Chapitre 8

KAYLEE

— Désolé, Parky, j'avais cours tout l'après-midi et mon mauvais élève de mec m'a forcé à faire la grâce matinée, m'explique Nolan.

Je l'ai appelé à midi pour qu'on déjeune ensemble, mais monsieur n'a pas daigné décrocher. Je comprends mieux pourquoi, maintenant. Il m'a donc rappelé à l'instant où mon dernier cours s'est terminé. C'est-à-dire, il y a à peine deux minutes. 

— Par « grâce matinée », tu veux plutôt dire « baiser comme des fous, durant des heures » ?

Mon meilleur ami éclate de rire, toujours aussi impressionné par mon manque de tact. Ben quoi ? Il faut parfois se dire les choses sans passer par cinquante chemins. On n'a plus six ans.

Et honnêtement, je peux le comprendre. Je sais qu'ils ne se privaient pas quand j'étais là. Mais ils n'avaient pas la liberté d'exprimer leur plaisir, bien trop fort. Ni d'utiliser toutes les pièces de la maison.

Je suis même certaine qu'ils se sont lancés dans un marathon du sexe, à peine rentrés chez eux.

— Mouais, c'est possible. Ta présence ne nous dérangeait pas, tu sais qu'on n'est pas les personnes les plus pudiques au monde. Mais...

— Avoir un appart pour vous tout seul, laisse place à plus d'imagination et d'expérience, deviné-je, lui arrachant un nouveau rire.

Il est actuellement huit-heures moins quart. Comme je n'ai pas eu cours du matin, tout était concentré dans l'après-midi. Ce qui m'a fait terminer tard. Heureusement, ce n'est pas tous les jours comme ça. Il va cependant falloir que je me magne, si je ne veux pas être en retard pour mon service de vingt-et-une heure. Sachant que j'ai une demi-heure à pied, que je dois prendre ma douche, me changer et manger un bout, avant de me taper dix minutes de marche pour rejoindre le Gracy. Ce qui est quasiment impossible à faire en une heure. Il va falloir que je sacrifie une chose et il y a de fortes chances que ce soit mon repas.

Il va vraiment falloir que j'investisse dans une voiture. Je n'y ai jamais trouvé d'utilité, car Nolan était toujours là pour moi. Mais maintenant qu'on ne vit plus ensemble, c'est plus compliqué. L'appart de mon meilleur ami et celui d'Hayden sont à l'opposés, et me faire conduire par Nolan lui ferait faire trop de détours.

L'exploiter quand on vit ensemble, c'est une chose, mais quand ça doit le faire galérer, non merci.

Il y a toujours Hayden, souffle une petite voix dans ma tête.

— Oh non, sûrement pas ! m'écrié-je soudainement.

— Quoi sûrement pas ? demande Nolan à l'autre bout du fil.

Eh merde, je l'avais oublié lui.

— Rien, j'ai juste pensé trop fort, réponds-je en serrant les dents.

Je repense à son sourire et à son air de connard lorsqu'il s'est arrêté à côté de moi, tout à l'heure. J'avais espéré qu'il ne soit pas au courant pour mes problèmes de transport, afin d'éviter une telle proposition.

Je savais que monsieur aurait sauté sur son cheval blanc pour venir à mon secours, tel le serviteur de ces dames qu'il est.

Sauf qu'il doit intégrer quelque chose d'important : je n'ai pas besoin de son aide.

Ça n'a jamais été le cas avant et ça ne le sera jamais. J'ai appris à me débrouiller. J'ai accepté de partager son appartement, car c'était ma seule solution et que je voulais faire plaisir à Nolan. Mais croyez-moi, j'aurais bien pu dormir dans la rue.

T'étais bien contente de dormir dans son lit douillet, intervient de nouveau cette insupportable voix.

Grr, on ne peut pas la mettre en veilleuse là-haut ?!

— Et tu veux développer cette pensée ? poursuit Nolan.

— Hmm, non, sans façon.

— Je serais prêt à jurer que ça concerne un joueur de hockey hyper populaire, que tu aimes passionnément et qui vit tout près de toi, ironise-t-il, me faisant longuement lever les yeux au ciel.

Pourquoi c'est aussi évident ? Ce n'est pas la seule personne qui me tape sur le système. J'ai une grosse allergie aux gens en général. On va dire qu'Hayden Jones est un virus plus puissant.

