Chapitre 23
KAYLEE
La foule, m'empêchant presque de me faufiler dans la maison, me donnait déjà l'envie de me casser d'ici. Je ne sais toujours pas pourquoi j'ai décidé de m'y rendre d'ailleurs.
Peut-être que le commentaire d'Hayden, sur le fait que je ne savais pas m'amuser y a beaucoup joué. Très sûrement, même.
Je ne suis pas du genre à me laisser atteindre par les commentaires des autres. Ce n'est d'ailleurs pas ce qui est arrivé. Mais peut-être que j'avais envie de lui prouver qu'il avait tort. Ou bien le prouver à moi-même.
J'en sais foutre rien. Mais je sais que je n'aurais jamais dû céder à ma pulsion.
Je suis définitivement mieux chez moi, un bouquin en mains, loin de ces idiots qui ne savent déjà plus comment ils s'appellent.
Ouaip, râleuse en toute circonstance.
— Viens, les autres sont par-là, m'indique soudainement Hayden en attrapant ma main.
Cette dernière s'électrise à son contact, comme à chaque fois. Ça fait quelques semaines que je ne suis plus insensible à son toucher ou sa présence. Ça m'énerve autant que ça me perturbe.
Au départ, je n'y étais pas du tout sensible. Il était simplement un gars trop sûr de lui, que j'avais envie de remettre à sa place.
Puis peu à peu, il m'a fait baisser ma garde, il a rendu son contact différent, tantôt agréable tantôt brûlant.
Je me souviens encore de ce que mon corps a ressenti lorsque je me suis réveillée dans ses bras.
Ce jour-là, je suis passée par différentes étapes. J'étais d'abord paniquée, je n'avais que de vagues souvenirs de la nuit précédant mon réveil. Puis j'ai plongé mon regard sur son visage endormi : il n'avait rien de dangereux, à proprement parler. Au contraire, je n'avais pas vu quelque chose d'aussi doux et paisible depuis très longtemps. Sa respiration était régulière, sa bouche entrouverte bougeait à plusieurs reprises. Mais ce qui m'a marquée, c'était la façon dont ses bras étaient enroulés autour de mon corps. Comme s'ils cherchaient à me protéger de tout.
Et à ce moment-là, je n'avais plus envie de bouger. Je me suis surprise à apprécier la chaleur de son corps contre le mien. Jusqu'à imaginer des réveils similaires quotidiennement.
Et c'est à ce moment-là que j'ai flippé. Lorsque j'ai espéré cette situation sur le long terme : de l'attachement, des sentiments. Ça ne m'était pas arrivé depuis Marco et ça m'a soudainement retourné l'estomac.
J'ai pris alors le soin de m'enfuir sans le réveiller, quitte à arriver sur le campus bien plus tôt que prévu.
Je n'avais pas envie de croiser ses prunelles noisette, celles qui ont pris l'habitude de me dévorer du regard à maintes reprises. Celles qui commencent à me faire tourner la tête bien trop rapidement. Ni ce sourire innocent qui s'étire à chaque fois qu'il me voit.
Lorsque je suis rentrée le soir, je m'étais préparée à ce qu'Hayden me tombe dessus en me posant mille et une questions. Mais contre toute attente, lorsque j'ai posé mon regard inquiet sur le sien, il n'a rien dit.
Il m'a demandé comment c'était passé ma journée et n'a jamais mentionné cette nuit-là.
Et honnêtement, une part de moi avait espéré qu'il le ferait. Non pas pour lui raconter, jamais de la vie.
Mais parce que mon cerveau totalement bousillé espérait qu'une dispute se déclenche pour faire disparaître cette soudaine tension entre nous. Cette alchimie indéniable et cette complicité qui se crée jour après jour.
Oui, je suis tordue à ce point. J'ai peur des sentiments à ce point. Celui de privilégier les cris et les insultes, à la gentillesse et la tendresse.
Et je me déteste chaque jour d'être devenue ainsi. Bien que parfois ça soit plus facile, il m'arrive de vouloir redevenir cette fille innocente et pleine de vie que je fus autrefois.
Cette fille que mes parents aimaient si fort. Celle qui est morte avec eux. Celle qu'on a détruit à petit feu. Celle qu'Hayden aurait pu aimer dès leur première rencontre.
— Ah voilà nos tourtereaux, il ne manquait plus que vous, s'exclame Kyle en louchant sur nos mains entrelacées.
Je m'empresse de la retirer, comme si le contact m'avait brûlée. Puis lève mon majeur en direction de mon ami.
