Bonus 3
Pour ce 4 août, je tenais à faire un bonus spéciale pour Kaylee ! Aujourd'hui c'est son jour ! Un jour avec lequel elle a eu des difficultés ces dernières années ! Mais encore une fois, Hayden a su lui montrer que rien n'était perdu !
J'espère que vous aimerez
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— Maman, pourquoi fête-t-on les anniversaires ? Ce n'est pas un peu narcissique de célébrer le jour de sa naissance tous les ans ? Ce n'est pas comme si notre venue au monde avait changé quelque chose ? Si ? demandé-je à ma mère alors que nous mangeons les restes de mon gâteau d'anniversaire.
Du haut de mes quatre ans, je sais de source sûr que mes parents on fêté chacun de mes anniversaires, même ceux dont je n'ai aucun souvenir. J'ai beau adoré ce jour et toute cette attention qu'on me porte, j'avoue m'être toujours posé cette question. Pourquoi les anniversaires sont si importants ? Pourquoi certains adultes les déteste ? Après tout, rien ne change, on prend uniquement une année de plus. C'est pas comme si on avait gagné le championnat du plus grand mangeur de cupcakes, non ?
Mon regard dévie sur maman qui n'a pas ouvert la bouche depuis que j'ai fini de parler. Je la trouve, néanmoins en train de m'observer tendrement, un fin sourire étirant ses douces lèvres.
— C'est une très bonne question, mia cara, finit-elle par dire.
Elle m'attrape par la main sans rien ajouter et me guide jusque sa chambre, devant le grand miroire de son dressing. Elle s'agenouille à ma taille et me demande de ne pas quitter mon corps du regard.
— Tu as raison, d'une certaine façon, fêter son anniversaire est quelque chose de narcissique, mais pas dans le mauvais sens du terme.
Parce qu'il y a un bon terme à ce sens ? pensé-je.
Anticpiant ma réaction, ma mère reprend la parole.
— Les anniversiares sont un rappel que tu existes. Alors non, tu n'as peut être pas inventé la machine à écrire, tu n'as pas été la première personne à marcher sur la lune ou à inventer l'électricité. Mais ça ne veut pas dire que ta présence sur cette Terre n'a pas fait la différence. Si je prends l'exemple de ta naissance, cette dernière a changé la vie de papa et moi. Tu as été notre cadeau le plus précieux, celui qui represente l'amour inconditionnel que l'on se porte. Chaque jour, tu rends nos vies plus lumineuses, plus supportables. La vie n'est pas toujours facile, mais lorsque nous rentrons du travail le soir, on sait que notre petite princesse au sourire étincelant nous attend. Et à ce moment précis, tout le stress, toutes nos peurs et nos doutes s'envolent. Tout cela grâce à ta présence sur cette Terre.
Elle caresse tendrement ma joue.
— Tu est précieuse, Kaylee Aurora Parker. Tu es belle, intelligente, gentille, honnête, drôle. Tu es bourée de talent. Les anniversaires sont aussi des jours où l'on prend vingt quatre heures à se rappeler de notre valeur. Il est diffcile d'aprecier sa personne chaque jour de l'année, alors il est important de le faire le jour où nous avons laissé notre marque sur cette planète. Aujourd'hui, c'est dans notre vie que tu fais une différence. Plus tard, tu rencontreras une personne spéciale qui considèrera ta présence dans sa vie comme le plus somptueux des cadeaux.
Une larme coule sur ma joue alors que le discours de ma mère résonne en moi, comme il le fait si bien depuis dix-huit ans.
Le quatre août est enfin arrivé. Le jour que je ne comprenais pas étant petite, puis qui a été celui que je préférais, pour finir par être celui que je redoute et rejette.
J'étais le genre de personnes à adorer son anniversaire. Les cadeaux, les gâteaux, l'amour de papa et maman et leurs idées aussi géniales les unes que les autres. J'ai fêté dix-sept anniversaires mémorables, ancrés dans ma mémoire à jamais. Et il n'a fallut qu'un mauvais choix pour briser les suivants.
Marco a brisé celui qui était censé me faire passer de l'enfant à l'adulte. J'ai passé mon dix-huitième anniversaire dans la peur, les larmes et l'angoisse. Même si Julian avait réussi à m'apaiser le temps que quelques heures, rien n'a pu effacé ce vide que Marco a laissé en moi.