Je pousse un lourd soupir avant de lui raconter ma petite péripétie du matin.

Une fois à bout de souffle, je lui laisse tout le plaisir de la ramener. Je sais pertinemment qu'il va me faire la morale.

— Tu te fous de ma gueule, Parker ! gronde-t-il.

Qu'est-ce que je disais ? Et quand Nolan utilise mon nom de famille complet, c'est qu'il va vraiment me passer un savon.

— T'es complètement inconsciente ! L'appart de Jones est à plus d'une demi-heure à pied. Tu ne vas quand même pas te taper tout ce trajet, tous les jours, poursuit-il en haussant de plus en plus le ton.

— Un peu de marche n'a jamais tué personne. Et après, c'est vous les sportifs.

J'imagine déjà ses sourcils se froncer, son doigt accusateur se pointer sur moi pendant que ses yeux me mitrailleraient.

— Ne retourne pas la situation, jeune fille. Mais attends, il fait nuit et tu viens à peine de terminer. Une demi-heure toute seule dans la nuit, à errer dans les rues ! Bordel, Kaylee, tu sais combien de malades peuvent croiser ton chemin, à une heure pareille.

Il marque un point. La journée ce n'est peut-être pas risquée, mais la nuit, c'est une autre affaire.

— Je suis coincé encore une demi-heure à l'entraînement, je ne peux même pas venir. Et je suppose que tu commences ton service à vingt-et-une heure ? devine-t-il.

— Exact.

Il marque une pause pour réfléchir.

— Je vais appeler Clay pour qu'il vienne, il va sûrement mettre une dizaine de minutes, mais ce sera toujours ça de gagné, finit-il par décider.

— Sûrement pas. Il vient de finir l'entraînement, tu ne vas pas le faire bouger maintenant.

— Tu sais très bien qu'il nous tuerait tous les deux s'il te savait seule dans la rue à une heure pareille, alors qu'il aurait pu y remédier.

Encore un point pour lui. J'ai peut-être eu un peu de mal à accepter Clay dans nos vies, à cause de ma perpétuelle méfiance. Mais quand je lui ai donné sa chance, je ne l'ai pas regretté.

Clayton O'Connell est la personne la plus serviable, gentille et protectrice que j'ai jamais rencontrée. Il a compris quelle place il devait occuper entre Nolan et moi et il n'a jamais cessé d'être là pour moi. Même quand je lui en faisais voir de toutes les couleurs avec mon humeur de chien.

Mais hors de question de le déranger, uniquement parce que je n'ai pas été capable de m'arranger. Tant pis, je vais marcher et j'aurais un peu de retard au travail.

— Tu as raison, mais...

Les mots se bloquent lorsque je reconnais la Jeep bleue garée devant mon bâtiment. Putain de merde, comment sait-il que j'ai cours ici ? Jamais il ne me lâche la grappe ? Et puis il n'a pas autre chose à faire de sa vie ?

Peut-être qu'il attend une de ses conquêtes, résonne à nouveau la voix dans ma tête.

Pour une fois, elle n'a peut-être pas tort.

— Kaylee ? Un problème ? s'inquiète Nolan face à mon silence.

Je ne réponds pas tout de suite, car monsieur Jones daigne enfin sortir de sa voiture en souriant fièrement.

Petit con.

— Kaylee bordel ! Réponds-moi.

Cette fois, les hurlements de mon meilleur ami me sortent de ma transe et je m'empresse de le rassurer.

— Désolée, j'ai été distraite. Ne dérange pas Clay, je vais me débrouiller.

— Kaylee...

— On se voit au Gracy, ce soir. Ciao !

Puis, sans lui laisser le temps d'en placer une, je raccroche et range mon téléphone dans ma poche. Bien que j'adore mon meilleur ami, je dois gérer quelque chose de plus urgent, tout en tentant de garder mon calme.

— Qu'est-ce que tu fous là ? grogné-je en comblant les mètres restants.

— Toujours aussi charmante, piccola.

Mes yeux doublent de volume à l'entente du petit surnom qu'il vient d'employer. Non mais je rêve, de quel droit se permet-il d'utiliser ma langue pour s'adresser à moi. Surtout pour me caractériser soit de petite, soit de « son bébé ». Chose que je ne serai jamais, soit dit en passant.

— Comment tu m'as appelée ? 

