Mathilde ne savait pas où elle se trouvait exactement. Une fois son père sorti, ses hommes avaient emporté le corps de sa mère. Elle avait vaguement entendu qu'ils parlaient tous de savoir à quelle date l'enterrer. Mais Mathilde s'en fichait. Elle était sortie discrètement de la salle et était entrée dans la première salle la plus éloignée de l'autre salle. Elle se souvenait vite fait d'avoir monté deux étages et traversé plusieurs couloirs. Des larmes brûlantes coulaient sur ses joues. Catminou entra doucement dans la salle. Elle le regarda arriver vers elle sans qu'elle fit un seul geste. Elle esquissa un sourire pour l'accueillir et tendit la main pour le caresser. Elle était là depuis environ dix minutes lorsque la porte s'ouvrit un peu plus. Elle se figea et arrêta de pleurer aussitôt en retenant sa respiration pour essayer de ne pas faire de bruit. Une tête passa dans l'entrebâillement de la porte. Mathilde essaya de faire encore moins de bruit, une main sur la bouche et les yeux agrandis de terreur.

-Mademoiselle ? chuchota la voix d'un domestique.

Elle ne répondit pas mais réussit néanmoins à identifier sa voix.

-Thomas ? demanda-t-telle d'une toute petite voix remplie defrayeur.

La porte s'ouvrit en grand et laissa apparaître Thomas. Lorsqu'il l'aperçut il fronça les sourcils puis lui dit d'une voix douce :

-Mademoiselle, ce n'est pas de votre faute. Venez, il ne faut pas vouscachez !

Mathilde se tourna vers le mur pour ne pas qu'il puisse voir ses larmes et lui dit dans un murmure :

-Allez-vous-en !

Elle attendit deux minutes encore, puis se retourna. Thomas était partit. Elle laissa échapper un petit rire étranglé par les larmes.