Il a sali cette date si importante en s'appropriant ma personne, corps et âmes.
Depuis ce dix-huitième anniversaire, j'ai rayé cette date de ma vie. À quoi bon célébrer une fille aussi paumée que moi. À quoi bon célébrer un jour que mes parents n'auront plus l'occasion de vivre. Ma mère me répétait que j'étais belle, intelligente, importante. Et même si grace à Hayden, je commence à retrouver cette fille, je ne suis pas encore prête à l'accepter totalement.
Alors pas de célébration pour mon vingt deuxième anniversaire. Ça n'en vaut pas la peine.
J'ai choisi de sortir du lit avant que le soleil ne se lève. Laissant l'homme que j'aime dormir, et ainsi, éviter de faire semblant que tout va bien aujourd'hui. Hayden respecte mes décisions, et m'aide énormément. Mais je sais qu'il aurait voulu ce premier anniversaire avec moi. Qu'il m'aurait convaincu que c'est une bonne idée. Que son foutu regard noisette se serait noyé dans mes émeraudes et aurait réussi à me convaincre. Il lui suffit d'ancrer ses douces prunelles aux miennes pour que chaque mot qu'il prononce soit l'unique vérité.
Aujourdhui, je n'en avait pas la force. Alors telle la lâche que je suis, j'ai fui.
En vacances chez ma grand-mère depuis quelques semaines, j'ai erré dans les rues de Seattle toute la journée. Le temps était nuageux, même lui était d'accord pour dire que cette journée ne méritait pas qu'on lui accorde de l'importance.
Mes pas ont finit par me guider à l'unique endroit où je suis supposée être aujourd'hui : face aux pierres tombales qui me rappelent que plus rien ne sera jamais comme avant. Qu'aucun quatre août n'aura la saveur qu'il avait autrefois.
— Je me demande ce qu'ils auraient pensé de moi, murmure une voix dans mon dos.
Surprise par cette soudaine intrusion, je sursaute en faisant volt face. La silhouette de mon copain se matérialise devant moi, tandis que son regard joueur cherche le mien.
— Comment m'as-tu trouvée ?
Un air amusé traverse son visage, tandis que ses pas le guident au plus près de mon corps.
— Si tu veux te cacher, soit plus originale que ça, piccola.
Je lâche un rire sans joie en détournant le regard pour le porter à nouveau sur les noms de mes parents, gravés sur la pierre.
Hayden vient encercler ma taille de ses bras en laissant son menton reposer sur mon épaule. Et juste comme ça, mon coeur bat un peu mieux.
— Je sais ce que tu ressens, Kaylee. Tu te dis que tu ne merites plus de célébrer la fille qui s'est perdue quatre ans auparavant. Qu'elle n'est plus la fille que ses parents admiraient. Que Marco a bousillé l'entièreté de sa personne et que plus rien ne sera jamais comme avant. Et sur ce point, je te donne raison.
Je fronce les sourcils, ne comprenant pas où il veut en venir.
— Aucun anniversaire ne ressemblera aux dix-sept que tu as fêtés avec tes parents. Aussi triste que ce soit, ils ne seront plus jamais là pour te voir souffler tes bougies. Marco t'a arraché ce privilège, et si je pouvais le sortir de la tombe pour lui faire regretter chaque chose qu'il a brisée en toi, je le ferai sans hésiter.
Ses mains viennent encadrer mon visage tandis que mon corps pivote, de façon à ce qu'on soit face à face.
— Et je sais que tu ne te crois plus méritante d'être célébrée comme tu en avais l'habitude. Et c'est sur ce point que je vais te donner tort. Tu as passé cette dernière année à te battre contre tes démons, à tenter de remonter à la surface, à te démener pour retrouver cette fille incoryable qu'Alba et Wyatt Parker ont élevée. Alors oui, j'ai été à tes côtés pour t'apporter mon aide, mais ce combat tu l'as et tu continueras de le mener seule, pour que cette fille lumineuse détruise à jamais cette version sombre de toi. Et moi, je serai à tes côtés pour veiller à ce qu'elle ne disparaisse jamais. Je continuerai de l'admirer et de lui rappeler qu'elle est phénoménale.
Ses lèvres rencontrent les miennes dans un doux baiser.