Un nouveau sourire narquois étire ses lèvres et je me retiens terriblement de le lui faire bouffer.

— Bah alors, tu n'aimes pas ton nouveau surnom. J'utilisais bébé autrefois, mais j'ai trouvé que le nom sonnait bien plus personnel dans une de tes langues maternelles. N'est-ce pas, piccola.

Argh, ce qu'il peut être énervant quand il s'y met. Non, je retire ce que j'ai dit. Hayden Jones est insupportable rien qu'en respirant le même air que le mien.

— Arrête de m'appeler comme ça. Je ne suis pas ton bébé. Je préférais attraper la peste et le choléra en même temps, plutôt que d'avoir affaire à toi, pesté-je en le toisant longuement.

Il ne dit rien un instant, me sonde à son tour puis sourit en hochant la tête.

— Super, comme ça on est deux. Bon, ce n'est pas que je m'ennuie, mais je ne compte pas passer ma soirée sur ce parking. Alors monte rapidement, s'il te plaît, m'ordonne-t-il soudainement.

Je déglutis avant de croiser les bras fermement. S'il croit qu'il peut me dire ce que j'ai à faire ou non, il se met le doigt dans l'œil.

Lorsqu'il remarque que je ne le suis pas, il me fusille du regard tout en expirant longuement.

— Ne recommence pas tes caprices. Tu t'en es tirée tout à l'heure, mais maintenant, tu arrêtes.

— Si tu crois que je vais réaliser le moindre de tes désirs, simplement parce que tu le demandes, tu te mets le doigt où je pense, rétorqué-je de mon air le plus hautain.

— Détends-toi, je t'ai simplement demandé de monter dans ma voiture pour te ramener. Pas de baisser ton pantalon pour me laisser dévorer ce qui se cache sous ta petite culotte, répond-il du tac au tac, me laissant complètement sans voix.

Et moi qui pensais être culottée et brutalement honnête. J'ai peut-être trouvé un adversaire à ma taille.

— Encore heureux, même avec tous les efforts du monde, tu ne serais même pas capable de me faire mouiller.

Oui, il n'est pas le seul à savoir répondre.

Je vois d'ailleurs une lueur de surprise traverser ses yeux. Oh, il pensait que j'allais rougir et mourir de honte. Pauvre petit. S'il croit que je vais rendre les armes après une petite blague salace, il a encore beaucoup à apprendre.

— C'est qu'on a du répondant, à ce que je vois. Mais ne te méprends pas, je suis capable d'exciter une fille d'un simple regard.

— Peut-être avec tes groupies de bas étages. Mais je suis navrée de te l'apprendre, j'ai été à meilleure école, piccolo, riposté-je d'un sourire malicieux.

Il arque un sourcil alors que le coin de ses lèvres s'étire. Il referme la porte du côté conducteur pour me rejoindre de l'autre côté de la voiture.

J'ai un mouvement de recul mécanique lorsque son corps arrive près du mien, mais je ne baisse pas les yeux pour autant.

Non, chéri, ce n'est pas en collant ton corps au mien que ça va changer quoi que ce soit.

Il avance davantage, de sorte à me bloquer contre la voiture. J'avoue que la situation ne me met pas particulièrement à l'aise, mais je n'en montre rien. S'il croit que son numéro va m'impressionner, c'est qu'il n'a jamais rencontré mon ex.

Je ne lâche pas du regard et attends le prochain mouvement sans sourcilier.

— Tu te crois meilleure que les autres, piccola ? susurre-t-il d'une voix légèrement rauque.

— Mieux que les autres, c'est un peu présomptueux. Tu ne crois pas, Jones ?

Il opine du chef sans lâcher son sourire.

— Meilleure que toi, en revanche... Il y a de grandes chances, le nargué-je en approchant mon visage bien trop près du sien.

Il ne cille pas, mais je vois bien que sa respiration est un peu plus forte. L'envie de regarder sous la ceinture est tentante, pour voir si l'effet que je lui produis est conséquent, mais je m'abstiens. Autant ne pas remuer le couteau dans la plaie.

Pour ma part, je continue de le fixer et de le jauger. Attendant la moindre riposte de sa part. Mais il n'en fait rien. Il laisse son regard noisette se perdre dans mes émeraudes, comme s'il cherchait à les fouiller et à chercher le moindre secret qu'ils tentent de dissimuler.

