Chapitre 18
KAYLEE
Je finis de préparer les cappuccinos tout en louchant sur la grosse masse vautrée sur le canapé.
Je me mords la lèvre pour réprimer un rire, en entendant ses gros ronflements. Hayden Jones est peut-être sexy à longueur de journée, mais il est bien moins gracieux lorsque le sommeil s'empare de lui. Ce qui est assez drôle à remarquer.
Monsieur a voulu veiller avec moi toute la nuit, m'assurant qu'il n'était pas du tout fatigué. Il m'a fallu un rapide tour aux toilettes pour le retrouver écroulé sur la moitié du canapé.
Il se pourrait que je me sois tapée un énorme fou rire en l'apercevant.
Je ne sais pas pourquoi il tient tant à rester éveillé, ces derniers temps. Il part se coucher puis autour de deux heures du matin, il est dans mes pattes.
Après, on parle d'Hayden Jones, il est né idiot et mourra complètement con, alors ça ne devrait même pas m'étonner. Mais ça ne m'empêche pas d'être intriguée par cet étrange personnage.
Peut-être qu'il profite simplement de moi et de l'effet de la nuit. On n'a jamais autant discuté que lors de nos nuits blanches. Je ne suis presque jamais fatiguée au point de dormir, mais je le suis assez pour redevenir la douce Kaylee que je fus autrefois. Celle qui s'ouvre, qui s'intéresse, qui essaye.
Il faut dire qu'Hayden me facilite les choses. Il a de la discussion, il sait garder le silence quand c'est nécessaire et il a l'air de comprendre, même les choses les plus sombres, qui sortent de ma bouche.
Et puis, il est très impliqué dans ma série préférée, ce qui compte pas mal.
Peut-être que je l'ai mal jugé dès le début ? Ou alors je l'ai très bien jugé et ça m'a fait peur. Parce que Hayden Jones est une personne à qui on peut s'attacher rapidement.
Il est intelligent, il est drôle, il est soucieux, sans parler du fait qu'il est canon.
J'ai beau détester son arrogance et son narcissisme, il faudrait être aveugle pour ne pas trouver cet énergumène attirant.
Et c'est sans doute ce qui le rend aussi terrifiant.
Parce que plus il va être gentil avec moi, plus je vais le trouver attirant. Plus je vais le trouver attirant, plus je vais avoir du mal à ne pas m'attacher.
Et si je m'attache et que j'ose m'aventurer vers l'étape suivante, je serai foutu.
Toutes mes promesses : évaporées. Tous mes principes : envolés. Et ma perpétuelle malchance refera surface.
Pourtant, quand je le regarde et vois ce visage aussi doux, aussi innocent, aussi heureux, je me demande ce que ça ferait de vivre comme ça en continu.
D'être amoureuse de quelqu'un qui vous fait du bien, qui vous admire et vous valorise.
J'ai vécu ça un jour, j'avais ce bonheur et je pensais qu'il durerait toute une vie.
Malheureusement, cette dernière m'a rappelée que le bonheur n'était toujours que de courte durée.
Alors après avoir tout perdu, cette lumière qui émanait de moi chaque jour, a fini par s'éteindre au fur et à mesure. Pour ne laisser que l'obscurité et les ténèbres me consumer.
Dégageant l'espoir de ma vie, me plongeant dans un perpétuel pessimisme.
Et si Hayden était ta rédemption ? souffle la voix raisonnable dans ma tête.
Non, il ne le sera pas. Parce que s'il reste trop près de moi, mes démons le briseront. Sur ça, je n'ai aucun doute.
Alors pourquoi es-tu en train de lui faire son petit déjeuner tout en le contemplant ? demande à nouveau cette petite insolente.
Aucune idée. Il n'y a pas toujours un sens à mes actions.
Un petit grognement me sort de mes pensées. Je relève les yeux en direction de la belle au bois dormant, et ce dernier est en train de se réveiller.
