Épilogue
KAYLEE
4 ans et demi plus tard
— Félicitations madame Parker, vous êtes officiellement la tutrice légale de votre petite sœur Grace Giulia Parker ! s'exclame la juge.
J'explose de joie en serrant Hayden dans mes bras. Je laisse des larmes de bonheur se déverser, tout en resserrant mon emprise. Je n'y crois pas, j'y suis enfin parvenue.
Voilà un an et demi que j'ai terminé l'université et que ma vie n'a fait que s'accélérer depuis.
Après avoir terminé mes quatre ans à la Boston University, j'ai décidé de poursuivre mes études en psychologie afin d'obtenir ma licence pour pratiquer, à Harvard. Durant cette dernière année, lorsqu'il a fallu que je réfléchisse à mon avenir, j'ai eu une longue discussion avec Craig Jones.
La première fois qu'il a vu mes peintures, il est clairement resté bouche bée. Quant à moi, j'étais mal à l'aise et complètement paniquée. Il était un expert et malgré les compliments d'Hayden, je n'avais pas confiance en moi.
Pourtant, Craig a failli m'étrangler lorsque je lui ai avoué avoir trop honte de les montrer.
Alors quelques années après, durant une longue et sérieuse discussion, il m'a suggéré de partager mon temps entre mes deux passions.
Il m'a proposé la gestion de sa galerie à Boston, en m'expliquant que les allers-retours en New Haven et Boston n'étaient pas pour lui, et qu'il cherchait quelqu'un de confiance pour en être à la tête. J'avoue avoir été totalement paniquée puisque je n'avais jamais fait ça. Mais il m'a formée durant deux mois et voilà maintenant six mois que je gère cet endroit.
En parallèle, je ne voulais pas abandonner la psychologie, je poursuis donc mes études en ligne pour obtenir ma licence, et ainsi, avoir le choix de ma véritable carrière.
Craig ne vient m'aider qu'en période de vernissage. Il m'a même ordonné de présenter mes peintures et de les mettre en vente. Il avait parié sur moi et sur leur réussite. Et je dois bien admettre qu'il a eu raison. Mes œuvres ont rencontré un énorme succès, j'ai même reçu pas mal de commandes extérieures.
J'ai bien failli faire une crise d'angoisse lorsque tout ce bien m'est tombé dessus.
Mes anciens démons ne sont pas complètement partis. J'ai même l'impression qu'ils feront toujours partie de moi, et qu'au lieu de les combattre, je dois apprendre à vivre avec eux.
Je continue de voir le docteur Wilson une fois tous les six mois. Elle a estimé qu'au cours de ma dernière année universitaire, j'étais apte à vivre sans la consulter. Hayden m'aidait bien plus qu'un professionnel et tant qu'il était près de moi, mon état s'améliorait. Jusqu'à ce que je devienne stable seule.
En ce qui nous concerne, nous avons continué la colocation dans notre appartement, jusqu'à la deuxième année d'école de droit d'Hayden.
Puis j'ai enfin accepté d'utiliser l'héritage de mes parents, pour acheter notre maison. Enfin, les parents d'Hayden ont aussi participé, étant donné que leur fils et moi allions vivre ensemble. Je voulais refuser, étant donné tout ce qu'ils avaient déjà fait pour moi. Mais trois hommes Jones sont très difficiles à convaincre.
Alors j'ai accepté et voilà bientôt un an que je m'efforce de construire un foyer stable, afin d'y accueillir Grace.
J'ai longuement discuté avec ma grand-mère du sujet et elle m'a donné sa bénédiction. Elle aime ma sœur plus que tout, et s'occuper d'elle a été un vrai bonheur. Mais elle sait aussi que Grace a besoin d'un modèle pour affronter l'adolescence.
Ma grand-mère a d'ailleurs rencontré un homme, depuis bientôt trois ans et ils souhaitent voyager ensemble. Il s'appelle Joseph, et bien que j'aie été sceptique au départ, il s'est avéré être un homme très bon. Alors j'espère simplement qu'il rendra ma grand-mère heureuse. Après tout ce qu'elle a vécu, elle le mérite.
Grace est venu passer ses vacances avec moi, entre temps. Elle m'a aidée à décorer sa chambre à son goût et elle n'avait qu'une hâte, emménager pour de bon.