Oh non, Jones, tu n'es prêt pour aucun de ces secrets. Alors n'essaye même pas.

— Meilleure que moi, tu dis ? chuchote-t-il sans écarter son visage.

Nos bouches sont si proches que j'arrive à sentir son souffle sur ma peau. Je suis sûre qu'une fille normale frissonnerait ou aurait chaud. Aurait son cœur qui battrait à mille à l'heure et les hormones en ébullition. Après tout, Hayden est le fantasme de milliers de nanas.

Malheureusement pour lui, mon corps s'y connaît trop pour se faire duper.

Il plaque sa main sur la porte derrière moi, sans même la regarder. Il continue de me fixer sans cesser de lancer des regards furtifs à ma bouche. Les coins de ses lèvres s'étirent davantage, et c'est à ce moment-là que je la vois... Cette lueur malicieuse. Et je n'ai pas le temps d'émettre le moindre mouvement pour prévenir le sale coup qu'il préparait, car je me retrouve en moins de cinq secondes, projetée sur le siège passager.

Je me jette à toute vitesse sur la portière, mais Hayden est plus rapide et verrouille les portières tout en s'engouffrant dans l'auto.

Le connard m'a piégée.

— Bah alors, piccola, on s'est fait duper ? chantonne-t-il alors que je le fusille du regard.

— Espèce de connard, tu m'as...

— Piégée ? Bernée ? Arnaquée ? Entortillée ? Dans tous les cas, le résultat est le même. Tu n'es pas si forte que ça.

Si je tuais le meilleur ami du copain de mon meilleur ami, est-ce que ce dernier m'aiderait à cacher le corps ? Parce que l'envie est assez alléchante, pour être honnête.

— Je suis sûr que tu es en train de te demander comment je suis parvenu à te bluffer aussi facilement, poursuit-il sur le même ton amusé.

— Plutôt à quelle profondeur devrais-je enterrer ton corps pour qu'on ne le retrouve jamais, rétorqué-je en croisant les bras.

Il eut un mouvement de recul avant d'éclater de rire.  J'ai l'air d'être un clown pour l'amuser autant ?

— Tu es un sacré phénomène, Parker.

— Oui, on me le dit souvent. Maintenant, laisse-moi sortir.

Il secoue la tête et met le contact pour illustrer son geste et m'empêcher de m'enfuir.

— Je n'ai pas fait tout ça pour te laisser sortir. Maintenant, tu acceptes la défaite et tu me laisses te ramener, tranche-t-il.

Alors on va dire que niveau colère, j'étais passé d'un bon « je vais te tuer » à un « je vais simplement te pousser dans les escaliers ». Mais avec ce qu'il vient de dire, c'est jusque dans la tombe que je compte lui régler son compte.

— Alors tu vas baisser d'un ton, pour commencer. Ce que tu fais, c'est de la détention de personne contre son gré, je pourrais te poursuivre.

— Désolé, piccola, en m'assurant de te ramener saine et sauve jusque chez nous, aucun juge sain d'esprit ne pensera que je suis un pauvre criminel, objecte-t-il sans quitter une seule fois le regard de la route.

C'est moi ou il a toujours réponse à tout ?

— Putain, mais tu ne peux simplement pas me laisser tranquille ? Je ne t'ai rien demandé.

— Et toi, tu ne peux simplement pas accepter l'aide qu'on te propose ? Tu ne crois pas que ta stupide fierté mal placée peut y survire ?

Elle le peut totalement, mais elle n'en a pas envie. Je préfère crever d'une balle dans la tête plutôt que d'être redevable à qui que ce soit.

— Dis le gars qui a attendu plusieurs mois avant d'assumer qu'il avait besoin d'un coloc.

Il daigne enfin me regarder, sans cacher sa surprise. Eh oui, il n'est pas le seul à tout savoir.

— Oh ça va, ton meilleur pote sort avec le mien. Ta vie n'est un secret pour personne.

Un nouveau silence pesant s'installe alors que ses yeux me fouillent encore. J'ai remarqué qu'il faisait souvent ça, regarder les gens en essayant d'y trouver quelque chose. C'est comme s'il arrivait à les comprendre d'un simple regard.

Et peut-être que ça marche, la plupart du temps. Mais avec moi, il peut toujours courir. Ma vie est un bordel pas possible, mon passé est l'endroit où aucun être normalement constitué, ne voudrait s'aventurer. Surtout pas un gars aussi normal, bon, qui n'a jamais connu la galère.