Il étire ses grands pieds sur la table basse face à lui. Il cogne cependant son petit orteil sur un des coins et laisse échapper un cri strident.
J'explose de rire face à la scène qui se joue devant moi, attirant enfin l'attention de mon coloc.
Il a dû croire qu'il était dans son lit et ne s'est pas rendu compte qu'il ne pouvait pas s'étaler comme une crêpe, sans casser quelque chose.
Lorsque je l'ai trouvé endormi, j'ai simplement remonté une couverture sur lui et placé un oreiller derrière sa tête, pour éviter qu'il attrape froid ou se tord le cou.
Eh oui, ça m'arrive d'être sympa parfois.
Ses petits yeux fatigués tentent de s'adapter à la lumière du jour, tout en essayant de me percevoir clairement.
— Bien dormi, Aurore ? le taquiné-je.
Il sourit tout en baillant avec autant de grâce qu'un ogre.
Charmant.
— Quelle heure est-il ? demande sa voix fatiguée.
— Bientôt midi, réponds-je en jetant un coup d'œil furtif à l'horloge.
Il laisse échapper un juron tout en passant les mains sur son visage.
Il ne doit pas avoir l'habitude de dormir jusque tard, mais pour ma défense, je ne l'ai pas forcé à rester éveillé. Je lui ai même proposé d'arrêter la série pour qu'il aille se coucher et il m'a juré être en pleine forme.
Il fallait être idiote ou aveugle pour ne pas comprendre qu'il mentait.
Alors non, je ne me sens pas coupable.
— Je pensais que ce canapé était confortable. Clairement, je n'avais jamais dormi dessus, râle-t-il en s'étirant grossièrement.
Je pouffe à nouveau. Quand on disait que les gars étaient de réelles drama queens, on ne mentait pas.
Surtout que le canapé est plutôt confortable. Ça se voit qu'il n'a pas dormi sur l'espèce de brique qui se trouve chez Nolan et Clay.
— Petite nature, ris-je.
Il hausse les sourcils alors qu'un demi-sourire étire ses lèvres.
— Petite quoi ? Tu veux répéter ça d'un peu plus près, piccola ? demande-t-il sur un ton de défie.
Oh, il croit m'intimider en bombant le torse. Qu'il est mignon.
— Tu sais, Jones ? Ce n'est pas parce que tu as deux trois petits muscles et quelques centimètres en plus que tu m'impressionnes.
Ses yeux s'écarquillent tellement que ses deux globes sont prêts à tomber. Je souris davantage, mordant ma lèvre pour ne pas éclater de rire.
Gardons un visage sérieux pour lui montrer qui est le plus fort.
Il s'approche alors doucement, un sourire vicieux, toujours accroché à son visage. Son regard est un peu plus sombre, si ça n'était pas Hayden et qu'on ne jouait pas, je crierais au violeur. Clairement.
Plus il s'avance, plus je me recule, jusqu'à ce que le mur m'arrête dans mon élan, accroissant le plaisir de mon coloc. Je peste dans ma barbe en cherchant une issue, mais Hayden est plus rapide et me rejoins à grandes enjambées.
Il se colle un peu plus à moi, plaquant ses deux mains contre le mur dans mon dos.
Cette soudaine proximité me met mal à l'aise, ce n'est pas la première fois qu'il me fait le coup. Moi qui savais rester de marbre la première fois, je fais beaucoup moins la maligne au bout de la troisième.
C'est surtout que la première fois, je le détestais et n'avais aucun doute sur ça. Mais maintenant... depuis quelques jours, j'ai ce mélange de sentiments, cette contradiction avec moi-même, qui m'agace fortement.
— Tu sais, piccola. Les hommes ont un souci avec le mot « petit », souffle-t-il contre mon oreille.
Je ne réponds rien et tente de garder la face, mais c'est plutôt difficile lorsque mon cœur bat à une telle vitesse.
