cœur. Mais tu ne veux pas être amoureux de moi ou m'avoir dans ton lit, c'est la nuance.

— Je te le concède, je ne suis pas prêt à accueillir quelqu'un de ta prestance chez moi.

— Très belle manière d'éconduire une femelle potentiellement en chaleur, mon cher. Rassure-moi, ça n'a pas de rapport avec mon physique ? Fronça-t-elle les sourcils tout-à-coup. »

Il secoua la tête tout de suite, un peu surpris du changement de sujet — mais si parler du tour de taille, il est vrai, plutôt colossal de son interlocutrice pouvait la soulager d'un potentiel jugement de sa part, alors soit.

Moi-même j'ai l'épaisseur d'un spaghetti cru, alors bon... On pourrait mettre six moi en elle, sans mauvaise allusion.

« Je n'ai aucun problème avec ça, la rassura-t-il sincèrement. C'est de naissance ?

— Oui, j'ai un pattern génétique très favorable à l'obésité, et ça se lance dès que je mange une patate, ou quoi que ce soit de bon en fait, expliqua Dorémi en jouant avec ses boucles lâches. Du coup je fais attention à ce que je mange, mais ça reste minime comme impact, et je suis juste considérée comme grosse. Honnêtement, je m'en fous, mais la moitié des gens ici m'ont regardée comme une montgolfière dans un salon, et après avoir subi des questions sur mon poids — des rois de la subtilité vraiment —, ils se sont mis à me draguer ou me snober sans aucune classe. Je te jure, des cas.

— Tout le monde n'a pas la présence d'esprit de rester aimable quand quelque chose ne lui plaît pas, les défendit un peu le jeune homme, conscient qu'ils avaient tort mais voulant alléger le possible ressentiment de Dorémi à leur égard.

— T'inquiète, je m'en fiche au fond, juste, sur le moment c'était pas agréable, bouda la rousse en faisant une lippe comique. Mais parlons de toi. Des passions ? Ton métier ? Déjà été en couple ? Je connais le coupon de cette agence par cœur, soupira-t-elle en secouant la feuille sobrement intitulée 'Des questions à poser en cas de panne d'idées !' fournie.

— Je suis orfèvre, dit simplement le jeune homme. J'ai fini mes études il y a deux ans, et maintenant j'ai ma propre boutique de productions et retouches.

— Tu la tiens seul ? S'étonna Dorémi. Tu es jeune !

— Je suis à peu près sûr qu'on a le même âge moi, rit-il doucement. Vingt-deux ans.

— Quel talent, murmura la rousse en secouant la tête, vraiment surprise. Les gens me donnent vingt-cinq ou vingt-six d'habitude.

— Mais je ne suis pas les gens, je suis un orfèvre qui examine les plus belles pierres.

— Ouah la disquette si bien placée, s'étouffa presque l'étudiante. Mais du coup tu fais quoi en ce moment ?

— J'ai un stagiaire pour le mois, il m'aide sur une commande importante que je devrai rendre bientôt, même si en général je suis seul. Je n'apprécie pas trop le surplus de monde autour de moi, travailler seul me repose. Et au moins je peux écouter ma musique tranquille.

— Tant mieux pour toi si tu aimes ce que tu fais, sourit Dorémi, montrant ses fossettes à nouveau. Tu as déjà été en couple du coup ? Tu as l'air un peu... vide. Sans vouloir te vexer.

— Je n'ai jamais été en couplé, non, sourit tristement le jeune homme en baissant les yeux sur la table, mais je me sens seul en ce moment, c'est pour ça que je suis là. Même si maintenant je suis un peu découragé.

— On peut devenir amis ! Lança Dorémi sur le ton de l'évidence. J'ai relativement peu de temps libre avec mes études, mais ça peut te permettre de kiffer la solitude quand tu veux de l'espace, et comme j'aime sortir quand je ne bosse pas, je pourrai te tenir compagnie.

— C'est très gentil à toi, mais je ne veux pas te déranger, rougit le jeune homme, se sentant un peu infantilisé — mais qu'est-ce que ça faisait du bien de se sentir considéré.

— Ça ne me dérange pas du tout, tu m'as l'air sympa et je n'ai pas de fréquentations proches en ce moment, alors ce sera bénéfique pour nous deux. On est amis alors ? »

Elle lui tendit sa main, et il aurait pu jurer que son sourire éclairait la pièce entière.

« On est amis, conclut-il en la serrant dans la sienne, alors que la cloche de fin de rendez-vous sonnait pour la dernière fois de la soirée.

— Allez go, raccompagne-moi dehors, mon beau chevalier, lança Dorémi en lui prenant le bras — pardon, en se jetant sur lui et faisant disparaître son bras dans les multiples plis du haut de sa robe — et l'entraînant vers la sortie.

— Tu ne veux pas que je te raccompagne chez toi ? S'étonna le jeune homme en mettant son manteau. Sans arrière-pensée, bien sûr.

— Ça ne me dérangeait pas, répondit la rousse en le regardant s'habiller — elle-même n'avait pas de veste —, mais je ne rentre pas chez moi en fait, je vais à la messe.

— À la messe ? Répéta bêtement son interlocuteur sans comprendre.

— Ouais, je serai pas dispo demain alors j'y vais aujourd'hui, expliqua-t-elle brièvement en l'attendant. C'est bon, tu as repris toutes tes affaires ?

— Oui oui, bafouilla-t-il en la suivant dehors. Mais tu es, genre, chrétienne ?