— Appelle nous encore ainsi et je te détruis le tibia. Adieu le hockey, Jennings.
Il éclate de rire suivi de près par toute sa bande de potes. Hayden et Nolan y compris. Je laisse un rictus se dessiner sur mon visage, pas trop grand, mais tout de même visible.
Nolan me fait signe de le rejoindre, ce que je fais sans broncher, non sans avoir jeté un coup d'œil à Hayden avant. Va savoir pourquoi.
Les bras de mon meilleur ami m'accueillent, tout en se resserrant sur mon petit corps.
Nolan et son affection.
— Ma Parky a enfin mis les pieds dans une soirée. Je pensais que j'allais devoir finir par te kidnapper pour t'y traîner au moins une fois.
Quelle drama queen.
— Ne me donne surtout pas envie de repartir, le préviens-je en pointant mon index sur lui.
Il secoue vivement la tête en resserrant son emprise sur moi, laissant un petit rire s'échapper de ma gorge.
— Surtout pas, tu restes là jusqu'à ce que je l'aie décidé.
— Tu t'adresses à la mauvaise personne, bébé. Kaylee n'écoute personne, lui fait remarquer Clay.
J'acquiesce en souriant, ravie qu'une personne me connaisse enfin.
— Allez tout le monde, une nouvelle tournée pour la présence de Kaylee, s'exclame Nolan en servant des shots à tout le monde.
— À Kaylee !!
Oh bordel. Rappelez-moi de tuer Nolan dans son sommeil quand l'occasion se présente.
Je me contente de le fusiller du regard, tout comme mon idiot de colocataire qui ne masque pas son large sourire.
Quelle bande d'abrutis.
Allez Kaylee, ne les laisse pas t'atteindre. Tu es venue t'amuser, oublie ton humeur de chien le temps d'une soirée et prouve-leur que tu peux le faire.
Si je me répète ceci plusieurs fois, ça va le faire.
Oui, oui, ça va le faire.
***
— Elle est vraiment jolie. Mais maintenant que tu me la montres, je la reconnais. C'est la fille des acteurs Cooper, non ?
Kyle hoche la tête sans perdre son sourire.
— Oui, c'est bien leur fille. Et elle suit leurs pas depuis quelques années.
— Exact, elle a joué dans Breathe, l'année passée ?
Il opine de nouveau. Ça va faire un quart d'heure qu'on discute de sa vie, mais surtout de la fille dont il est fou. Avery Cooper, sa meilleure amie d'enfance.
D'après lui, ils ne sont pas en couple, mais ils ont une relation compliquée. C'est-à-dire que tous les deux s'aiment, mais n'ont jamais mis un mot sur leur relation.
Ils sont techniquement célibataires, voilà pourquoi elle se pavane souvent avec des gars à son bras, lors des événements — chose que je ne comprends évidemment pas, sachant que ça fait énormément de peine à Kyle — mais quand ils sont ensemble, ils agissent totalement comme s'il y avait un truc entre eux. Des bisous, des câlins, ils dorment ensemble.
Ils n'ont cependant jamais couché ensemble, ça ne va pas jusque-là. Pas tant qu'ils ne sont pas exclusifs.
— Je peux te poser une question personnelle ? demandé-je.
Ça ne me ressemble pas, mais il y a un truc qui m'intrigue.
— Est-ce que tu as déjà...
Il comprend rapidement ce que je veux dire, et Dieu merci, ne m'oblige pas à terminer ma phrase.
— Coucher avec d'autres filles ? Non. Je sais, tu peux te moquer. Un joueur de hockey, déjà en troisième année d'université, qui est toujours vierge. Mes potes le font déjà.
Il esquisse un large sourire, mais je parviens aisément à déceler un peu de gêne dans son ton. Ce qui est totalement absurde. Il n'y a rien de honteux à vouloir préserver son corps pour celle que tu penses être la bonne. C'est même tout à son honneur.
— Il n'y a rien d'absurde. Elle a vraiment de la chance.
Même si je pense que cette fille ne le mérite pas. Elle a trouvé un homme qui l'aime plus que lui-même, qui est prêt à tout pour elle, et pourtant, elle préfère la compagnie d'autres gringalets.
Kyle est bien trop bon pour ce monde.
— J'espère qu'elle s'en rendra compte bien assez tôt, poursuis-je en lui adressant une tape amicale.
Il me lance un énième sourire rassurant, suivi d'un petit clin d'œil.