Argh, je déteste les stupides réactions du corps humain. Celles qui nous trahissent trop rapidement.
— Pourquoi ? Tu as peur qu'on finisse par diriger l'attaque contre une partie plus au sud ? Celle qui vous angoisse tous, répliqué-je d'un sourire narquois.
Le sien se fait plus large, alors que nos deux regards louchent vers la zone concernée.
— Ne t'en fais pas, je n'ai aucun souci avec cette partie-là. Nombre de filles peuvent le confirmer.
— Prétentieux.
— Réaliste.
Je lève les yeux au ciel. Son corps est tellement proche qu'aucun autre mouvement ne peut être fait.
Je grogne tout en fusillant mon coloc du regard.
— Dégage, grommelé-je.
— Je retrouve ma grincheuse préférée. Je me faisais du souci quand je te voyais si souriante.
Petit con. Le pire, c'est que sa petite remarque suffit à m'arracher un petit sourire. Il est fort. Très fort. Ses yeux ne me lâchent pas, son insolence est visible à des kilomètres et ce jeu lui plaît. Il aime me provoquer et m'arracher des réactions. Et bizarrement, je me surprends à ne pas exécrer cela. Il n'y a rien de malsain, rien de mauvais ou de dangereux... Mis à part pour mes sentiments.
— Ne peux-tu simplement pas me laisser tranquille ? Arrêter d'être sympa, de me chercher, de vouloir jouer. Pourquoi c'est si difficile pour toi de rester loin de moi ? soufflé-je, épuisée de me battre.
Il ne répond rien pendant un instant, se contentant de laisser ses prunelles noisette se noyer dans mes émeraudes. Il m'examine, m'analyse, comme s'il cherchait la réponse au plus profond de mon regard.
Éloigne-toi, Hayden. Ne cherche pas trop loin, tu es trop bon pour rencontrer tous les démons qui y logent.
— Si j'avais vraiment la certitude qu'il s'agit de ton réel souhait, je le ferais. Mais je commence à te cerner, Kaylee. Je commence à voir qui tu es vraiment et cette fille, je meurs d'envie de la connaître.
Il approche son visage du mien et le prend en coupe. Son geste me surprend et me paralyse presque. Il est près, trop près. Mais ça ne l'arrête pas pour autant.
— Ne la laisse pas sommeiller en toi éternellement. Elle accomplirait d'incroyables choses s'il elle y croyait, rien qu'un tout petit peu, murmure-t-il en posant son front contre le mien.
À quel moment ai-je laissé ça se produire ? Cette proximité ? Cette chaleur en moi lorsque sa peau se trouve contre la mienne ? Mon cœur qui se serre à l'entente de ses mots. Ma voix qui se tait alors que je n'ai qu'une envie : lui dire d'aller se faire voir et de s'occuper de ses affaires. Et pourtant, rien de tout ça ne se produit. Je me surprends à fermer les yeux et à méditer sur ses paroles.
Crois-moi, Hayden. Cette fille était tellement heureuse à une époque. Cette fille avait de grands rêves. Cette fille te ressemblait tellement. Et je ne crois pas que tu l'aurais appréciée. J'en suis sûre.
— Tu as fait le petit déjeuner ? remarque mon coloc en s'écartant de moi soudainement.
Je ne réponds rien un instant afin de reprendre mes esprits et une certaine contenance.
Hayden en profite pour s'installer à table en humant l'odeur des différents mets, placés dessus. Allez Kaylee, ce n'était qu'un moment d'égarement. Oublie-le et ne montre surtout pas que cette remarque te laisse en pleine réflexion. Hayden l'a compris et je sais qu'il ne remettra pas le sujet sur la table durant cette journée. Autant continuer sur cette entente instaurée depuis quelques jours.
— Oui, je m'ennuyais alors j'ai préparé un petit quelque chose de chez moi. Enfin, de chez ma mère, mais l'Italie, bien que je n'y ai jamais vécu, sera toujours ma seconde maison, réponds-je en lui montrant la montagne de brioches à ma droite.
