Chapitre 6 : Retrouvailles
Maëlle se baladait dans le château. Elle était seule et triste. Tous ses hommes étaient partis en mission. Même Benjamin avait trouvé quelque chose à faire et était sortit du château. Des pas résonnèrent dans le hall. Agacée, elle ne fit même pas l'effort de se retourner et accueillir leur hôte, ne doutant pas un seul instant que ce fut l'un de ses hommes.
- Je pourrai te poignarder dans le dos. Tu mourrais sans même apercevoir le visage de ton assassin, dit une belle voix chaude et profonde.
Lorsqu'elle entendit cette voix, Maëlle sursauta. Oh que oui elle connaissait cette voix. Elle l'aurait reconnue entre milles. Elle se retourna d'un bloc et s'écria en essayant de maîtriser les expressions de son visage.
-Jean !
Jean sourit. Un sourire de prédateur. A la fois sensuel et chaud auquel personne ne pouvait s'empêcher de succomber. Pas même Maëlle.Elle trembla doucement lorsqu'elle se fit violence pour ne pas répondre à son sourire, et essaya de répondre d'une voix cinglante comme à son habitude. Pourtant, ce qui sortit de sa bouche, ne fut pas plus audible qu'un chuchotement.
- Que fais-tu là ?
Jean éclata de rire. Un rire tellement fort qu'il en fit trembler les murs, mais tellement froid qu'il en ferait geler le cœur de quiconque l'entendrait, sauf les âmes les plus pures.
- Eh bien ! Où est passée la jeune femme qui m'a séduit alors que je n'étais qu'un gosse ? Où est passée la jeune femme qui ne me laissait aucune chance de répartie tellement elle avait de piquant dans ses réponses ? Je reviens dix-huit ans plus tard et je constate que cette jeune femme s'est transformée en poule mouillée !
Maëlle ne savait que répondre. Des larmes de rage et d'impuissance lui coulaient le long du visage. Elle les chassa d'un geste rageur et demanda doucement :
- Que veux-tu ?
- Ma fille ! tonna-t-il. Mais je constate que tu n'as pas vraiment changé ! Tu as dû envoyer tes hommes et tu attends... Comme d'habitude !
Une bouffée de rage brûlante envahit la poitrine de la jeune femme et elle rétorqua d'une voix acide :
- Et toi alors ? Tu n'es même pas fichu d'envoyer tes hommes !Tu dis comme moi mais tu es pire que moi ! Tu sais ce que l'on dit dans le pays ? Que tu es un lâche ! Que le soir, on t'entend pleurer et crier, que...
- Sais tu ce que sont les sentiments ? la coupa-t-il
-Je... Évidemment ! rétorqua-t-elle, ne sachant où il voulait en venir.
-Alors tu peux comprendre pourquoi je pleure presque tous les soirs.Je repense à tous ces hommes que j'ai tués où que j'ai fait assassiner alors qu'ils avaient sûrement des femmes et des enfants qui les attendaient chez eux, et qui ne les reverront jamais revenir.La nuit, dans mes rêves, il m'arrive de les voir, de les entendre me supplier de les épargner et de les laisser rejoindre leur famille.
-Tais-toi ! N'essaie pas de m'attendrir !
- Je ne cherche pas à t'attendrir, loin de là ! J'essaie de te faire comprendre ce que je ressens.
- Ce que tu ressens ? Laisse-moi rire ! Tu ne possèdes même pas de cœur ! fulmina-t-elle d'une voix que la colère rendait étranglée.
- Et alors ? Je fais semblant ! Quand est-ce que tu as compris que je ne possédais pas de cœur ? demanda-t-il avec un sourire en coin.
- Qui accepterait de séparer un enfant de sa mère pour le monter contre elle ensuite ?
- La réponse est simple ! Moi, évidemment ! répondit-il, visiblement surpris.
-Quand tu disais m'aimer, faisais-tu semblant là aussi ? luidemanda-t-elle doucement et redoutant la réponse.
Jean prit subitement un visage sérieux et répondit :
- Bien sur que non ! Tu as été mon seul amour, ma seule joie dans cette vie, ma seule raison de vivre et...
Il laissa sa phrase en suspend et la regarda droit dans les yeux pour observer ses moindres réactions.
- Et ? lui demanda-t-elle en savourant déjà les belles paroles.
- Ma seule erreur, acheva-t-il d'une voix sourde.
Il tourna brusquement les talons et s'apprêtait à franchir le seuil de la porte lorsqu'il se retourna et dit :
- Tu fais tout un plaidoyer en faveur de ta cause : une pauvre mère en manque d'amour de sa fille, mais tu ne vaux pas plus que moi ! Cette même fille que tu pleures avec désespoir, tu envoies des hommes la tuer. Tu me fais pitié, tu ne sais pas ce que tu veux !
La porte claqua derrière lui, laissant la jeune femme de nouveau seule.Elle se laissa tomber par terre et baissa la tête sur ses genoux.Elle resta ainsi jusqu'à l'arrivée de Benjamin, se repassant en boucle ce qui venait des se passer. L'odeur de son amant lui ôta toutes pensées noires.
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