Une petite voix aiguë m'oblige à tourner la tête et je découvre une grande blonde, vêtue d'une robe plutôt courte — mais qui la taille superbement — se pavaner devant mon colocataire.
Évidemment.
— Coucou, Haydou. Tu as été parfait, ce soir, geint-elle en grimpant sur ses genoux pour se frotter contre lui.
Oh bordel, crevez-moi les yeux s'il vous plaît. Je ne vais sûrement pas assister à leurs préliminaires.
Pourtant, lorsque mes yeux s'arrêtent sur ceux d'Hayden, je n'y vois pas un grand enthousiasme. C'est bien une première, ça.
Nos regards se croisent et une expression indéchiffrable traverse ses pupilles.
Ne me fais pas croire que tu n'en as pas envie, Jones.
— Merci Shirley, dit-il en la faisant glisser sur le côté.
Shirley fait la moue mais ne s'en formalise pas. Quelle idiote.
À la place, elle continue de faire promener ses doigts le long de son bras, tout en caressant sa jambe.
Une moue de dégoût prend forme sur mon visage, pourtant, mes yeux restent rivés sur leur petit manège. À ça non plus, je n'ai pas d'explications.
— Alors entre toi et Hayden, que se passe-t-il ? me questionne Kyle, m'obligeant à détourner le regard.
— Absolument rien, je tolère à peine sa présence, réponds-je avec nonchalance.
Un demi sourire s'étire sur ses lèvres, signe qu'il ne me croit pas.
— Évidemment, c'est pour ça que tu dévisages Shirley, tout en serrant fort ton verre.
Je baisse les yeux automatiquement vers le bas et ai la mauvaise surprise de constater qu'il a raison.
Merde.
— Je ne suis pas jalouse, je n'aime simplement pas ce genre de scènes. Il y a des chambres pour ça, rétorqué-je en lançant un regard furtif aux tourtereaux.
Oui, je n'aime simplement pas ça. Ian, Jake ou Kyle auraient pu être à la place d'Hayden que ça aurait été pareil.
Qui essayes-tu de convaincre, Kaylee ?
— Et tu aimerais sans doute qu'Hayden t'emmène dans une de ces chambres, plaisante-t-il me faisant grogner davantage.
— Fais gaffe, Jennings, si tu tiens à tes dents.
Il rit de plus belle avant de déposer un baiser d'excuse sur ma joue. Je m'esclaffe à mon tour en lui frappant gentiment le torse.
Je lance ensuite un énième regard à Hayden et sa groupie, et me rend compte que le sien est totalement rivé sur moi. Un regard sombre et appuyé.
J'arque un sourcil pour lui demander quel est son problème, mais il n'en fait rien, et ne calcule pas une seconde la sangsue accrochée à lui.
Elle finit enfin par remarquer que son attention m'est réservée et tourne finalement les yeux dans ma direction. Elle m'analyse silencieusement, se demandant sûrement qui je suis. Je lui affiche donc mon plus joli sourire de pétasse, en la saluant d'un mouvement de main.
— Qui c'est, celle-là ? grommelle-t-elle en me fusillant du regard.
— Kaylee Parker, ravie de te rencontrer Shelby.
— Shirley, me corrige-t-elle, agacée.
Je souris davantage en haussant les épaules innocemment. La prochaine fois, tu t'adresseras à moi avec plus de respect, ma belle.
— Oh oui, je te reconnais. Tu es la petite serveuse du Gracy, charmant, poursuit-elle avec une pointe de dégoût dans la voix.
— Serveuse, oui, bien plus amusant qu'être la reine des salopes. Combien tes services ?
Elle prend un air offusqué alors que les rires fusent autour de nous. Habituellement, je ne donne même pas l'heure à ce genre de filles, mais elle a commencé à me chercher dès l'instant où elle a posé son regard sur moi.
— Non mais j'hallucine, c'est la weirdo de l'université qui parle. Moi, au moins, je n'ai pas besoin de supplier pour qu'on me baise. Toi, en revanche...
Elle me reluque de la tête aux pieds, d'un air écœuré.
— Je ne suis pas sûre que le moindre gars te toucherait avec un bâton, reprend-elle en m'adressant son sourire le plus mauvais.
Je grince des dents et serre les poings, prête à lui sauter au cou. Si elle me cherche, croyez-moi qu'elle va me trouver.
— Ça suffit, Shirley. Casse-toi, intervient soudainement la grosse voix de mon coloc.