Ça va donc faire un an que nous montons, Hayden et moi, un dossier en béton pour avoir l'approbation de la juge. Avec mes antécédents, ça a pris plus de temps, mais ils ont fini par comprendre que j'étais assez stable pour élever ma sœur. Il ne lui reste que quatre ans avant d'être officiellement une adulte, alors je pense pouvoir gérer.
— Je suis fier de toi, piccola, murmure mon petit ami, au creux de mon cou.
Je l'embrasse à pleine bouche, pour le remercier.
Cinq ans que je partage sa vie et je n'ai jamais été aussi heureuse.
Cet homme insupportable, que je pensais quitter après un semestre de colocation, lorsque je l'ai rencontré.
Il est devenu le pilier de ma vie et je n'aurais jamais avancé de la sorte, sans sa présence à mes côtés.
— Merci d'avoir été là à chaque étape, merci d'être toi Hayden Jones, murmuré-je contre ses lèvres.
— Moi sans toi, ça n'a pas de sens, Kaylee.
Je dépose un énième baiser sur sa joue, puis me tourne vers mon avocate pour la remercier de son travail acharné. Elle m'a aidée à convaincre la juge, à monter le meilleur des dossiers tout en me conseillant sur ce que je devais dire.
C'est Hayden qui me l'a envoyée, il travaille dans son cabinet en tant qu'avocat assistant. Il est fraîchement diplômé et doit encore faire ses preuves pour réussir le bareau, mais il se débrouille déjà très bien.
Il voulait participer à notre affaire, mais il y avait un trop grand conflit d'intérêt. Étant donné qu'Hayden sera aussi responsable de Grace, officieusement.
— Merci pour tout, maître.
— Prenez soin de votre sœur et soyez le parfait exemple pour elle, sourit-elle en serrant ma main.
— Comptez sur moi.
Après avoir récupéré les documents nécessaires, je salue une dernière fois mon avocate et la juge puis sort du tribunal pour rejoindre la voiture.
Je m'installe côté passager pendant qu'Hayden prend place au volant.
Entre temps, je me suis enfin payée une voiture. Pas quelque chose d'extravagant, je compte garder l'héritage de mes parents de côté pour Grace et ses études. Simplement une voiture fonctionnelle qui ne me lâchera pas au bout de cinq minutes.
— Alors, contente ? me demande bêtement Hayden.
Je souris sincèrement en acquiesçant.
— Tellement heureuse. Elle va enfin vivre avec nous, tous les jours de l'année sans exception. J'ai encore du mal à réaliser.
— Et ça sera encore le cas, durant les premiers mois, mais tu as l'adaptation rapide. Alors ça va aller.
Je me mords la lèvre, en hochant à nouveau la tête. Je suis quelqu'un de responsable, mais il est vrai que je n'ai jamais eu la responsabilité d'un gosse, et sûrement pas d'une ado. Bien que Grace soit la personne la plus facile à vivre. Sur ça, on va dire que j'ai eu de la chance. Mais bon, ça sera quand même du travail et il va falloir que je m'accroche.
— Bon, maintenant il faut que je m'occupe de son inscription au lycée. Elle va entrer en première année et on doit encore voir quelle école, parmi celles qu'on a sélectionnées est la meilleure. Il faut aussi qu'on se charge des activités extra scolaires, de...
Hayden me coupe en déposant un doigt contre ma bouche. Son regard me demande s'il peut le retirer sans crainte. J'acquiesce pour seule réponse, puis pousse un long soupir de fatigue. Ce dossier m'a pompé toute mon énergie, j'ai l'impression d'avoir passé une année sous stress. Entre Grace, mes études et le reste à la galerie, je n'ai pas eu une minute de repos et mon cerveau ne va pas tarder à exploser, si je ne prends pas de pause rapidement. Heureusement qu'Hayden est là pour me canaliser à certains moments.
— Arrête de jacasser à longueur de temps, ton cerveau est en ébullition et tu risques de surchauffer à un moment, me réprimande-t-il d'une voix posée.
Il attrape mes mains pour les porter à sa bouche, avant de reposer son regard sur le mien.
— C'est les vacances scolaires. Grace est enfin sous ta garde et personne ne va te la reprendre. Et tu n'es pas seule, piccola, tu ne le seras plus jamais, et tu dois te le foutre dans le crâne à un moment donné.
Je mime une moue boudeuse, surtout parce qu'il a raison, puis opine à nouveau. J'encadre son visage de mes mains et dépose un petit baiser sur son nez.