— J'aimerai que tu viennes avec moi, j'ai une suprise pour toi, m'annonce-t-il dans un petit sourire.
— Hayden...
— Accompagne-moi, s'il te plait. Et si après ça, tu veux continuer à te morfondre, alors j'irai nous acheter de la glace et on passera notre soirée à pleurer devant des films tragiques.
Sa dernière réplique m'arrache un franc sourire. Hayden Jones est un idiot, mais il sera à jamais mon idiot préféré.
***
— Où sommes nous ? Quel est cet endorit et pourquoi m'avoir emmenée ici ? ne puis-je m'empecher de demander devant l'immense batisse face à moi.
— Nous sommes dans un studio de tournage qui n'a pas servit depuis quelques semaines. Le proprio est un ami des amis de mes parents. Alors avec un peu d'aide, j'ai préparé ce petit quelque chose, qui, jespère, arrivera à apaiser ton coeur, m'explique Hayden.
Je fronce davantage les sourcils, chamboulée de ne pas savoir ce qui se cache derrière ces portes. Mais j'ai passé cette dernière année à faire d'Hayden la personne en qui j'ai le plus confiance. Alors ce n'est pas aujourd'hui que ça va changer.
Pour lui indiquer que je suis prête, je resserre davantage l'emprise de sa main tout en hochant la tête. Ravi, il embrasse rapidement ma joue avant de nous engoufrer dans le batiment. Aucune lumière nous acceuille, mais Hayden semble parfaitement à son aise. Alors je ne pose pas plus de question et le suit calmement.
Une première lumière s'allume et je me retrouve dans une pièce au décor familier.
— Bienvenue aux 1 an de Kaylee Aurora Parker. Quelques mois aquparavant, bébé Kaylee avait nourrit une addiction aux fraises. Alors Alba Parker avait décidé de t'offrir un anniversaire sur le thème des fraises. Oh, et évidemment, le gâteau. Tu ne m'en voudras pas, mais j'ai retiré toutes les fraises de sorte à ce que soit plus simple pour toi.
Mes yeux s'étirent de surprise en remarquant qu'Hayden a reproduit ce jour à la perfection. Tous les détails sont là, comme si lui aussi avait passé ce jour avec moi. Comment est-ce possible ? Je ne me souviens pas de cet anniversaire, étant donné que j'étais trop petite, mais ma mère me l'a raconté dans les moindres détail. Elle avait préparé un gateaux aux fraises, mais je me fichais de la crème, du coulis ou de la base. Tout ce qui m'intéressait, c'était ce fruit aussi rouge que délicieux.
— Hayden... Comment...
— Prête pour le second ? me demande-t-il en ignorant déliébrement ma question.
Curieuse, je choisi de garder mes interrigations pour la fin et le suit dans la seconde pièce.
— Deuxième anniversaire : bébé Kaylee ne jurait que par le livre de la jungle. Elle se déplaçait à quattre pattes et voulait grimper aux arbres, peu importe les conséquences, se marre Hayden alors que le décor de la jungle nous entoure.
Je suis toujours aussi bluffée par la réalité de la chose. Comme s'il avait réussi à déplacer le temps dans cette pièce.
Combien de surprises dans ce genre as-tu en réserve, Hayden Jones ?
— Nous arrivons sur notre troisième bougie. Kaylee voulait visiter une ferme et adopter dix poules, cinq vaches, trois cochons et cinq moutons. Évidemment, il n'y avait pas de place chez les Parker. Alors si les animaux ne pouvaient pas venir à Kaylee, c'est Kaylee qui viendrait à eux. Et c'est ainsi que la famille Parker a passé cette belle journée ensoleillée auprès des animaux et des fermiers.
Quelques photos accrochées aux bottes de foin attirent mon attention. Les larmes me montent aux yeux lorsque je reconnais les clichés que nous avions pris avec mes parents et les animaux. J'ai des cadres plein notre appartement, mais mon coeur ne peut s'empecher de se serrer à chaque fois que leur doux visage apparaît devant moi.
Ils me manquent tellement.
— Pas de larmes, il nous reste encore pas mal de pièces à ouvrir, chuchote Hayden contre mon oreil.
— Tu veux dire que...
Seul son sourire entendu me répond.
Hayden, tu auras ma peau.
— Quatrième anniversaire, ma petite artiste préférée commencait à pointer le bout de son nez. C'est alors que sa mère a eu l'idée de recouvrir la maison de feuilles en papier et de laisser libre cours à son imagination.