Il aide la blonde à se redresser tout en lui indiquant le chemin de la sortie. Augmentant mon sentiment de satisfaction au passage. Même si je suis plutôt frustrée de ne pas avoir pu lui refaire le portrait.
— Tu n'es quand même pas en train de prendre la défense de cette rouquine mal habillée, Hayden, pleurniche-t-elle, me faisant à nouveau lever les yeux au ciel.
— Crois-moi, c'est plutôt toi que je préserve. Kaylee est loin d'avoir besoin qu'une personne la défende.
Sa remarque m'étonne, mais est étrangement satisfaisante. Il sait que j'aurais pu terminer sa copine, sans que la moindre personne n'intervienne. Surprenant, mais agréable.
Elle me lance un dernier regard noir avant de quitter les lieux, en prenant bien soin de rouler des hanches. Tous les regards sont rivés sur son cul, alors qu'une grimace se dessine sur mon visage.
Ridicule.
Mon regard croise à nouveau celui d'Hayden, qui est bien différent du précédent. Un air amusé le domine alors que son sourire se fait plus large.
N'en profite pas, Jones.
— Bon, ce n'est pas que vous me soûler — un peu quand même — mais je ne suis pas venu ici pour garder mon cul sur une chaise, toute la soirée. Qui est partant pour un beer pong ? demandé-je en me levant brusquement.
Kyle est le premier à répondre positivement et me propose même de faire équipe avec moi.
— Ian bouge ton cul, on va les laminer, annonce soudainement Hayden d'un air supérieur.
Nos regards s'accrochent à nouveau, une lueur de défi les traversant.
Oh non, chéri. La victoire, elle est pour moi.
***
— Et de cinq, allez Ian, un autre verre, m'écrié-je en tapant dans la main de mon équipier.
Il fait ce que je lui dis, alors que le visage de mon coloc se décompose. Eh oui, Jones, il ne fallait pas crier victoire trop vite. Il a bu les deux premiers et c'est Ian qui se charge du reste, étant donné qu'il est mon chauffeur pour la soirée.
Hayden a marqué le premier but et ça va faire cinq fois qu'on enchaîne les victoires.
Très satisfaisant.
— Ne fais pas la maligne, piccola. Tu n'as pas encore gagné.
— Mais je suis sur la bonne voie, objecté-je sans perdre mon sourire.
Il attrape à son tour la balle et se concentre pour viser correctement. Il tente un tir rebondit et malheureusement pour moi, il le rentre.
Un sourire victorieux vient orner son visage de connard alors qu'un juron s'échappe de mes lèvres.
— Allez, piccola. Cul sec.
Je lève mon majeur et boit le contenu des deux verres indiqués. J'avoue que je ne suis pas du genre à bien tenir l'alcool et je sens déjà ma tête tourner. Chouette.
Nous continuons la partie jusqu'à ce qu'il ne reste que deux verres pour l'équipe d'Hayden et cinq pour la mienne.
— Vas-y Kaylee, tir rebondit. Tu peux le faire, m'encourage Kyle, à ma droite.
J'opine, alors que le regard perçant d'Hayden ne me quitte pas une seconde. Un demi-sourire étire mes lèvres lorsque je me concentre à nouveau sur les deux verres restants.
La balle rebondit à plusieurs reprises avant de se loger directement à l'intérieur du verre convoité.
Je pousse un hurlement de joie tout en sautant dans les bras de Kyle.
— Bien joué, Parker ! s'exclame-t-il en resserrant son emprise.
Il me repose et je m'empresse de tourner mon visage en direction de mon colocataire, le narguant comme je sais si bien le faire.
— T'en fais pas, Haydou, tu feras mieux la prochaine fois, dis-je en utilisant le petit surnom de Shirley.
Il ne peut réprimer un sourire lorsqu'il l'entend, puis lève les bras en l'air en signe d'acceptation.
— Et comme je suis de bonne humeur, je ne vais même pas vous obliger à finir nos verres. Kyle et moi on les a bien mérités. N'est-ce pas ?
Mon coéquipier opine en attrapant deux verres pour me donner l'un d'entre eux.
— À notre victoire écrasante, chère camarade, lance Kyle en adressant un sourire narquois aux deux perdants.
Nos gobelets cognent avant que nous ne les buvions cul-sec. Bon peut-être que je suis un peu éméchée, et boire un énième verre n'est sans doute pas la chose la plus raisonnable à faire, mais tant pis. Aujourd'hui, je me lâche. J'aurais tout le temps de regretter demain.
