Chapitre 11 : Douleur

En arrivant dans sa cellule, Mathilde regarda autour d'elle. Cette pièce si vide, si froide, si sombre. Des larmes coulèrent doucement sur ses joues devant la désolation de cet endroit où elle était prisonnière contre sa volonté. La seule tache de couleur qu'elle aperçu fut la fourrure de Catminou : rousse tirant légèrement sur l'ambre.

Elle fronça les sourcils, puis éclata de rire. Un sourire joyeux, plein de vie, libre, qui n'avait pas sa place en ces lieux. Ses yeux avaient pris une nouvelle lueur lorsqu'elle dit à Catminou en le serrant contre elle :

-Finalement, je vais m'autoriser à prononcer des sons ou des paroles. Je vais rester telle que j'étais avant que les hommes aient pénétré dans l'auberge ! Je vais de nouveau être moi-même ! Ils pourront me faire ce qu'ils voudront, rien ne m'atteindra ! Je serais comme toi Catminou, libre et la touche de gaieté dans ce lieu de misère ! Aussi longtemps que durera mon séjour ici, je vais essayer de rester ainsi.

Elle agita doucement la tête et ses lourdes boucles brunes balayèrent ses épaules. La faible luminosité de la lune provenant de la lucarne se refléta dans ses cheveux.

*

Le lendemain, les hommes qui pénétrèrent dans sa cellule la réveillèrent. La jeune fille blêmit légèrement en voyant leur air résolut. Elle comprit que cette fois-ci, si Jean la faisait chercher ce n'était pas pour poursuivre leur conversation de la dernière fois mais pour la faire torturer. Elle ne prit pas Catminou, elle avait peur qu'ils lui fassent du mal.

En pénétrant pour la troisième fois dans la salle de torture,Mathilde ne put empêcher son cœur de s'emballer. Il battait si fort qu'elle était sûre que les hommes ne pouvaient que l'entendre. Elle inspira doucement pour se donner du courage. Ses mains devinrent étrangement moites. Elle les essuya discrètement sur ses vêtements.Elle essaya de rire, mais le seul son qui sortit fut un bruit d'étranglement. Les hommes l'étendirent sur une table et lui attachèrent les membres pour qu'elle ne puisse se débattre, ni se dégager.

Un ultime instant il ne se passa absolument rien. Puis ils commencèrent par tirer sur chaque membre en même temps. La douleur était au delà du supportable. Mathilde eut envie de crier, de se débattre, de pleurer, de supplier qu'on la détache. Pourtant, tout ce qu'elle fit, ce fut fermer les yeux et prier que tout s'arrête. Comme pour répondre à ses prières tout s'arrêta. Elle garda les yeux fermés car elle savait que si elle les ouvrait, les larmes couleraient sans qu'elle puisse seulement les retenir.

La voix de Jean s'éleva doucement à ses côtés, la faisant sursauter légèrement :

- Ah ma fille ! Sais-tu seulement que tout ce que l'on te fait n'est dû que parce que ta mère m'a demandé de te torturer ? Comme je refusais catégoriquement elle menaça de mettre le feu au château et de tuer chaque homme qui sortiraient pour s'approvisionner en eau et donc éteindre le feu. J'ai ris, ne voulant y croire. Elle a donc tué deux de mes hommes sous mes yeux ! Je n'en revenais pas !Elle a profité du fait que j'étais sans voix pour dire : « je viendrais par moi-même vérifier que tu la torture bien ».

En entendant cela, le cerveau embué de douleur, incapable de réfléchir par elle-même, Mathilde ressentit une bouffée de haine à l'état pure envers cette mère mystérieuse qui était la cause de tous ses tourments. Elle fronça les sourcils et sa bouche se pinça, trahissant ce qui se passait à l'intérieur d'elle-même.

Voyant l'effet que produisaient ses paroles sur Mathilde, Jean éclata d'un rire satisfait faisant sursauter ses hommes. Le rire résonna encore quelques instants dans ces lieux étrangement calmes. Puis, quand il fini par s'éteindre, Jean se releva dans un geste souple et dit en sortant :

-Assez pour aujourd'hui ! Allez me chercher l'homme de Maëlle.On va l'interroger

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