— Tu sais bien que j'ai encore du mal avec tous ces trucs de partage. Mais tu as raison, tu es là et tu as été mon plus grand soutien, ces cinq dernières années. Je t'aime.
— Je t'aime.
Il m'embrasse avec une passion qui nous est propre, puis me relâche à contre cœur pour reprendre le volant. Une petite princesse nous attend.
***
Des hurlements et des confettis résonnent dans mes oreilles, lorsque nous passons le pas de notre porte. Je pousse un cri de surprise en apercevant tous nos amis et familles réunis entre le salon et le jardin.
— Qu'est-ce que c'est que tout ça ? m'exclamé-je en portant ma main à ma bouche.
— Une petite fête surprise, pour fêter ta victoire, répond Nolan en venant me serrer dans ses bras.
Je jette un regard interrogateur à Hayden qui me répond en haussant les épaules, tout en m'adressant un petit clin d'œil.
Petit cachotier.
Lorsque j'ai quitté la maison, ce matin, il n'y avait que ma sœur et ma grand-mère (qui était uniquement là pour passer le week-end avec nous). Deux heures plus tard, je retrouve la même pièce décorée de ballons et bannières de tout genre, peuplée par les personnes qui comptent le plus pour moi : Kyle, Clay, Nolan, les Jones, ma grand-mère, Joseph ainsi que les gars de l'équipe de hockey (oui même eux). Ce n'est pas des centaines de personnes, mais c'est déjà plus que ce que je côtoyais, cinq ans auparavant.
— Vous ne saviez même pas que j'allais gagner.
— On n'en a jamais eu le moindre doute. Mais Hayden nous a tout de même confirmé la nouvelle, il y a une demi-heure, réplique Kyle.
Je ris à nouveau avant de déposer un baiser sur sa joue. J'embrasse ensuite chaque personne présente en les remerciant d'avoir fait le déplacement.
Clay et Nolan sont restés à Boston et se sont pris un appartement un peu plus grand, pas loin de chez nous. Néanmoins, ils passent clairement les trois quarts de leur temps à dîner à la maison. Je crois que Nolan et moi aurons toujours du mal à rester éloignés l'un de l'autre, sur une longue période. Il est cette âme sœur amicale que je ne pensais jamais avoir. Alors la séparation est quelque chose de difficile, dans ces cas-là. Même si ma moitié actuelle me comble parfaitement. Clay a trouvé un poste d'assistant architecte dans une grosse boîte de Boston, et semble plutôt épanoui. Il prévoit déjà de faire construire sa maison, à Nolan et lui, dans quelques années.
Kyle, quant à lui, est également resté par ici. Quitter sa famille lui a fait un changement, mais il a réellement eu un coup de cœur pour Boston. Même si je suis persuadée qu'Hayden n'y est pas étranger. Ces deux-là sont comme des siamois, impossible de les séparer trop longtemps. Mais honnêtement, je suis bien contente qu'il soit resté. Kyle est un super ami et l'avoir près de nous est un vrai bonheur. Il a continue ses études de médecine afin de suivre les traces de son père. Il est clairement débordé et n'a pas une minute à lui. Il sait qu'il va devoir s'accrocher pendant très longtemps, mais ça ne semble pas l'effrayer. Quand on est passionné par quelque chose, rien ne peut nous arrêter.
Quant aux gars, ils se sont un peu éparpillés de partout. Jake est parti du côté de la Californie, tout comme Elliott. Jamie est allé en Floride, Miles à Chicago et Ian a trouvé son bonheur près de New York. Hayden discute avec eux de temps à autre, mais le contact n'est pas toujours régulier. On grandit, on a tous nos vies à gérer, et pourtant, on trouve toujours le temps une fois dans l'année, de se retrouver comme aujourd'hui.
— Merci à tous d'être venu. Je sais que vous avez tous probablement un million de choses à faire. Mais cette journée compte vraiment pour moi et ça fait du bien d'être entourée. Même si j'ai mis un bout de temps à m'en rendre compte, déclaré-je en souriant.
Tout le monde éclate de rire en acquiesçant.
— Je dois avouer que tu nous as bien fait flipper, les premiers mois. On n'avait jamais rencontré une fille avec plus de couilles que nous, s'exclame Ian dans un sourire moqueur.
Je tire la langue sans réprimer un rictus amusé. Je remercie une nouvelle fois tout le monde avant de lancer les festivités, en invitant tout le monde à s'éclater comme ils le méritent.