Je ris en repensant à ce moment dont je me souviens parfaitement. Mon père était un peu spetique, mais avec la determination de sa femme, il n'a rien pu faire d'autre que de se prêter au jeu. On avait passé une journée formidable, et même si je n'étais pas aussi douée qu'aujourd'hui, j'étais plutôt fière de moi.
Et je suis davantage surprise lorsque je vois qu'Hayden a récupéré un bon nombre de mes dessins de ce jour là et qu'il les a accrochés dans cette quatrième pièce.
— À cinq ans, princesse Kaylee a tenu à organiser son premier bal de princesses. Au menu : maquillages, robes élégantes, thé et danses à gogo.
Hayden a récupéré mon costume de raiponce, ma princesse Disney préférée et celui que je portais ce jour là. Un après midi féérique.
— Pour ses six ans, c'est l'aventurière en toi qui a vu le jour. Après s'être fait tous les épisodes de Dora l'exploratrice, Kaylee voulait à son tour résoudre des enigmes aux côtés de Babouche.
Cette chasse au trésor était incroyable. Ma mère avait tout pensé pour que les indices soient à la fois complexes mais réalisables. Et c'est ainsi que j'ai découvert mes cadeaux. Honnêtement, réfléchir pour obtenir quelque chose, c'est bien mieux qu'avoir tout à porté de main.
— J'avoue que ton projet des sept ans ne m'étonne pas du tout. Tu as organisé un atelier lecture. Durant tout l'après-midi, tes amis et toi aviez lu le même livre et vous avez debattu dessus à la fin. Plonger dans ses bouquins dès son enfance. Mais qui fait ça pour un anniversaire, piccola ?
J'éclate de rire face à sa mine outrée. J'avoue qu'organiser un atelier lecture pour son anniversaire est peu conventionnel, mais j'ai adoré ça. Depuis ce jour, je n'ai jamais cessé de lire. Hayden a chopé une copie du livre que nous avions lu et a installé des plaids comme pour recréer ce cocon.
Mon copain est magique.
— Huitième anniversaire, de loin une des meilleures idées. Vous avez organisé un après midi culture du monde avec tes amies. Vous aviez toutes apporté de la nourriture et objets traditionnels de vos origines pour vous les faire découvrir.
J'avais invité quatre amies à moi : une d'origine Russe, une Française , une Mexicaine et une Japonaise. J'en ai tellement appris sur les différentes cultures. Ma mère a definitivement eu une très bonne idée.
— Pour ses neuf ans, mademoiselle Kaylee était fascinée par la conception de bracelets brésiliens. Ta mère a engagé une animatrice et vous avez passé l'après midi a faire vos plus beaux bracelets.
Hayden a accroché les differents bracelets que j'ai réalisé au cours de l'année qui a suivit. J'avoue que ça a été une belle découverte. Je devrai prendre du temps pour apprendre à Grace à en faire. Je suis sûre qu'elle en serait folle.
— Hmm je dois avouer que j'aurais aimé participer à ton dixième anniversaire. Du karting, mais quelle idée géniale ! Et en plus, ma meuf est arrivée première haut la main. Regarde ce beau trophée.
— Tu sais que je suis une compétitrice dans l'âme, rigolé-je arrachant un sourire en coin à l'homme de ma vie.
Il embrasse ma main en hochant la tête. Qu'ai-je fait pour mériter un homme aussi bon ?
— Pour tes onze ans, ta mère et toi aviez enfilé le tablier de Bree Van de Kamp pour une journée Desperate Housewives. C'est toi qui en a eu l'idée car tu savais que la grossesse de ta mère l'épuisait. Tu as donc décidé de passer une journée tranquille sur le thème de votre série préférée.
Oh oui, cette journée. Ma mère était Bree, j'étais Gaby et nous avons cuisiné des plats typiques de Bree pour les manger devant la série. Nous avions décoré la maison aux couleurs de Wisteria Lane. Je peux dire que c'était un de mes anniversaires préférés.
— Les fameux douze ans et la création de ce repère qui a bercé tes années suivantes. Ton père a passé le week end à le construire pour que tu souffles tes douze bougies à l'intérieur. Il connaissait ta passion pour la peinture et ce besoin de te retrouver avec toi même lorsque tu t'exprimait sur toile. Un homme exemplaire que j'espère devenir plus tard.