— Catho ouais, ça te dérange que j'en parle ? Je peux me taire à ce sujet si tu veux.

— Non, non, je n'ai pas de problème avec ça, ne te restreins pas, je suis juste surpris, avoua-t-il en riant nerveusement. Excuse-moi si je te parais rustre, je ne m'y attendais pas.

— Cool alors, avec un peu de chance je te convertirai, rit Dorémi en faisant quelques pas vers sa destination, à l'opposée de celle de son nouvel ami. Oh mazette, j'ai oublié de te demander ton numéro de téléphone, réalisa-t-elle en revenant vers lui. On se fait un échange collectif ?

— Non, envoie-moi un message plutôt, comme ça je n'oublierai pas que tu es dans mon répertoire — il attendit qu'elle ait sorti son cellulaire pour continuer. Mon numéro c'est le »

De la neige commençait à tomber autour d'eux, les gens rentrant chez eux accélérant le pas en remarquant le voile blanc qui recouvrirait bientôt toute la rue.

« Je t'enregistre sous quel nom ? Lui demanda Dorémi avec un regard malicieux. Monsieur l'inconnu qui ne veut plus être en couple.

— Je m'appelle Pierrot, sourit le jeune homme en la voyant tout de suite chercher un emoji ridicule à mettre derrière son nom.

— Ça te va bien, c'est la première fois que je rencontre un Pierrot, remarqua Dorémi en cliquant sur 'Enregistrer', deux emojis Diamant entourant fièrement son prénom.

— Et c'est la première fois que je rencontre une Dorémi aussi, mais c'est drôle de noter que tu fais du chant, rit Pierrot en mettant ses mains dans ses poches.

— Roh ça va, je fais pas de blague sur le fait que tu es triste, râla la rousse en rangeant son téléphone. Bon, je vais être en retard moi, à plus ! Je t'envoie un message bientôt !

— Je l'attends, répondit l'autre en lui faisant un petit signe de la main. »

Il la regarda s'éloigner, les flocons s'épaississant autour de sa propre silhouette frêle, les mains dans les poches de son blouson. Quand il ne la vit plus à cause de l'obscurité et du manque de lampadaires — écologie oblige —, il se détourna et marcha vers son appartement d'un pas pesant, plongé dans ses pensées, ou plutôt ses commandes récentes à la boutique. Le chemin passa ainsi très vite, et il put bientôt sortir ses doigts congelés de ses poches pour les appuyer, non sans difficultés, sur le digicode de son immeuble, qui se plaisait à être tout aussi froid et solide qu'un bloc de pierre.

La pulpe de ses doigts douloureuse et le nez humide, il passa la porte une fois qu'elle eut émis son bruit nasillard synonyme de chaleur et de confort dans le canapé, songeant à ce qu'il allait bien pouvoir manger puis faire après manger. Après tout, c'était samedi soir.

« J'ai pas fait les courses, réalisa-t-il après un regard dans son frigo quasiment vide. »

Il s'en serait presque tapé le front contre le mur, mais il tenait à rester en paix avec ses voisins et son proprio, donc il s'en tint à souffler du nez. Déjà qu'il n'avait pas mangé ce midi parce qu'il était trop concentré sur son travail, voilà qu'il devrait se contenter de cette conserve de cassoulet qui patientait dans son placard depuis deux ans — tranquille, ce truc-là ça tient six guerres. La mort dans l'âme — il exècre le cassoulet —, il ouvrit son congélateur, et aperçut, là, des plats Picard à réchauffer en dix minutes.

Il se dit qu'il pourrait sauter de joie, mais doté de dignité, il s'en tint à simplement sourire à son frigo. Pour une fois qu'il se réjouissait de manger du poulet-riz-mangue surgelé. Et comme il est gourmand et que la dernière fois qu'il est passé chez Picard il s'est penché sur les desserts, il trouva au fond du congélateur — pas bien profond mais rempli de pains de glace — des gâteaux glacés au chocolat, avec une image qui ferait pleurer d'envie un enfant de dix ans — et heureusement pour lui, son cerveau en comptait quatre ; c'est bien pour ça qu'il avait acheté cette boîte. Mais sans faire de caprice, parce que lui, il en avait, de l'argent.

Sans plus attendre, il mit son poulet-mangue-riz dans le micro-ondes pour six minutes, sortant les trésors de chocolat de leur petite boite. Il bava presque en les voyant, irréels de gourmandise.

Autre point génial de ne pas avoir de copine chez soi : les gâteaux par boite de deux, c'est que pour moi !

Son téléphone se chargea bien sûr de le distraire pendant les ô combien longues cinq minutes restantes que prit son repas à se réchauffer dans le micro-ondes, même s'il laissa trois minutes de plus pour éviter d'avoir des glaçons au milieu de la barquette.

Le reste de sa soirée se résuma ensuite à manger, traîner sur son téléphone dans le canapé dans une position douteuse, apprendre que son stagiaire était malade et que par conséquent il ne viendrait pas de toute la semaine, partir faire sa toilette parce que que le temps passe vite et qu'il commence à se faire tard dis donc, retourner dans le canapé en pyjama parce que c'est confortable, aller dans son lit parce qu'il a froid aux pieds, rester sur son téléphone parce que cet outil est passionnant, ignorer le livre qui patiente sur sa table de nuit depuis six mois, brancher son téléphone et attendre de s'endormir.

Une soirée productive, quoi. La routine.

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