Je rejoins Hayden et Grace dans un coin, et cette dernière me saute au cou en me voyant.
— Alors c'est officiel, on ne se sépare plus ? Tous les trois, souligne-t-elle en balayant son regard entre mon copain et moi.
Au fil du temps, Grace et Hayden ont bâti une vraie relation fraternelle. Ils avaient déjà sympathisé, dès leur rencontre et ce n'est allé qu'en s'améliorant. Il est dorénavant la seule figure masculine et paternelle dans sa vie, et il est totalement prêt à prendre son rôle à cœur. À mon plus grand plaisir.
J'attrape alors leurs mains et affirme dans un grand sourire.
— Tous les trois, à jamais.
***
— Kaylee ! Tu peux venir dans le salon, j'ai besoin de ton aide, s'écrie la voix de Grace.
Je quitte ma peinture en cours et rejoins ma sœur à grandes enjambées. Je la retrouve sur la grande table du salon, les yeux rivés sur ses mots croisés. Elle a développé cette passion en côtoyant ma grand-mère, tous les jours. Depuis, pas un seul soir ne passe sans qu'elle ne se creuse les méninges pour en résoudre un. Mais il est très rare qu'elle me demande de l'aide. Elle attend d'être complètement à côté de la plaque pour me solliciter ou bien Hayden.
— Alors, qu'est-ce qui bloque ? demandé-je avant d'écarquiller les yeux, lorsque j'aperçois la grille complètement vide.
Ah, elle n'en a même pas trouvé un. Ce n'est clairement pas son genre.
— J'aimerais qu'on fasse celui-ci ensemble, il est court et ça pourrait être amusant, me propose-t-elle d'une voix douce.
Comment puis-je lui refuser. Elle vit officiellement avec nous, depuis une semaine et j'essaie de lui consacrer un maximum de temps. Même si avec le travail, ça n'est clairement pas facile. J'ai de la chance que Nolan s'en occupe les trois quarts du temps. Étant donné qu'il a choisi la voie de professeur de sport, ses vacances d'étés sont complètes et il s'ennuie à mourir.
— Bien sûr, ça pourrait être sympa. Alors quel est le premier mot ?
Elle glisse son regard sur le bas de la page, puis me lit la première phrase :
— Avoir l'intention, souhaiter, désirer.
— C'est un verbe ? la questionné-je tout en réfléchissant.
Elle hoche la tête, puis ne dit plus rien. Un verbe qui exprime le souhait...
— Vouloir ? proposé-je
— Il y a seulement quatre lettres, il est peut-être conjugué.
Pas faux, elle écrit donc le mot « veux » sur la première case et il entre parfaitement. Ça nous en fait déjà un.
— Pronom personnel au singulier, énonce ensuite ma sœur.
Il y a seulement trois pronoms au singulier : je, tu, il. Sachant que les mots se relient entre eux à la fin, pour former une phrase. Il faut donc être stratégique.
Veux-je est possible, mais me parait bizarre.
Veux-tu est le plus probable.
— Je partirais sur le « tu ».
Elle hoche la tête pour me signifier son accord, puis poursuit sur le troisième mot.
— Verbe signifiant la transformation, le changement.
Ah, celui-ci est plus compliqué.
— Changer ? tenté-je.
Mais Grace secoue la tête en me notifiant que la ligne est composée de sept cases. Eh bien, c'est un grand mot.
— Alors peut-être devenir ? Il doit être conjugué ?
— Non, parce que le nombre de cases ne correspond qu'avec le verbe à l'infinitif.
J'opine en la laissant remplir la troisième case.
— Pronom possessif en deux lettres, continue-t-elle.
Ah celui-là est simple.
— Facile, « ma ».
Elle sourit en écrivant l'avant-dernier mot. Attend, déjà l'avant-dernier. Ce truc était vraiment basique. Elle aurait pu nous en trouver un avec plus de complications. Oui, je suis une fille qui aime bien galérer pour rien. Je n'accepterai aucune critique à ce sujet.
— Parfait, il nous manque plus que le dernier et le compte est bon.
— Vas-y, balance ta phrase, petite insolente, plaisanté-je en faisant mine d'être concentré.
— Okay, alors : « Personne adulte de sexe féminin ».
— Quoi sérieusement ? C'est un jeu pour enfants de moins de six ans ou quoi. Tu m'as habituée à plus difficile, jeune fille.
Elle éclate de rire puis écrit le mot que je lui dicte : femme.