— Crois-moi, mon amour, tu seras aussi remarquable que lui, voire plus. Tu l'es déjà.
Il n'y a qu'un être exceptionnel qui pourrait passer ses jours de vacances à Seattle pour recréer chacun de mes anniversaires. J'ai encore du mal à y croire. Il a réussi à reproduire l'intérieur du repère que mon père avait confectionné cette année-là.
— Au tour des treize ans, s'exclame-t-il alors qu'une pièce étoilée nous acceuille. Cette année, ton père était malheureusement en voyage d'affaires et ne pouvait pas célébrer ton anniversaire à tes côtés. Alors à la tombée de la nuit, il t'a appelée et t'a demandé de t'allonger dans le jardin. Et c 'est ainsi que vous avez passé la soirée à regarder les étoiles.
J'avoue avoir été triste que mon père ne soit pas là pour ce jour si important. Mais comme à son habitude, Wyatt Parker a trouvé le moyen d'être avec moi, même si ça n'était pas physiquement.
— À quatorze ans, tu as enfin été diplomée de Poudlar, me dit-il en déballant ce certificat que ma mère avait fait faire. Encore une fois, je suis jaloux. Moi aussi je rêvais de cette certification.
Je lui tire la langue en riant. À cette époque, j'avais lu tous les livres et vu tous les films, et ma mère a eu cette super idée.
— Quinze ans, notre chef en personne a pu passer ce jour là à concourir avec ses cousins italiens sur votre si délicieuse cuisine. Et c'est la doyenne en personne, Nonna Livia qui a jugé vos plats. Évidemment, je ne sors pas avec n'importe qui, et c'est encore ma rouquine préférée qui a excellé avec son risoto aux fruits de mer. Et ayant déjà eu le privilège de le gouter, je peux dire que cette victoire est mérité.
Et comme pour me surpendre davantage, Hayden ouvre un plat contenant un risoto qui sent si bon.
— C'est toi qui as fait ça tout seul ? m'exclamé-je complètement bouche-bée.
— Hmm, je dois avouer que j'ai eu l'aide de Nonna Livia. Elle a réussi à faire fonctionner l'appel vidéo et elle a passé tout l'après midi à me donner des ordres. Je vois de qui son tyran de petite fille a hérité.
Mon rire fuse lorsque j'imagine cette conversation entre Hayden et ma grand-mère.
— Attend, tu ne parles pas encore courrament italien. Comment tu as fait ?
— Je suis plein de ressources, piccola. Ne l'oublies jamais.
Sceptique, je le toise un moment avant d'abandonner et de le suivre dans la pièce de mes seize ans.
— Seize ans. Nous sortons à nouveau de la maison pour rejoindre le grand festival livresque à New York. Mademoiselle Parker a pu faire dédicacer ses livres préférés.
Les fameux livres sont étalés sur une grande table. Toujours aussi fascinant.
— Nous arrivons au dernier anniversaire avec tes parents, murmure sa petite voix. Ta mère a à nouveau vu les choses en grand avec un mega road trip sur la côte ouest. De Seattle jusqu'à San Francisco, un long voyage plein de souvenirs inoubliables.
Le dernier voyage avec ma mère. De la musique, des rires à gogo, un itinéraire un peu bancale. Ce jour là, j'ai appris que j'étais une très mauvaise copilote. Mais ça ne nous a pas empêchées de nous amuser comme des meilleures amies ou des soeurs. S'il y a bien une chose que j'aimais par dessus tout chez ma mère, c'était notre complicité inégalable. Alba Ricci Parker était à la fois ma mère, mon modèle, ma copine, ma soeur, ma force. Elle a fait de moi celle que je suis, c'est pourquoi je n'ai pas le droit de faire disparaitre cette fille. Ce serait injuste envers ma mère.
— Et maintenant que le dix-spetième est passé ? Je suppose qu'il n'y a plus rien d'autre.
J'ai sorti cette phrase sur un ton un peu trop sec et je m'en veux la seconde d'après. Hayden est parfait, il a tout fait pour me redonner le sourire, chose qui a marché. Je ne peux pas lui en vouloir. Jamais.