Sur ces mots, j'attrape les trois verres restants et me les enfile sans réfléchir. Ma tête tourne de plus en plus lorsque je termine le dernier, mais je n'y prête pas attention.
— Tu devrais ralentir, me suggère Hayden en me retirant le verre.
— Quoi, ce n'est pas toi qui m'incitais à m'amuser davantage, quelques heures plus tôt.
Il s'apprête à répondre, mais je le coupe à nouveau.
— J'ai envie de danser, à plus !
Et c'est sur cette dernière phrase que je m'enfonce dans la foule, en me déhanchant comme je ne l'ai pas fait depuis longtemps. Je sens le regard brûlant d'Hayden sur moi, ce qui me pousse à en faire davantage.
Regarde-moi bien, Jones.
Je lâche un juron, alors que la rouquine laisse libre cours à son corps de se trémousser comme il le souhaite. Cette fille va vraiment me rendre fou.
Je ne m'approche pas tout de suite et me contente de la contempler. Je sais que l'alcool y est pour beaucoup, mais c'est vraiment la première fois que je la vois si libre et détendue. Je dois bien avouer que c'est agréable à constater. Kaylee s'est enfermée dans sa bulle depuis bien trop longtemps et cette soirée ne peut lui faire que du bien.
Elle est trop jeune pour rester négative à ce point. Elle doit s'amuser et profiter de la vie comme elle le souhaite vraiment. Et je vais tout faire pour que ça soit le cas.
Un tas de gens dansent autour d'elle, mais je ne vois rien d'autre que son corps parfait, bougeant au rythme de la musique. Sa tenue épouse chacune de ses courbes et le mouvement de ses hanches me fait bander instantanément et me donne envie de la prendre violemment au milieu de la foule.
Son regard de sorcière rivé sur moi n'arrange pas les choses. Elle danse pour moi et me le fait clairement comprendre. Elle veut que je vienne me coller contre son corps afin de danser à son rythme. Pourtant, je ne bouge pas et profite de la vue d'un peu plus loin.
Cependant, lorsqu'un crétin vient poser ses mains sur ses hanches, tout en se trémoussant derrière elle, je vois rouge. Kaylee se fige et le malaise qu'elle ressent m'apparaît clairement. Je ne perds alors pas une seconde et rejoins ma coloc aussitôt.
— Dégage ou je te refais le portrait, grogne Kaylee en fusillant l'inconnu du regard.
— Sauvage, j'aime ça, réplique-t-il en se collant un peu plus.
Je sais qu'elle est parfaitement capable de le dégager par elle-même, mais autant lui faire comprendre qu'il ne devra plus jamais l'approcher.
— Elle t'a dit de bouger, t'es sourd ou quoi, sifflé-je en l'attrapant par le col.
Il blêmit lorsqu'il me reconnait et son corps se met soudainement à trembler.
— Oh, Hayden, je ne savais pas qu'elle était avec toi.
— Qu'elle le soit ou non, c'est la même chose. Ne t'avise plus de reposer tes pattes sur une fille non consentante, connard. Maintenant, dégage. Je ne veux plus te revoir.
Il acquiesce, toujours aussi apeuré, et s'enfuit aussitôt que je le relâche.
Mauviette.
— Ouhh ouhh, Hayden sort les crocs, se marre la rouquine à ma droite.
Je reporte mon attention sur elle, tout en m'approchant lentement. Mes mains se posent sur ses hanches, non loin de ses fesses. Elle ne me repousse pas et passe même les siens autour de ma nuque.
— Tu en as mis du temps à me rejoindre, susurre-t-elle contre mon oreille.
— Arrête de me chauffer, piccola. Je ne suis pas quelqu'un de très patient.
Un sourire vient orner son sublime visage alors que sa bouche s'approche dangereusement du mien.
Putain de merde, je n'ai pas un self-contrôle très développé.
— Ah non ? Intéressant.
Elle se tourne soudainement et entreprend une nouvelle danse, bien plus sensuelle que la première. Ses fesses viennent se frotter contre mon entrejambe, augmentant l'excitation de ma queue.
Bordel, si elle continue je vais exploser dans mon froc comme un putain de débutant.
— Kaylee, grogné-je.
Mais elle ne m'écoute pas et continue son petit manège. Elle se tourne, plaque ses mains contre mon torse et m'oblige à imiter le déhanchement de son corps. Je ne me fais pas prier et pose à nouveau mes mains contre ses flancs pour suivre son rythme. Son regard brûlant ne me quitte pas et c'est bien la première fois qu'une telle tension se crée entre nous.