Attendez... La phrase me percute soudainement et je demande à Grace de me relire les mots dans l'ordre, mais au même moment, c'est une voix plus grave qui me répond.
— Veux-tu devenir ma femme ? entends-je derrière moi.
Je me retourne sans la moindre hésitation en reconnaissant ma voix préférée, et porte les mains à ma bouche lorsque je retrouve mon petit ami agenouillé, un écrin ouvert à la main.
— Hayden qu'est-ce que...
— J'ai demandé à Grace de créer un mots croisés avec moi, afin de rendre cette demande originale, répond-il en souriant.
Les larmes me montent aux yeux instantanément, alors que de petits tremblements s'emparent de mon corps.
— Kaylee Aurora Parker, lorsque je t'ai rencontrée, jamais je n'aurais pensé qu'un tel jour allait arriver. Toi cette fille si en colère contre le monde entier, complètement ahuri par mon côté solaire et avenant. Nos premières semaines ont peut-être été difficiles, mais jamais une personne ne m'avait fait autant rire. Tu étais totalement atypique et c'est une des premières choses que j'ai aimé chez toi. Puis est venu ta sensibilité, cette vulnérabilité que tu essayais de dissimuler avec hargne. Mais j'ai su voir à travers cette âme bousillée et je n'ai jamais autant aimé une simple chose de toute ma vie. Tu n'étais pas mauvaise, c'est la vie qui n'a pas été tendre avec toi. Il fallait simplement que quelqu'un te le prouve. Le reste tu l'a fais par toi-même.
Je ne réponds rien et laisse les larmes ruisseler sur ma joue. Il prend ensuite une grande inspiration, avant d'attraper l'anneau entre ses doigts.
— La vie est compliquée, mais il n'y a personne d'autre avec qui je voudrais la passer. Notre vie me convient, ce foyer que nous nous apprêtons à construire tous les trois, me convient. Et je n'ai qu'un seul souhait, qu'elle dure pour toujours. Alors ici dans notre maison, entourés de la personne qui compte le plus dans nos vies, me ferais-tu l'honneur de devenir ma femme et de continuer à me rendre fou jusqu'à la fin de notre putain de vie ?
Je ne le laisse pas terminer et fonce sur ses lèvres. Je le fais basculer en arrière, tout en approfondissant notre baiser. Sa langue rejoint rapidement la mienne et je la serre si fort entre la mienne, qu'il lui est impossible de s'échapper.
— C'est un oui ? demande-t-il lorsque nous reprenons notre souffle.
— Oui, c'était déjà oui il y a cinq ans et ça le sera jusqu'à ce que la mort nous emporte. Et ce le sera encore après ça.
Un large sourire se dessine sur son visage, avant qu'il ne passe la bague autour de mon doigt.
— Tu es cette moitié de moi qui m'a été arrachée à la naissance, afin que je lui revienne. Je t'ai cherché toute ma vie, Hayden Jones. Et aujourd'hui, je peux clamer haut et fort que je t'ai trouvé.
Je l'embrasse à nouveau, puis ouvre notre étreinte afin que Grace nous rejoigne.
J'ai longtemps détesté la vie et l'amour. Ces deux choses n'ont jamais été tendres avec moi et ont rendu mon existence difficile à supporter. Mais ce qu'on avait omis de me dire, c'est qu'il fallait simplement trouver la personne qui donnerait un réel sens à ces mots que j'avais tant de mal à comprendre.
Hayden est entré dans ma vie au moment où j'en avais le plus besoin, et il n'a cessé de me tirer vers le haut depuis ce jour. Il a été cette étoile dans mon ciel obscur, qui a de nouveau éclairé mon chemin.
Aujourd'hui, en acceptant de devenir sa femme, je choisis une vie pleine de rires, de folies et de bonheur absolu. Je choisis cette famille qu'on commence à se construire et je choisis un futur qui n'ira qu'en s'améliorant.
Je choisis la vie et je compte poursuivre cet épanouissement que je commence à apprivoiser.
J'aime Hayden plus que j'aime la vie et je compte bien lui prouver jusqu'à mon dernier souffle.
— Sono innamorato di te, Kaylee Aurora Parker. Follemente innamorati, murmure Hayden, dans ma deuxième langue maternelle.
— E sono innamorata di te, Hayden Alexander Jones. Per sempre e in eterno.
Ma vie fade s'est transformée en un océan de couleurs. Et tout ça grâce à un putain de colocataire...
FIN
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