— C'est là que tu me sous estimes, piccola. Pièce suivante : dix-huitième anniversaire. Pas celui que Marco a gaché, mais celui que tu aurais dû avoir. Celui que ta mère avait préparé.
Nous arrivons dans une pièce où un énorme parachute en plastique trone, dans un décor ensoleillé.
— Pour ton dix-huitième anniversaire, Alba voulait t'offrir un saut en parachute avec ton père et elle. Une sorte de métaphore pour le grand saut dans la vie adulte. Elle voulait marquer le coup avec un maximum d'adrénaline, m'informe-t-il comme s'il avait préparé la suprise avec elle.
Comment Hayden est au courant de choses que moi même j'ignorais. Qui est cet homme bon sang ?
— Dix-neuvième, on change de continent.
Cette fois, c'est un décor de kangourou et l'opéra de Sydney qui m'accueillent.
— Elle voulait que vous passiez deux semaines en Australie, après ta première année à l'université. Une sorte de voyage de retrouvailles.
Je n'ai pas le temps d'emettre le moindre son qu'il me guide dans une nouvelle pièce.
— Pour ton vingtième anniversaire, elle avait fait beaucoup de recherches. Elle avait entendu qu'un musée d'immersion des séries télévisées allait ouvrir et elle voulait t'y emmener. Connaissant ton amour pour les séries, elle a pensé que ce serait un cadeau parfait.
J'ai entendu parler de ce musée, il y a deux ans. Je n'y suis pas allée mais j'avoue que ce n'était pas l'envie qui manquait. Dire que si Marco ne me l'avait pas arrachée, j'aurais pu faire ça avec la femme de ma vie. Je le deteste tellement, putain.
— Et enfin, le dernier anniversaire dans la liste de ta mère. Un âge important dans notre pays, celui de la légalité pour boire et être totalement un adulte. Pour celui là, elle avait souhaité t'emmener à Vegas pour une cuite de folie.
Ça aurait été drôle, je dois le reconnaitre. Ma mère est très drôle et assez insousciante parfois, mais c'était quand même la chef de la maison, alors cette initiative m'étonne quelque peu.
— Dernier tu as dit ? ne puis-je m'emepcher de relever.
Il hoche la tête en s'approchant enfin de moi. Une de ses mains vient attraper ma taille pour coller son bassin au mien, tandis que l'autre soulève délicatement mon menton afin d'ancrer ses prunelles aux miennes.
— Ta mère avait tout prévu. Chaque année, elle remplissait un carnet avec ses idées et ses pensées. C'est ta grand-mère qui m'y a donné accès et qui m'a permis de t'offrir tout ça. Tout ce que ta mère aurait voulu.
Chaque jour, tu rends nos vies plus lumineuses, plus supportables.
Les paroles de ma mère me reviennent en tête. Je représentais son univers et chaque quatre août, elle souhaitait me le rappeler.
— Ton anniversaire n'est pas qu'une simple date sur un calendrier, Kaylee. C'est le jour où une grande artiste est née. C'est le jour où le soleil a brillé un peu plus fort pour t'accueillir dans ce nouveau monde. C'est le jour qui m'a permis de rencontrer mon âme sœur. Je sais que Marco a salit cet événement si précieux en étant le monstre qu'il t'a montré. Mais il n'a pas le droit de rayer cette célébration de ta vie. Ne lui laisse pas le plaisir d'avoir gâché chaque moment de ta vie futur. Tant que je serai près de toi, je ne le permettrai pas. Tu as changé ma vie, piccola. Alors si tu le veux bien, j'aimerais passer chaque quatre août à honnorer cette femme éblouissante que j'appelerai un jour ma femme.
Plus tard, tu rencontreras une personne spéciale qui considèrera ta présence dans sa vie comme le plus somptueux des cadeaux.
Cette phrase prend enfin tout son sens, aujourd'hui. J'ai été le bonheur de mes parents durant dix-sept belles années. Aujourd'hui, ils ont enfin passé le relais à celui qui m'aimera autant qu'eux. Celui qui représente mon univers le plus complet. Ma moitié.
Il ne m'en faut pas plus pour foncer dans ses bras et plaquer mes lèvres aux siennes. Dans ce baiser, je le remercie d'avoir croisé ma route dans cet amphi. D'avoir été mon colocataire. Mais surtout d'avoir vu l'ancienne Kaylee qui se cachait derrière cette version sombre et execrable.