Il balade son regard sur cette dernière et ses yeux s'illuminent presque instantanément. Je souris face à tant d'enthousiasme.
— Qu'est-ce que c'est exactement ? Un croissant ?
Je secoue la tête en riant.
— Pas exactement. C'est effectivement une sorte de croissant, mais bien plus fourni. En Italie, on appelle ça un Cornetto. On le parsème de sucre glace et on le fourre soit de confiture, soit de crème pâtissière. J'en ai fait avec les deux sortes si tu veux ?
— Tu as fait ça toute seule ? s'exclame-t-il, complètement surpris.
Je souris en hochant la tête. J'ai toujours aimé cuisiner, ma mère m'a appris ses meilleures recettes lorsque j'étais petite. On passait tout notre temps à préparer divers plats, et papa était toujours notre cobaye. Je ravale mes larmes en repensant à ces moments exquis.
— Oui, c'est ma mère qui m'a tout appris. Elle m'en faisait tout le temps lorsque j'étais plus jeune. Généralement, on sert ça avec des cappuccinos. Alors j'en ai également fait.
— Épouse-moi, me dit-il complètement charmé par tout ce sucre.
Eh bien, on oublie totalement le régime des sportifs, Hayden ? pensé-je en souriant.
— Je préfère encore m'étouffer avec ces Cornetto, répliqué-je.
Il sourit en posant une main sur sa poitrine.
— Je ne me suis jamais pris autant de râteaux par la même fille, en si peu de temps.
— Il y a une première à tout, dis-je en lui adressant un clin d'œil.
Il roule des yeux en pouffant légèrement.
— Tu es un mystère, Kaylee Aurora Parker.
— Eh, qui t'as permis d'utiliser mon deuxième prénom ? grogné-je en lui lançant un regard noir.
Il sourit en haussant les épaules, retrouvant son arrogance naturelle.
— Moi-même. Ainsi que ta grand-mère, lorsqu'elle me l'a gentiment révélé.
Je jure dans ma barbe et me promets mentalement de ne plus jamais l'appeler en présence de cet énergumène.
— Je sais, ne me rappelle pas que tu as réussi à entrer dans les bonnes grâces de cette traîtresse.
Mon aveu semble le réjouir, si j'en crois sa mine ravie.
Petit con.
— Sans oublier que ta sœur me trouve « trop beau ». Franchement, Parker, tu es la seule qui résiste à mon charme.
Je me retiens de mentionner le fait que cet imbécile écoute aux portes et me contente de hausser les épaules.
— Tu t'y feras, Hayden. Tu t'y feras. Maintenant, boit ton café avant qu'il ne refroidisse.
Il rit de ma remarque, mais s'exécute sans broncher.
Il y a plus de deux semaines, j'aurais envoyé mon café bouillant sur sa tête. Maintenant, me voilà à le regarder sans la moindre trace de colère.
Bordel, qu'est-ce qu'il m'arrive ?
***
Des pas résonnent dans le salon, me forçant à lever la tête de mon bouquin.
J'y découvre un Hayden habillé, coiffé, parfumé. Je le dévisage un instant, me demandant où peut-il bien aller un dimanche ? Il est vêtu d'un simple survêtement et du sweat de l'équipe de hockey, son nom ornant le dos.
— Un problème ? demande-t-il, me surprenant à le fixer depuis trop longtemps.
— Où vas-tu ?
Il hausse un sourcil, surpris par ma question. Je brise la règle numéro deux en lui demandant des comptes.
Mince, quelle idiote.
— Je croyais qu'on n'avait pas de comptes à se rendre, piccola, me taquine-t-il dans un demi-sourire.
Je lève les yeux au ciel et ne rajoute rien. Il a raison, je ne lui dis rien, il fait de même. De toute façon, il doit forcément aller voir un de ses plans cul. C'est bien son genre après tout.