— On dirait qu'on aime tous les deux être indépendant, piccola, finit-il par lâcher en regardant à nouveau la route.

Son ton était légèrement fatigué, comme s'il en avait fini avec cette bataille interne qu'il menait.

Ses traits sont crispés, il mordille sa lèvre à six secondes d'intervalle et ses mains tapotent nerveusement sur le volant. Hayden et son indépendance, c'est un sujet sensible apparemment. Il n'a rien dit, mais son corps parle pour lui.

Peut-être qu'il n'est pas si parfait, en fin de compte.

— Je ne sais pas ce qui s'est passé dans ta vie pour que tu sois si méfiante avec les autres. Je ne sais pas ce que je t'ai fait pour que tu me méprises autant. Mais te laisser dans la galère alors qu'on vit ensemble, ça ne fera jamais partie de mes principes, m'avoue-t-il lorsqu'il s'engage dans notre rue.

Ses yeux sont concentrés sur la route, mais ses mains sont toujours aussi nerveuses.

Quant à moi, je ne réponds rien. Je ne suis ni douée pour la conversation, ni pour me confier. Alors s'il espère qu'en étant prévenant, accueillant et doux, je vais me laisser aller, c'est qu'il ne me connaît pas.

Les psys, j'en ai vu, j'en vois encore et aucun d'eux n'a su me faire réellement parler. Tout est là, en moi, bloqué et verrouillé à double tour. Parce qu'en parler reviendrait à y penser tout le temps. Et ça, c'est au-dessus de mes forces. Et être forte, c'est tout ce qu'il me reste. Tout ce dont j'ai besoin pour que le sourire béat du visage de Grace, ne se fane jamais.

— J'étais obligé de te forcer la main pour monter dans cette voiture. La nuit n'est un endroit sûr pour personne. Et c'est malheureux de le dire, car il ne devrait jamais y avoir de différence, mais ça l'est encore moins pour une femme.

Nouvelle pause. Toujours aucun regard dans ma direction.

— Je ne tiens pas à toi Kaylee, je ne te connais pas assez pour ça. Et puis, s'attacher aux gens, c'est une perte de temps, surtout quand c'est éphémère. Et crois-moi, ça l'est toujours. Mais mon meilleur pote semble te trouver méritante, alors pour lui, je vais faire de sacrés efforts. Parce que tu es tout sauf facile à vivre.

Quel scoop. C'est mon procès ce soir ? Parce qu'il peut continuer à me traiter de garce sans cœur, je ne le contredirai pas.

— Tu es chiante, méprisante, hautaine et grande gueule. Mais tu es aussi intrigante. Ce cinéma de la fille inaccessible et froide, ce n'est qu'une putain de carapace pour te protéger. Et je m'y connais bien à ce sujet.

Permets-moi d'en douter.

— Je ne sais pas ce qui t'es arrivée, mais je compte bien tout faire pour y parvenir. Même le plus solide des cadenas à la capacité de se briser. À moi de trouver le bon outil, conclut-il en plongeant enfin ses yeux dans les mien.

Il n'y a plus une once d'ironie ou d'amusement. Uniquement une sincérité pure et dure. Une part de moi a envie de lui rire au nez, mais ce n'est pas vraiment mon genre. S'il pense me faire peur avec ses belles paroles... S'il pense être le premier à essayer, il se trompe sur toute la ligne.

Si le diable a été envoyé en Enfer, c'est que l'endroit était aussi terrifiant et mauvais que lui. Mon Enfer à moi, même Lucifer tremblerait à l'idée d'y entrer.

— Il vaut mieux pour ton cœur pur et ta jolie petite bouille de rester en dehors de ma vie chaotique, Hayden. Rien de ce que tu peux découvrir ne t'aidera à mieux dormir. Bien au contraire...

📚🏒🎨

Hmm deux ambiances dans ce chapitre, on dirait bien 🫣

Bon je pense qu'on se marre toujours autant avec ces deux là. Hayden commence à cerner qu'il va falloir bien insister avec Kaylee ! Et qui sait ? Peut-être que ça marchera.

Même si clairement, il va lui falloir de la patience.

Prochain chapitre Kaylee va faire la connaissance d'autres personnes, et vous n'avez pas fini de rire 😜

A demain !!

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