Il y a déjà eu des petits rapprochements, les semaines passées, mais rien d'aussi chaud. Je suis à la limite de plaquer furieusement mes lèvres contre les siennes et la dévorer jusqu'à la faire jouir, comme elle ne l'a jamais fait auparavant.
— Et si on rentrait ? me propose-t-elle.
Je ne sais pas ce qu'elle insinuait, mais je ne réfléchis pas une seconde avant d'attraper sa main pour nous sortir de cette foutue baraque.
Nous arrivons à l'appartement une quinzaine de minutes plus tard. J'attrape Kaylee par les hanches et la plaque contre le mur, sans ménagement. Elle n'est pas saoule au point de ne pas savoir ce qu'elle fait, je le sens, je le vois. Je pense même qu'elle a eu le temps de revenir un peu à elle, le temps du trajet.
Pourtant, cette alchimie perdure et cette envie de la posséder est de plus en plus forte.
— Tu me rends fou, piccola, murmuré-je en collant mon front au sien.
Elle ne dit rien, mais sa respiration se fait bien plus rapide.
— J'ai tellement envie de t'embrasser, continué-je.
— Ne le fais pas, me supplie-t-elle, alors qu'elle en meurt clairement d'envie.
Je sais qu'elle me le demande, car elle ne pourra pas se contenir longtemps. Heureusement pour elle, tant que je n'ai pas un feu vert clair, je serai le plus raisonnable.
— Jamais sans ton consentement.
Nos visages sont si proches que nos souffles se mélangent. Une tension plus qu'électrique s'installe entre nous, alors que ses lèvres charnues continuent de m'appeler.
Bordel, ça fait bien longtemps que je n'ai pas eu envie de gouter à des lèvres aussi ardemment.
Son corps tremble de désir sous mes mains, ses yeux balaye mon visage entre mes lèvres et mon regard. Elle se contient, elle lutte et j'en viens à prier qu'elle se lâche enfin.
— Et puis merde, lâche-t-elle avant de foncer sur ma bouche.
Cette fois, plus aucune barrière ne se dresse entre nous et je réponds à son baiser presque instantanément. Elle attrape mon visage furieusement tout en appuyant ses lèvres contre les miennes, avec la même passion. Elle entrouvre légèrement sa bouche, autorisant ma langue à s'y faufiler pour rejoindre la sienne. Elles se rencontrent enfin et s'accueillent avec le même désir qui nous habite, depuis quelques minutes. Nos langues dansent et s'apprivoisent alors que nos bouches et nos corps s'entrechoquent bien plus fortement. Mes mains se baladent le long de son corps jusqu'à agripper ses fesses galbées.
Putain c'est si bon.
Ma queue ne cesse de gonfler contre le corps de Kaylee. Nos bouchent s'éloignent un instant ; afin de permettre à la mienne de dévorer son cou. Permettant ainsi à ma coloc de pousser son premier gémissement.
Délicieux.
Je l'embrasse à nouveau, moins violemment et apprécie davantage le goût fruité de ses lèvres, bien que la vodka soit aussi bien présente.
Mais au moment où mes mains se faufilent sous son pull, son corps se crispe, comme si je venais de lui faire mal. Elle éloigne soudainement sa bouche de la mienne et c'est à ce moment-là que je découvre la lueur de panique sur son visage.
Son corps tremble, tout en reculant de plus en plus.
— Kaylee qu'est-ce que...
— Je suis désolée, je ne peux pas, s'exclame-t-elle avant de s'enfuir à toute vitesse dans sa chambre.
Le claquement de la porte me sort de ma transe, alors que mes fesses s'écrasent sur le sol. J'observe l'endroit où s'est enfermée Kaylee tout en tentant de reprendre mes esprits.
Putain que vient-il de se passer ?
📚🏒🎨
C'était chaud entre Kaylee et Hayden dans ce chapitre !
Ce qui est clair, c'est qu'ils ne peuvent plus cacher leur attirance !
Bon me tapez pas pour la scène du baiser, connaissant le personnage, ça ne pouvait pas être parfait !
Elle va flipper mais c'est la première étape dans son processus d'ouverture aux autres et ça va s'améliorer 😉
D'ailleurs !!!! Merciiii bcp pour les 2K !! Genre il y'a quelques jours on arrivait au 1k et en très peu de temps on passe au 2 !! C'est juste ouf, merci merci ❤️
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top