Je replonge mon nez dans mon livre, préférant me concentrer sur les péripéties des Four Hot Heroes.
J'attends patiemment que la porte se claque, mais deux bonnes minutes passent et toujours rien.
J'ose un regard au-dessus de moi, et Hayden se trouve toujours à la même place, me fixant étrangement.
— Tu ne pars pas ? demandé-je sur un ton plus froid que j'imaginais.
Il me dévisage un instant, nous plongeant dans un énième silence. Sauf que celui-ci est plutôt étrange.
— Tu veux venir avec moi ? me propose-t-il soudainement.
Je fronce les sourcils en fermant mon bouquin beaucoup trop fort. Venir avec lui voir une fille ? Il est taré ou quoi ?
— T'as besoin de moi pour quoi ? Un plan à trois. Non, désolé, pas mon genre.
C'est à son tour de hausser les sourcils, surpris par ma réponse.
— Tu pensais que j'allais voir une fille ?
Il me regarde d'un air amusé, me laissant perplexe. Évidement que je pensais ça, c'est de Hayden Jones qu'on parle.
— Quoi, tu vas jouer aux cartes avec les gars de l'équipe ? raillé-je.
Il sourit en secouant la tête.
— Non, mais si tu veux venir avec moi. Je te montrerai comment j'occupe mes dimanches après-midi.
— Et pourquoi je viendrais avec toi ?
Son sourire se fait plus large, m'indiquant que sa réponse me convaincra.
— Parce que sinon je partirai et tu n'auras jamais la réponse. Et tu es bien trop curieuse pour laisser passer ça.
Je jure dans ma barbe, réalisant qu'il me connaît un peu trop bien.
Je suis d'une nature curieuse. Quand on me laisse sur une partie de la réponse, je ne vais pas lâcher avant d'avoir tout. Hayden et moi avons ça en commun. Ce qui m'agace, la plupart du temps.
Je le fixe un instant, il a toujours cet air insolent sur le visage, ce qui me donne envie de lui en mettre une. S'il me propose de venir c'est qu'il ne va pas voir une fille. Ni faire quelque chose de dangereux. Alors je me résigne, soupire longuement avant de me lever.
— Allons-y ! grogné-je en passant devant lui.
J'entends son rire dans mon dos et n'arrive pas à réprimer un sourire à mon tour. Ce mec n'est pas croyable, et pourtant, il arrive encore à m'amuser.
Nous rejoignons rapidement la voiture. C'est la deuxième fois que je vais me retrouver à l'intérieur et la première avec mon consentement.
— Tu es sûre de vouloir monter ? Je sais à quel point tu détestes rouler à mes côtés, ironise mon connard de coloc.
Je le fusille du regard en lui adressant mon plus beau majeur. Il s'amuse de ma réaction, mais ne rajoute rien et met le contact tout de suite après.
Nous arrivons devant la grande patinoire de Boston, vingt minutes plus tard.
Hayden n'a pas lâché le moindre indice, mais je commence à croire qu'il vient de me piéger.
Si je suis venu assister à un de ses stupides entraînements, je repars d'ici illico. Je suis bien sympa, mais il ne faut pas abuser non plus.
— Hayden, qu'est-ce qu'on fout là, grommelé-je.
— Tais-toi et avance.
J'écarquille les yeux, outrée par le ton qu'il vient d'employer, mais n'ait même pas le temps d'en placer une, qu'il attrape ma main et me traîne jusqu'au fond du couloir.
Son contact me brûle presque la peau, je ne crois pas qu'il se rende compte de cette nouvelle proximité qu'il vient d'installer. Il a l'habitude de faire ça, d'être aussi tactile. Chose qui me dépasse et que je trouve beaucoup trop intime pour y être habituée.
Mais pour une fois, je ne dis rien et me contente de le suivre.