— Je t'aime, Hayden. Putain, même ce mot est trop faible pour exprimer ce que je ressens pour toi. Tu as littéralement changé ma vie. Tu m'as aidée à me retrouver, et c'est définitivement le plus beau cadeau que tu aurais pu me faire. Je t'en supplie, ne me quitte jamais. Même si je te rends la vie impossible, accroche-toi toujours à cet amour infini que j'éprouve pour toi.
— Rends-moi fou autant que tu veux, mon amour. Rien de ce que tu pourras me faire ne me repoussera. Kaylee et Hayden à jamais.
Je le serre à nouveau contre moi, m'imprégnant de son odeur, de sa douceur, de sa perfection.
— Aujourd'hui, c'est ton vingt deuxième anniversaire. Ta mère n'avait rien prévu, alors si tu es d'accord, je souhaite reprendre ce carnet et t'offrir les plus belles années de ta vie.
Sans que je ne puisse comprendre, il ouvre une dernière porte et ce que j'y vois me laisse sans voix. Il n'a pas fait ça.
— Alors, Parky ! Tu pensais faire la fête sans ton meilleur ami, s'exclame Nolan dans un sourire fier.
— Tu n'aurais pas osé, n'est-ce pas ? ajoute Clay à ses côtés.
— N'oublies pas qu'on a été copains avant que tu ne donnes l'heure à cet enfoiré de Jones, se marre à son tour Kyle, tout sourire.
— Et sans ton joueur de hockey préféré, poursuit cet idiot de Ian.
Ils sont tous là : Nolan, Clay, Kyle, Ian, Jamie, Elliott, Jake, Miles, toute l'équipe de hockey.
— Ni sans ta future belle famille, quand même.
Brian et Craig Jones apparaissent à leur tour.
— Ni sans ta vraie famille.
Grace. Grand mère Lyndsay.
— Cosa intendi per « vera famiglia » ? Siamo comparse forse ? (Qu'entendez-vous par "vraie famille" ? Sommes-nous des figurants ?)
J'éclate de rire tout en fondant en larmes lorsque ma nonna Livia se montre à son tour. Elle a fait le chemin depuis l'Italie, putain.
— Nonna Livia? Cosa ci fai qui ? (Grand-mère Livia ? Qu'est-ce que tu fais ici ?)
— Questo ragazzo folle e affascinante mi ha inviato un biglietto per fare una sorpresa alla mia bambina preferita. È meglio che tu tenga questo! (Cet homme fou et charmant m'a envoyé un billet pour surprendre ma petite fille préférée. Tu ferais mieux de le garder !)
Hayden et moi rions à l'unisson.
— È un onore conoscerla, signora Ricci, lui dit-il dans un italien parfait. (C'est un honneur de vous rencontrer, Madame Ricci.)
Hayden a beau être sexy, quand il parle italien, il est à un niveau supérieur.
— Non c'è un « signora » tra di noi, figlio mio. Chiamami nonna. (Il n'y a pas de "madame" entre nous, mon fils. Appelle-moi grand-mère)
Mon coeur cesse définitivement de battre lorsque ma nonna l'accepte réellement dans la famille.
C'est lui et aucun autre.
Je reprends enfin mes esprits pour me rendre compte que tous mes proches ont fait le déplacement pour me faire une suprise.
— C'est Hayden qui a eu l'idée. Il n'était pas sûr que tu accepterais de le suivre, mais il a quand même pris le risque, m'informe Kyle.
— Tu es exceptionnelle, Parky. Et à partir d'aujourd'hui, nous célébrerons ton anniversaire en gardant en mémoire tes parents et la joie qu'ils auraient ressenti en te voyant heureuse et entourée.
— À Alba et Wyatt Parker ! chantons à l'unisson.
— Et à la femme de ma vie qui ne cessera jamais de nous impessioner, ajoute Hayden en m'embrassant fiévreusement.
À moi. À l'amour et à la vie.
— Joyeux anniversaire, piccola, murmure ma moitié en me serrant fort contre lui.
📚🏒🎨
Et voilà ! Un chapitre plein d'émotions et un Hayden Jones plus parfait que jamais !
On a bientôt atteint les 300k merciiii infiniement!!!!
J'espère que vous avez aimé et un joyeux anniversaire à notre Kaylee 🥹❤️❤️❤️
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