Chapitre 14 : En avant !

Maëlle regarda une dernière fois ses hommes puis, elle se retourna sur sa selle, éperonna sa jument et partit au pas sans même se retourner une nouvelle fois.

Tous ses hommes la suivirent, personne ne savait ce qui s'était passé dans la salle entre Maëlle et Jonathan, mais lorsqu'elle était revenue, Maëlle leur avait ordonné de se mettre à cheval. Que leur formation avait assez duré et que dorénavant ils étaient fin prêt. Aucun n'avaient songé à la contredire et remettre sa parole en doute. Même pas Alexis qui n'était sur pieds que depuis la veille seulement. Jonathan n'avait pas tardé à apparaître derrière Maëlle. La façon qu'il avait de poser les yeux sur la jeune femme laissait supposer bien des choses.

Certains avaient dit en rigolant qu'il s'était passé quelque chose entre les deux, mais ils s'étaient vite tus devant le regard que leur avait lancé Benjamin.

                                                                                             *

Maëlle poussa les chevaux à aller au galop pour la plupart du temps de leur trajet. Benjamin chevauchait à ses côtés, aussi sombre qu'une porte. Ils ne s'étaient pas adressés la parole depuis le moment où il était venu lui annoncer que Jonathan n'allait pas bien. Elle lui jeta un regard en coin et sourit. Elle savait qu'il ne tiendrait pas et lui parlerait avant la fin du trajet. Comme pour confirmer ses pensées, Benjamin prit une profonde inspiration puis lui demanda d'un ton apparemment détaché sans se tourner vers elle :

- Que s'est-il passé dans la salle entre toi et Jonathan tout à l'heure ?

-Pourquoi ? lui demanda-t-elle d'un air innocent.

- Les hommes ont fait des remarques lorsque vous êtes sortit et j'aimerai au moins savoir si elles sont fondées, expliqua-t-il d'une voix cassée.

- Ils n'étaient pas avec nous, cela ne peut être en l'occurrence aucunement fondé, rétorqua-t-elle espiègle.

-Maëlle ! s'écria le jeune homme d'une voix angoissée et se tournant enfin vers elle.

Ce fut le visage tourmenté de Benjamin qui la poussa à arrêter sa plaisanterie et à parler. Elle eut cependant un sourire malicieux et lui répondit :

- On s'est embrassé. C'est moi qui suis allée vers lui.

Benjamin se raidit sur sa selle et ses yeux se plissèrent. Il chuchota d'une voix menaçante :

-Pourquoi ?

- Je devais vérifier qu'il m'aimait toujours plus que ma fille. Au moins comme cela il est plus manipulable ! s'exclama-t-elle, sur la défensive.

Benjamin leva les yeux au ciel d'un air tragique en entendant ses paroles. Pourtant, il ne put s'empêcher de sourire.

- J'ai cru que tu le préférais à moi, annonça-t-il d'une voix boudeuse.

Maëlle le regarda comme s'il était devenu subitement fou.

- Mais il n'a que seize ans ! s'exclama-t-elle abasourdit.

-Quoi ? protesta-t-il en faisant l'innocent. On ne sait jamais tu sais ! L'amour ne prévient pas !

-Ben ! J'ai trente-deux ans et j'ai déjà rencontré l'amour de ma vie, il chevauche en ce moment même à mes côtés et n'a pas seize mais trente-quatre ans !

Sur ces paroles, Maëlle fit accélérer sa jument pour distancer Benjamin à qui ses dernières paroles avait donné un sourire resplendissant.

Pourtant, à la vue du château de Jean, Maëlle ralentit, arrêta sa jument et laissa ses hommes la rattraper. Lorsqu'ils furent tous là, Maëlle se retourna vers eux et dit :

-Voilà ! Nous sommes arrivés. Nous allons pouvoir je l'espère récupérer Olivier... et sauver Mathilde, fini-t-elle en regardant Jonathan.



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