Lorsque nous arrivons près de la glace, des cris d'enfants parviennent à mes oreilles et se confirment lorsqu'une dizaine de petits bambins accourent en direction de mon coloc.
Il lâche la main et les rejoints rapidement pour un câlin collectif.
En ce qui me concerne, je reste en retrait et observe le spectacle face à moi.
— Comment allez-vous, les champions ? s'exclame Hayden dans un grand sourire.
Je ne l'ai honnêtement jamais vu si heureux. Je ne sais pas qui sont ces enfants, mais il a l'air de les adorer.
— Super bien, je me suis entraînée et j'arrive enfin à sauter avec mes patins, répond une petite blonde, d'un ton jovial.
— Et moi je suis de plus en plus rapide, poursuit un petit asiatique en bombant le torse.
Hayden éclate de rire face à leur petit numéro et je ne peux en réprimer un à mon tour. Son regard capte le mien et me fait signe de le rejoindre.
J'hésite un instant, mais finis par accepter. Les enfants me remarquent enfin et écarquillent les yeux lorsque je me place face à eux.
Je suis assez gênée, mais tente de garder une certaine contenance.
— Je vous ai ramené une invitée, aujourd'hui. Les gars, je vous présente Kaylee.
— C'est ton amoureuse ? demande soudainement une petite brune.
Mes yeux sont de nouveau prêts à sortir le leur orbite. Mais qu'est-ce que les gosses ont tous avec ce mot ?
D'abord Grace, maintenant cette brunette, ils vont tous se passer le mot, apparemment.
Hayden éclate de rire en secouant la tête.
— Non, c'est mon amie.
J'arque un sourcil. Amie vraiment ?
Il m'adresse un clin d'œil avant de reporter son regard sur les enfants.
— Tu es trop jolie, Kaylee ! me dit un petit roux aux yeux bleu.
Un large sourire s'étire sur mon visage, charmée par cet être beaucoup trop mignon.
— Oh, merci petit sucre. C'est quoi ton nom ?
— Cody Henderson, répond-il d'un air fier.
Je souris un peu plus avant de déposer un petit baiser sur sa joue.
— Enchantée de faire ta connaissance, Cody. Toi aussi, tu es très beau.
Il glousse en rougissant. Je surprends le regard d'Hayden sur nous. Un regard admiratif et bienveillant.
— Allez les enfants, tout au fond du terrain. J'arrive dans une minute.
Ils s'exécutent sur le champ, patinant à une vitesse impressionnante en direction du fond. Hayden s'approche de moi, toujours ce sourire béat ornant son visage.
— Tu entraines ces gamins ? demandé-je, intriguée.
Il opine.
— Oui, leur coach est un ami du coach Collins et il m'a proposé de venir les aider tous les dimanches après-midi. J'ai un niveau plutôt bon, et ça me fait un peu d'argent. Sans parler du fait que je suis fou de ces petits monstres.
— Je vois ça, ils ont l'air de beaucoup t'aimer également.
— Oui, ça va faire plus d'un an que je fais ça et on a créé une sorte de lien. Ils sont géniaux.
Je souris sincèrement en baladant mes yeux entre lui et les petits.
Eh ben, je découvre des aspects d'Hayden que je ne connaissais pas, et ça a le don de me plaire. Peut-être un peu trop.
Mais aujourd'hui je n'y pense pas. Je compte passer une bonne journée avec les êtres les plus innocents de cette planète, et rien d'autre.
Je ne vais pas faire attention à cette chaleur qui se loge dans mon ventre lorsque Hayden est près de moi. Je ne vais pas penser à mon cœur qui bat lorsqu'il me sourit.
Je vais oublier ces sentiments contradictoires que je ressens et je vais essayer de passer un bon après-midi.
Plus facile à dire qu'à faire, Kaylee.
📚🏒🎨
C'est qu'il y a du changement du côté de notre râleuse préférée !
Hayden est-il en train de s'infiltrer en elle ?
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